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sur 7278 notes
Ravage est un des titres phares de Barjavel que je n'avais pas encore lu. Après Les Dames à la Licorne, L'Enchanteur ou encore La Nuit des temps, je m'attendais à un roman dans la même veine: poétique, complexe, prenant. Je sors plus que déçue de cette lecture.

Comme dans tous les Barjavel (en tout cas, selon moi!), l'intrigue est longue à se mettre en place. Dans ce roman, nous sommes en 2052, en France, à Paris. Barjavel place son décor futuriste fait de voitures volantes, de combinaisons ultra-moulantes, d'écrans digitaux. On peut saluer encore une fois son écriture visionnaire. Il a écrit ce roman en 1942 et imagine déjà des prouesses technologiques qui seront réalisées un demi siècle plus tard.

Dans ce monde où la technologie et surtout l'électricité gouvernent tout, l'auteur nous présente ses personnages principaux. Il y a d'abord Blanche, une jeune femme ingénue qui rêve de faire carrière dans la chanson. Il y a aussi François, le provençal qui monte à la capitale pour y travailler. Ses personnages sont très marqués presque caricaturaux. Blanche apparaît bien vite niaise, ne sachant se débrouiller seule, avide de gloire et de reconnaissance, préférant l'amour de l'argent à l'amour tout court. Elle n'aura pas une grande place dans le roman et servira surtout de faire-valoir à François.

François apparaît au départ comme un provincial un peu bouseux, il faut le reconnaître. Il pense gagner l'amour de Blanche, réussir dans la vie, la bouche en coeur et avec toute l'insouciance de son âge. Ce sera le héros du livre: il prendra toutes les initiatives et ce roman sonnera pour lui comme un roman d'apprentissage. Les personnages possèdent peu d'épaisseur et se définissent surtout par leurs actes. La femme, une fois de plus, est perçue comme une petite chose délicate dont il faut prendre soin et qui suit le mouvement sans faire preuve d'aucune initiative.

Et puis, il y a l'intrigue. On ne sait pas vraiment pourquoi (la chose est peu claire et pas du tout expliquée), une catastrophe survient. Il n'y a plus d'électricité. le monde s'écroule. La ville est « ravagée ». Après l'étonnement survient la peur puis la fureur et l'instinct de survie. Les hommes redeviennent des bêtes. Il faut trouver de la nourriture, de l'eau, de quoi se soigner et surtout survivre. François va donc prendre la tête d'une petite troupe pour l'amener hors de la ville, dans sa Provence natale.

Barjavel décrit un monde qui se disloque. La société civilisée n'a plus lieu d'être. Les hommes se battent, tuent pour s'approprier le moindre morceau de nourriture. Les personnages reviennent à l'état sauvage. L'auteur décrit des scènes souvent violentes, sanglantes qui reflètent un monde à la dérive. Je salue encore une fois le travail du romancier qui s'inspire sans doute du contexte dans lequel il vivait à l'époque: la seconde guerre mondiale et ses horreurs. Cependant, il y a un petit quelque chose qui fait que la plupart du temps je n'ai pas été effrayée par les scène décrites par l'auteur. le plus souvent, les bagarres, batailles et autres exécutions se terminent d'une manière grotesque. Il y a toujours un personnage qui meurt d'une manière ridicule, pathétique ou qui se comporte comme un lâche. Est-ce une volonté de l'auteur ou simplement son style? J'ai eu l'impression de m'imaginer parfois une scène de dessin animé: c'est un peu comme le coyote qui poursuit sa proie, s'écrase d'une falaise d'une manière grotesque et risible et se relève complètement aplati. Ce monde qui se disloque ne m'a pas effrayée ou impressionnée comme ce fut le cas dans le roman La route de Cormac McCarthy.

Quant à la fin du roman, je l'ai trouvé étrange si ce n'est ridicule. François devient une sorte de dieu vivant, refusant tout technologie pour le bien de son peuple. le côté mégalo m'a vraiment dérangée.

