Pour faire revivre Klara, il est nécessaire de faire un peu de géographie et un peu d'histoire.
Il est nécessaire de partir dans cette mer tout au nord où l'on côtoie l'île aux ours (1), l'archipel François Joseph (2) et les îles de Nouvelle Zemble (3).
La description de la navigation dans cette zone me rappelle mes propres souvenirs ... une croisière autour du Spitzberg, des bancs de brume qui cachent la terre et soudain un fjord, le brouillard se lève et apparaît alors l'île, les blocs de glace qui flottent devant, derrière, les roches dures sur lesquelles pas grande végétation ne peut se fixer .. les arbres mesurent quelques millimètres.. les animaux se cachent ... tout semble si désertique.
La description de ces zones de pêche, de ces camps et de l'habitation par les peuples autochtones est éprouvante pour notre imagination.
Il est nécessaire de se rappeler où de relire l'histoire de l'URSS dans les années 50, avec celui qui était encore appelé par certains, le petit père des peuples qui régentait tout, qui décidait tout, qui devait vivre, qui devait disparaître.
Je me rappelle lors d'un voyage chez le grand frère soviétique, le cortège des mariés s'avançant avec beaucoup de respect au pied une statue représentant l'un des plus grands meurtriers du siècle passé, pour lui offrir en témoignage de reconnaissance le bouquet de la mariée... c'était dans les années 70 !
Le besoin de connaître le passé pour comprendre le présent est démontré de façon magistrale.
Il est nécessaire pour pouvoir construire l'avenir.
Un très beau voyage dans ces lieux si peu fréquentés et dans notre mémoire.
(1)
L'archipel François Joseph (80.7998980, 55.2478176), un ensemble d'îles de l'extrême Nord de la Russie, dans la mer de Barents au nord de la Nouvelle Zemble et à l'est du Svalbard. Consistant en 191 îles recouvertes de glaces totalisant 16 134 km, l'archipel est inhabité et n'est distant du pôle nord que de 900 km.
En 1926, l'archipel est annexé par l'union soviétique et quelques personnes s'y installent à des fins de recherche et militaires. L'accès n'y est possible que quelques semaines par an en été, et un permis spécial est exigé pour visiter les îles.
(2)
L'île aux ours à mi chemin entre le nord de la Norvège et le Svalbard (74.4522484, 19.1151973), située dans la partie occidentale de la mer de Barents.
Elle a été considérée terra nullités jusqu'au traite du Svalbard en 1920, qui l'a placée sous souveraineté norvégienne. Malgré son éloignement et sa nature aride, l'île a connu quelques activités commerciales aux siècles derniers comme l'extraction de la houille, la pêche et la chasse à la baleine. Aucun campement n'a été installé pour plus de quelques années et l'île n'est actuellement habitée que par les occupants d'une station météo.
(3)
La Nouvelle-Zemble (« Nouvelle Terre ») est un archipel russe des mers de Barents et de Kara, situé au-delà du 70e parallèle nord dans le prolongement de l'Oural.
L'archipel a été le lieu des essais nucléaires soviétiques puis russes des années 1950 aux années 1990.
Les Nénètses forment la population d'origine de l'archipel de Nouvelle-Zemble.
Et pourquoi je n'irais pas faire du tourisme dans ces environs :
Les rivages de Nouvelle-Zemble sont l'une des zones où les déchets nucléaires de l'ère soviétique ont été envoyés par le fond :
1 : deux réacteurs sans combustible nucléaire consommé ;
2 : deux réacteurs sans combustible nucléaire consommé et 60 % de combustible nucléaire du brise glace
Lénine en conteneurs ;
3 : six réacteurs nucléaires à uranium, dix sans combustible nucléaire, 11 000 conteneurs de déchets radioactifs ;
4 : sous-marin K-27 avec deux réacteurs ;
5 : trois réacteurs avec et trois sans combustible nucléaire.