Les testaments

Margaret Atwood est une autrice qu'on ne présente plus et Les Testaments, un roman qui a été lu et critiqué par de nombreux lecteurs.

Cette lecture est tout aussi captivante que celle de la Servante Ecarlate. 35 ans après, l'autrice nous livre la suite de l'intrigue qui a lieu à Galaad.

J'ai aimé découvrir le point de vue de la situation à travers les yeux de divers personnages féminins. Celles-ci sont toujours considérées comme inférieures aux hommes. On pourrait plutôt dire qu'elles sont la force tranquille, parce qu'elles arrivent à s'imposer de manière intelligente. Margaret Atwood met en lumière des femmes avec des personnalités différentes, mais qui ont un but commun; celle d'être libre de faire leur propre choix. Cela dit, Tante Lydia est le personnage qui m'a le plus marquée.

Cela aurait été aussi intéressant d'avoir le point de vue du commandant Judd même si on peut déjà avoir une idée de ce qu'il pense des femmes.

J'ai découvert Gilead (ou désormais Galaad dans cette nouvelle traduction) avec la série télévisée, puis avec La Servante Écarlate, et j'étais impatient de me frotter à nouveau à cette dystopie au travers des Testaments.

La puissance de cet univers est, à mon sens, de nous rappeler à quel point des acquis que nous considérons comme éternels peuvent basculer facilement, comme des traits de caractères à priori identitaires peuvent soudainement être balayés...!
Qu'il est impressionnant de lire comment un tel système peut se mettre en place et endoctriner en l'espace d'une génération les jeunes esprits ! Et que dire de cette lutte intérieure incroyable, qui conduit une femme juge à devenir un bourreau impitoyable pour ses concitoyennes....?

Mais rassurons-nous, rien n'est immuable donc, et les dictatures les plus féroces, les croyances les plus farouches, les certitudes les plus inébranlables ne pourront pas empêcher l'individu de se faire sa propre opinion. Car s'il existe un trait humain commun, inné, c'est bien le doute.

En cela, j'ai aimé plonger dans les réflexions de Tante Lydia, dans les questionnements d'Agnès et dans les cogitations de Daisy. Tant de nuances, chez des personnages que l'on aurait pu penser guidés par une résolution indéfectible ! Bref, une vraie plongée dans l'âme humaine à mon sens.

Retour à Galaad avec « Les testaments », la suite de la « servante écarlate » par la grande Margaret Atwood. 20 ans après ses débuts, l'Etat ultra conservateur est plus totalitaire et anxiogène que jamais, mais la nouvelle génération de filles n'est pas en reste ...
Plus centré sur l'éducation des jeunes filles et sur le monde des « Tantes » (on saura d'où vient l'affreuse Tante Lydia !), le 2e opus est presque aussi réussi que le premier, très prenant. Salutaire de relire Atwood en ces temps de crise écologique et de confinement...

Retour à Gilead...
Si vous avez aimé " La servante écarlate", si vous vous intéressez au monde imaginé par l'auteure, vous ne pouvez pas manquer " Les Testaments ".
Il est vrai qu'il ne s'agit pas d'un roman "rond" la première partie du récit, les protagonistes sont moins développés, il y a un peu plus d'action, c'est aussi un roman moins intime. Dans "La servante écarlate, c'est Defred (Offred dans la VO) qui prend la parole tout au long du récit alors que "Les testaments" est plus tourné vers l'extérieur avec moins de détails, c'est donc un roman très différent et même si j'ai préféré la première partie, c'est une très belle lecture que j'ai beaucoup appréciée!
Le récit commence 15 ans après la fin de "La servante écarlate" et nous est raconté du point de vue de trois narrateurs très différents, Tante Lidia (l'un des piliers de Gilead), une fille de commandant née à Gilead qui ne connaît rien d'autre, et une autre fille qui vit au Canada.
Les trois histoires finissent par converger et se terminent en une rébellion ainsi qu'un désir de déstabiliser le règne de terreur de Gilead.
Des trois points de vue, Tante Lydia est, de loin, la voix la plus convaincante. Les chapitres qui lui sont consacrés sont fascinants. Grâce à ses écrits secrets, nous avons un aperçu détaillé de la chute des États-Unis et des méthodes utilisées pour capturer et convertir les femmes au système de croyance des Fils de Jacob, les fondateurs du nouveau monde. Nous sommes également au courant du fonctionnement interne de Gilead et des machinations de ses dirigeants, hommes et femmes.
C'est aussi un livre fascinant,, j'ai aimé en savoir un peu plus sur le monde de Gilead, les états indépendants, les états en guerre, et le monde des Tantes en profondeur, la façon cette dictature a été développée..... En bref, il y a de nombreux détails qui, si vous vous avez aimé "La servante écarlate", vous fascineront comme ils l'ont fait pour moi.
J'avoue pourtant avoir eu quelques appréhensions au début, une certaine peur que le livre soit un rien trop "Hollywoodien", trop basé sur la série (très bonne adaptation du livre mais avec un tas d'évènements que l'on ne retrouve pas dans le livre MAIS n'égale pas la lecture du livre ni l'écriture de Margaret Atwood). Je me demandais même si cette suite était bien nécessaire, j'avoue, pour la première fois, j'ai douté de la grande dame de la littérature canadienne! Et pour cause, "Les testaments" est sorti en 2019, juste après la sortie les premiers épisodes de l'adaptation. Je me demandais si Margaret Atwood n'allait pas trop se baser sur la série qui date de la même année, 35 après la sortie de "La servante écarlate" sorti en 1985.
Je me suis heureusement trompée, car même si "La servante écarlate" reste à mon humble avis le meilleur de ces deux romans, Atwood nous offre une suite digne de ce nom!
Ces livres sont classés comme "dystopies" mais Margaret Atwood l'a dit à plusieurs reprises : tout ce qui se passe dans l'histoire, que ce soit dans la première ou la deuxième partie, ne sortent pas seulement de l'imagination de l'auteure! Toute l'horreur, qu'il s'agisse de la guerre, de l'inégalité entre les commandants et les autres, le rôle des femmes réduit à des faire des ouvrages manuels ou simplement de se reproduire comme les servantes. C'est tout simplement un système de castes! Les épouses des commandants, les Tantes, les Marthas, les servantes...La guerre, inutile de rappeler tous les exemples. La dictature, qu'elle soit de gauche ou de droite, les guerres au nom de croyances et de religion. Margaret Atwood n'a rien inventé! Elle a simplement observé attentivement ses semblables, et a écrit un livre certes effrayant, parce que tellement réel!
Ce livre ne répond pas à toutes les questions que nous nous posons après avoir terminé "La servante écarlate" mais même si nous n'avons pas toutes les réponses, Margaret Atwood termine le roman sur une note plus optimiste que dans la première partie. La fin est très satisfaisante car cette ouverture que nous laisse l'auteure nous apporte un peu d'espoir!

