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Ce tome regroupe l'intégralité des 10 épisodes de la minisérie du même nom. Il s'agit d'une histoire complète et indépendante, initialement parue en 2010.

Brás de Oliva Domingos est un écrivain brésilien qui écrit des articles pour la rubrique nécrologique d'un quotidien, tout en travaillant sur son premier roman. Il est le fils d'un écrivain célèbre et reconnu par la critique. Il est marié. Dans le premier épisode, il prend un verre seul dans un bar en attendant de se rendre à un discours de son père dans le théâtre municipal. Il se remémore quelques moments de sa journée. Il a 32 ans.

Dans le deuxième épisode, il a 21 ans et il effectue un séjour touristique au Salvador en compagnie de son meilleur ami. Il tombe sous le charme d'une beauté locale et d'un mythe du pays. Dans le troisième épisode, il a 28 ans et la compagne avec qui il a passé 7 ans de sa vie vient de le quitter. Il fait le point avec son père, puis avec son meilleur ami. Épisode 4, il a 41 ans et il s'apprête à emmener sa femme à l'hôpital car elle vient de perdre les eaux.

Fábio Moon et Gabriel Bá racontent des fragments de la vie de Brás de Oliva Domingos dans un désordre chronologique qui n'a rien de gênant. En fait, la première chose qui marque est la fluidité de la narration. J'ai lu ces 10 épisodes rapidement, avec grand plaisir, sans aucune prétention intellectuelle ou raisonnement ardu et pédant qui vienne gâcher le plaisir de lecture. Les 2 frères ont adopté un ton presque nonchalant, en tout cas sans jamais jouer sur le registre de l'angoisse ou de la culpabilité. Ils abordent régulièrement la question de la mort au travers de plusieurs séquences, de manière apaisée sans être résignée, ce qui est déjà un tour de force en soi.

En fait, la narration de Moon et Bá est remarquable à plus d'un titre. (1) La chronologie désordonnée n'occasionne aucun hiatus, ni aucune difficulté de lecture, tout en servant le récit. (2) Les questions philosophies sont abordées de manière simple par le biais de ces tranches de vie et d'un dispositif scénaristique systématique déconcertant de prime abord (je vous en laisse la surprise), mais parfaitement efficace. (3) le personnage principal est sympathique de bout en bout, malgré un caractère un peu falot et une vie sans éclat. (4) Les épisodes de sa vie sont profondément enracinés dans le Brésil et dans une vie spécifique, mais les émotions qu'ils génèrent parlent à tout le monde (à commencer par ce lecteur).

Fábio Moon et Gabriel Bá travaillent ensemble sur les illustrations de telle manière qu'il est impossible de discerner qui fait quoi. Ils utilisent un style qui donne parfois l'impression d'être un peu esquissé, plutôt que pensé au millimètre près. Ces traits un peu lâches procurent une impression de spontanéité et de fraîcheur pour les personnages. Ils prêtent une grande attention aux décors, non pas dans le sens où il ne manque pas un seul détail dans chaque case, mais plutôt dans le sens où chaque lieu a sa propre ambiance, ses objets spécifiques, son cachet à lui.

J'ai encore en mémoire la maison de famille à la campagne dans laquelle il fait bon vivre à plusieurs par beau temps, comme par temps de pluie. Et j'aurais bien voulu pouvoir me baigner avec Brás à Salvador. le lecteur peut peut-être regretter que tous les endroits semblent un peu propres sur eux. Quel que soit le site, y compris ceux qui ne respirent pas l'aisance matérielle, il n'y a pas de détails qui attirent l'attention sur le dénuement ou l'indigence économique. Ce choix graphique se marie à la narration qui évite tout misérabilisme, toute culpabilité.

Certains pourront le déplorer, pour ma part, j'y vois la preuve d'une grande maîtrise que de dérouler un récit graphique sans faire appel à ces ressorts dramatiques faciles. Les expressions des visages sont nuancées. Chaque personnage dispose d'une apparence et d'attitudes qui prouvent le respect des auteurs pour leurs créations (il n'y a pas non plus d'exploitation facile du corps de la femme par exemple). Certaines femmes sont très séduisantes avec un charme indéniable, sans qu'elles disposent de mensurations disproportionnées et irréalistes.

