AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 514 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous est-il déjà arrivé de vous demander, une fois la dernière phrase d'un roman lue, si la réalité était celle que les-dites phrases du roman avaient fait naître dans votre esprit ou le quotidien de votre vie personnelle ? Question surprenante que je vous pose mais ce fut la mienne en fermant La cité de verre !

Paul Auster a réussi le pari de me faire perdre pied avec ce roman.

Magistral, grandissime dans l'écriture comme chaque fois, cet écrivain pour lequel je ne peux avoir d'objectivité tant il me ravit à chaque fois, est un conteur exceptionnel.

Ni roman policier, ni thriller, ce premier volet de la trilogie new-yorkaise ne cesse de vous triturer l'esprit en remettant sans cesse en cause vos certitudes d'avoir compris sans parler de l'érudition de certains passages...

Il m'a fallu intercaler, avant de retrouver le deuxième volet, un récit moins "questionnant", histoire de ne pas chercher dans la campagne où j'habite les gratte-ciel et Central Park . Mais j'ai bien hâte d'y retourner !
Commenter  J’apprécie          123
Ce court roman est comme un tiroir à double fond, à triple fond… Daniel Quinn est un écrivain, sous le nom de William Wilson, il est pris pour un détective nommé Paul Auster et engagé à ce titre pour surveiller un certain Peter Stillman qui sort de prison et risque d'attenter à la vie de son fils, prénommé Peter lui aussi. Notre écrivain prend cette tâche particulièrement à coeur, car il a un grand vide dans sa vie, creusé par la perte de sa femme et de son fils, ce travail d'enquêteur étant pour lui un dérivatif. Au cours de sa filature, il croise d'ailleurs Paul Auster qui n'est pas détective mais écrivain et écrit sur la genèse de Don Quichotte… DQ comme Daniel Quinn, tiens ! de recherches en rencontres, DQ va aller très loin, du moins pas physiquement, puisqu'il reste à New York, mais très loin tout de même.
Il est difficile de résumer ce livre qui évoque les thèmes du travail et des sources de l'écrivain, du langage, de l'identité et qui nous surprend page après page. Lisant Paul Auster dans le désordre, je le découvre bien après Mr Vertigo, Moon palace, le livre des illusions, La nuit de l'oracle, Brooklyn follies, j'y retrouve des thèmes chers à l'auteur et j'adore toujours autant !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          90
Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du roman Cité de verre (1985) de Paul Auster. La transposition du roman sous forme de scénario a été réalisée par Paul Karasik, et la mise en images par David Mazzucchelli. Cette version date de 1994.

Tout commence par un faux numéro, une erreur d'identité. Une femme cherche à joindre le détective privé Paul Auster, mais ses appels aboutissent chez Daniel Quinn, un écrivain vivant seul qui publie des romans policiers sous le pseudonyme de William Wilson. Quinn a perdu sa femme et son enfant et il vit dans l'ombre de William Wilson, et de son détective privé de papier appelé Max Work. Dans cet état d'esprit un peu particulier, il finit par endosser le nom de Paul Auster et accepter de rencontrer Virginia Stillman, la correspondante souhaitant l'engager. Il se rend chez elle, dans un appartement cossu et luxueux et rencontre son fils Peter. Celui-ci souffre d'une difficulté de langage et explique péniblement qu'il a été victime de maltraitance de son père qui a été condamné et qui doit sortir de prison bientôt, après 13 ans d'incarcération. Quinn accepte d'épier Peter Stillman père dès qu'il remettra les pieds à New York.

Je n'ai pas lu le roman de Paul Auster, et je ne pourrais donc pas établir de comparaison entre cette adaptation et l'original. le premier point positif est que le lecteur a la sensation de lire une vraie bande dessinée, et pas une adaptation qui essaye de caser autant de textes d'origine que possible. Il subsiste, dans la narration, un parfum très littéraire : les thèmes abordés et la structure du récit relèvent d'une construction littéraire sophistiquée et complexe.

