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3,84

sur 446 notes
C'est mon deuxième roman écrit par Isabelle Autissier en quelques semaines. Et je retrouve cette écriture subtile et incisive, où chaque mot compte. A travers l'histoire d'Iouri, appelé par un voisin de son ancienne voisine et amie, pour le prévenir qu'il devrait rentrer à Mourmansk, sa ville de naissance. Iouri a fui Mourmansk et l'URSS pour vivre sa vie d'ornithologue et d'homme homosexuel aux Etats-Unis. Il ne s'est jamais retourné sur son ancienne vie, sa vie russe, pour l'enterrer, jusqu'à ce coup de fil, le prévenant de la mort imminente de son terrible père, Rubin. Il rentre donc à Mourmansk, retrouve son ancienne voisine, la seule lui ayant témoigné un peu de tendresse et d'amour, son père, mourant, mais toujours aussi dur et se voit confier la tâche de découvrir ce qui est advenu de sa grand-mère Klara. Klara, l'élément absent et pourtant tellement au coeur de sa famille et de son enfance : celle que son grand-père Anton pleure, celle que recherche son père dans les femmes, à travers une odeur de canelle introuvable. A travers cette quête et ces trois histoires de vie, Iouri découvrira qui elle était, celle dont on ne parlait pas, et nous, nous découvrirons ce qu'était l'URSS, la peur, la tyrannie, le goulag, l'embrigadement, le pouvoir des petits chefs, la dureté (et la mocheté) de la vie, là-bas, à l'orée du cercle polaire.
J'ai beaucoup apprécié ce roman, qui m'a vraiment plongée dans l'histoire de l'URSS et de la Russie, de Mourmansk aux territoires Nénets. à lire!
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L'histoire se situe à Mourmansk, au Nord du cercle polaire, dans l'URSS de Staline. Klara, la mère de Rubin, est arrêtée et déportée. Son fils ne sait pas ce qu'elle est devenue, il n'était qu'un jeune enfant. Ce n'est que sur son lit de mort qu'il demande à son fils de partir en quête de son passé. Un drame familial soviétique.

Ce roman aurait pu me plaire. Ces personnages avaient tout pour me séduire, des vies difficiles, rudes, des relations compliquées, un fond de noirceur au fond d'eux, les bons ingrédients pour une lecture comme je les aime.

Mais la sauce n'a pas pris. Je suis restée à distance, j'ai trouvé l'ensemble très froid, assez scolaire. Il m'a manqué une écriture, un souffle. J'ai observé les personnages de loin, sans jamais ressentir d'empathie pour eux. J'ai bien sûr frémi pendant quelques passages un peu violents, mais je le dis à nouveau, l'écriture, trop sage, trop lisse, m'a laissée sur le rivage.

Le procédé manque d'originalité, l'homme qui découvre la vie de sa grand-mère (secret familial plus ou moins enfoui) au moment de la mort imminente de son père, c'est du réchauffé. On apprend ce que chaque personnage a vécu, les dures humiliations qu'il a subies, de manière assez artificielle.

Ce roman manque d'envergure. Moi qui aime les romans sombres, je suis restée sur ma faim. Tout est effleuré, on voit bien que l'auteure tente de décrire les heures les plus sombres de l'Histoire soviétique, mais sans jamais vraiment réussir, elle reste en surface. D'ailleurs, on passe plus de temps sur le bateau de pêche que dans les geôles staliniennes. Je pense que la même histoire écrite autrement aurait pu me passionner.

Je suis globalement déçue.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Dans la Russie d'aujourd'hui, Iouri retrouve son père mourant et les souvenirs, et la requête de son père, l'entraînent dans l'URSS de Staline et Gorbachev.
Aujourd'hui installé aux États-Unis ce spécialiste des oiseau se souvient de son enfance.
Le récit alterne la vie de Iouri et celle de son père Rubin, dans ce pays où les secrets, la suspicion, les trahisons sont le quotidien.
La nature est présente, oiseaux, mer, forte et généreuse, mais aussi violente et menaçante.
Un beau roman de transmission, mais aussi d'aventure sur fond d'oppression et de secret de famille.
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Ce livre est arrivé par hasard dans mes mains après l'avoir aperçu dans la bibliothèque de ma mère.
Ayant de bons souvenirs de certains romans de cette auteure, je me suis lancée sans crainte.