Et les illustrations bénéficient de la mise en couleurs sophistiquée et nuancée de Dave Stewart qui mérite à nouveau son statut de maître des couleurs.

J'ai passé un excellent moment à découvrir dans le désordre les fragments de vie de Brás de Oliva Domingos de 11 à 76 ans. Les auteurs nous promènent dans les différents âges de la vie, au travers de ses joies et de ses peines. Ils ne souhaitent pas donner au lecteur des leçons de vie, mais seulement illustrer essentiellement deux points de vue philosophiques qui n'ont rien de révolutionnaires (leur thématique m'évoque Les trois questions de Tolstoï que j'avais découvertes mises en images magnifiques par Jon J. Muth), mais qui sont superbement présentés et argumentés en douceur et en tout simplicité.

Chaque épisode pris indépendamment raconte une anecdote intéressante en elle-même avec un début, un développement et une fin bien nette, selon une trame linéaire facile à suivre. Chaque fragment mis bout à bout compose une riche tapisserie (même si cette image n'est pas très originale, elle prend tout son sens dans ce cas précis) pour aboutir à un récit plus consistant qui connaît lui aussi un aboutissement satisfaisant. Je recommande chaudement ce récit qui dans une forme simple présente un système de valeurs basiques, mais pas obsolètes pour autant.
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différentes morts, et donc différentes vies possibles d'un écrivain. La bd créée par les frères jumeaux est d'une grande finesse, très poétique, et le rythme est soutenu.
Un beau livre qui fait rêver, réfléchir, et qui apaise.
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C'est une bande dessinée que j'ai découverte en l'empruntant à la médiathèque. Coup de coeur pour ce recueil de chapitres dans lesquels le même héros est mis en scène à différents âges de sa vie avec différentes fins (et morts) possibles. Cela se passe au Brésil et le héros est journaliste rédigeant les nécrologies. Son père est écrivain et cela le complexe.
J'ai beaucoup aimé cette manière d'imaginer des variations autour d'un même personnage et son histoire familiale.
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Brás de Oliva Domingos a en charge la rubrique nécrologique d'un grand journal brésilien mais il rêverait de suivre les traces de son père, célèbre écrivain. Il est, lui et les siens (famille, amante/femme et ami), le fil conducteur de courts récits qui le mettent au devant de la scène à différents âges et dans différentes situations, plus ou moins heureuses. La mort met un point final à chaque parcours et invite le lecteur à réfléchir sur le sens de la vie ou de la mort.
Une BD qui regorge de "petites leçons" de vie pleines d'émotions et qui sonnent justes. C'est ce que je retiens de ce titre produit par les jumeaux Bà et Moon.
A côté de ces scénarios travaillés, de belles planches avec un trait de crayon qui me fait penser à celui qu'on peut trouver dans les comics.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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C'est l'histoire décousue de Brâs. Il écrit dans les pages nécrologiques d'un journal mais il rêve de devenir un grand écrivain comme son père. Que ce serait-il passé s'il était mort à 32, 21, 28, 41, 11, 33, 38, 47 ou 76 ans ?
Avec la même apparente légèreté que dans le film Smoking No smoking d'Alain Resnais, le scénario embarque le lecteur dans plusieurs directions possibles.
La vie de Brâs est décortiquée avec une grande lucidité. L'amour, le couple, l'ambition professionnelle, l'amitié, la paternité, sont abordés avec précision et finesse comme dans Un homme de Philip Roth.
Mais on trouve aussi toute la douceur et l'humanisme des BD Jirô Taniguchi.
Pourtant cet album ne ressemble à aucun autre. C'est vertigineux.
Son graphisme, ses couleurs, ses cadrages originaux sont magnifiques, Gabriel Ba et Fábio Moon signent un album vraiment sublime.
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A 32 ans, Brás travaille dans un journal de São Paulo à la rubrique nécrologie. Evidemment, ce n'est pas le boulot de ses rêves. Lui, qui, à l'instar de son père, rêvait de devenir un grand écrivain et avait un certain don pour ça. Malgré cela, il ne s'est jamais lancé. Il se contente des félicitations de son patron qui lui assure qu'il fait quelque chose d'utile. Peut-être un héritage trop lourd à porter pour lui ou bien une pression trop forte ? Justement, la communauté littéraire fête ce soir-là les 40 ans de carrière de ce dernier. Un gala est organisé et sa maman l'appelle pour le prévenir qu'ils comptent tous sur sa présence. Son ami de toujours, Jorge, le soutient, le rassure et l'encourage à faire ce dont il a toujours rêvé. Et, il y a Anna, sa femme. A des milliers de kilomètres mais toujours présente pour lui. Malheureusement, tout a un début et une fin. Et, ce soir-là, Brás était au mauvais endroit au mauvais moment et va mourir tragiquement...
Et, si on recommençait ?

