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3,84

sur 446 notes
C'est étrange de lire ce roman qui se passe à Mourmansk en URSS dans les années 50, alors que la guerre fait rage, et que la Russie de Poutine tente de mettre la main sur l'Ukraine. Ce n'est pas un choix délibéré, c'est le hasard de ma « P. à L. »

Dans ce pays, dirigé par Staline, les gens disparaissent, sans qu'on sache vraiment pourquoi. J'ai songé à « La vie rêvée d'Ernesto G. » de Jean-Michel Guenassia.
L'arrestation de Klara va laisser Rubin plus qu'orphelin. Enfant d'une « dissidente », un père trop lâche, il va apprendre à se battre pour survivre. Jamais, plus jamais Rubin n'entendra parler de sa mère, de sa maman !
Rubin est devenu marin pêcheur. C'est l'occasion pour Isabelle Autissier de renouer avec ses premières amours et de nous décrire de superbes moments en mer. Des tempêtes, les temps de pêche, les moments de repos, les rivalités, les peurs, les déceptions…
Quand l'union soviétique redevient la Russie, Rubin demande à Iouri, son fils, de retrouver Klara.
Retrouver Klara, c'est ne pas oublier tous ces gens disparus, les condamnés politiques, c'est faire un pied de nez au pouvoir stalinien… c'est retrouver une femme magnifique.
Un beau récit, une belle écriture.
Lien : https://leslecturesdejoelle...
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Vous pensez que Klara est le personnage central de ce roman, ce n'est pas tout à fait exact. La mer est là, présente, les campagnes de pêche, les marins, l'importance de ramener du poisson ... une question d'honneur et de survie
Une histoire d'hommes, de violence et en fond de décor, la police stalinienne, les déportations de femmes, d'enfants, d'hommes, la peur, la lâcheté, la souffrance et des moments d'amitié et d'espoir.
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Magnifique roman dans lequel Isabelle Autissier nous emmène au-delà de Mourmansk au large de la mer de Barents. Iouri, ornithologue aux États-Unis revient rencontrer son père en Russie. Il se replonge dans le passé sombre de sa famille, et essaie de comprendre enfin la raison de la disparition de sa grand-mère sous le régime stalinien. L'auteure réussit avec force la description des personnages en proie avec les ombres du passé.