Le premier signe de mise en abyme réside dans la nature du personnage principal qui est un écrivain (double fictif et déformé de l'auteur). le deuxième signe apparaît quand le lecteur apprend que cet écrivain utilise un nom de plume. Et l'étendue du jeu de miroir prend de l'ampleur avec la mention (et plus tard l'apparition) d'un personnage appelé Paul Auster. Il faut également prendre en compte que Peter Stillman (le père) est également un écrivain qui a effectué des recherches sur la nature théologique du langage, et Peter Stillman (le fils) est un poète de renom. Pourtant ce qui pourrait être un dispositif vertigineux, complexe et lourd s'avère naturel dans le cadre de ce récit qui revêt les apparences d'une enquête policière.

Paul Auster (le vrai, l'auteur) enchevêtre avec habilité les fils narratifs de l'intrigue policière, les réflexions philosophiques et existentielles de Daniel Quinn, et les métacommentaires de nature postmoderne. Il est très facile pour le lecteur de ressentir de l'empathie pour cet individu qui a organisé sa vie de manière à se mettre à l'abri de la souffrance psychologique, qui profite de la solitude propre aux grandes métropoles et qui succombe à la tentation de renouer des contacts avec d'autres êtres humains en se protégeant derrière une usurpation d'identité.

En tant que bande dessinée, l'adaptation de Karasik et Mazzucchelli constitue une expérience envoutante, à la hauteur des thématiques littéraires. Mazzucchelli utilise un style plutôt réaliste, un peu épuré et simplifié pour les personnages, plus rigoureux et méticuleux pour les décors. Dès la deuxième page, il apparaît que les illustrations font écho aux thèmes, avec une mise en abyme visuelle à partir d'un téléphone. Ces 6 cases forment un enchaînement très impressionnant dans le sens où la première est entièrement abstraite, la seconde comprend un symbole numérique (le chiffre zéro), la signification de la troisième n'est pas compréhensible hors du contexte des autres cases, la quatrième ne comprend qu'une icône (au sens de symbole graphique) et les 2 dernières donnent du sens à ce travelling arrière. Les images de cette bande dessinée couvrent un spectre visuel s'étendant de la représentation concrète des personnages et de leur environnement, jusqu'à l'abstraction en passant par les icônes. Peu d'illustrateurs sont capables d'utiliser autant de registres graphiques à bon escient. C'est bien en ça que cette adaptation justifie son existence : elle ne se limite pas à une mise en images compétente du roman. Les images de cette bande dessinée offre une visualisation des concepts philosophiques et métaphysiques au coeur de la narration. Elles complémentent et illustrent des concepts complexes. Karasik et Mazzucchelli ont su trouver des solutions graphiques efficaces et compréhensibles pour parler de questionnements fondamentaux sur l'identité, le langage, la représentation du réel. Il n'y a qu'une seule séquence qui m'a perdu, ce sont les illustrations du monologue de Peter Stillman fils.

