AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 77 notes
5
23 avis
4
12 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ma dernière découverte Exprim' pour laquelle je peux remercier Babelio et les éditions Sarbacane. Si je n'avais pas été entièrement convaincue par le précédent roman de Philippe Arnaud, Jungle Park, j'étais bien décidée à lui offrir une seconde chance. Et je ne l'ai pas regretté.

Comment parler de ce roman ? J'ai été incapable de le lâcher : page après page, il m'a aimantée et secouée. Il m'a un peu rappelé le film Get out : la sympathie que cette famille blanche lui manifeste au début est rapidement troublée par des remarques choquantes relevant du racisme ordinaire avant que la situation n'empire de façon dramatique : de petites choses étranges deviennent de plus en plus énormes, incroyables, insensées. Mais si elles prennent une dimension futuriste dans Get out avec une technologie non existante de nos jours, le quotidien d'Anthéa reste très réaliste et, par conséquent, bien plus poignant. S'instaure peu à peu un esclavage qui ne dit pas son nom. Mais tout se passe progressivement, au fil des mois, des années. Une lente déchéance, des droits qui s'évanouissent, des rapports de force qui se mettent en place dans des non-dits et des regards.

Dans cette famille qui se déchire, qui se déteste, entre des adultes fourbes, faux et manipulateurs, l'ambiance devient pesante, puis malsaine, mauvaise. Leur méchanceté se tourne aussi envers leurs enfants, mais c'est surtout Anthéa qui en paie le prix. Il est loin, l'Eden promis, espéré. La folie couve et explose parfois, mais c'est surtout la mauvaise foi, la fausseté et les mensonges qui règnent en maîtres. Si les paroles et actions de Stéphane et Christine nous semblent, à nous comme à Anthéa, aberrantes, inhumaines, sournoises, il est impossible de discuter avec eux.
Au fil du récit, on s'interroge. Que veulent-ils réellement ? Jusqu'où vont-ils aller ? le mal étend ses tentacules tranquillement, avec subtilité, s'approchant caché derrière un sourire. L'angoisse monte et l'on craint le pire pour Anthéa. C'est une lecture qui prend aux tripes et qui pèse sur le coeur. Glaçant.

Anthéa semble longtemps pétrifiée, face à un quotidien de plus en plus tragique. Mais, de la même manière que l'auteur fait lentement évoluer la situation, il nous donne à ressentir les craintes, les doutes et les rêves d'Anthéa. Or, l'espoir que tout finisse par s'arranger, la peur que cela empire, la résignation, la méconnaissance d'un nouveau monde, la pression faite sur elle (elle est mineure, ils détiennent son passeport, elle leur doit tant…), la peur de décevoir sa famille… tout cela concourt à la maintenir dans l'inaction.
Le roman s'étale sur six ou sept ans : la petite Anthéa de neuf ans des premières pages aura bien grandi, trop vite, trop brutalement, quand arrivera la dernière ligne. La fillette rêveuse et créative se transforme en une femme lucide et résistance qui émeut du début à la fin.

Esclavagisme moderne, racisme, violences faites aux femmes et aux enfants… le soleil et la terre rouge du pays bamiléké, les occupations innocentes – contes sous le grand kolatier, petites sculptures dans la terre, corde à sauter et rires avec sa cousine –, les bonheurs du Cameroun natal s'effacent rapidement, coulés sous le gris des immeubles et du bitume. Un thriller bouleversant et une héroïne que je n'oublierai pas sitôt.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          10
Un beau roman sur l'esclavage moderne. le piège se referme petit à petit sur Anthéa et le lecteur tremble avec elle.
Commenter  J’apprécie          00
Je remercie Babélio et les éditions Sarbacane pour l'envoi de ce roman en service presse.

Anthéa avait une vie simple au Cameroun. Dans son village, elle y était heureuse. Entourée de sa famille et ses amis, elle partageait son temps entre aider sa mère au marché, aller à l'école, travailler la terre et raconter des histoires aux enfants du village. Quand ce couple de "blanc" propose aux parents d'Anthéa de l'emmener en France afin de lui permettre de faire de bonne études et avoir une vie plus sure, ces derniers à contre-coeur acceptent, pensant que c'était là une chance pour leur fille de s'en sortir. Ce qu'ils ne savaient pas, c'était que ça allait être le début du cauchemar pour Anthéa.

