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3,95

sur 601 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman s'ouvre avec Kid, vingt et un ans, récemment condamné pour crime sexuel. Il ne doit plus s'approcher à moins de 800 mètres de tout lieu où se trouvent des enfants, et est entravé par un bracelet électronique de localisation. Héros peu attirant ? Et pourtant, quand on apprend le réel motif de sa peine, et que l'on découvre ce que fut son enfance , le jeune homme gagne des galons en sympathie.
Cependant sa solitude et sa liberté surveillée limitent ses possibilités au quotidien. Il n'a d'autre choix que de squatter un terrain vague au dessous d'un pont, où se sont réfugiés d'autres parias, pour les mêmes raisons, parfois beaucoup plus graves.
L'irruption du Professeur, un personnage énigmatique va bouleverser sa vie.

Outre le fait de pointer du doigt les aberrations du système de justice et de répression aux États-Unis, Russel Banks magnifie deux personnages uniques, solaires, qui maintiennent une tension de lecture constante, sans temps morts. Son appétence pour mettre en lumière les plus déshérités, les oubliés du système est encore un fois au premier plan.

La langue est belle, le lien avec les personnages met peu de temps à se mettre en place, et l'auteur sait parfaitement faire avancer l'intrigue pour maintenir l'attention jusqu'au bout. Les descriptions de paysages sont dignes des plus belles pages de nature-writing.

Doit-on voir dans le dernier personnage qui entre en piste, un
double de l'auteur ?

Merci à la Caverne des lecteurs et à Jérôme pour nous avoir proposé
une fois de plus une très belle lecture

443 pages Actes Sud 14 mars 2012
Traduction (Anglais): Pierre furlan

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Après avoir été déçue par La réserve, son précédent roman, c'est avec impatience et un peu d'appréhension que j'attendais de lire Lointain souvenir de la peau.

Que dire si ce n'est que c'est du GRAND Russel Banks ! Renouant avec ses thèmes fétiches (l'exclusion et la marginalité),, Russel Banks nous offre une critique aiguisée d'une Amérique bien pensante faisant continuellement le grand écart entre ultra-libéralisme et ultra-conservatisme.

Comme dans d'autres de ses romans, Affliction, Trailerpark, ses héros (ou plutôt anti-héros) sont des hommes ordinaires, blancs, exclus du grand rêve américain dans une société qui leur laisse peu de chance de (re)trouver leur place (même si dans le cas du Kid, on peut percevoir à la fin du roman l'ombre un espoir).

Mention spéciale pour Pierre Furlan, le traducteur de Russel Banks qui par la qualité de son travail participe grandement, d'après moi , au succès de cet auteur en France !

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Comment survivre à l'opprobre ? Quel sens donner à son existence quand la culpabilité et la honte vous habitent en permanence ? Où trouver une place, où continuer à vivre ?

Le Kid, le héros (ou anti-héros) du roman de Russell Banks, se pose toutes ces questions alors qu'il n'est âgé que de 22 ans. Il fait partie d'une communauté peu commune, celle des délinquants sexuels de la ville de Calusa en Floride, qui a trouvé refuge sous un viaduc, loin des regards, loin de la société des gens « normaux ». Russell Banks décrit à merveille cette bande d'inadaptés munis de bracelets électroniques vivant en marge, dans l'humidité, la saleté, le bruit, l'insécurité permanente. Font-ils encore partie des humains ? Cette misère est-elle le prix à payer pour les crimes commis ?

L'auteur pose et repose cette question : que faire des personnalités désaxées, des pervers sexuels, des criminels, petits ou grands ? Leurs faiblesses coupables doivent-elles éternellement les condamner à une vie de reclus ? le cas du Kid est éloquent : enfant sans père, délaissé par une mère peu aimante, addict aux écrans et à la pornographie dès son plus jeune âge, désocialisé, il se laisse happer par le charme vicieux des rencontres virtuelles et se fait prendre au piège… C'est un personnage terriblement attachant car sans véritables défenses. Il n'a pas le temps d'apprendre de ses erreurs qu'il est déjà condamné. Peut-il encore croire au bonheur, au milieu des autres ? Réintégrer une vie sociale ? Ses compagnons d'infortune sont des animaux (une chienne, un perroquet) aussi abîmés que lui, un étrange professeur au passé mystérieux et troublant… Il trouve un temps refuge sur un bateau au milieu de la nature si particulière du Sud de la Floride. Un sentiment, éphémère, de plénitude l'étreint…

