Mon cerveau est hyper

"Mon cerveau me fatigue".

Parfois on voudrait bien qu'il s'arrête de tourner, de s'agiter pour rien et de surréagir, mais il n'en fait qu'à sa tête. Et pourtant on ne peut pas lui en vouloir, il n'y peut rien, ce n'est pas un caprice, un défaut, un trouble ni une pathologie. C'est seulement sa façon d'être et de fonctionner, différente de la majorité des cerveaux (encore que la proportion soit difficile à calculer).

La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas sa faute s'il est comme ça, et donc ça le soulage en le déculpabilisant. La mauvaise, c'est qu'il EST comme ça, et qu'il le sera toute sa vie, pour le meilleur et pour le pire.

C'est ce fonctionnement, ses avantages et ses inconvénients qu'explique Cathy Assenheim, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie. Sous le terme "hyper", elle regroupe deux types de fonctionnements cérébraux atypiques : le haut potentiel intellectuel (elle laisse ici de côté les autres HP, tels le HP créatif, l'émotionnel,...) et l'hypersensibilité (HSP pour highly sensitive person).

Le cerveau HP est décrit comme celui qui a des aptitudes intellectuelles supérieures à la norme (niveau qui peut être plus ou moins quantifié grâce à un ensemble de tests cognitifs, sans se limiter au seul test de QI), tandis que le HSP désigne une personne dont la sensibilité "est plus haute que la moyenne, c'est-à-dire une réactivité extrême aux stimuli internes (pensée, croyance, émotion) et/ou externes" (ici, il n'existe par contre pas de méthode de diagnostic, et l'auteure ne précise jamais ce que serait cette supériorité par rapport à la fameuse "moyenne").

Le point commun de ces deux "hyper" est qu'ils ont un fonctionnement atypique en raison de leur réseau neuronal particulièrement développé dans certaines régions du cerveau, celle des fonctions cognitives pour le HP, celle liée aux perceptions sensorielles et aux émotions pour le HSP. Davantage de neurones, donc des connexions plus nombreuses et plus rapides. Donc un cerveau capable de fonctionner plus vite, de traiter un plus grand nombre d'informations en même temps pour s'y adapter, tout le temps. Une hyper-réactivité qui a ses avantages mais aussi ses inconvénients, en particulier si on est à la fois HP et HSP : le stress et les émotions sont des stimuli envoyés par le cerveau pour nous obliger à réagir et à nous adapter à une situation de danger ou d'inconfort. Chez les hyper, tout est exacerbé, ils sont sans cesse en alerte, avec un seuil d'alarme très bas. Leurs cerveaux consomment toujours plus d'énergie et des dérèglements hormonaux peuvent survenir : trop d'hormones de stress, trop peu d'hormones de bien-être. le risque ? Saturation, débordements, fatigue, burn-out, dépression, troubles du système intestinal,...

Dans un style tout à fait accessible, témoignages à l'appui, l'auteure insiste, dans la première partie du livre, sur ce fonctionnement particulier et la spirale négative qu'il génère parfois (tous les hyper ne sont pas mal dans leur peau). Dans la seconde, elle fournit plusieurs techniques "pour retrouver le contrôle de [s]on cerveau" : exercices de cohérence cardiaque, luminothérapie, conseils d'alimentation,... Autant d'outils qui peuvent contribuer à "calmer" le cerveau et empêcher ses débordements, et qui ne sont d'ailleurs pas réservés aux seuls hyper.

Un bon ouvrage de vulgarisation et une bonne base de départ pour aborder le sujet. Ceux qui ignorent qu'ils sont hyper et se reconnaissent dans les descriptions (même si chaque hyper est unique) y trouveront peut-être l'explication de leur mal-être, ceux qui le savent déjà mais n'arrivent pas à canaliser leur hyperactivité cérébrale y apprendront que ce n'est pas une fatalité et que des outils existent (même si la nature de leur fonctionnement cérébral ne changera pas). Les outils, mais pas le miracle : comme avec tous les conseils, on prend ceux qui nous parlent et on les applique, ou pas, et sans garantie que cela fonctionne.
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Sous le terme cerveaux "hyper", Cathy Assenheim, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie regroupe deux types de fonctionnement cérébraux atypiques : "l'un dans un volet intellectuel, l'autre dans une hyperréactivité  face aux stimuli internes et externes".

Si on "connait" bien le premier et que les termes de "haut potentiel intellectuel" (HPI) ou de "surdoué" nous sont familiers, c'est moins le cas pour l'hypersensibilité (HSP*)...  Et pourtant, selon l'auteure, si l'occurrence du haut potentiel est de 5 à 7%, elle tournerait autour de 20% pour l'hypersensibilité.  Et encore, dans un cas comme dans l'autre, ces chiffres seraient, selon elle, sous-estimés étant donné que, pour beaucoup, un diagnostic n'a pas été posé.

Si j'avais entamé cette lecture en vue de mieux comprendre le fonctionnement des élèves "HP" ce qui, à l'échelle de la classe, concernerait deux enfants en moyenne, j'ai au final été particulièrement surprise par cet éclairage nouveau concernant l'hypersensibilité présentée non pas comme un "trouble de la personnalité" mais comme un mode de fonctionnement cérébral spécifique...  et le fait que les personnes à haut potentiel peuvent mais ne sont pas systématiquement hypersensibles (1 sur 5 combinerait les deux) et inversement !

Certains d'entre vous y trouveront la confirmation d'un diagnostic posé pour eux-mêmes ou pour des proches ; d'autres ne manqueront pas d'être interpellés par les témoignages repris.  Et si j'avais, moi aussi, un cerveau "hyper"...
Je vous en livre un extrait concernant les "HSP" :

"Parfois l'émotion est trop forte, et je me bloque, même pour quelque chose qui semble ridicule aux yeux des autres."

