AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B0018JJIF0
(30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Librairie de la Revue Française
ALEXIS REDIER, éditeur
11 rue de Sèvres, Paris - VIe
Copyright 1930
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après MontagnesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Trois nouvelles parlant de montagne, trois textes différents avec le même prétexte.
La pointe Miane est une assez longue nouvelle, romantique avec un goût d'amertume et de mort, où la notion de classe sociale, de distance sociale, crée une tension dramatique, presque autant que « L'Alpe homicide », titre alors fréquent dans les journaux.
Dans La dent de la truite, le ton est beaucoup plus humoristique ; s'il s'agit aussi de rapports sociaux, ils sont internes au milieu montagnard. C'est une classique histoire de rivalité sportive (élément aussi présent dans la première nouvelle), pas du tout originale sur le fond mais sauvée par l'humour et quelques pages plus lyriques. Une parodie de publication dans une revue alpine est typique de son ton allègre.
Le Cornetto Stellina est un texte très court, dont la légèreté du sujet (un garde-frontière amoureux et ridicule qui va employer des moyens gargantuesques et même pires) n'empêche pas une certaine tendresse pour les personnages, qui m'a touché.

C'est plutôt bien écrit, un peu maigre pour la description des montagnes et des ascensions, riche du côté des personnages, bien typés, assez bien décrits et que j'ai trouvés attachants. Je vous en recommande la lecture si vous mettez la main dessus.

Car la recherche pourrait être intéressante, mais avec la vente en ligne vous y arriverez. L'exemplaire que j'ai entre les mains (je tape avec le nez) est le numéro 12 d'un tirage de 255. le papier est jauni, bien sûr ; toutes les pages n'ont pas la même hauteur et c'est vraiment un objet bizarre. Bizarre aussi que selon les registres de la bibliothèque qui me l'a confié j'en aie été le seul lecteur, sans doute un changement de méthode aura fait perdre la trace de mes prédécesseurs.
Commenter  J’apprécie          154

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La frontière des Alpes est une étrange chose, depuis les traités de 1860, oui, en vérité, une bien étrange chose.
Quiconque a du bon se s pourrait, en effet, tout simplement penser qu'il suffit, sur ce haut domaine, d'appliquer la rectitude de son jugement aux réalités topographiques et d'imaginer une ligne droite sautant de crête en crête pour partager équitablement la possession des deux versants entre la France et l'Italie.
Mais le bon sens n'a rien à faire aux choses de la frontière, et ce n'est pas le fil droit des sommets qui sépare les villages français des vallées piémontaises, mais bien un pointillé capricieux qui plonge dans les courbes profondes, remonte arbitrairement vers tel sommet écarté de la vraie ligne de pente, chevauche, s'éloigne, revient et fait tant de gambades que, le plus souvent, son désordre empiète un peu trop sur le versant Est, enclave les pâturages français, et dans tous les cas laisse aux Italiens la masse rocheuse où les alpinistes français ont quand même le goût d'aller user la pointe de leurs tricounis.
De cette étrange chose il est inutile de donner une explication et je ne veux pas pénétrer le mystère des nécessités stratégiques. D'ailleurs, il ne faut pas chicaner pour quelques arpents d'herbage.
Page 189
Commenter  J’apprécie          60
Les vacances ! Mieux que personne il savait que les vacances étaient une petite vie séparée de la vie véritable, et qu'elles formaient comme elle un tout ayant début et fin. D'abord les premiers jours avec le flottement de tout ce qui commence : la famille qu'on réapprend après dix mois, la montagne toujours semblable, les amis à retrouver, les occupations à définir. La pleine vie ensuite, avec les journées faites de lectures, de cimes blanches et de ces grands projets toujours en enfance que couvent les jeunes gens. Puis, dés septembre, la fin qui vient chaque jour plus vite comme les soirs d'automne, et ce sont les colchiques, les regrets, la main qu'on serre plus fort de la jeune fille indispensable aux vacances et qu’on ne verra plus, et la mélancolie qu'on amasse de toutes ces choses pour meubler d'un confortable délicieusement triste les premières soirées solitaires.

Page 28
Commenter  J’apprécie          50
Au contraire, la montagne n'existe pour l'alpiniste du Club Alpin qu'aux altitudes où le piolet remplace la canne, et où l'on doit, sous peine de rester honteusement au bas des grandes cimes, dérouler la corde et « mettre la main », c'est-à-dire agripper la pierre, étendre le bras, hisser toute sa personne, et va que je te tire, se rétablir essoufflé deux mètres plus haut contre la roche froide qui monte vers les cairns... Ce sont ces alpinistes que les sédentaires des stations estivales regardent partir avec admiration dans un grand déploiement de guides, de sacs et de cordes.
Pourtant, ils sont à leur tous de simples pékins aux yeux des montagnards du Groupe*, lesquels , en vrais seigneurs des hauts lieux, choisissent seulement, parmi tous les sommets, ceux où il ne s'agit plus de mettre la main, en se jouant, derrière un guide, mais où il faut savoir la poser, tout seul, le long des voies dangereuses, dans la lutte sérieuse et solitaire qu'on livre à la pierre.

*GHM : Groupe de Haute Montagne
pages 118-119
Commenter  J’apprécie          40
Je songe avec pitié à tous les grands mots que nous prononcions naïvement devant les cimes violettes, et je me rappelle ma pauvre voix si passionnée, si lamentable, qui criait les grands vers que nous répétions. Car tous nous nous plaisions à ce jeu dangereux mais grisant d'offrir nos âmes et de les pénétrer selon les règles du meilleur romantisme de toutes les « grandeurs de l 'éternelle nature ».
(page (35)
Commenter  J’apprécie          80
Ils ont vécu tant de fois la halte des sommets que l'on vit intensément devant la montagne avant de retendre la corde pour la descente, qu'ils ont la religion de ces instants gagnés à la force des bras, et qu'ils ne peuvent plus les goûter maintenant qu'après un travail plus âpre dans des escalades toujours plus difficiles.
(page 119)
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : escaladeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Raoul Audibert (1) Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Noms de famille et la nature

Noms; trois ont pour origine le bois, mais un quatrième est l'intrus, lequel?

Dubreuil
Bosh
Combescure♧
Wood

10 questions
107 lecteurs ont répondu
Thèmes : Noms de personnes , nature , montagnes , métier d'autrefois , animauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}