Comment résumer cet album impressionnant et fichtrement bien foutu et original ? Pour faire simple : 10 chapitres, 10 âges différents, 10 moments-clés de la vie de notre héros mais une seule et même fin, sa mort.
Aux commandes de cette(es) vie(s): les jumeaux Fábio Moon et Gabriel Bá, un tandem qui fonctionne à merveille. Pour preuve, cet album volontairement décousu qui relate la vie, la mort, l'amour, les parents, les enfants, le travail, l'amitié, la peur, l'envie et les rêves. L'on suit ce journaliste terriblement attachant, un peu paumé et souvent rêveur qui semble encore vivre dans l'ombre de son père et se chercher une place. Des épisodes, plus ou moins marquants, nous sont ainsi présentés, sans aucune forme linéaire mais tous empreints de vie et d'amour.
Le ton est incroyablement juste, tant sur le fond que sur la forme. Les dialogues sont d'une rare intensité, intelligents et profonds. La mise en page est dynamique et singulière. Les auteurs jouent avec le cadrage, le fond de page et les superpositions. le dessin est finement travaillé, fin, réaliste et aéré. Quant aux couleurs, elles sont éclatantes et la palette de couleur est incroyable.
Un voyage onirique, touchant, dépaysant et, paradoxalement, vivant...

A noter une préface de Cyril Pedrosa et une postface de Craig Thompson qui, chacun à leur manière, savent nous bouleverser...

Daytripper, au jour le jour... par delà la vie et la mort...
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Voilà une bande dessinée vers laquelle je ne serais jamais allée si on ne me l'avais pas conseillé. Il y est question des mille et une mort de Brás de Oliva Domingos, le fils du célèbre écrivain brésilien. Son travail, chroniquer les morts dans grand quotidien de Sao Paulo alors qu'il rêve de devenir écrivain à son tour. le lecteur se retrouve face à différentes tranches de vie du personnage principal, toutes ayant une petite morale, donnant une petite leçon et se finissant de la même façon. Au final, j'ai trouvé l'ouvrage plutôt intéressant et le graphisme réussi, mais mon avis reste mitigé sans que je puisse expliquer pourquoi. Ni plus, ni moins.
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Brâs a 32 ans et il va mourir.
Brâs a 28 ans et il va mourir.
Brâs a 41 ans et il va mourir...

Brâs de Oliva Domingos, Brâs pour les intimes que nous sommes devenus, a vécu mille vies et connu tout autant de morts.
Récit totalement anarchique que celui des jumeaux Fabio Moon et Gabriel Ba.
Sur prêt de six décennies, ils retracent, avec un talent indiscutable et une originalité hallucinante, les boires et déboires d'un petit chroniqueur journalier à la rubrique nécrologique du quotidien local qui se voyait déjà devenir un écrivain aussi reconnu que son père.

Intemporelle et totalement éclatée, cette histoire ne se livre pas facilement. Elle commence par intriguer puis fascine tant par le scénario que le coup de crayon, le tout sublimé par ses couleurs flamboyantes.
Brâs est un homme comme il est tous les hommes.
Ses espoirs et ses craintes sont universels.
Chacun s'y retrouvera forcément à un moment donné.
Un thème récurrent, comme fil conducteur de ses multiples vies aux destinées communément tragiques, l'amour.
Celui du père que l'on recherche furieusement sans jamais vraiment le trouver.
Celui de l'ami fidèle que l'on sent s'éloigner un peu plus chaque jour.
Celui de la femme entraperçue au détour d'un voyage où d'un rayon de supermarché...

