La construction de cette pièce est toute au service du postulat philosophique qui régit la pensée de l’auteur, elle en donne même une parfaite illustration. En plus des spectacles enchâssés, des procédés métathéâtraux des plus diversifiés doublent constamment, et approfondissent, le traitement discursif des thèmes de la pièce, reliés à la folie et au politique : l’ensemble exprime la vanité des choses, à travers une esthétique emblématique de la théâtralité intrinsèque du monde.
Elle le fait accéder à une connaissance métaphysique privilégiée : il apprend par l’expérience que la liberté la plus étendue n’est qu’une fausse liberté. Même l’empereur n’est pas libre de réaliser les profondes aspirations de l’homme ; il est seulement plus libre que tous ses sujets d’inspecter les murs de son cachot.
Caligula est convaincu du non sens de ce monde hostile, comme il le dit dès le début de la pièce, et ses réactions indiquent un décalage. Il opte pour la folie et le théâtre, qui s’équivalent en quelque sorte : être fou, c’est, entre autres, se couper de la réalité ;faire du théâtre, c’est entrer dans l’irréalité et par conséquent dans une forme de folie.