"Je ne sais aimer que de façon intense et en amitié c'est pareil."

 "Quand on me déçoit, je n'arrive pas à gérer et à m'en remettre facilement."

"Il est important pour moi de souvent débrancher...  pour arriver à recharger mes batteries et vider tout ce que j'ai  pu absorber des autres..."

Ce livre se divise en deux parties. La première, plus théorique ; le seconde, plus pratico-pratique. 

Dans la première partie, l'auteure nous dresse le portrait du cerveau "hyper" avec ses forces et ses faiblesses.  Par le biais d'explications scientifiques précises (liées au fonctionnement neuronal et hormonal) mais néanmoins abordables pour tout un chacun, elle dessine les contours communs aux deux profils et précise les spécificités pour chacun d'eux.  Son propos est ponctué d'illustrations, de schémas et de témoignages liés à sa pratique. Ces pages permettent de comprendre pourquoi ces profils atypiques sont plus sujets que d'autres au stress chronique et à ses corollaires : "anxiété, troubles du sommeil, kilos émotionnels, épuisement ou burnout".

Tout le long, elle veille à nous rappeler qu'il faut se garder de ranger les gens dans des cases :  "Il y a autant de haut potentiel et d'hypersensibles qu'il y a d'individus !"  En outre, ces "hyper" ne sont pas des extraterrestres.  Ils ont simplement une autre façon de faire fonctionner leur cerveau, ce qui leur confère des avantages comme des inconvénients.  le côté "étrange" perçu par les autres étant lié au fait que ces modes de fonctionnement sont tout simplement moins fréquents.  Et puis, à bien y réfléchir, l'étrangeté, n'est-elle pas qu'une question de point de vue ?

Dans le seconde partie, elle nous livre différents outils pour "prévenir le risque d'épuisement, calmer le cerveau hyper-intellectuel ou modérer l'hypersensibilité cérébrale".  Ces techniques ne vous seront peut-être pas inconnues pour certaines : cohérence cardiaque, luminothérapie, gestion alimentaire, exercices de brain gym ou de déconnexion cérébrale, EFT**, remémoration sensorielle...

Ce programme de base sera bien utile pour les "hyper" qui, de par leur mode de fonctionnement cérébral spécifique, sont plus sujets que les autres aux débordements et donc aux "dérèglements physiologiques (nerveux et hormonaux) à la base de l'épuisement et du burnout" mais, de manière plus générale, chacun pourra y trouver son compte pour gérer les trop-pleins associés à une surcharge mentale et/ou émotionnelle et se reconnecter à ses besoins !
A lire donc !
* Highly sensitive person
** Emotional Fredom Technique

L'auteure, psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie, nous explique le fonctionnement du cerveau des " Hypers". Elle s'attache ici aux hauts-potentiels et aux hypersensibles car les zones du cerveau concernées sont très proches l'une de l'autre. Il existe d'autres formes d'hypers, mais elle a choisi de ne pas développer pas le sujet.
Elle vulgarise ici comment fonctionne (constamment à très grande vitesse) le cerveau des hypers (HPI et hypersensibles); quel est le rôle de diverses hormones dans ces fonctionnements et nous aide à comprendre qu'être hyper, ce n'est pas être malade. C'est juste un fonctionnement autre mais qui engendre du stress (au sens large du terme). Elle explique aussi pourquoi beaucoup d'entre eux sont très fatigués, manquent d'énergie et peuvent même être atteints par un burnout.

Après avoir posé la théorie, elle donne toute une série d'outils, de techniques diverses afin d'aider ces hypers à gérer ce fonctionnement qui trop longtemps a été considéré comme "anormal".

C'est un livre qui semble très bien construit et pratique mais à mon sens, il s'adresse plutôt à des adultes ou à des proches d'adultes hypers. Je n'ai malheureusement (pour moi) pas trouvé d'outil facilement adaptable à un enfant surtout hors de la famille. J'espérais trouver de petits exercices destinés aux enfants (en âge d'école primaire) à faire lorsque l'on se trouve en milieu extra-scolaire et que l'on sent poindre une "explosion" de la part d'un enfant hyper.

Quelle révélation ! Recommandé par une spécialiste qui a su mettre le doigt sur ce que je n'avais jamais voulu envisager, cet ouvrage m'a permis de véritablement comprendre mon fonctionnement.
Quand on a passé des années à se sentir "différent", "anormal" voir "extraterrestre" au sein de ses groupes de pairs successifs, cet ouvrage offre réellement un souffle nouveau et bienfaisant. Non seulement par la compréhension qu'il permet, mais aussi par les techniques qu'il met à disposition. Il m'a aussi aidée à faire le lien entre l'état d'hyper et des maladies qui m'ont touchées ou me touchent encore.
Ce livre n'est certes pas la solution à tout, mais je me sens désormais plus légère et plus proche de moi-même. Il m'aide à savoir qui je suis et comment contrer, accueillir ou mettre en sourdine certains comportements et réactions.
Bref, que vous soyez hyper ou que vous en ayez un(e) dans votre entourage, je vous recommande cette lecture éclairante.

Je me suis reconnue très fort dès les premières pages dans les descriptions faites des fonctionnements neurologiques des cerveaux hyper : haut potentiel et/ou hyper sensibilité sensitive/émotionnelle. Ce livre m'a donc scotchée, j'avais l'impression que quelqu'un décrivait et comprenait comment je fonctionne. La seconde partie du livre donne des pistes pour améliorer son quotidien "d'hyper"... J'y ai pioché des techniques et astuces. Très très intéressant donc et à conseiller à toute personne pensant avoir un mode de fonctionnement "hyper".