Ce roman graphique propose une histoire postmoderne passionnante comme un roman policier, sous la forme d'une bande dessinée qui utilise à plein ses spécificités pour exprimer visuellement des concepts philosophiques et existentiels, sans perdre le lecteur.
Commenter  J’apprécie          80
Quinn, veuf et ayant perdu son enfant vit à New York une vie quasi monacale. Il écrit des romans policiers sous pseudonyme dont il admire le héros Work et auquel il voudrait ressembler. Les ingrédients sont déjà là pour aborder un thème cher à Paul Auster : l'identité et la fragilité psychologique des êtres. Pour aggraver sa situation, il reçoit plusieurs appels téléphoniques nocturnes lui demandant s'il est bien le détective Paul Auster. Après avoir nié, il finit par se prendre au jeu et va suivre un certain Paul Stillman qui a autrefois séquestré son fils (du même nom !). Jusqu'où va t -il descendre dans la folie, la perte d'identité, la folie ? La solitude, autre thème cher à l'écrivain est nécessaire pour se construire mais à l'excès elle est destructrice. Des passages sur le langage, sa fonction. Beaucoup de références littéraires, cinématographiques, il y en a tant qu'il est difficile de toutes les voir et les comprendre.
Un écrivain certes parfois un peu trop cérébral mais fascinant et original. A nous lecteurs de trouver les clés pour ne pas se perdre.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai découvert Auster recemment avec Brooklyn Follies que j'avais adoré mais ce livre est complètement différent, il parle de 3 histoires différentes de personnes qui recherchent leur identité.Paul Auster réalise l'exploit de s'amuser autant avec le lecteur qu'avec les protagonistes et même avec lui même. Auster nous plonge dans 3 histoires qui présentent des similitudes troublantes. Elles nous amènent toutes à réfléchir sur notre rapport aux autres, aux obligations que nous nous créons et aux pièges dans lesquels nous nous enfermons. Si le départ de lecture est un peu difficile, le plaisir de parcourir ces 3 histoires va grandissant à mesure que l'auteur nous emmène (ballade?) dans les méandres de la psychologie des personnages, avec habileté et efficacité. A lire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          30
Je ne dirais rien de bien nouveau sur l'histoire, où l'auteur se laisse prendre pour un détective privé jusqu'à se coincer dans un engrenage mental qui l'entraînera dans une spirale imprévisible et tortueuse. Jusqu'aux extrémités. Comme toujours chez Auster.

L'auteur place dans ses pages ce que Sibylline appelle différents niveaux de lecture. Auster le fait tout le temps. Mais ici, je ne sais pas si c'est la densité du récit, la concentration des mots et des situations qui en sont la cause, les niveaux sont difficiles à percer. Entraînants, réflexifs, cathartiques pourquoi pas, mais il faudrait relire ce roman une bonne dizaine de fois après une étude littéraire approfondie de l'oeuvre austerienne pour en percer tout les mystères. le travail a dû être fait ailleurs. Tout ce que je peux dire à mon niveau c'est à quel point j'ai encore apprécié ce travail.

Mais c'est un « work in progress » de l'âme humaine. Une oeuvre volontairement inachevée (je ne parle pas de l'histoire, j'ai bien compris qu'il y avait une trilogie !). La construction intérieure des personnages qui fait toujours le talent inimitable d'Auster est en partie laissée à la discrétion d'un lecteur qui pourra y placer ce dont il a besoin pour sa compréhension, pour avancer personnellement. C'est un livre ouvert, un « carnet rouge » laissé à notre liberté, à notre plume intérieure, à nos besoins.
Commenter  J’apprécie          30
Une histoire de disparition, mais raconté d'une manière énigmatique. Entre réalité et fiction Auster développe sa version sur la tour de Babel, sur la découverte du nouveau monde par Colon. Il explique pourquoi l'histoire se passe à New York car d'après lui, cette ville est le lieu le plus désespéré et abandonné de tous les lieux, le plus abject. Tout y est cassé et le désarroi est universel. J'ai beaucoup aimé les réflexions sur le langage et la tour de Babel.
Et puis sa version du Quijote et de la participation de Sancho en tant que témoin. Sa théorie me plait, en gros il pense que le ivre a été écris pour guérir la folie du Quijote et que l'ouvrage avait été écrit en arabe et puis grâce à une traduction en espagnol on l'a connu. Fiction ou vérité on ne saura jamais.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (1511) Voir plus



Quiz Voir plus

Paul Auster

Sous quel pseudonyme a-t-il publié un roman ? (indice : ce pseudonyme est également le nom de certains de ses personnages)

Paul Dupin
Paul Retsua
Paul Benjamin
Paul Palace

10 questions
288 lecteurs ont répondu
Thème : Paul AusterCréer un quiz sur ce livre

{* *}