Russell Banks signe un roman passionnant. Dérangeant aussi car il aborde des sujets délicats, pointe du doigts certaines des failles de nos sociétés contemporaines. La misère, sous toutes ses formes (économique, sociale, sexuelle), est le terreau de la plupart des déviances. L'isolement, le repli sur soi que, paradoxalement, peuvent engendrer ou favoriser les nouvelles technologies sont des questions brûlantes auxquelles toutes et tous sommes amenés à réfléchir.
Lien : https://inthemoodfor.home.bl..
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Le Kid, un brave garçon de 21 ans, en mal d'affection, naïf, inculte, vierge, addict à la pornographie sur internet pour noyer sa solitude, tombe dans un piège fomenté par des adultes « bien-pensants », et se retrouve, bracelet électronique à la cheville, étiqueté « délinquant sexuel », puis jeté dans le seul endroit permis à ces « moins que rien » : un terrain vague sous un viaduc. Là, question de survie, il devra faire sa place parmi cette faune « d'obsédés sexuels »
C'est dans ce campement infect, qu'un étrange et obèse professeur, universitaire et sociologue, vient pour étudier le cas de ces sans-abris et choisit le Kid, comme sujet d'étude. le garçon est méfiant et le tournant de sa vie commence...

Roman peut-être initiatique pour ce jeune homme qui s'était forgé une vie derrière un écran d'ordinateur, loin de la société, et qui prend soudain conscience de la vraie vie.
Vite sympathique sous la plume magistrale et si humaine de Russell banks, le Kid reste un personnage inoubliable, une fois le livre refermé ;
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Superbe et à deux doigt d' un coup de coeur.
J'ai été très vite happé par ce livre. C' est un roman comme je les aime avec des personnages très humain, attachants, crédibles. L' histoire soutenu par une très belle écriture repose sur un fond solide. Une histoire qui raconte une idée et qui le fait bien.
Le thème est délicat, Russell Banks l' aborde avec conviction mais beaucoup de tact. On ressort de cette lecture la tête pleine de questions.
Un simple reproche pour des idées et des développements qui se répètent sans changement ou presque dans certains paragraphes.
C'est un livre dont je me souviendrai longtemps.
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Le kid est un garçon de 19 ans qui passe son temps à se branler depuis l'âge de onze ans en regardant des pornos sur internet que les américains bien-pensant et sombres faux-culs (et ce mot est particulièrement bien choisi en l'espèce) ont mis à disposition du monde entier. le kid habite la Floride avec sa mère qui s'envoie en l'air en 3D avec tous les autres faux culs américains qu'elle veut bien accueillir dans son lit, pendant que son fils se branle en 2D jusqu'à 10 fois par jour.
Une fois le kid veut ajouter un d'De plus à son addiction.Il a vingt ans Evidemment, la société américaine pourrie jusqu'à l'os le piège et le colle en prison puis l'expulse à 800 mètres de tout lieu fréquenté par des enfants, ce qui se réduit à peu de chose. Il doit vivre avec un bracelet électronique au pied pendant dix ans.
C'est bien comme ça que ça se passe au pays des cowboys armés jusqu'aux dents, qui ont massacré successivement les indiens puis les blacks, les vietnamiens, les irakiens et les afghans et maintenant plus finement (si je peux dire) les insoumis, un par un avec la chaise ou la piqure. Tout ça pour trouver un prétexte moral à leur incurie insondable.
Forcé de vivre sous un viaduc, le kid est un garçon équilibré et juste, et qui plus est puceau. Oui, vierge, naïf, émouvant, tristement beau, même si son patrimoine iconographique se résume à des fistfucking doubles et pire encore. Et après ?
La morale du kid est très largement au-dessus de celle de ses accusateurs.
Au pays des faux-culs, le kid rencontre le « professeur » , un gros barbu pas si net mais c'est sans importance puisque la rencontre permet au kid de devenir un homme responsable.
Superbe livre vraiment. Une sorte de « sans famille » trash et autres romances d'enfants perdus qu'on voudrait pouvoir sauver de la noyade dans ce bain hypocrite et tellement glauque que les Bill Gates voudraient se faire passer pour des nageurs exemplaires et consciencieux.
“US go home” disait-on à Nixon. Maintenant on a envie de dire « US save your childrens »

