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Christophe David (Traducteur)
EAN : 9782268045115
71 pages
Les Editions du Rocher (27/03/2003)
3.44/5   9 notes
Résumé :

" En 1945, tout semblait arrangé. En fait, il ne se passa rien. Quelques-uns moururent ; d'autres ayant trouvé du travail cessèrent de fréquenter le café ; d'autres enfin arrivèrent : de Saint-Domingue, du Venezuela, du Guatemala, au gré des vicissitudes de la politique caraïbe. La seule chose qui ne changeait pas, c'était le thème et le ton des discussions - Quand Franco tombera... - Ça ne peut plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Vous connaissez Nacho ?
Nacho du Café espagnol ?
Le serveur de café qui devint une institution à Mexico ?
Ce Nacho qui fit son éducation politique grâce à son ouïe fine, et " avec les années et ses oreilles", finit par se faire "une culture" ?
Ce Nacho qui perdra les pédales à l'arrivée des réfugiés espagnols en 1939, qui de "leurs conversations" feront fuir tout autochtone du café, lui causant un ulcère ?
Et ce Nacho qui finalement décidera de passer à l'acte pour résoudre leur problème, afin de se libérer de "ces conversations" pour calmer son ulcère ?
Eh bien si non, et que vous êtes curieuse ou curieux de le connaître vu le rôle qu'il jouera dans L Histoire, ce petit livre de 66 pages écrit par l'écrivain espagnol Max Aub durant son exil mexicain, vous attend. C'est truculent, et j'ai adoré la fin......mmmmm une friandise littéraire comme je les aime, piochée chez ma copine Pecosa.

"C'est parce que je ne savais pas parler que j'ai choisi au début d'être garçon de café: là au moins je pouvais écouter. Mais écouter vingt ans la même chose, encore la même chose et toujours la même chose, avec cette façon de prononcer les c....."
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La véritable histoire de la mort de Francisco Franco ou les déboires d'un garçon de café mexicain. Ces 30 pages d'un conte pétri d'humour noir sont le symbole du « Je t'aime moi non plus » entre le Mexique et l'Espagne.
Ignacio Jurado Martinez était un paisible garçon de café, sobre, consciencieux, fier de son métier -le service, et non la servitude- apprenant chaque jour mille choses en écoutant parler les prestigieux clients qui fréquentent son établissement.
La douce quiétude de son existence est bouleversée en 1939 par l'arrivée massive de réfugiés républicains espagnols qui investissent les lieux, font fuir les habitués sauf les intellectuels et les clients très matinaux (à cette heure-ci les exilés dorment). Tous parlent fort, se déchirent, refont le monde, refont la guerre, et répètent inlassablement « Cuando caiga Franco ». Exaspéré, Ignacio devient vite incollable sur la guerre civile et les différentes factions. Etourdi par les clients, las des joutes verbales entre anarchistes, socialistes, communistes, catalans, aragonais, galiciens et j'en passe, insomniaque, souffrant de son ulcère qui semble s'être réveillé à l'arrivée des envahisseurs, le serveur décide de passer à l'offensive. Pour que le café retrouve son calme, et les exilés le premier bateau pour l'Espagne, il n'y a qu'une solution. Abattre Franco. Ce qu'aucun anarchiste espagnol n'a osé tenter, lui le Mexicain natif de Sonora, va le faire…
Quand le texte parait en 1960, les services espagnols y voient un appel à l'attentat alors que ce conte cynique n'est qu'un témoignage sur la vie quotidienne des réfugiés dans un pays qu'ils pensaient être un refuge temporaire. Lucide, caustique, et subversif, La véritable histoire de la mort de Francisco Franco est un ouvrage incontournable dans la bibliographie de Max Aub, une autre manière d'appréhender la vie des quelques 20 000 exilés accueillis par le pays de Lázaro Cárdenas del Río. Car trente pages enlevées et brillantes suffisent à Max Aub pour croquer deux univers, celui des Mexicains plus que méfiants envers les Espagnols depuis la guerre d'Indépendance, et celui des exilés vivant en Amérique avec les yeux rivés sur l'Europe. La fin, drôlatique, de cette inclassable politique-fiction, nous enchante et nous fait regretter que le grand Max Aub soit si peu lu en France.
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Les Espagnols et les Mexicains parlent la même langue, mais cela ne suffit pas à en faire des amis à la vie à la mort. Demandez donc à Ignacio Jurado Martínez, né en 1918 dans l'Etat de Sonora au Mexique, et éminent mais discret garçon de café dans un bar de Mexico depuis 1938. Modèle du genre, il aime tellement son métier qu'il renonce à son jour de congé hebdomadaire, juste pour le plaisir du service et pour parfaire ses connaissances en écoutant les conversations de ses illustres clients mexicains. Oui mais, que viennent faire les Espagnols dans cette histoire, me direz-vous ? Eh bien figurez-vous qu'Ignacio (Nacho, pour les amis) leur doit son ulcère d'estomac. Tout ça parce qu'en 1939, des flots de républicains espagnols fuyant le franquisme se sont réfugiés au Mexique, et qu'un certain nombre d'entre eux ont pris l'habitude de se retrouver – je vous le donne en mille – au café de Nacho pour y tirer bruyamment des plans sur la comète commençant invariablement par "quand Franco tombera…". Tellement bruyamment qu'ils font fuir les autres clients et qu'on ne parle plus au café que de politique espagnole, passée-présente-future, à longueur de journées, de mois, d'années, puisqu'en 1959, les choses n'ont toujours pas bougé d'un pouce, les exilés espagnols non plus d'ailleurs. La seule évolution pendant cette période, c'est celle de l'exaspération et de l'ulcère de Nacho. Qui décide de prendre les choses en mains et des vacances... en Espagne, histoire d'y résoudre une bonne fois pour toutes le problème des exilés, et par extension, le sien.
Publié en 1960, écrit par Max Aub depuis son exil mexicain, ce très court texte a été considéré par les services de renseignement espagnols comme un appel à l'attentat contre Franco. Mais ce conte burlesque et cynique est bien plus subtil que cela. Max Aub avait compris que les exilés espagnols au Mexique étaient restés figés en 1939 et resteraient des exilés quoi qu'il advienne, tandis que l'Espagne continuerait d'évoluer sans eux. Plutôt qu'une incitation au meurtre, ce texte irrévérencieux dresse avec sagacité le tableau des relations entre Mexicains et exilés espagnols, les premiers forcés d'accueillir les descendants de leurs colonisateurs, les autres ne regardant que leur nombril de réfugiés tournés vers le passé et la Mère-Patrie.
Une petite perle de fantaisie et de lucidité, découverte grâce aux copines babeliotes Pecosa et Bookycooky. Merci les filles !
Lien : https://voyagesaufildespages..
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C'est en raison du titre et surtout la couverture qui m'ont accrochés que j'ai décidé d'emprunter cet ouvrage à la médiathèque. J'y suis allée complètement à l'aveuglette car je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de l'auteur ni d'un quelconque de ses écrits mais bon, il y a un début à tout !

