De tous temps l'Art s'est partagé en écoles dont le nombre va se multipliant à mesure qu'on s'éloigne des origines. Vous avez présentes à la mémoire toutes celles de la renaissance en Italie: Siennoise, Florentine, Ombrienne, Ferraraise, Bolonaise, Milanaise, Piémontaise, Romaine, Vénitienne, et d'autres encore ! Elles se réduisent, au contraire, quand vient la décadence quand la vie s'éteint les distinctions s'effacent, enveloppées dans la médiocrité comme elles t'étaient au début dans l'ignorance.
Dès qu'une idée ressort d'un spectacle, d'une oeuvre quelconque, et nous émeut, le Beau est apparu.
Appelez comme vous le voudrez cet esprit de la matière Absolu, Puissance ou Force, Dieu ou Nature, Vie, Amour ou Destin, le nom importe peu il est là, sous la couleur, sur la toile où le génie l'a fixé. Il est là, et c'est, lui qui vous émeut en proportion de l'énergie avec laquelle il resplendit sous son voile de fusain ou de, couleurs.
D'autres artistes plus hardis encore nous viendront dire à leur tour: A quoi bon copier les choses ou les êtres? qu'ils disparaissent devant la Forme ! C'est elle la dépositaire du Beau. Ne le voyez-vous pas dans cette ligne, dans ce jeu d'ombre et de lumière, dans cette superbe harmonie de tons, dans cette éclatante symphonie de couleurs ? Non ? alors vous n'êtes pas artiste !
Eh bien, ce que la critique ne vous dit pas, nous venons tenter de, le faire apercevoir comme nous croyons l'avoir vu nous-mêmes; sans invectives
contre personne parce que nous nous basons sur des principes acceptables, croyons-nous, par vous tous sans préférence pour aucune école parce que nous pensons que toutes ont leur raison d'être et leur perfection spéciate.
Que parle-t-on de beauté absolue? nous diront d'autres, l'art est tout relatif; il n'est qu'une écriture spéciale des sensations ou des sentiments humains; il est tout en l'homme et non ailleurs.
Pas tout à fait, observera un autre groupe; sans doute l'Art est une production purement humaine, mais toutes les émotions ne sont pas d'ordre artistique elles ne deviennent belles qu'en se conformant à un certain idéal qui est en nous et qui dicte certaines règles en dehors desquelles il n'y a plus d'Art. L'instinct de ces règles peut donner quelque goût, mais te génie ne s'acquiert que par leur étude persévérante.