AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782721012692
Editions des Femmes (11/01/2024)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Camille, traumatisée par le décès de son frère, voit l'arrivée d'un cousin éloigné comme une joie. Il vient travailler comme mécanicien dans l'atelier de son père, à Paris, dans le quartier de la Salpêtrière. La petite fille retrouve le sourire et aime passer du temps avec ce jeune homme de vingt-trois ans qui lui offre de l'attention. Pourtant, à onze ans, elle est violée par ce dernier. Ces abus durent des années sans que Camille n'ose parler.
La pression e... >Voir plus
Que lire après Le CousinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Le cousin" , 1er roman de Michèle Aubrière, psychanalyste, n'est malheureusement pas né d'une pure imagination, il repose sur sa propre histoire. Cela rend la lecture d'autant plus intense mais ne fait que renforcer le nombre de viols des femmes dans la sphère familiale.
La petite Camille est heureuse de voir arriver son cousin, celui qui va venir aider son père au garage et qui va donner un peu de vie dans cette maison qui est devenue bien triste depuis la mort de son frère. La petite Camille est en admiration et goûte aux joies du jeu, des chahuteries avec son cousin jusqu'au jour où celui-ci ne voit plus sa cousine comme une petite fille mais comme un objet pouvant assouvir ses pulsions sexuelles.
C'est une histoire qui ne suscite malheureusement plus de nos jours la sidération, l'étonnement extrême, car ce sont des faits qui ne sont pas isolés et qui se déroulent dans notre pays, dans notre région, dans notre ville, dans notre cercle amical ou familial.
Mais on ne lit pas ce genre de roman pour y trouver de l'originalité, du suspense, des rebondissements, on le lit pourquoi ? je ne sais pas, pour savoir ? pour comprendre ? pour... ?
Toujours est-il que dans celui-ci on comprend comment tout bascule et tout se bouscule dans la tête de Camille.
Rien d'étonnant lorsque l'on sait que l'auteur est psychanalyste .
On voit en tant que lecteur, tout comme la petite Camille D ailleurs, le danger, l'escalade des gestes de ce cousin et on assiste à tout cela sans rien dire tout comme,là encore, cette petite Camille qui ne dit rien .
On comprend bien, avec souffrance et effroi, le mécanisme, l'enchaînement de ce qui se joue dans l'esprit de Camille.
Bien des années plus tard, l'auteur se libère d'une certaine façon en écrivant ce roman mais cette libération reste sans aucun doute bien incomplète, mais comment peut-il en être autrement ?
Merci à babelio et aux belles éditions des femmes. Antoinette Fouque pour l'envoi de ce roman
Commenter  J’apprécie          320
C'est la touchante histoire d'enfance d'une fillette dans les années 50, au jeune âge saccagé par le harcèlement sexuel, puis finalement par un viol. Famille aimante, le père toujours au travail, la mère dépressive, inconsolable après la perte d'un aîné dont elle n'arrive pas à annoncer le décès à sa fille cadette, puis faisant diversion, l'arrivée d'un cousin de la campagne pour donner la main au garage de poids lourds du père qui va d'abord enthousiasmer la cousine, puis se transformer en épreuve. Michèle Aubrière a choisi le roman pour raconter son histoire personnelle marquée par le viol et l'inceste familial. Ce qui est consternant, c'est la légèreté parentale : bien qu'aimants, les parents, père et mère, introduisent l'agresseur sans jamais rien voir de ce qui arrive à leur fille, pourtant combative, mais qui restera seule, sans recours, face à son agresseur. Michèle Aubrière raconte avec pudeur mais aussi indignation son affrontement avec un type banalement inconscient (il le restera jusqu'à la fin), ayant-droit immoral et abuseur de toute fille ou femme qui passe à sa portée. Fille ou femme qui en restera traumatisée, marquée à vie.
Commenter  J’apprécie          40
Commençons par remercier Babelio et les belles éditions des femmes. Antoinette Fouque pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération de la masse critique.
Je sors de la lecture de cette autofiction très touché. Accompagnant actuellement, dans mon cadre professionnel, plusieurs jeunes victimes de faits similaires, je suis désemparé, désespéré même. Comment puis-je les aider à se réparer. L'autrice, la narratrice prouve par son récit que ce sera une blessure éternelle qui les accompagneront toujours. Mais quand cela va-t-il cesser ? L'usage du sexe comme outil de pouvoir, de domination, comme arme de destruction !
Mais revenons au texte de l'autrice. A côté de la description de sa souffrance, elle parvient à travers nombre de passages de son texte à très bien décrire les ambiances, les paysages urbains et ruraux de l'époque? C'est parfois même poétique. L'autrice a fait resurgir le souvenir de quelques récits de mes oncles, tantes et même de mes grands parents. J'ai apprécié.
L'autrice a aussi pris le temps de se mettre dans le vécu de l'agresseur, .... mais sans que cela justifie son acte évidemment.
Un récit-témoignage qui peut ou plutôt devrait être lu par tous-tes.
UN GRAND MERCI à l'autrice.
Commenter  J’apprécie          31
Après le décès de son grand frère, Camille se sent abandonnée. L'arrivée d'un cousin éloigné redonne de la joie à sa vie solitaire. Remplaçant le mécanicien de l'entreprise de son père, il est logé sur place et joue le dimanche avec la fillette. Mais ces jeux innocents n'ont qu'un temps. Elle vient d'avoir onze ans quand le jeune homme de vingt-trois ans la viole. Ces abus se répètent pendant trois années sans que la petite fille n'ose en parler. Les Trente Glorieuses apparaissent bien silencieuses concernant les viols d'enfants.
Dans une langue sensible mais n'atténuant pas la cruauté des actes décrits, Michèle Aubrière livre le récit poignant d'une enfance brisée par trois fois : la mort, le viol et le silence. Un ouvrage fort pour lutter contre ces crimes et l'indifférence qui les entoure. Car, malgré la loi, il n'y a jamais de prescription pour les victimes. Ce roman parle de blessure définitive ,de solitude et de violence .Michèle Aubrière nous confie son histoire personnelle avec sincérité .J'ai apprécié son écriture, mais tout au long de ma lecture j'aurai tellement souhaité que Camille dénonce son cousin à sa famille. Un sujet fort ,je vous recommande ce livre . Merci à Babelio ( Nicolas) et l'éditeur "des femmes" Antoinette-Fouque pour l'envoi de ce roman .
Commenter  J’apprécie          20
Paris, années 50 jusqu'au "aujourd'hui"