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LOINTAIN SOUVENIR DE LA PEAU de RUSSELL BANKS
Le Kid, une vingtaine d'années, vit sous un viaduc en Floride, son bracelet électronique à la cheville. Il a été condamné à 10 ans comme délinquant sexuel. D'autres condamnés pour les mêmes raisons sont rassemblés à cet endroit, un des rares qui permette d'être en ville et à plus de 800 mètres d'une école ou d'un lieu avec des enfants. Un jour, surgit le Prof, sociologue obèse, mal dans son corps, au QI stratosphérique, porteur d'un plan pour les aider à s'organiser. En échange, il veut les étudier et les interviewer.
Sur ce thème délicat de la délinquance sexuelle, Banks bâtit une merveille de roman, alliant l'analyse en profondeur et le suspense. C'est peut être un des meilleurs Banks, un des plus durs et un des plus aboutis. Ne manquez pas le Prof, inoubliable.
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Voilà un roman comme je les aime: on y trouve de tout! de la littérature certes avec une construction bien faite, un peu à la façon d'un roman policier avec un premier protagoniste qui pourrait avoir tout pour être haïssable mais que l'auteur réussit à nous rendre sympathique; un deuxième personnage qui paraît au début plus fréquentable mais qu'on découvre vite être le plus tordu des deux; un peu comme lorsque tous les indices pointent vers celui qu'on croit l'auteur du crime jusqu'à un retournement de situation qui nos fait soupçonner un autre qui jusqu'alors faisait partie du décor…. Et puis, finalement, les cartes sont mêlées à un point tel que plus personne n'a plus aucune certitude: pas plus le lecteur que les acteurs. J'ai aimé aussi la façon dont Russell Banks se met lui-même en scène — avec une bonne dose d'auto-dérision — dans un rôle secondaire mais néanmoins essentiel. J'ai aimé les descriptions, même si ce sont parfois de digressions non essentielles, l'écriture fluide (je rends en passant hommage au traducteur en dépit de l'argot un peu trop teinté hexagonal à mon goût mais, bon, c'est inévitable) et l'alternance des chapitres qui donnent différents éclairages à l'intrigue. Mais à part la maîtrise de la littérature que l'auteur possède indiscutablement, on trouve aussi des leçons de sociologie et de philosophie qui ne sont pas à dédaigner. Je ne sais pas si je suis la seule c'est-à-dire si l'auteur nous a mis à dessein sur une fausse piste, mais j'avais imaginé une autre fin, plus extravagante, plus pessimiste encore que celle qu'il nous propose où chacun retrouve plus ou moins la place dans laquelle la société lui permet de s'installer. Pour conclure, c'est un roman que j'ai eu hâte de retrouver quotidiennement et que je n'ai pas mis longtemps à finir en dépit du nombre plutôt élevé de pages.
Je n'avais jusque là lu que des nouvelles de Banks; ce roman me donne envie d'en découvrir d'autres de cet auteur.
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Très bon roman qui nous oblige à réfléchir sur la condition de vie des délinquants sexuel. Les médias nous amènent souvent à les voir comme des montres sans coeur qui violent sans pitié. Russell Banks remet en cause cette image et leur redonne un caractère humain. Oui ils ont fait du mal mais parfois avec une réelle innocence. Ny voyez pas là une généralisation des crimes atroces de certains délinquants, je parle surtout ici du personnage principal qui se voit enlever sa liberté pour avoir dragué sur le net une jeune fille mineur. Il a été trop naïf et peut être pas assez éduqué ce qui l'a conduit à faire cette erreur qu'il regrette amèrement. Il se retrouve alors à devoir évité les zones fréquentées par les enfants ce qui réduit la ville à peu de choses, seulement à un pont qui se retrouve inondé. Entre peurs, remise en question, le lecteur est plongé dans la violence du quotidien des délinquants sexuels et mine de rien...On s'attache.
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Calusa, Floride. le Kid, vingt et un ans, vit sous une tente à côté d'autres sans abri sous le viaduc Claybourne. Il s'agit d'un délinquant sexuel en liberté conditionnelle. Fiché dans un registre national accessible à tous, il porte en permanence un bracelet électronique à la cheville et n'a pas le droit de se trouver à moins de huit cent mètres de tout endroit qui accueille des enfants ( écoles, parcs, …) . Exclus, marginalisés, tous s'appellent par des surnoms comme le Véreux un ancien avocat arrivé fraîchement. le Kid se méfie de tout le monde et d'ailleurs chacun garde son histoire et son passé pour lui. Quand un éminent Professeur en sociologie s'intéresse à lui pour une étude, il se montre réticent. le Kid a eu assez de problèmes comme ça pour s‘en attirer plus. Mais le Professeur semble vraiment vouloir l'aider.

Je ne sais pas si tous les romans de Russel Banks sont du même gabarit mais en tout cas, croyez-moi, ce livre c'est vraiment quelque chose !
L'histoire du Kid c'est d'abord une enfance solitaire, une mère plus occupée par ses amants de passage qu'à surveiller les activités de son enfant. Un gamin sans problème pourrait-on dire ayant pour compagnon et ami un iguane. En grandissant, il va tuer le temps en regardant des films pornos à longueur de journées sur internet. Voilà comment le Kid s'est retrouvé dans un cercle vicieux, un engrenage qui l'a conduit droit dans un piège tendu par la police. Inculpé pour détournement de mineur, le Kid n'a pas d'autre endroit où aller que ce coin abandonné sous le viaduc.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/03/russel-banks-lointain-souvenir-de-la.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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