Dans cette suite de la servante écarlate, nous suivons Tante Lydia, une jeune fille de Gilead et une autre jeune femme vivant au Canada. Assez vite, on se doute de qui sont les filles mais cela ne gâche en rien le plaisir de cette lecture. On comprend aussi qu'elles seront toutes trois amenées à se rencontrer. Et quelle rencontre!
Cette tome m'a encore plus plu que La servante écarlate. On en apprend plus sur les débuts de Gilead et sur Tante Lydia. Margaret Atwood est formidable.

J'ai entamé cette suite de l'inoubliable Handmaid's Tale avec un a priori assez négatif, tant les mises en garde étaient nombreuses (roman de commande bâclé, suite sans grand intérêt destinées à remplir les poches de l'auteure et de ses éditeurs...). Pourtant, je l'ai lu car j'avais adoré la Servante Ecarlate. Et bien m'en a pris, je n'ai pas été déçue. L'histoire se passe 15 ans après la fin de la Servante et, contrairement au premier opus, nous sommes cette fois dans la tête de plusieurs personnages, tous féminins : Tante Lydia, ponte de Gilead (il paraît que la traduction a changé et qu'on dit désormais Galaad ? Quelle drôle d'idée !), puissante et maligne; la jeune Agnès Jemmina, première génération à avoir grandi sous le régime autoritaire et théocratique de Gilead ; et Jade (entre autres identités), jeune femme libre du Canada, lieu d'où s'organise la résistance contre la tyrannie. Fini donc le récit claustrophobique à une voix, Margaret Atwood s'attache plus ici à démonter le fonctionnement d'un régime corrompu, pourri par les querelles de pouvoirs et d'égos, biaisé et violent. La dystopie se lit comme un roman à suspense, dont certaines scènes vous hanteront longtemps. Encore une belle réussite de la grande Margaret Atwood, sans compter, par les temps qui courent, qu'on est ravi de livre des histoires de femmes résistantes et fortes face à l'adversité.

La suite tant attendue de la Servante écarlate !
Un roman à 3 voix, où l'on suit différentes femmes, contant la vie à Galaad et dans le monde extérieur. Excellent livre dont on a du mal à lâcher l'histoire. Un très beau clap de fin pour cette dystopie dépeignant un monde régit par une dictature du corps des femmes.