Je n'ai donc pas adhéré à ce roman qui m'a paru vieilli, surfait, parfois même grotesque. Il manque toute la poésie et la profondeur qu'on retrouve heureusement dans les autres romans de Barjavel.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Ravage, livre d'anticipation, intéressant et perturbant. Il se découpe implicitement en à peu près 3-4 parties : L'avant catastrophe, le pendant et la survie, et l'après. Ce volume nous immerge dans un futur basé complètement sur l'énergie électrique. Puis, cet univers futuriste s'effondre. Pour une raison inexpliquée, tout appareil électrique ne fonctionne plus. Les avions s'écrasent, les métros s'arrêtent. C'est la panique générale !
Cette intrigue est des plus intéressantes. En effet, on prend plaisir à voir comment les personnages essayent de survivre. On arrive alors à la dernière phase du livre qui est des plus déconcertantes. Les idées y sont perturbantes par leurs côtés extrémistes. Cependant, il faut remettre ce livre dans son contexte historique.
Il reste quand même un livre que je conseille, car il est bien écrit et il se lit rapidement. Il mérite d'être découvert.
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A l'heure où l'on met en garde contre l'abus des portables, la dépendance aux énergies et autres conforts technologiques, ce récit apparaît vraiment comme un "roman d'anticipation". Et si tout ça nous abandonnait un jour ? C'est effrayant à lire. Très "actuel" dans les positions idéologiques ( on pourrait imaginer que le retour au petit village de campagne résonne comme une invitation à la décroissance). A ranger à côté de la Nuit des temps dans votre bibliothèque :o)
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Ravage ! Voilà un livre dont le titre est plutôt explicite. Et je dois dire que le titre est correctement choisit. En effet, le livre est plutôt bien structuré, l'auteur commence par placer le décor, en décrivant l'ensemble de la société et les technologies utilisées. Une fois que le cadre de la science-fiction est posé, il y ajoute une petite intrigue amoureuse pas très folichonne, enfin il y ajoute quelques péripéties. Et c'est à ce moment que l'histoire commence réellement et que le titre Ravage prend toute son importance. Les descriptions sont de qualités, les personnages sont correctement décrits, mais il n'y a pas eu d'attachement particulier de ma part à ceux-ci.

Le point négatif du livre, est peut être le tout début du livre avec cette menace faîte du continent africain au continent américain, leur annonçant leur fin imminente, provoqué par une arme de destruction massive censé ôter tout signe de vie. Mais le ravage dans l'histoire semble être provoqué par un arrêt complet des technologies, et ne cause directement aucune mort. de plus l'histoire se passe en France. le seul lien qui je pense puisse expliquer ce bouleversement, c'est une sorte de réaction en chaîne suite à l'attaque du continent africain contre les américains. Mais ce n'est qu'une supposition et l'auteur ne nous donne pas plus d'indice à ce sujet. C'est un peu dommage.

Mais revenons en France avec c'est arrêt brutal de toutes formes d'énergies.
Le monde qui a pris l'habitude de se reposer sur ses avancées technologiques pour vivre, se voit déposséder de celles-ci. C'est alors que les gens se mettent à piller et tuer pour survivre. François l'un des personnages principales de ce livre part donc retrouvé sa belle "Blanche" et tente d'organiser leur survie. le groupe petit à petit va s'agrandir et François va se montrer un meneur d'homme de qualité. Intelligent, réfléchis, et dénuer de sentiments lorsque la situation le demande. C'est ainsi que pour leur survie notre groupe va commettre des meurtres, et punir de mort l'un des leur qui s'est endormi pendant un tour de garde. Son manque d'attention mettra le groupe dans un danger immédiat ce qui justifie en quelque sorte l'application de cette punition.

Dans un monde où il n'y a plus de règle à part celle de la survie, seuls les plus forts peuvent s'en sortir et ils n'ont droit à aucune erreur. le groupe après s'être constitué va partir en expédition et s'agrandir au début, pour finalement diminuer au fil des évènements. le monde est devenu dangereux. Ce n'est qu'une fois arriver au point de destination que François va tenter de recréer une société en évitant de commettre les mêmes erreurs du passé. Il va donc instaurer de nouvelles règles.

Au fil de la lecture, on ressent bien que chaque décision de François est la bonne. On pourrait presque considérer que c'est une sorte de manuel sur la survie dans un cas similaire.

J'ai aimé cette lecture qui me réconcilie un peu avec la littérature de science-fiction.
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Ayant beaucoup aimé "La nuit des temps", j'ai souhaité découvrir d'autres oeuvres de l'auteur. Mais ma lecture a été cette fois-ci beaucoup plus mitigée.