Quand j'ai commencé ce livre, j'étais en partance pour un voyage donc je me suis dit que j'allais être rapidement dépaysée. Et autant dire que le début de la lecture a été laborieux: les différents espace-temps pour dresser l'intrigue m'ont quelque peu perturbée où les idées se perdent, l'écriture est peu fluide. Je n'avais vraiment pas envie de poursuivre ce livre.
Et puis, le livre m'a à nouveau accompagnée dans mon retour pour la France... La peine pour accrocher était encore présente et d'un coup... le déclic est arrivé!!!! le roman prend un autre rythme, le passé de chacun prend sens même si au départ on se demande ce que ça fait comme ça dans l'histoire. Et tout s'imbrique ensuite pour donner tout le sens de ce roman. La fin est quand même un peu frustrante mais laisse la possibilité d'un espoir, d'avoir une lecture libre.
Tout au long de ce roman, on évoque un pan de l'histoire russe pas très glorieuse: l'URSS au temps des goulag, du kolkhoze où chacun avait peur d'être vu comme un traitre, d'être enlevé en pleine nuit... La source de tension et d'angoisse est vraiment présente. Certains aspects de détention sur l'île est tout de même une bulle optimiste mais c'est peut-être pour éviter de plomber trop l'ambiance.
L'aspect violent du roman est aussi porté sur le milieu marin avec des campagnes maritimes qui démontrent l'objectif chiffre sans penser à l'aspect humain et les conditions difficiles. C'est également un univers qui n'a pas vocation à entrer dans le cliché et un tableau noir de la profession. Mais certains aspects donnent à vomir ou avoir mal au coeur...

Ce livre valait la peine de s'accrocher!
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Voici un beau roman qui fait voyager.
Dans la géographie d'abord, puisqu'on y parle de Mourmansk, cette ville portuaire située sur la côte nord de la presqu'île de Kola, des mers qui font corps avec l'océan glacial arctique, des îles perdues dans ces hautes latitudes. le lecteur ouvre un atlas pour mieux se repérer et situer le roman.
Dans l'Histoire ensuite, celle de l'URSS, évoquée longuement à travers les trois personnages principaux de ce livre: Klara, née dans l'URSS de Staline, devenue géologue à la fin de la 2ème guerre mondiale; son fils Ruben, né à Mourmansk qui, par la suite, émigrera aux Etats-Unis; et Iouri, son petit-fils, qui, à la demande de son père, partira un jour en Russie pour retrouver la trace de sa grand'mère.
Isabelle Autissier, de par l'évocation de ces personnages, convoque donc L Histoire, mais aussi la Nature, la terre à travers Klara, la mer à travers Ruben, et l'air par l'intermédiaire de Iouri dont la passion depuis toujours est centrée sur les oiseaux.
Et, pour le plaisir du lecteur, elle ajoute à son roman un brin de suspens. Qu'est en effet devenue Klara dont on a perdu la trace en 1954 ?
Bien "joué" Madame Autissier !
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Iouri, ethnologue et professeur d'université, va recevoir un étrange message de cette Russie qu'il a fuie pour s'exiler aux USA. Commence alors une longue quête qui va le mener au chevet de Rubin, son père mourant et sur les traces de Klara, sa grand-mère paternelle qu'il n'a pas connue.
Isabelle Autissier embarque le lecteur dans un long périple sur terre et sur mer, une histoire de mémoire familiale sur trois générations. Mêlant présent et passé, le roman traverse l'histoire de l'Union Soviétique et de la Russie depuis les années 50 jusqu'à l'époque actuelle.
Au-delà du destin tragique de Klara, cette scientifique exilée au goulag, le lecteur suit avec intérêt le sort de Rubin son fils écorché vif qui se réfugie dans la violence et de Iouri, son petit-fils qui refuse de devenir pêcheur comme son père. L'empathie de l'auteure pour ses personnages est totale.
L'histoire est sombre, chargée de souffrance, dans un monde hostile et pourtant, Isabelle Autissier nous ouvre des fenêtres d'espérance comme la joie toute simple des Nenets, ces nomades qui élèvent des rennes. Il y a aussi la nature ,souvent hostile mais ô combien fascinante.
Le style est lyrique et, malgré la rudesse du propos, j'ai trouvé ce roman empreint de poésie et d'empathie. Un beau moment de lecture.