Le grand frère de Camille est mort, sa mère en dépression, son père réfugié dan son entreprise de camions et elle, délaissée. Aussi quand un cousin venu de Vendée vient travailler en tant que mécanicien, y place-t-elle une figure fraternelle. Il apporte au sein de ce foyer terne et triste la vie. Il leur permet de sortir, de redécouvrir Paris et ses beautés, de rire, de s'amuser. Mais un jour, alors que Camille a grandi, que des formes se dessinent, le regard du cousin sur elle change. Dans sa candeur, la fillette ne voit pas, ne comprend pas. Son corps saisit le danger avant son esprit mais il est trop tard. Elle essaie de s'en prémunir, d'en réchapper, de séduire, de s'y faire, de s'écarter... jusqu'au jour où cela va clairement plus loin.

Dans un récit sans ambages, Michèle Aubrière se livre. Car si elle a choisi la fiction, il s'agit bien de son histoire. Elle décrit les différents mécanismes d'approche du Cousin comme de défense de Camille, comment le Cousin assure sa place dans la famille, s'assure son silence auprès d'elle et ce qu'il cache en réalité... Et bien sûr les conséquences sur le très long terme pour Camille. En parallèle, et en métaphore de son histoire, se fait le récit de la maison dans laquelle son père voudra rester jusqu'au bout, jusqu'à sa destruction en vue de la transformation de Paris. La disparition, destruction de la maison, apparaît comme une étape dans sa reconstruction à elle.

Un récit évidemment fort, parfois cru, et qui, s'il est nécessaire, n'a pas su totalement m'émouvoir, pas autant que je l'aurais souhaité.
Lien : https://vivrelivre19.over-bl..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Longtemps, elle le cherchera, elle croira parfois reconnaître la lueur verte dans un oeil inconnu, elle croira retrouver le goût de la source dans le baiser échangé. Mais toujours elle se heurtera au même obstacle : la peur ancrée en elle, la peur inavouable, insurmontable de l'enfant face au dard.
Commenter  J’apprécie          40
Pendant des siècles et des siècles, les pédophiles ont abusé et joui des enfants en presque totale impunité. En ces années 1950, ces pervers ordinaires n'avaient guère à craindre de la justice. Au reste, le principe prévalant de l'époque était de laver son linge sale en famille -lieu de la plupart des crimes, comme vous le savez ; le linge pouvait d'ailleurs rester longtemps à stagner et puer dans la panière, ça ne changeait rien à la croyance. De même, le silence était d'or ; on apprenait aux femmes, dès leur plus jeune âge, la discrétion. Rien ne servait de dévoiler, de mettre sur la place publique ces façons impudiques d'hommes un peu trop portés sur la chose.
Commenter  J’apprécie          10
Elle aurait l'impression de salir leur fille candide, comme si parler de l'une souillait l'autre. Mais n'est-ce pas lui le malpropre, l'immonde ? Pourquoi est-ce elle qui la ressent cette souillure ? Pas lui!
Commenter  J’apprécie          30
En détruisant son innocence, le cousin a peuplé son monde de prédateurs. "Tous coupables!", comme le proclame l'intraitable inspecteur de Melville, dans le cercle rouge. "N'oubliez pas, tous coupables!"
Commenter  J’apprécie          20
Ils confondent pouvoir et érection. Humilier, rabaisser les filles est une façon d'affirmer leur puissance.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : incesteVoir plus

Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..