Barjavel est brillant dans la description des technologies futures, il est assez visionnaire en 1942. J'ai pris plaisir à imaginer les inventions que nous pourrions bientôt avoir et celles qui me paraissent irréalisables actuellement.

Il est intéressant aussi de lire la façon dont l'apocalypse s'est abattue sur le monde, avec les différentes difficultés à surmonter pour trouver une terre moins hostile où les hommes pourraient s'installer et rebatîr une civilisation.
Barjavel prône ici le retour aux valeurs simples, saines et essentielles.

Néanmoins, je n'ai pas aimé le personnage principal que j'ai trouvé tyranique et trop violent. Était-ce nécessaire de faire couler autant de sang ? Et j'ai été gênée par cette adoration sans fin à son encontre, tel le Messi arrivé pour sauver le monde.

De plus, et je sais qu'il faut recontaxtualiser les évènements et l'époque, la place de la femme m'a mise mal à l'aise. En 1942, nous sommes loin de l'égalité des sexes, cependant les femmes pourraient servir à autre chose qu'a simplement repeupler la planète. Barjavel écrivait des romans d'anticipation, il aurait pu anticiper aussi dans ce domaine selon moi.

Pour conclure quelques points positifs, d'autres plus négatifs. Mais peut-être devons-nous également lire ce roman en ayant pour prisme l'invasion et l'occupation de la France par les nazis. Serait-ce une métaphore ?

Je serais curieuse d'avoir l'avis des autres lecteurs.
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C'est le premier roman de René Barjavel (1911-1985) que j'ai lu, et je dois dire qu'il est possible que ça soit aussi le dernier.

Ce roman d'anticipation catastrophiste commence plutôt bien, et demeure intéressant jusqu'à la fin de la première partie (). La description de la ville futuriste, avant sa destruction, est intrigante et amusante, surtout dans l'exercice de la recherche des différences technologiques ou d'urbanisation avec le monde actuel.

La suite est beaucoup moins inspirée : la traversée de la France à pied est très longue, mais l'auteur semble trouver intéressant de décrire les paysages et les cendres…

J'ai quand même poussé l'effort jusqu'à la fin, curieux de savoir comment cette catastrophe se terminerait. Bien mal m'en a pris, car la conclusion de l'histoire est consternante, avec une morale incroyablement réactionnaire. Sans blaguer le moins du monde, Barjavel vous expliquera, Mesdames, que dans le monde qui renaîtra, . Amies féministes, qu'en pensez-vous?

Je mets 1,5 étoiles pour la totalité du roman, car plus de la moitié du roman est juste bonne à être jetée à la poubelle. S'il n'y avait que le début, ça vaudrait bien un 2,5 voire un 3, malheureusement la boîte à idées de Barjavel était vide et il s'est vraiment laissé allé sur la fin.
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Ravage est un classique de la SF et participe à cette belle histoire qu'à ce genre avec la France.

