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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je constate que, depuis un mois, trois des livres que j'ai lu portent sur la vie des gens simples, de ceux d'en bas, les silencieux, les modestes, qu'ils soient de la ville ou de la campagne.
Un hasard ? Dans un sens, oui, et dans l'autre, non. Comme on a subitement envie d'oranges parce que l'on a des carences en vitamine C, sans doute ai-je eu inconsciemment besoin de ces histoires-là pour combler mon désir de revenir à une réalité brute, sans fioritures ni délayages.
Parce qu'il fût un temps, pas si lointain, où les psychologues et autres sociologues, ne s'étaient pas encore abattus sur la vie des gens pour la décortiquer, l'analyser, et trouver des causes et des explications à tout et à rien. On retrouve, d'ailleurs, leur influence dans de nombreux romans actuels où, de mon point de vue, la pesante insistance sur la psychologie des personnages enlève à l'histoire, tout son charme, toute sa magie.

J'ai aimé ce roman et ses personnages - que d'aucuns, aujourd'hui, jugeraient "bruts de décoffrage" - parce qu'ils sonnent vrai. Même les plus vils d'entre eux ne trichent pas avec ce qu'ils sont. La vie était déjà assez compliquée pour ne pas y ajouter la culpabilité d'être ce que l'on était et de faire ce que l'on pouvait.
Marcel Aymé écrit, raconte, il "n'explique" pas. Il me laisse à lire, à voir, entendre, imaginer...
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"La cuisine était propre. Au milieu, l'Aurélie pendait à une grosse ficelle, accrochée par le cou." En ces quelques mots, Marcel Aymé pose l'intrigue de son récit et fait revivre pour nous Cantagrel, petite bourgade franc-comtoise dans les années 20. Autour de cette mort et de Coindet, époux de l'Aurélie, c'est tout le village qui va s'agiter, intriguer et s'affronter.

Paru en 1929, ce livre de Marcel Aymé est particulièrement savoureux et le style très oral de l'auteur y est pour beaucoup. Il nous offre une galerie de personnages simples mais attachants. Comme à son habitude, l'écrivain n'épargne personne et se fait souvent féroce face à la bêtise, les mesquineries et les querelles de clocher des habitants, néanmoins on sent en parallèle une grande tendresse à leur égard.

À défaut de l'intrigue ou de la psychologie des personnages, c'est l'ambiance qui fait le principal atout et le charme un brin vieillot du livre. Avec brio, Marcel Aymé nous fait entrer dans le Cantagrel pittoresque des années 1920 de la même manière que les films sur Don Camillo nous immergent dans le Brescello de l'après guerre.

C'est un roman plaisant mais sans doute pas le meilleur de Marcel Aymé. Concernant cet auteur, je vous conseille davantage Uranus (qui possède des personnages bien plus travaillés et intéressants) ou pour les amateurs de nouvelles le recueil le vin de Paris (qui contient entre autres la célèbre Traversée de Paris).
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Marcel Aymé (1902-1967) est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français. Ecrivain prolifique, il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes. Il a également écrit de nombreux scénarios et traduit des auteurs américains importants : Arthur Miller (Les Sorcières de Salem), Tennessee Williams (La Nuit de l'iguane). Roman paru en 1929, La Tables-aux-Crevés a reçu le prix Renaudot.
Dans un petit village du Jura. A son retour du marché Urbain Coindet trouve sa femme Aurélie pendue. Très vite la belle famille laisse entendre que ce serait le mari qui l'aurait tuée. le même jour, Frédéric Brégard, frère d'Aurélie, est libéré de prison où il purgeait une peine pour contrebande ; Frédéric qui est persuadé d'avoir été dénoncé par Urbain. le conflit entre les deux familles ne peut que s'envenimer et la coupe est pleine lorsque Jeanne, soeur de la morte, décide de se mettre en ménage avec le veuf…
Un drame paysan comme on les aime chez Marcel Aymé. A partir d'un suicide, l'affaire va affecter tout le village avec des répercussions de multiples nature : religieuse, s'il y a suicide l'enterrement ne peut être que civil, d'où conflit entre les calotins et les Républicains du bled, tension générale exacerbée par les commérages et rumeurs non fondées mais qui agitent les langues du pays (« C'était un sujet de conversation assez délectable par l'importance de l'accusation, qu'on fût pour ou contre »). Et quand après quelques semaines à peine, Jeanne et Urbain se mettent en ménage, la fureur est à son comble, d'autant que la mignonne était pressentie par Rambarde. Frédéric et Rambarde s'allient fusil en main pour en finir avec Urbain, mais…
Une intrigue rondement menée, des personnages sympathiques ou non mais fort bien campés, outre ceux déjà cités, les commères et leur langue de vipère, le curé qui tente désespérément de rabibocher les clans tout en cherchant à augmenter sa clientèle à l'église, et ce malheureux Capucet, le garde-champêtre, naïf et porté sur la gnôle. La psychologie des acteurs est finement décrite, nous sommes à la campagne, la pendue est encore chaude mais on n'oublie pas qu'il faut s'occuper des animaux de la ferme, priorité aux vivants ; alliances et mésalliances se jouent aussi sur des intérêts financiers, des espoirs de rachats de terre etc.
Il va de soi que c'est très bien écrit avec ce qui fait, pour moi, le charme de ce type de romans de l'écrivain, les formules ou les expressions placées dans ses dialogues (« Coindet n'était pas habitué à une solitude désoeuvrée et, comme il avait son complet des dimanches, sa pensée ne retrouvait pas ses plis familiers. »
Un très bon roman.
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J'ai trouvé ce roman de qualité inégale. Bonne peinture des mentalités ( les paysans et les villageois, leurs différences avec "ceux de la forêt"), les personnages secondaires sont bien réussis. Les personnages principaux sont assez peu crédibles et n'éveillent pas vraiment l'intérêt.
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