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3,22

sur 74 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est loufoque, déjanté, cruel, mais les messages sont bien présents en filigrane de ce roman irrespectueux.

La famille Seltzer, composée de douze ou treize enfants selon qui en parle, ne ressemble plus depuis longtemps à une famille (ou peut-être justement si, si les désaccords et les brouilles ne parviennent pas à faire disparaitre le ciment d'une filiation commune). Cette fois, tout de même le désaccord est de taille : la mère indigne vient de décéder. Alors faut-il respecter la tradition de leur peuple, les cannibales-américains, et donc dévorer littéralement leur génitrice au cours d'une cérémonie écrite dans le marbre ?

Le prétexte hallucinant de la dévoration maternelle, outre les références psychanalytiques qu'il invoque, est aussi l'occasion de se pencher sur le destin de ces douze garçons, prénommés selon leur rang de naissance, Premier , Deuxième, Troisième … (le décès de Cinquième mettra fin à cette harmonie numérique) et d'une fille (ça ne compte pas, dixit la mère ! ) qui pour la plupart ont fui le foyer parental et la maltraitance quotidienne.

Au-delà de l'histoire familiale, incluant celle des ancêtres depuis leur arrivée sur la terre promise américaine, est évoquée l'histoire des Etats-unis, ce patchwork de migrants venus d'ailleurs, partagés entre assimilation et revendication des origines.