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Iouri, ornithologue, vit depuis 23 ans aux Etats-Unis est ornithologue. Il est d'origine russe et n'imagine pas un instant devoir retourner dans sa ville natale qu'il a fuit pour diverses raisons: la violence de son père alcoolique, une mère absente dans tous les sens du terme et la peur d'être traité en criminel à cause de son homosexualité! Dans une petite ville située dans l'état de New-York, il a laissé les mauvais souvenirs derrière lui et mène une vie heureuse avec son conjoint. Il enseigne dans une université spécialisée dans l'ornithologie, ose s'afficher ouvertement avec son compagnon...Mais alors qu'il a 46 ans, il reçoit un Email de Mourmansk. Son père, Rubin, est mourant et réclame son fils unique. Il lui explique qu'un soir de juin 1950, des hommes habillés en noir ( des hommes de la MGB, ancienne KGB) sont venus chercher sa mère, Klara, une une scientifique, géologue de renom . Elevé lui-même par un père taciturne qui ne parla plus jamais de Klara à son fils encore enfant lorsque ce dernier réclamait sa maman. Rubin s'st endurci, épanoui dans la pêche maritime, et devenu capitaine d'un grand chalutier, mais au prix d'un acte terrible qui pèsera toujours sur son âme...
C'est alors que Iouri prend la décision de retourner là où il s'était juré de ne jamais aller, chez son père à Mourmansk.
Il retrouve une Russie changée, "une Russie qu'il avait laissé en noir et blanc et qu'il retrouve en couleurs", les bâtiments tagués, ce qui aurait été impensable pendant les années '80! Il retrouve aussi son ancienne voisine, une dame âgée qui lui donnait l'affection qu'il ne trouvait pas à la maison, le consolait lorsque son père le punissait trop sévèrement.
Quant aux retrouvailles avec son père, elles ne sont pas faciles et Rubin exprime une dernière envie, celle de savoir qui était sa mère et pourquoi elle a disparu brutalement ; qu'avait-elle fait ou dit pour être ainsi emmenée et ne plus jamais reparaître ?
Et le père sur son lit de mort prie le fils : "Tu dois trouver. Vite avant que je crève. Au moins que je sache."
Iouri va en quelque sorte mener une enquête sur ce qui est arrivé à sa grand-mère ; retours en arrière, recherche de documents anciens qu'il étudiera même après son retour chez lui et la mort de son père, nous permettront de comprendre l'histoire de Klara, le rôle joué par Anton son mari et l'énorme poids du secret qui pesait sur tous à cette époque : "J'ai tout de suite senti qu'il ne fallait pas chercher à savoir" avoue Rubin à son fils.
Isabelle Autissier est ingénieur agronome avec une spécialisation en halieutique, enseignante de l'école maritime de la Rochelle, première femme a avoir participé à la course en solitaire autour du Monde Around Alone, présidente du WWF et depuis quelques années écrivaine et a écrit plusieurs romans dont celui-ci que je vous recommande de tout coeur! Il s'agit d'un roman d'aventure, un roman historique ( du stalinisme à la Russie actuelle ), un roman psychologique, 3 générations d'hommes dont le destin a changé à cause des décisions d'une femme (très courageuse et qui disparait de la vie des siens en 1950) et un merveilleux roman qui m'a appris beaucoup tant de choses sur la steppe, sur les oiseaux, la pêche, ce que j'appelle la pêche industrielle, l'exploitation de gaz dans la région de Mourmansk qui a fait tant de mal à la mer des Barents...On apprend aussi énormément de choses sur un peuple: les Nénètses qui sont les habitants, des nomades de la Sibérie, "les princes de la Sibérie" vivant dans leurs "tchoums" (tentes coniques recouvertes de peaux de rennes), se déplaçant avec leurs rennes. Leur religion basée sur un système de croyances chamaniques et animistes : la Terre et ses ressources, à l'instar des Amérindiens, font l'objet d'un culte. Ainsi, Noum, le dieu du ciel et des grandes tempêtes, est vénéré par les Nénètses. le chamane, très respecté, est appelé un tadibya , c'est le médiateur entre le monde des esprits et le monde terrestre. Isabelle Autissier leur rend un bel hommage à ce peuple en les intégrant dans l'histoire de la vie de Klara! Malheureusement, les Nénètses n'ont pas échappé à la révolution russe et la collectivisation forcée. Ils ont été contraints de renoncer à leur vie nomade en se sédentarisant dans des exploitations agricoles collectives d'État, les kolkhozes. Les enfants sont à présent envoyés à l'école pour apprendre le russe, ce qui a eu pour conséquence la perte de leur langue et la disparition de leur mode de vie traditionnel. L'industrialisation sur leur terre a causé de graves dommages environnementaux.
Un livre qui fait voyager, qui instruit; une histoire très touchante, l'histoire d'une famille et de ses secrets. Des personnages très touchants et une écrivaine talentueuse qui m'a fait passer un excellent moment!

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Ce roman est construit en 3 parties dans lesquelles on suit 3 générations d'une même famille : Klara, la grand-mère, Rubin, le père et Iouri. L'histoire se déroule en Russie. Klara a été arrêtée sous le régime de Staline pour trahison à son pays. Elle a été déportée et n'est jamais revenue. Rubin a grandi sans mère, il s'est endurci, est devenu marin puis capitaine de bateau. Iouri a grandi sous l'égide d'un père autoritaire et en a beaucoup souffert. Alors que Rubin va mourir, il demande à Iouri de découvrir ce qu'il est advenu de Klara.

C'est un roman historique très intéressant, documenté, sur une période noire de la Russie où l'on pouvait être arrêté sur de simples spéculations ou être trahi même par ses proches. le récit montre également les dégâts causés sur une famille et sur plusieurs générations, c'est aussi un roman sur les relations filiales. C'est très bien construit, l'écriture est fluide. Les personnages ne sont ni tout blancs, ni tout noirs, ils essaient juste de survivre, chacun à sa manière, à un régime, un système qui broie ses citoyens.
A découvrir.
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Iouri, ornithologue, russe d'origine, vit depuis 20 ans aux États-Unis.
Il est rappelé à Mourmansk lorsque son père, Rubin, mourant, souhaite le voir une dernière fois.
Rubin lui fait une curieuse demande : comprendre ce qui est arrivé à Klara, sa mère, arrêtée par des hommes en noir, une nuit alors qu'il n'était encore qu'un petit garçon.