Ce roman traite de l'esclavage moderne avec justesse. L'histoire est prenante. Pas seulement parce qu'elle est bien écrite, mais parce que l'on sait que ça existe et cela donne une dimension supplémentaire au récit.
On ne peut que s'attacher à cette petite fille que l'on voit grandir et souffrir loin des siens. C'est tellement révoltant. Mais nous la voyons aussi se battre, ne pas abandonner, lutter pour exister.

le plus de ce roman, est la bande son proposé par l'auteur au début du livre. C'est quelque chose que j'apprécie quand les auteurs partagent avec nous les mélodies qui les ont inspirés pendant l'écriture. Cela nous immerge davantage pendant notre lecture.

La couverture est très jolie et représente à merveille ce roman.

Pour moi la seule déception, ce sont les grandes similarités avec un roman de karine Giebel "Toutes blessent, la dernière tue". J'ai eu l'impression d'avoir la même histoire en version plus soft.

Cela dit, je recommande ce roman très bien écrit et percutant, sur un sujet qui ne devrait plus être d'actualité.
Commenter  J’apprécie          20
Un roman glaçant dans lequel Anthéa, jeune fille camerounaise, va, au fil des pages et de façon insidieuse, tomber dans l'esclavage moderne.
Les diverses étapes de sa déchéance sont très bien décrites par l'auteur. Un véritable coup de coeur pour cette lecture !
Commenter  J’apprécie          20
Anthéa, petite fille camerounaise timide et rêveuse, a des difficultés à suivre à l'école mais aime aider sa mère sur le marché, rire avec son intrépide cousine et raconter des histoires. Un jour, un couple de français propose à ses parents de l'emmener avec eux, chez eux. Commence une véritable descente aux enfers...

Un roman poignant qui aborde le sujet de l'esclavage moderne avec force. Avec un style alternant récit réaliste et passages poétiques, l'auteur nous fait vivre de près le parcours et les souffrances de cette belle héroïne.

A proposer aux adolescents, mais peut-être pas avant 14, 15 ans et en les prévenant de la violence du récit.
Commenter  J’apprécie          10
En lisant ce livre, on se rend compte que il existe encore de l'esclavage dans le monde...en forme moderne...
Ce livre nous plonge dans l'univers d'une jeune fille victime d'esclavage.
Juste passionnant !
Je le recommande vivement !
Commenter  J’apprécie          00
Un livre très marquant sur l'esclavage moderne. La première partie en Afrique est très touchante, elle permet de bien comprendre le personnage, Anthéa. La suite nous plonge dans la spirale qui la fait devenir une "Proie".
J'ai apprécié cette jeune fille qui se sent dépassée par l'école et les apprentissage, mais qui a d'autres dons, une intelligence différente, ce qui est le cas de pas mal de gens, mais ce n'est pas reconnu.
Comme souvent dans les romans "Xprim", les romans nous entraînent dans dans des moments d'aventure, le personnage est balloté d'une côté sur l'autre, se perd, reçoit de l'aide...Ce passage où Anthéa est un peu perdue dans la gare Montparnasse m'a moins convaincue, il est moins réaliste.
Néanmoins, c'est un roman très dur, mais très fort. A conseiller toutefois aux jeunes, mais pas avant 15/16 ans.
Commenter  J’apprécie          10
...Un roman coup de poing qui m'a broyé les entrailles, qui m'a coupé le souffle et qui m'a fait serrer les mains. Derrière cette couverture pleine de promesse de liberté, vous allez découvrir avec les mots d'Anthéa, une réalité difficile à regarder sans vouloir se lever et protester, des sujets tabous abordés avec brio pour s'adresser à la jeunesse et en même temps de façon interpellante pour marquer les esprits. Ne manquez surtout pas ce roman, laissez Anthéa vous conter son histoire sous la belle plume de Philippe Arnaud, vous parler de son courage pour aider les siens et se battre coûte que coûte.
Lien : https://booksetboom.blogspot..
Commenter  J’apprécie          21
Au Cameroun, Anthéa partage son quotidien entre les mardis où elle aide sa mère au marché et les autres jours de la semaine qu'elle passe à l'école et où l'apprentissage n'est pas si simple. Heureusement, elle retrouve après la classe tous les petits pour leur raconter des histoires, un talent qu'elle maîtrise parfaitement ! Jusqu'au jour où une belle femme blanche lui propose de les accompagner en France, où elle pourra recevoir une meilleure éducation…

