Un membre permanent de la famille

Une douzaine de nouvelles, des personnages souvent touchants illustrant une variété de circonstances de la vie américaine, et à chaque fois une impression de grande solitude et de désillusion sur toute possibilité de réconfort. le regard désabusé de l'auteur sur les relations humaines est d'autant plus déprimant qu'il sonne souvent juste, nous rappelant que chacun est désespérément seul. La succession d'histoires très différentes rend cependant l'ensemble assez hétérogène, d'autant plus que les nouvelles sont plutôt courtes, voir très courtes pour certaines et assez inégales. Quelques unes d'entre elles, notamment sur la fin ne m'ont guère intéressé. Plusieurs de ces nouvelles ont d'ailleurs été publiés séparément laissant penser à un regroupement d ‘opportunité plus qu'à un projet d'ensemble.

Un beau recueil de nouvelles dont certaines sont touchantes, avec pour toile de fond l'Amerique. Une belle découverte d'un auteur que je ne connaissais pas. Livre très facile à lire, très fluide.
Un livre qui m'a donné envie de découvrir d'autres livres de cet auteur.

Les douze nouvelles de Russel Banks sont des instantanés de la vie américaine.
C'est un chien qui donne le titre de ce recueil, un couple va douloureusement se partager ce « membre permanent de la famille » après le divorce.
L'écrivain sait raconter, en quelques pages, des tranches de vies de familles désunies par les divorces, les deuils, l'égoïsme ou tout banalement par les soucis de la vie quotidienne : précarité, chômage, maladie, vieillesse.
Les nouvelles apparaissent inégales ; cependant j'ai lu ce livre il y a déjà plusieurs année et certaines sont restées présentes dans ma mémoire, comme des portraits grinçants de l'Amérique profonde qui ne font pas vraiment rêver.

Ce recueil de douze nouvelles semble avoir pour fil conducteur ce qui se cache derrière les apparences ; ce moment qui fait basculer une situation vers quelque chose que l'on n'avait pas anticipé.

J'ai véritablement apprécié deux nouvelles : celle qui donne le nom au livre qui raconte ce qu'un chien peut revêtir le symbole de l'unité familiale. Touchante.

Mais aussi et surtout « Blue », l'histoire très intense d'une femme noire enfermée malgré elle dans le parking d'un concessionnaire et qui est prisonnière d'un gardien terrifiant : un pitbull. Elle est intéressante de par les travers de la société américaine qu'elle dénonce et captive par le suspense qui s'en dégage.

Je n'ai malheureusement pas été séduite par les autres nouvelles qui pour la plupart m'ont laissée dubitative avec une fin souvent ouverte (mais la « chute » m'a peut-être échappé…).

Une lecture en demi-teinte, mais dans l'ensemble plaisante malgré tout. Un bon interlude entre deux ouvrages plus difficiles.

Sur un air de Raymond Carver...
12 nouvelles comme 12 scènes de vie subtilement décrites. On s'y retrouve parfois. On reste surtout impressionné par le style minimaliste et elliptique de l'auteur où les non-dits en disent souvent beaucoup plus que de longs discours. 12 moments d'intimité intense.

30/01/2015

Des histoires qui racontent un soldat honteux d'avoir fait la guerre, un ex-mari dont la famille ne tient à lui que par son chien, une Amérique de voitures, de snacks, de coins paumés, où la vie s'écoule sous le soleil ou dans l'hiver froid avec ce quotidien sans saveur, aseptisé.
Russell Banks sait raconter cette Amérique des paumés, des gens qui consomment et se retrouvent avec une vie vide de sens.
Ce ne sont pas ses meilleurs nouvelles, il y manque de la profondeur, de l'âpreté. C'est un peu convenu. Mais il a toujours ce don de vous embarquer dans ses histoires, dans ces vies dont on veut connaître le sens.
Une lecture parfaite entre deux romans plus exigeants.

Une découverte pour moi. Oui je l'avoue, je n'avais jamais lu d'ouvrage de Russel Banks. Et j'aime beaucoup les nouvelles. Celles-ci sont loin d'être optimistes, le gris y côtoie le noir, même si . Qui est donc le membre permanent de la famille? Que vont donc devenir ce flic à la retraite, ce mari humilié, ce serveur déprimé...Et les autres, ceux qui mentent, ceux qui souffrent, ceux qui aiment ? de courts instants de vie, mais magnifiquement mis en scène!

Un marine à la retraite ne parvient pas à joindre les deux bouts, il prend la situation en main en bon marine jusqu'aux conclusion logiques; un chien sert de lien bien malgré lui entre les membres d'une famille en éclatement; un homme va dans un party de Noël à l'invitation de son ex-femme de laquelle il est encore amoureux et de son nouveau chum, prend leur bébé adopté dans ses bras... Une femme demande rendez-vous à l'homme qui a reçu le coeur de son mari décédé pour écouter le coeur; une femme, dont le mari a fait une crise cardiaque, est rejoint par son amie et elle redevienne des ado le temps du deuil; Ventana veut s'acheter une voiture à un très mauvais moment; Erik remporte le prestigieux prix MacArthur et ses relations avec ne serons plus jamais pareilles; Billy passe à la caisse d'un dépanneur, rencontre une droguée; un homme et sa femme enterre leur chienne sur une plage de la Caroline du Nord; un homme se trouve, se perd et se retrouve brièvement à travers une femme inconnue; une droguée divague avec un voyageur dans un aéroport; un entrepreneur veut goûter à des plaisirs qui vont mener à sa perte.

De petites histoires éclairs intéressantes, sans plus. Un bon moment de lecture, mais les histoires ne sont pas mémorables.

En 12 nouvelles, Russel Banks fait le tour de la middle class américaine . Chaque nouvelle est une tranche de vie d'un homme ou d'une femme ordinaire, confronté à la solitude, la pauvreté, l'ennui ou aux illusions perdues.

Un homme qui a été greffé du coeur d'un autre est contacté par la veuve de celui-ci juste pour entendre battre le coeur de son mari une dernière fois, une femme qui vient de perdre son mari et qui se voit remettre les cendres d'un autre mais qui découvre avec étonnement et distance que finalement ce n'est pas plus mal ainsi, un homme qui est invité à la fête de Noël de son ex femme remariée...Tous les personnages de Banks sont sur le fil du rasoir, il suffirait de peu qu'ils basculent en marge de la société, ils oscillent sous nos yeux et jusqu'à la dernière phrase on ne sait de quel côté ils ont décidé, ou bien est ce la société qui choisit pour eux?, de glisser. Est-on réellement maître de son destin ou soumis à une sorte de fatalité? C'est aussi une reflexion sur la solitude des êtres finalement, même entourés de nombreuses personnes, ils sont seuls. Un peu comme l'ultra-moderne solitude que chante Souchon.

J'ai aimé ce livre, mais le format nouvelles ne me convient pas, je n'ai pas le temps de m'attacher aux personnages, et j'ai un peu de mal à plonger dans la nouvelle suivante, d'autant qu'elles sont assez courtes. A la fin de ma lecture, j'ai le sentiment d'avoir été emportée dans un tourbillon, trop rapide pour moi pour fixer mes impressions.

Dans ces nouvelles, russell Banks montre des vies qui basculent pour des détails, des choses auxquelles ont ne pense pas.
D'un intérêt inégal, comme souvent lorsqu'il s'agit de nouvelles...et certaines dont la finalité m'a échappé.