Un classique donc qui nous raconte une apocalypse. Une humanité devenu trop évolué qui plonge dans le chaos et l'obscurité lors d'un événement qui va entraîner la fin de la technologie moderne. Une réaction anti modernisme ? Peut-être. Ce qui est sûr, c'est que Barjavel décrit avec beaucoup de finesse le futur tel qu'il l'imagine. Un futur bien pessimiste et pourtant qui n'est pas sans rappeler notre présent (même s'il manque encore quelques trucs) . Peut être des leçons à retenir.
L'écriture est très belle, agréable à lire, elle a cette touche qui te fait sentir que tu es dans un texte de SF qui commence à dater et l'on enchaîne les pages sans difficulté. Barjavel arrive à nous enfermer dans son récit qui est tout de même très noir.
Un régal !
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Difficile de noter, et difficile de faire une critique, car si j'ai beaucoup aimé certains éléments, surtout le cadre d'anticipation et la chute - la Chute, d'autres choses m'ont beaucoup plus dérangée. Un avis nuancé donc.
Je commence alors par ce cadre, aux descriptions réalistes, précises à l'extrême, plutôt crédible sur de nombreux points. C'est de l'anticipation, oui, avec certains éléments qui annoncent un monde moderne qui exploiterait nos technologies actuelles à l'extrême, jusqu'aux appels en visio qui nous sont devenus familiers - nous n'avons pas encore les odeurs. Mais c'est surtout une très belle utopie : plus de guerre sur le continent européen jusqu'à l'Asie, le règne de la vitesse qui permet de se rendre rapidement d'un endroit à l'autre, la fin de la souffrance animale avec des arguments qui sont en partie ceux des vegans aujourd'hui, la fin de la tyrannie de l'apparence et des injonctions faites aux femmes - en apparence, avec des vêtements qui ne sont que pratiques...
Mais cette utopie qui semblerait idéale révèle juste à la surface de nombreuses failles : une chaleur anormale qui fait forcément penser un lecteur contemporain au réchauffement climatique, les femmes qui ne sont que des objets sexuels exhibant fesses et seins à la télévision dans un divertissement abrutissant, un patron omnipotent qui croit que tout s'achète, y compris le droit de cuissage, des ministres et des gouvernants incompétents, une conception raciste du monde - qui ne serait que celle du continent américain d'après ce que disent les informations européennes dans le texte, une menace de guerre et de génocide.
Et finalement, cette utopie d'une société moderne où le progrès permet le bonheur s'écroule. Et là, le récit d'anticipation devient un récit d'apocalypse, au sens religieux de fin des temps, d'eschatologie donc : épidémies, nuages de feu, morts revenant hanter les vivants... Ces scènes sont les plus fortes, les plus belles du roman, les plus sombres aussi. Je pense ici notamment aux passages sur les incendies, sur les cendres : le climat, la nature ou la Nature, voire Dieu, semblent se venger et punir les hommes, avec des références religieuses. Et d'ailleurs, un des dernier passage de cette partie est symboliquement un baptême ou une purification par la pluie...
A contrario, les scènes où les personnages en affrontent d'autres pour survivre sont moins originales, on sait depuis longtemps dans la littérature que l'homme est un loup pour l'homme et que l'humanité disparaît quand la civilisation s'effondre, ce n'est pas une surprise ; mais ici, le basculement s'opère très vite.
Et j'en viens à ce qui m'a posé problème dans ce texte : les personnages. Ils n'ont pas de caractérisation, pas d'individualisation. François est le leader charismatique, le chef, le guide - ce qui, dans le contexte de 1942, évoque immédiatement un pouvoir totalitaire. Même l'amour n'est pas vraiment une motivation, il passe au second plan derrière cette charge qu'il endosse. Blanche n'a pas d'intérêt, de jeune innocente naïve, elle passe à ... rien, puisqu'elle dort pendant son sauvetage, et semble ensuite se contenter de marcher. Elle ne parle plus dans le texte après la catastrophe. Plus généralement, les femmes sont donc réduites à leurs fonctions de reproductrices et de travailleuses au foyer. Culte du chef, valeur travail, famille - polygame, défense de la patrie - même petite et réduite à un village... ce nouveau monde me fait trop penser à un ancien pour me plaire...
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Tout commence bien durant les premières pages, on se dit que ça va être un roman classique et puis d'un coup, PAF!! Explosion d'horreurs!
René Barjavel dans ce RAVAGE n'y va pas avec le dos de la cuillère, le monde part en flamme, le peuple s'entretue et lorsqu'il ne décime pas pour rien, il finit carbonisé, écrasé, j'en passe et des meilleurs!!
Je suis épaté par la maîtrise du texte par l'auteur qui aura su ne pas sombrer dans l'abjecte pour cette ouvrage de 1943, un dosage parfait mettant en avant le délire humain, sa bêtise aveugle mais aussi son courage et sa témérité…
Et ce semblant de réalité qui pourrait, un jour ou l'autre, nous péter à la gueule, Barjavel visionnaire? Pourquoi pas!?
J'ai adoré ce livre, transpirant une réalité effrayante, d'un futurisme à l'écho historique.
Un livre à lire si on veut s'ouvrir un peu plus les yeux sur l'horrible état actuel de notre habitat et notre façon d'y vivre.
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Roman de science fiction post apocalyptique.
M'a marquée quand j'avais 20 ans. Moins nouveau et percutant 30 ans après, même si la vision de Barjavel de l'année 2052 et de la déchéance du monde moderne et son regard sur les hommes et le progrès reste très intéressante.
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