Mais vous pensez bien qu'avec un titre pareil, Anthéa ne va pas juste aller à l'école et soudainement devenir brillante grâce à notre merveilleux système scolaire ? Si ? Alors vous êtes bien optimiste… Anthéa est une jeune fille à la vie simple, un peu effacée derrière l'exubérance de sa cousine qui prend toute la place, et qui se trouve face à un blocage quand il s'agit d'apprendre mais qui se révèle complètement lorsqu'elle s'improvise conteuse auprès des plus jeunes. Elle ne rêvait pas particulièrement de la France ou de n'importe quel autre pays, jusqu'à ce que ces Blancs riches proposent à sa famille de s'occuper de son éducation en Europe. Elle part, le coeur meurtri de quitter son pays natal, ses amis, ce garçon qui commençait à l'intéresser… Et se retrouve dans la banlieue parisienne, où la richesse de la famille en Afrique ne signifie plus rien dans cette France où le père se retrouve au chômage et la mère reprend son travail à la mairie, subvenant seule aux besoins de la famille. Progressivement, le statut d'Anthéa passe de collégienne à domestique… Passeport confisqué, téléphone surveillé, impossibilité de sortir de l'appartement, c'est insidieusement que les rouages se mettent en place et que la vie d'Anthéa passe de la promesse d'une vie meilleure à celle d'un esclavage moderne terrifiant.

Philippe Arnaud nous conte l'histoire d'une lente descente aux enfers, où la luminosité de la vie au Cameron s'assombrit, se noircit à mesure que nous suivons Anthéa dans la découverte de sa nouvelle vie en France. Construit comme un thriller, avec Anthéa comme seul point de vue, c'est la tension qui nous prend aux tripes, c'est elle qui nous fait deviner, qui nous fait vainement espérer que non, ce n'est pas ce qui va se passer, que ça n'ira pas jusque-là… La réaction de la famille, l'attitude de chacun de ses membres est d'une violence terrible, qui ajoute complètement au sentiment d'angoisse, d'inéluctable, d'impuissance du lecteur… Un roman à la construction impeccable, subtil et glaçant sur la violence faite aux femmes, le néo-colonialisme et l'esclavage moderne, qui nous offre malgré tout le portrait d'une jeune fille forte et généreuse, que l'espoir et la résilience ne quitteront jamais.
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
Commenter  J’apprécie          00
La proie est un roman coup de poing, qui ne m'a pas laissée indemne. J'ai eu du mal à en écrire la chronique, tellement j'en ai gardé une forte impression. Ce roman fait partie de ceux qui restent en mémoire, bien longtemps après l'avoir refermé.

On découvre Anthéa, l'héroïne, lorsqu'elle n'est encore qu'une enfant. Puis on la voit grandir. Elle a du mal à s'en sortir à l'école, mais s'épanouit dans les travaux qui demandent de l'imagination. Elle fabrique des figurines miniatures en terre glaise, invente des contes pour les enfants… C'est une fille raisonnable, discrète et posée. Très vite, je me suis attachée à elle.

L'auteur a très bien su retranscrire le déchirement vécu par Anthéa lorsqu'elle quitte le Cameroun pour la France, avec le couple de Blanc.
D'un côté, elle comprend le désir de ses parents qu'elle réussisse ses études et parvienne à trouver un emploi plus tard, mieux payé que le leur. Elle comprend l'idée qu'elle aura plus d'avenir en France qu'au Cameroun. Mais elle regrette amèrement de devoir laisser sa famille, sa culture, son pays derrière elle. Elle n'est pas à l'aise de devoir vivre avec des inconnus, dans une ville inconnue. Même si le couple a des enfants quasiment de son âge, ce n'est pas pareil.

Le résumé ne laisse rien entendre du tournant que prend l'histoire, ce qui m'a permis d'être complètement emportée par les événements, tout comme Anthéa. J'ai vécu avec elle son déracinement, et sa lente descente aux enfers (on ne peut pas qualifier ça autrement). le famille qui l'accueille se délite petit à petit. Les apparences irréprochables s'effacent pour laisser place à la réalité.
C'est là qu'encore une fois, j'admire l'auteur pour la maîtrise de son histoire. Il enferme peu à peu son héroïne, insidieusement, dans une situation terrible, mais ô combien réaliste. J'ai étouffé avec Anthéa dans cet appartement. Je ne veux pas en dire plus, pour ne pas trop en dévoiler, mais chapeau à l'auteur !

La Proie porte très bien son titre, je m'en suis rendue compte en lisant ce roman. Je pensais que c'était juste parce qu'Anthéa était une jolie fille, et que malheureusement les filles sont parfois perçues comme des proies par les garçons. Mais finalement ce titre cache d'autres possibilités, d'autres interprétations.
Lien : https://boldreadings.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (185) Voir plus



Quiz Voir plus

La Proie

Quel est le surnom d'Anthéa ?

Théa
Anth
Anne

16 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : La proie de Philippe ArnaudCréer un quiz sur ce livre

{* *}