Ici, le lecteur se retrouve plongé en 1945, non pas pour parler de la Seconde guerre mondiale comme tout pourrait le laisser penser mais d'un tout autre sujet, non pas moins dramatique, à savoir la vie du peuple espagnol sous le régime de Franco. Et non, cet ouvrage ne se déroule pas, comme l'on pourrait logiquement s'y attendre, en Espagne mais à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans un petit coin du Mexique. le protagoniste, Ignacio Jurado Martinez plus couramment désigné sous le nom de Nacho puisqu'il s'agit de son surnom, est un banal serveur de café. Banal, vous ai-je dit ? Non, pas tant que cela puisque l'avantage du métier de garçon de café, dans "le café espagnol" situé au Mexique, c'est que l'on apprend beaucoup de choses simplement en écoutant parler les gens. Pour les nombreux réfugiés espagnols qui fréquentent cet endroit, il est surtout question de politique et, par dessus tout de la fameuse phrase "Le joyr où Franco tombera...". Seulement, ce dernier tombera-t-il tout seul ou faudrait-il qu'il y est un petit coup de pouce du destin pour que cela se produise. Pour Nacho, qui en a plus que marre d'entendre toujours les mêmes mots prononcés aux mêmes tables et par les mêmes personnes, il faut que quelque chose se passe sinon son ulcère n'est pas prêt de passer...Oui, mais quoi ?
Cela, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes en vous incitant à venir découvrir cette nouvelle car, même si dans mon cas, j'ai été un peu déçue, il b'en sera peut-être pas de même pour vous.

Un texte bien écrit, il est vrai mais je crois que c'est l'avalanche de noms espagnols (autant ceux désignant les personnes que ceux désignant les villes) et ma connaissance limitée de cette partie de l'histoire de l'Espagne qui m'ont légèrement déconcertées. Cependant, cela m'a donné envie d'en savoir plus et de parfaire ma culture générale et c'est un très bon point pour l'auteur. A découvrir !
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Ce petit roman (ou plutôt cette nouvelle?) est le premier ouvrage que j'ai lu de Max Aub. Mon collègue m'a conseillé de commencer avec celui-ci.


C'est très burlesque en fait. Il s'agit d'un pauvre serveur Au Mexique qui décide de partir en Espagne tuer Franco, non par convictions politiques, mais pour calmer son ulcère et faire en sorte que les réfugiés politiques puissent rentrer chez eux et arrêter d'hurler dans son café.


Déjà, rien qu'avec le résumé, le ton est donné. C'est dans l'humour assez noir. Il n'y a aucun suspense. On est au courant de tout, dès le début.


Alors que ces contemporains ont vu dans cette nouvelle un encouragement au meurtre (ce qui est ridicule quand on y réfléchit une petite seconde), Max Aub tentait de démontrer qu'un passage à l'acte semblait impossible pour les espagnols. Ils étaient trop enfoncés dans le passé pour tenter de faire de paroles des actes. Ils resteraient des expatriés quoi qu'il arrive.


D'ailleurs, le meurtre est raconté en quelques pages à peine, comme si ce n'était pas l'essentiel. le serveur, lui, n'est pas inquiet du tout. Après, il décide même de voyager un peu à travers l'Europe pour apprendre à la connaitre et pour laisser le temps aux espagnols de rentrer.


Si on rit, c'est jaune ou noir. Et si cette nouvelle ne m'a pas plu plus que cela, elle a eu au moins le mérite de m'intriguer (le style est très agréable) et de me donner envie de continuer à découvrir cet auteur.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Don Luis, qui avait été caissier à l'époque de don Porfirio, se conservait dans l'alcool : il était rougeaud, radieux et heureux.
p.19
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"C'est toujours quand on a envie de parler de choses vraiment intéressantes qu'on se retrouve seul. En vérité, on ne parle jamais qu'avec soi-même."
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"Etre garçon de café, c'est servir mais pas être un serviteur ; c'est une contrainte mais pas un esclavage ; on a l'occasion d'offrir, de renseigner, de recommander, de reconnaître ; on guide le goût des autres [...]."
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En deux mois, il sut autant de choses sur la guerre d’Espagne que le mieux informé.
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"Une fois qu'ils seront sûrs de ce que demain leur réserve, hier disparaîtra à leurs yeux."
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