Une suite au roman "La servante écarlate" qui rentre un peu plus dans cet univers de Galaad.
Ici, on suit le parcours de trois personnages principaux que le destin (ou la volonté humaine) va réunir pour accomplir un dessein commun. La plume de l'autrice et les idées en toile de fond sont toujours aussi bien menées et on en apprend un peu plus sur l'histoire de cette théocratie /société patriarcale

J'ai lu le livre culte de « La servante écarlate » il y a environ 1 an et demi à 2 ans. Alors qu'il avait été écrit plus de 30 ans plus tôt, j'ai eu l'impression de m'immerger dans une sorte de secte ressemblant étrangement à Daech. C'était effrayant, terrifiant. J'étais impatiente de découvrir la série tirée de ce livre dont la diffusion démarrait. Après les premiers épisodes qui étaient assez fidèles au livre de Margaret Atwood, j'ai décroché… Trop différent, trop sombre à la longue. J'étais donc assez dubitative quant à la lecture de la suite écrite par l'auteure 35 ans après. Et puis j'ai lu quelques chroniques qui m'ont donné envie de tenter l'aventure. Et je suis contente de l'avoir fait car j'ai beaucoup aimé ces testaments supposément laissés par 3 femmes qui ont tenu un rôle déterminant à Galaad. Oui Galaad, car dans cette traduction, la république de Gilead est devenue Galaad. Qu'importe ! La vie y est toujours aussi sordide, en particulier pour les femmes. Dans ce récit, on alterne donc entre trois témoignages : le Testament olographe d'Ardua Hall (lieu de vie et de pouvoir des Tantes à Galaad) qui est rédigé par la fameuse « Tante Lydia », une des Tantes co-fondatrices du régime totalitaire de Galaad, concernant la vie des femmes - Transcription des déclarations du témoin 369A (une jeune fille née à Galaad, Agnès, « fille » d'un Commandant de haut rang et de Tabitha) et Transcription des déclarations du témoin 369B (une jeune fille à priori née au Canada, pays limitrophe de Galaad, Daisy, dont les « parents » Mélanie et Neil font partie d'un réseau clandestin, Mayday, qui oeuvre à la chute de Galaad). Ces témoignages dateraient d'une quinzaine d'années après celui de Defred, la servante écarlate. Il est évident qu'il faut avoir lu « La servante écarlate » avant de lire « Les testaments » car bien que ces témoignages permettent de découvrir les rouages de Galaad et de sa création, l'auteure ne revient pas en détail sur le fonctionnement général de cette république totalitaire ce qui nous est expliqué dans « La servante écarlate ». Les témoignages des deux jeunes filles sont émouvants, en particulier celui d'Agnès que l'on suit chez elle, entre un « père », Commandant, distant et absent et une « mère » aimante mais mourante ainsi qu'à l'école tenue par les Tantes, ces femmes dures et pour la plupart assez sèches, qui éduquent ces jeunes filles, précieuses, qui deviendront soit des Epouses dociles ou des Perles qui elles-mêmes deviendront des Tantes. Pour les déchues, on les reconvertie en servantes si elles sont fertiles, sinon, elles deviendront des femmes écono... La vie n'est pas facile dans ces écoles où bien sûr on n'apprend pas à lire, mais à broder, tricoter, prier et obéir. Agnès a deux amies dont une en particulier sera importante dans sa vie, Becka (très attachante Becka). de son côté Daisy va vivre un traumatisme qui va bouleverser complètement sa vie mais aussi celles de nombreuses personnes dans le monde et en particulier à Galaad. Intéressant aussi est le récit de Tante Lydia qui est une femme de pouvoir, dure, rusée et manipulatrice. Elle est sans doute la femme la plus puissante de Galaad, en duo avec le Commandant Judd. Elle arrive plutôt à la fin de sa vie. Elle nous raconte ce qu'elle était avant Galaad et pourquoi et comment elle a adhéré à cette nouvelle république totalitaire et comment elle a mis en place les futures lois qui allaient gérer la vie des femmes de Galaad. Je préfère ne pas vous dire ce qu'elle va également nous révéler car cela retirerait une partie du suspense qui nous mène jusqu'au bout du récit. On est tenu en haleine jusqu'au bout mais ce récit est un peu moins anxiogène que « La servante écarlate » même si la cruauté et la terreur y sont toujours présentes. C'est bien que Margaret Atwood ait écrit cette « suite » même si on ne retrouve pas Defred et les personnages de « La servante écarlate ». Cela complète bien le tableau et donne tout de même de l'espoir. J'ai vu très récemment un excellent documentaire sur Margaret Atwood sur Arte et j'ai appris que tous les faits décrits dans ses deux romans se sont tous déroulés à un moment donné dans le monde. Ce n'est donc pas de la fiction. Je ne le savais pas. D'ailleurs, elle signale que les scénaristes de la série de « La servante écarlate » ont respecté eux-aussi cette méthode d'écriture. C'est encore plus terrifiant.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment beaucoup apprécié « Les testaments » et je vous conseille vivement cette lecture.

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J'ai toujours un peu peur des suites qui sont rarement à la hauteur des premiers livres, mais ici ce n'est pas le cas. J'ai beaucoup aimé comment les liens qui lient les personnages se révèlent au fur et à mesure, et comment finalement tout se recoupe. le récit montre bien les possibles faiblesses d'un régime totalitaire, la précarité de sa stabilité à partir du moment où ses principes ne sont que des principes de façade. le jeu d'influences, de manipulation est également très intéressant. Un exercice qui s'annonçait difficile mais qui est très réussi !