Hypnotique, voilà ce qu'est Daytripper.
Poétique, délicat, onirique lorsqu'il n'est pas cruellement réaliste, ce petit conte des temps modernes vous prendra par la main doucement, sans avoir l'air d'y toucher, pour finalement vous abandonner aux multiples réflexions qui ne manqueront pas de se faire jour au sortir d'une telle expérience.
Un petit bijou d'authenticité et d'intelligence incontournable...
6/5
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Vertige d'une vie. Vertige de l'amour. Vertige d'un jour.

Le soleil, le vent, les feuilles qui se soulèvent et l'esprit qui s'en va au-delà de cette ligne vertigineuse, celle que tu hésites à franchir parce que tu ne sais pas ce qu'il y a de l'autre-coté. Brésil, Sao Paulo. Loin des plages de sable fin et de la superficialité des bikinis. Là-bas, tu croiseras le regard de Brás de Oliva Domingos. Écrivain qui griffonne les rubriques nécrologiques d'un quotidien. Ecrivain rêveur aux mille-et-une vies, aux mille-et-une morts.

Les 256 pages aux couleurs douces et chatoyantes s'achèvent. Je suis un peu sous le choc. En manque d'oxygène. En manque de repère. Toutes ces vies qui ont défilées devant moi. 10 chapitres, 10 vies, 10 destins différents de l'écrivain. 10 âges, 10 aspects de la vie où il rencontre l'amour, découvre l'amitié, respire la mort et s'effondre. Rarement un tel roman graphique m'a si surpris et si envouté. Parce que les thèmes sont profonds et humanistes.

La mort fait partie de la vie. Et notamment de celle de Brás de Oliva Domingos. Au jour le jour. Journal d'un écrivain, journal d'un jour. Chaque jour est différent, chaque jour le destin peut t'emporter. Alors chaque jour doit être un nouveau jour. Alors chaque jour doit être vécu comme tel. Et chaque jour, tu penseras à l'amour, à l'amitié et à la mort. Parce que cela fait partie de ta vie. Parce que cela fait partie de toi, cette âme et ce coeur, les deux composants indispensables pour vivre.

Des moments de doutes, des moments d'interrogations sur le sens de ma vie. Je ressors ce roman graphique. Parce qu'il est riche en questions et en réponses. Parce qu'il m'interpelle et qu'il caresserait mon esprit (!). Je ne m'attendais pas à un tel moment. Puissant, d'une intensité rare. J'ai eu envie de prendre le temps pour finir ces histoires, comme de petites nouvelles dessinées. Un chapitre ce soir, un autre le lendemain. Une pause. Courte pause. Une nouvelle histoire, un nouveau thème. Une pause. Longue pause. Pour prendre mon temps. Apprendre la patience. Ce livre est à caresser tant il est empreint de magie et de mystère. Comme le corps d'une femme. Je prends mon temps comme pour redécouvrir l'amour. Patience, attente, plaisir. Lire cette BD, c'est comme faire l'amour avec la personne qui partage ta vie. Il faut y prendre son temps, et le plaisir, la jouissance et l'épanouissement surviendront.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ce roman graphique nous invite à suivre Brás de Oliva Domingos, un écrivain de chroniques nécrologiques, à différentes périodes de sa vie.

L'ouvrage se découpe en dix chapitres qui vont tous se terminer par la mort du personnage. La chronologie du personnage n'est pas respecté et il faut parfois faire quelques retours en arrière afin d'être sur de n'avoir rien loupé.

Si j'ai bien compris le livre, Bràs ne meurt pas réellement mais plutôt métaphoriquement, rédigeant lui-même sa propre nécrologie.

C'est une recherche de soi, de sa place dans ce monde, du but de sa vie. Et afin de donner plus de poids aux moments importants de sa vie, il rêve de sa propre mort. Mourir pour mieux apprécier la vie, en quelque sorte.

Graphiquement, c'est juste, parfait. le travail sur la découpes des scènes, l'expression des visages habille parfaitement la lecture et rajoute de la profondeur et de la crédibilité au récit.

Un régal du début à la fin.
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