Nous découvrons donc petit à petit l'enfance de Iouri auprès de son père marin-pêcheur, souvent absent, parfois violent et toujours très exigeant avec lui, Reva sa mère qui s'est enfermée dans un monde sans émotion ni sentiment, et Anton le père de Rubin, un grand-père faible, défaillant. C'est une enfance difficile pour Iouri, qui pour palier à tous ses manques se concentre sur les oiseaux, se passionne pour les oiseaux. Nous découvrons aussi l'enfance de Rubin le père et petit à petit en avançant, l'histoire de Klara.

C'est la Russie de Staline, post seconde guerre mondiale, c'est la guerre froide et le communisme, ce sont les arrestations arbitraires, c'est le goulag, ce sont les trahisons, c'est la peur... l'ambiance est là, le ton est donné, on a froid dans le dos et cela m'a rappelé cette même ambiance si bien décrite dans "pain amer" de Marie-Odile Ascher, cette Russie fermée, froide, violente, où l'on a faim et l'on tremble.

Mais c'est aussi la pêche que l'on découvre, la pêche en haute mer, la pêche qui vide les océans de leurs poissons, la pêche malgré la tempête, le métier si difficile de pêcheur avec les longues absences, les risques sur le bateau, la fatigue.

Et avec Klara, qui est chercheuse, on part dans le grand nord proche du cercle polaire, là où vivent les Nenets, ces tribus nomades qui vivent de l'élevage de rennes et de pêche.

Après "Soudain, seuls", c'est une deuxième rencontre littéraire avec Isabelle Autissier et je suis maintenant convaincue de son talent de conteuse, elle sait m'emmener en voyage avec elle, dans le temps, sur les bateaux et sur la glace. Elle n'épargne pas ses personnages et j'aime qu'elle en fasse des Hommes fragiles et vulnérables.

Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Premières phrases : " C'était l'heure sublime. Iouri n'avait pas demandé une place au hublot, mais l'avion était loin d'être plein et il s'y était glissé. Il savait qu'il serait incapable de lire ou de se concentrer sur quoique ce soit. Mieux valait regarder le paysage qui agissait comme une hypnose apaisante. Huit mille mètres sous lui s'étendait un blanc sans fin, à peine tranché, çà et là, d'une route sombre, dont on ne pouvait dire où elle conduisait. Les lacs gelés renvoyaient un éclat bleuté, la forêt alignait ses troncs bruns qui n'avaient pas retenu la neige. Ailleurs, blanc, blanc, blanc."

Iouri, qui vit depuis vingt-trois ans aux États-Unis et a fait une belle carrière universitaire, il est ornithologue, a su son père mourant et réclamant son fils unique ; alors il retourne à Mourmansk - il avait pourtant juré quand il s'en était enfui que c'était pour toujours - à la rencontre de cet homme dur, ricanant et mauvais, qui le terrorisait quand il était jeune.
Le père de Iouri, Rubin, était tout enfant quand un soir de juin 1950, des hommes habillés en noir sont venus chercher sa mère, Klara une scientifique, géologue de renom ; élevé par un père taciturne, Rubin s'est épanoui dans la pêche maritime, est devenu capitaine d'un grand chalutier, mais au prix d'un acte terrible qui pèsera toujours sur son âme...

Les retrouvailles ne sont pas faciles et Rubin exprime une dernière envie, celle de savoir qui était sa mère et pourquoi elle a disparu brutalement ; qu'avait-elle fait ou dit pour être ainsi emmenée et ne plus jamais reparaître ?
Et le père sur son lit de mort prie le fils : "Tu dois trouver. Vite avant que je crève. Au moins que je sache."
Iouri va en quelque sorte mener une enquête sur ce qui est arrivé à sa grand-mère ; retours en arrière, recherche de documents anciens qu'il étudiera même après son retour chez lui et la mort de son père, nous permettront de comprendre l'histoire de Klara, le rôle joué par Anton son mari et l'énorme poids du secret qui pesait sur tous à cette époque : "J'ai tout de suite senti qu'il ne fallait pas chercher à savoir" avoue Rubin à son fils.

L'auteure profite du retour de son personnage principal en Russie après une longue absence pour sonder la Russie contemporaine dirigée par Poutine : "Tout avait changé, mais rien n'avait changé", "Il avait laissé l'URSS en noir et blanc, la Russie était passée à la couleur", "La Russie est devenue un foutoir, un pays de gangsters"...