Farce inconvenante et décomplexée, leçon philosophique déguisée, à lire entre les lignes.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Cette fois-ci, bien après « La Lamentation du prépuce », Auslander semble en avoir terminé avec Dieu. Car Dieu s'est laïcisé. Mais c'est pire. Auslander n'a plus besoin de vomir son désespoir d'être né dans une famille de Juifs orthodoxes: le monde, dont l'Amérique toute entière, succombe à la grande religion moderne: l'identité. Non, pardon: Identité. Majuscule.
Certes, ce n'est pas d'aujourd'hui que chacun tape sur l'autre au nom de son origine. Après tout, le racisme n'est qu'un des noms de l'instinct de survie: le zèbre n'a pas intérêt à croire que zèbres et lions sont égaux, « quelle que soit [sa] prétendue ouverture d'esprit ». Or, aujourd'hui, non seulement chacun ne songe toujours qu'à trucider son voisin, « les Noirs, les Asiatiques, les Latinos, les Blancs, les Indiens, les Allemands, les Sumériens, les Macédoniens, les Cananéens, les Hittites, les Babyloniens, les homosexuels, les travestis, les mecs cuir, les premiers, les derniers, les véganes, les hippies, les chrétiens, les catholiques, les juifs, les musulmans, les baptistes, les jaïns, les manichéens, les ashuristes, les païens et les athées » mais l'universalisme a du plomb dans l'aile. L'intégration n'est qu'une idéologie rance, prônée d'ailleurs par Henry Ford qui, en plus d'inventer la Ford T et l'américan way of life, était un grand copain d'Hitler. Désormais, donc, ce n'est plus le raciste qui exalte les différences pour mieux retrancher l' « autre » de la race humaine, mais le libéral bon teint soucieux de valoriser les minorités: respect pour le « Latino-Sri-Lankano-Américano-non-genré-alcoolico-aveugle » à ne surtout pas confondre avec le « Libano-Érythréo-Américano-non-genré-albinos ».
Face à tous ces gens arc-boutés sur leurs spécificités identitaires, Auslander décide de de ne pas faire dans la demi-mesure: son héros est un Can-Am, soit un Cannibale-Américain, dont le peuple a toujours été ostracisé et qu'on empêche de se livrer aux rites de sa communauté, fondements de sa culture. Et pourquoi qu'on n'aurait pas le droit de bouffer maman?
Auslander a lu Levi-Strauss et sa définition de la barbarie; il sait que ce grand intellectuel s'inquiétait d'un écrasement des cultures et, même s'il feint de le confondre avec une marque de jeans, il reprend ses arguments -mais à sa sauce: en atteignant des sommets dans le mauvais goût, à faire passer la liste des torche-culs chez Rabelais pour le dernier degré du raffinement.
« Les mères ont un goût infect.
Elles sont débectantes de la tête aux pieds. [..] Grillées, sous vide, déshydratées, séchées, aucun traitement n'y changera quoi que ce soit. Même l'odeur est pestilentielle, jetez une mère sur la grille d'un barbecue et vous aurez l'impression que quelqu'un brûle des pneus, ce qui, pour peu qu'on l'accompagne d'un soupçon d'aïoli, serait sans doute meilleur. »
Mais, malgré son outrance, le roman paraphrase la célèbre démonstration de l'anthropologue: la famille cannibale est d'abord décrite comme un ramassis de tarés, décalque parfait de la famille juive orthodoxe bien connue de l'auteur (thèse adverse). Puis (contre-argumentation), au fur et à mesure que les préparatifs du repas (soit les ⅔ du roman) se déroulent, le héros comprend la valeur religieuse d'une telle cérémonie et s'en fait l'ardent défenseur.
Oui, bon, la démonstration est quand même sacrément torpillée par l'énormité du sujet: maman est obèse, la suspendre la tête en bas, l'éviscérer, la débiter, la cuire (barbecue au gaz ou au charbon?) est une épopée gore, et je vous fais grâce (moi, mais pas l'auteur) de la consommation. On n'est plus dans le symbolique, là, mais bien dans l'organique.
Je peux donc spoiler la fin: la religion, avec ou sans Dieu, est bien un ramassis « de conneries hors-d'âge ». Et toute recherche identitaire est moins une émancipation qu'un boulet à se traîner.
Mais les religions ont leurs livres sacrés et Auslander est désormais romancier. Il renvoie les premiers à leur origine mythique, à leurs variations dues à leur caractère oral, aux multiples interprétations qui peuvent en être faites. Et il proteste contre la littérature actuelle, assise sur des recettes, et qui est lue par des lecteurs borgnes qui ne savent la comprendre qu'en fonction de leurs préjugés en ignorant tout de la polysémie.
Or c'est beaucoup pour un seul livre. Même si l'hommage d'Auslander à « Monty » (Michel de Montaigne dans le texte) me touche, j'aurais préféré que le héros ne soit pas éditeur, que la farce énorme ne soit pas parasitée par l'évocation de problèmes éditoriaux. J'aurais également voulu que la pâte romanesque ne soit pas sans cesse traversée de discours qui font parfois de ce livre une autobiographie bis.
Mais si vous aimez la littérature à l'estomac, et les tripes bien accrochées, que vous n'avez rien contre un blasphème bien saignant et que les repas dominicaux en famille vous pèsent, il n'est pas impossible que ce roman vous fasse glousser.
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- À table !!!!! Maman est prête à être consommée !!!

Bienvenue dans la famille Seltzer, dernière gardienne des traditions des Can-Am.

- Can-Am comme Canado-Américaine ? Comme Croato-Américaine ? Comme Christiano-Américaine ?
- Vous y êtes presque... Can-Am comme Cannibalo-Américaine, une espèce rare, hélas en voie d'extinction, qui ne cesse d'intriguer et de déranger les autres espèces du continent.

Bienvenue chez Mudd (la mère dont le surnom n'est pas sans rappeler toute la boue dans laquelle elle a traîné sa progéniture au nom de la sauvegarde de l'espèce). Bienvenue chez Premier, Deuxième, Troisième, Quatrième, Cinquième, Sixième (Paix à son âme), Septième, Huitième, Neuvième, Dixième, Onzième, Douzième et Zéro, seule fille de la Tribu.
(Il n'était pas nécessaire pour Mudd de donner des prénoms à ses enfants vu qu'ils n'ont été conçus que dans le seul espoir d'agrandir la famille et de sauvegarder l'héritage des Cannibalo-Américains.)

