Ce livre se présente comme un exposé très général sur la laïcité. C'est un concept typiquement français, considéré comme fondamental mais dont l'application suscite constamment des controverses. L'auteure souligne que la laïcité est souvent mal comprise, à la fois par ceux qui voudraient la plus agressive et par ceux qui, au contraire, cherchent à la réduire à la portion congrue. Les diverses dérives qui sont sous-tendues par un laxisme « mou » ou bien par un militantisme anti-religieux sont vertement critiquées ici. Des définitions précises de la laïcité sont données. J'ai noté, par exemple: « Un état laïque n'a pas de doctrine morale et officielle » (p. 146). Et « le principe de laïcité implique une double renonciation, tout à fait avantageuse, car il délimite les pouvoirs de l'Etat, les prérogatives des Eglises, et il préserve le maximum de liberté pour tous » (p. 91). Ensuite, le livre donne tout l'historique de la mise en place de la laïcité à la française.
Le plus intéressant dans le débat, c'est l'interprétation des principes laïcs dans des situations concrètes: il y a toujours des lobbys qui cherchent à tester les limites entre le permis et l'interdit. Actuellement les points les plus épineux concernent surtout l'Islam en France.
L'exposé m'a semblé clair, bien construit et difficilement réfutable. Il s'achève par les exceptions françaises (le statut en Alsace-Lorraine et dans les DOM-TOM), mais aussi par l'examen de la situation hors de nos frontières. On remarque que, d'une manière générale, les sociétés européennes sont sécularisées... mais pas laïques.
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