Il y a des moments absolument magnifiques dans ce livre : quand le jeune Iouri découvre les oiseaux et que leur vol le libère des chaînes terribles qui le retiennent au sol... Quand Isbelle Autissier, par ailleurs très respectueuse de l'océan, raconte les marins pêcheurs, leur vie quotidienne, leurs relations aux poissons tout en dénonçant la surpêche...

C'est passionnant, une histoire qui raconte le destin d'une femme et celui de sa descendance, tout en dénonçant vigoureusement le système soviétique et ses déportations de masse. C'est aussi un hymne à la Nature, on n'en attend pas moins d'Isabelle Autissier, avec des pages sublimes qui renvoient visiblement à des expériences personnelles ; un très beau livre, enthousiasmant !

Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Vraiment séduisant j'ai toujours envie de lire jusqu'a la fin
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En 1984, Iouri quitte Mourmansk, port russe sur la mer de Barentz pour étudier puis s'installer aux Etats Unis où il est aujourd'hui un ornithologue reconnu.
Le roman entremêle l'histoire de Klara la grand-mère de Iouri, celle de Rubin, le père de Iouri et celle de Iouri.
Rubin a vu sa mère, Klara, géologue émérite, arrêtée lorsqu'il avait 5 ans. Des hommes en noir sont venus dans la nuit et l'ont emmenée sous le regard de l'enfant et de son père qui ne protestait pas. Accusée de trahison envers le régime de Staline, elle est déportée au goulag comme beaucoup d'autres.
Le père et l'enfant quittent alors leur appartement aisé pour vivre une difficile vie de labeur dans un immeuble populaire, ils sont mal considérés car l'opprobre jetée à Klara retentie sur eux. Rubin trouve son salut dans son métier de pêcheur, il devient vite un capitaine meneur de chalutier intransigeant, cruel et efficace pour remplir les quotas imposés par les gouvernants.
Marié a une femme effacée, soumise, Rubin, mène la vie dure à son fils Iouri pour « en faire un homme ». Il lui impose des entrainement sportif chaque soir. Il l'emmène comme mousse sur son chalutier avec son équipage. Une expérience difficile pour un adolescent amoureux des oiseaux. Dès qu'il en a l'opportunité Iouri quitte sans regret sa ville et son pays qui persécute les homosexuels.
2007. Iouri reçoit un mail l'informant que son père mourant le réclame. le vieil homme a une requête : Rubin souhaite avant de mourir comprendre pourquoi sa mère a été arrêtée et ce qui lui est arrivé.
Iouri part à la quête de l'histoire de sa grand-mère. Après les tortures, elle est envoyée sur l'ile de Sipaeïevna pour mener une équipe de fouille à la recherche d'uranium. Là elle sympathise avec les Nenets, peuple d'éleveurs de rennes. Les bolchéviks occupent dès 1930 les lieux stratégiques sur la route maritime et ils ont soumis cette tribu.
C'est une description de la Russie sous Staline, des arrestations arbitraires puis de la glanost dans les quartiers populaires. Un roman bien mené, intéressant mêlant petite et grande histoire.
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Gros,gros,gros coup de coeur!


Il s'agit du 3eme roman que je lis d'Isabelle Autissier et je pense mon préféré! Et pourtant les autres étaient déjà des coups de coeur, alors c'est pour dire.


Dans ce roman, Isabelle Autissier nous emmène en Russie. Nous suivons une famille sur trois générations, de l'après guerre à aujourd'hui. 

On découvre donc la Russie communiste de Staline, ses répressions, ses goulags, son culte de la personnalité, toutes les horreurs qu'un régime totalitaire peut engendrer. Non seulement pour ceux qui ont vécu cette période bien sûr, mais également pour les générations suivantes. 


L'autrice décrit très bien aussi les ravages des secrets de famille, des non-dits.

Les personnages sont très touchants, même ceux qui au début nous paraissent détestables, m'ont finalement touchés.

Comme dans tous les romans ( ceux que j'ai lu en tout cas) de cette autrice, le lecteur voyage et découvre des contrées lointaines, des peuples autochtones. le texte est extrêmement riche en détails tant sur les paysages que sur les pratiques ancestrales de ces peuples.


J'ai appris plein de choses au niveau historique et culturel.


Ce que je retiens principalement de ce roman c'est donc un enrichissement tant aux niveau de mes connaissances personnelles que beaucoup d'émotions grâce aux personnages et aux paysages que l'on découvre (presque) comme si on y était!

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