Quand j'ai dit ça, j'ai tout dit de la loufoquerie et de l'absurdité de ce récit décalé, plein d'humour noir et de réflexions désopilantes.
Shalom Auslander est talentueux pour narrer des situations tragicomiques, parfaitement inédites et nous plonger dans des ambiances originales à souhait.
Il est talentueux également pour relayer sous des couverts humoristiques des sujets bien plus graves et sérieux comme les réseaux familiaux, les traditions, la différence, la puissance et l'influence d'une mère, la religion, le racisme, la soif d'argent et de pouvoir, les choix de vie, les priorités, les envies de liberté...

Maman pour le dîner est construit comme une pièce de théâtre dans laquelle se succèdent les scènes et les époques : souvenirs du passé et de l'éducation familiale can-am; récits des ancêtres-héros arrivés en Amérique; urgence de la situation complexe de la mort d'une mère que l'on doit drainer-purger-répartir-consommer pour qu'elle puisse vivre "ailleurs" et que les traditions soient maintenues.

J'avais aimé le premier roman La Lamentation du prépuce de Shalom Auslander. J'ai aimé encore plus celui-ci qui a su parfaitement me sortir de ma zone de confort et de mon quotidien.

Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour ce roman frais, épicé, cuisiné, poivré à souhait prêt à être consommé et digéré un immense sourire aux lèvres.
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Maman n'est pas dans son assiette... mais ne va pas tarder à se retrouver dans celles de ses enfants.
Je n'en suis pas là, car j'accuse un retard considérable dans toutes mes activités, dont la lecture, mais c'est annoncé au début.
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Je découvre un roman pertinent et très drôle, je n'ai lu que 60 pages sur 240 (et j'ai 1 jour de retard pour publier mon billet).
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Je me régale déjà, lentement (car la lecture est un peu ardue) mais sûrement, avec les réflexions de l'auteur sur
- l'identité et la place de chacun dans une famille (dévorante, avec l'image de la mère ogresse) et dans une société
- les eldorados, les espoirs qui accompagnent les migrants - en l'occurrence aux Etats-Unis au début du 20e siècle -
- les communautés/religions/sectes et leurs mythes fédérateurs (cf. 'Sapiens' de Yuval Noah Harari).
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Oui, c'est de l'humour 'juif' (peut-on encore employer ce terme ?) mais moins lourd, tarte à la crème et égocentré que celui de W. Allen.
Le ton me fait plutôt penser à Jonathan Tropper.
La seule exagération que je déplore pour l'instant : pléthore d'étiquettes à rallonge pour désigner les appartenances, mais c'est un des sujets de l'ouvrage.
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De Shalom Auslander, j'avais apprécié 'La lamentation du prépuce'.
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Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette MCS.
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-- billet à compléter --
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Un retour à la case départ dans un jeu de l'Oye, avec “Maman pour le dîner”?

Il était une fois…
Une famille Can - Am, qui à la mort de la matriarche, revient sur ses rêves d'intégration dans un monde qui refuse de l'accepter ou qui s' y refuse par repli sur soi.
Au commencement était la Mère. Phallique qui, dans sa grandiloquence élabore une politique bien singulière d'une guerre mondiale des gonades
“La stratégie est de baiser et nos armes sont les bébés.”
Douze guerriers, censés se reproduire et dominer pour perpétuer le cannibalisme, couteau de la rédemption oblige.

Mudd la reine de la propagande, est la figure du désordre, l'inconscient psychique du Matriarcat.
Nommée “Boue”, elle doit son nom au bouillon de culture douteux que seule sa vanité peut contenir.
Notre peuple prêchait- elle, a inventé la roue! le couteau! le livre! le feu! Alors qu' ils balancent leur mère au fin fond des fosses répugnante [...] Ils livrent leurs proches aux vers, à la vermine, aux asticots. Et on serait des sauvages?" ++

Onclissime, “le mal sentant de la foi “ un taciturne qui, sous son habit de sorcière, distille sans réserve, sa “science sans conscience”. le religieux boucher qui se gave de la "Dive Chair" humaine jusqu'à en être malade.