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Oublier Klara ? Jamais !

Après les mers du Grand Sud décrites dans ‘L'amant de Patagonie' et ‘Soudain, seuls', voici les mers du Grand Nord.

Elles sont toujours aussi froides mais plus peuplées, également aussi difficiles d'accès. En effet, la mer de Barents est à la fois inhospitalière et interdite.

Nous suivons Iouri qui revient à Mourmansk 20 ans après l'avoir quittée. Il est appelé par son père, Rubin, qui lui demande de retrouver Klara, la grand-mère de Iouri.

Le récit s'étend sur trois générations. C'est évidemment la découverte de la mer par Rubin et Iouri. C'est aussi l'histoire de Klara qui a été dénoncée par on ne sait qui et qui disparaît. On la retrouvera

Klara, une scientifique victime du stalinisme et de son obscurantisme. Mais elle a survécu au goulag dans une île de la mer de Kara grâce à ses relations avec les autochtones Nenets.

Un grand roman sur la Russie d'autrefois (oups : l'Union Soviétique!).
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Avec une plume lumineuse et mélancolique, Isabelle Autissier retrace l'histoire d'une famille marquée par la disparition d'un de ses membres. .

Mourmansk en Russie, fin des années 40, Klara, scientifique, est enlevée une nuit par le KGB de l'époque. Pour essayer de comprendre ce qui s'est passé (Klara est-elle une espionne ou a-t-elle commis un outrage au pays?), l'auteur explore le destin de trois membres de cette famille et révèle les secrets qui les lient. Comprendre le passé aide-t-il à mieux construire l'avenir? .

Ce roman s'adresse aussi à tous les amoureux de la nature, de la mer et des oiseaux, qui seront émerveillés par les superbes descriptions. En filigrane de ce récit, Isabelle Autissier pose des questions écologiques et nous interroge sur les ravages que nous, les hommes, causons à la nature. Bref, un coup de coeur 💙 pour ce roman rafraîchissant en ces temps de canicule
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Une histoire vivante et réaliste qui nous plonge au coeur de la Russie et nous rappelle l'importance de connaître le passé pour comprendre le présent.

« Klara : chercheuse scientifique est arrêtée par le MGB durant la guerre froide. Rubin : homme froid et brutal n'est plus que l'ombre de lui même sur son lit d'hôpital. Iouri : jeune émigré russe aux Etats-Unis est devenu un ornithologue reconnu par ses pairs. Trois générations, trois destins différents et pourtant étroitement liés. »

À lire au chaud dans un tchoum au coeur de la toundra.
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Découverte d'Isabelle Autissier en romancière, et vraiement un talent de plus à son palmarès : écriture simple, mais vive, qui nous emmène dans ce nord sibérien et sa ville de Mourmansk, connue pour ses goulags.
Ouiri, enfant de Mourmansk, exilé en Amérique pour sa passion des oiseaux, et mais aussi fuir son enfance difficile, revient chez lui à la demande de son père Rubin.
Il est à l'hôpital, et veut avant de mourir que son fils cherche ce qu'est devenu sa mère Klara, chercheuse scientifique à l'époque de Staline, et arrêtée devant lui ; se pour lui une immense blessure.
Iouri enquêtera et découvrira une vérité… C'est une belle aventure humaine dans un cadre « noir » et une nature sauvage.
Partez dans cette aventure pas de déception en vue.

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