La poésie est née parce qu'il manquait quelque chose à l'homme. Les mots suivent les lignes du temps, l'homme suit les mots.
Il ouvre les yeux et voit les mots lui montrer le monde, ses voyages commencent dans les livres, et quand il part, c'est toujours pour aller vers d'autres mots.
Il en rapportera des livres peuplés d'hommes, de rencontres et de mots.
C'est ainsi depuis que le mot est monde et depuis que le monde est mot.
Des saisons
(...) Ce sera encore une fois le printemps.
(...) Seule poésie, celle de l'arbre qui efface entre ses branches les lopins du ciel et les découpes des nuages. Seule poésie, cette splendeur ordinaire de la fleur. Repli des vents dans des douceurs de soie et d'étamines. Eaux plus lestes, aux méandres ourlés d'herbes et de roseaux. Chemins aux flaques d'azur comme les empreintes des pas que les pluies ont laissés. Première limpidité de l'air qu'on boit autant qu'on le respire.
Je viens chaque matin, dès l'aurore, sur le chemin maigrement éclairé par la lampe, avec le simple espoir que de cette tombée de lumière fade jaillisse, par contraste avec l'encre, un de ces soleils que les enfants colorent en jaune et qui resplendissent comme de la vérité
Une minute quarante de Franz Bartelt à consommer sans modération, extrait du livre "Le bon temps" paru à L'Arbre vengeur.