Les enfants doivent l' originalité de leurs noms à Rabelais (Troisième, Quatrième et Cinquième livre) et Zéro, l'exclue. Des garçons, dont on raconte à chacun la naissance “miraculeuse” et qui portent l'histoire surréaliste du vieux pays, cette terra incognita dont on entretient le souvenir... Bam, bam, bam
“Mudd, examinait ses enfants en quête d'empoisonnement culturel ou d' infection morale et en fonction des symptômes, elle décidait quelle histoire administrer, à quelle fréquence et sous quelle forme.”
"C'est l'histoire d'horreur de nous!" disait Mudd
“ du choix de la liberté, de la volonté, des possibles. Fin” pensait Septième.
Comme conditionnement, on ne peut plus, elle aura au moins lu, “Le meilleur des mondes” d' Aldous Huxley.
Il serait d'actualité de dire que c'est une une parfaite intégriste. Un dieu vivant. La vache!
Elle exerce son narcissisme jusqu'au bout s' érigeant en la statue du commandeur dans le jugement dernier de sa progéniture. Les traitres, les déserteurs et autres, tout le monde a sa part de l'ignoble à digérer, même morte.
“Une séance chez le psy à 300 dollars par semaine, depuis 27 ans , quatre cent vingt et un mille dollars, voilà ce que ça m'a coûté pour repartir du bon pied. Recommencer, pour revenir à la page blanche. Voilà ce qu'elle me doit” ironisait Premier

Aujourd'hui Mudd se meurt. L'ogresse, entourée des petits poucets et du Petit Chaperon Rouge, piqûre de rappel au rituel du sacrifice du prépuce comme expiation de l'Oedipe chez Freud que Shalom affectionne.
Les garçons vont devoir transgresser le tabou de l'inceste en régressant jusqu' au stade primitif, pour échapper à la castration et recouvrer le Moi, la conscience identitaire dont c'est bien ici, le sujet.
Il y a là, le mythe de la caverne, de l'ancien des anciens, l'arche de Noé, l'image de Ouy Dire et de Napoléon dans Onclissime, Ulysse avec les sirènes dans le voyage de Julia et Julius, l'île de l'outre entre autre, avec les whoppers (sans salade) soulignant le paradoxe avec les vestiges du Peuple cannibale visibles dans le quartier.Pantagruel / .

Mais, fondre les essais de Montaigne dans les aventures de Pantagruel, compresser des siècles de littérature humaniste et existentialiste, dans un "conte" ... Shalom!
Satire sur tout ce qui bouge!
Je remercie Babelio pour cette narRation gargantuesque!

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Le commentaire de Lynda :
Septième Seltzer reçoit un appel de son frère lui annonçant que leur mère était décédée, c'est alors que nous nous retrouvons devant une famille de cannibales. Septième n'avait pas revu sa mère depuis plusieurs années parce qu'elle n'avait pas accepté son mariage avec une non-cannibale. Cette matriarche Mudd, elle qui n'avait pas peur de traîner ses enfants dans la boue pour préserver sa progéniture et sauver son espèce. Ces enfants Premier, Deuxième, Troisième, Quatrième, Cinquième, Sixième (Paix à son âme), Septième, Huitième, Neuvième, Dixième, Onzième, Douzième et Zéro, seule fille du clan dans la tradition des Cannibalo-Américains, est de dévorer littéralement leur génitrice au cours d'une cérémonie.
L'auteur Shalom Auslander a un immense talent pour décrire les situations tragiques, loufoques et comiques, tout au long du roman, il dresse des ambiances authentiques, excentriques et fantaisistes. Maman pour le dîner est un roman intéressant qui diverge des romans que j'ai l'habitude de lire. Cette lecture m'a sorti de ma zone de confort, mais je le recommande si vous voulez vivre une expérience surprenante.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Septième Seltzer s'appelle ainsi car il est le septième enfant d'une famille de cannibales américains. Cannibales qui ne mangent d'êtres humains que les membres de leur famille à leur mort pour qu'ils vivent éternellement. Justement Mudd, la mère de Septième, vient de mourir et celui-ci doit rejoindre ses frères de Premier à Douzième et leur soeur Zéro (zéro parce qu'une fille ne compte pas) pour décider de ce qu'il vont faire de leur génitrice. Pour cela ils appellent à l'aide Onclissime qui a déjà de l'expérience en la matière…
Une famille sous le poids de traditions absurdes qui semblent inventées par une mère outrancière comme une critique d'une religion séculaire par ceux qui la vivent/subissent, l'éternel dilemme entre désir personnel d'émancipation et volonté de respecter ses parents (sa mère surtout) et les traditions familiales, autant de thèmes traités dans ce roman débordant, drôle et énervant, bavard et un peu too much.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Shalom Auslander, l'auteur du très remarqué La Lamentation du prépuce en 2008 revient sur le devant de la scène littéraire avec un quatrième ouvrage coup de poing, tout en nuances et contrastes, prenant avec dérision et discernement le poids des traditions à perpétuer et le conflit du soi entre ces deux choix.

Rattrapé par ses origines et les traditions de la communauté à laquelle il appartient, Septième se retrouve devant un choix compliqué et éthique. Celui de s'écouter soi-même et ses convictions, ou celui de suivre machinalement la tradition et son devoir envers les siens. Un choix en apparence simple et conciliable, mais en réalité bien plus compliqué et délicat lorsque l'on est l'un des derniers Cannibales-Américains de sa communauté et qu'il faut perpétuer les traditions, au-delà de soi-même.


Septième Seltzer est issu d'une famille particulière appartenant à la communauté minoritaire des Cannibales-Américains, les Can-Am. Bercé par une mère à l'identité clivée depuis la mort de son frère, Sixième, Septième s'est construit dans l'ombre de son chagrin. Ses frères aînés la détestent pour son côté, jadis, autoritaire que Septième n'a jamais connu, alors que ses frères cadets la trouvent pitoyable à se morfondre depuis la mort de Sixième qu'elle adorait.

Septième a subi la lourde conséquence de naître après Sixième. En voulant protéger sa mère et la rendre fière, il n'a pas réussi à lier de liens forts avec ses frères, que ce soient ses aînés ou ses cadets. Coincé entre deux chaises, il prendra ses distances avec sa famille et sa communauté, volant de ses propres ailes, adulte, à New York avec sa femme et sa fille, en mettant sous clé son passé et ses origines. Cependant, malgré tous ses efforts pour se détacher des Can-Am, l'appel soudain de son frère pour lui annoncer la mort de sa mère va tout remettre en question et le chambouler. Car, il est un Can-Am, et il se doit de perpétuer la tradition pour honorer la défunte, qu'importe ses convictions, on ne le lui laisse pas le choix. Ce soir, en compagnie de ses frères, il devra manger sa mère :

« Les Cannibales vivent pour l'éternité, a répété Onclissime. Quand nous Consommons nos proches, ceux-ci continuent de vivre en nous. Ils nous guident, nous informent, nous réconfortent, nous motivent. Ils deviennent nous et nous devenons eux. de cette façon, mes enfants, le passé se produit et ne meurt jamais. Mais n'oubliez pas : de même que la Consommation nous garantit la vie éternelle, l'enterrement nous garantit la mort éternelle ? »
Lien : http://untitledmag.fr/maman-..
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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Belfond qui mont permis de découvrir ce livre dans le cadre d'une masse critique.
J'avais découvert cet auteur avec "La lamentation du prépuce" qui m'avait beaucoup plu à l'époque pour son humour d'autant plus qu'il y avait un côté autobiographique qui rendait le récit encore plus intéressant, notamment quand on aborde la religion et ses contraintes parfois extrêmes.
Cette fois-ci l'auteur nous livre un roman qui décontenance. Une famille cannibale dont la matriarche décède et qu'il faut donc manger selon la tradition (au cours d'une fête, bien sur). Mais peut-on échapper à cette tradition et ne pas faire ce festin ? Critique de la famille, du poids des traditions, de la culture... finalement l'auteur reste dans ses thèmes de prédilection car sous les traits d'une comédie loufoque les références philosophiques sont là, les images sont fortes.


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