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sur 17091 notes
Fleurs maladives,

Il fut un temps, il y a longtemps, où je lisais et appréciais la poésie !

J'étais adolescente, période où la fragilité est à fleur de peau et où on recherche le sens de la vie, l'amour, soi-même…

J'ai trouvé beaucoup de réponses, de sensations dans Les Fleurs du mal.
Je m'amusais à apprendre par coeur certains poèmes, comme celui de l'Albatros, je les recopiais sur des cahiers, inlassablement…

Il fut un temps, où la poésie existait, simple, visuelle, sensible, imagée qui plaisait à une jeune fille !

Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
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Souvent je me languis dans la vieille cité,
Rêvant d'un ciel plus clair et de plages de sable
Qui fassent oublier la douleur qui m'accable.
Quand l'ennui me harcèle avec férocité,

Je cours me réfugier sous le toit qui m'abrite,
Laissant là mes amis et nos pauvres plaisirs.
Désireux seulement d'un plus noble loisir,
J'ouvre alors ce recueil qui jamais ne me quitte,

Y retrouvant ce mal qui t'habitait toujours,
Poëte merveilleux, mon semblable, mon frère !
Mais ton génie est tel qu'en mes plus tristes jours,

Quand je cueille un bouquet de ces fleurs éphémères,
Leur enivrant parfum finit par soulager
Mon âme que tourmente un chagrin passager.
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"Un vrai Dieu" à écrit de lui Arthur Rimbaud, dans sa fameuse lettre à Paul Demeny. Oui, ce le fut aussi,pour moi quand je l'ai découvert.
Ma première lecture, à 12 ans, de quelques poèmes des Fleurs du Mal: Harmonie du Soir, Invitation au Voyage, le Balcon, a été pour moi une révélation et le début de mon amour pour les oeuvres et le langage poétiques.
Auparavant, je détestais ces poésies que l'on devait apprendre par coeur et réciter en classe.
Et là, je me suis dit: oui la poésie, c'est cela, la puissance d'évocation, par les mots et leur rythme (Baudelaire est un Maitre dans ce domaine) leurs correspondances, d'images, de couleurs, de sons et de diverses sensations, et la capacité du poème à nous emmener au-delà du monde, vers un paradis perdu.
Et depuis, j'ai pu apprécier la diversité des thèmes de ce poète magnifique. En voici quelques uns: le sentiment d'exil sur terre, si présent dans les Fleurs du Mal, notamment dans ce merveilleux poème polyphonique le Cygne, le sentiment douloureux d'exister (Spleen, Obsession) la magie du souvenir (ex: le balcon, le parfum, La chevelure), pas étonnant que Proust aimait Baudelaire, la nostalgie de la pureté de l'enfance (ex: Moesta et Errabunda...) la sensualité (Parfum Exotique, les Bijoux, Sed non satiata), la cruauté, l'amour sensuel ou mystique (la Mort des Amants) la compassion aussi ( voir par exemple La Servante au grand coeur...), Baudelaire est trop souvent ramené à un dandy égocentrique, je trouve.
Et bien entendu, pour en goûter toute la saveur, apprendre par coeur et réciter à haute voix, cette fois avec plaisir, tous ces poèmes que j'aime.

Et depuis cette première rencontre avec ce poète il y a plus de 60 ans, et bien que j'apprécie plus, maintenant, la démarche novatrice extraordinaire d'un Rimbaud, ainsi que celle De Lautréamont, et que j'en ai découvert tant d'autres, des poètes, français (la poésie francophone du 20ème siècle est si riche), anglais, allemands, je reviens toujours de temps en temps à mon cher Baudelaire et à ses Fleurs du Mal
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J'aimerais vous faire une critique élogieuse de ce recueil, pour que vous vous rendiez compte à quel point il est magnifique. Pourtant les seuls mots qui me viennent sont : Lisez-le !

Car ce n'est qu'en le lisant que l'on découvre ces poèmes qui sont en réalité de véritables mélodies. Baudelaire nous emmène, nous malmène à travers ses textes. On le sent parfois au fond du gouffre et d'autres fois aux portes du ciel. Mais les mots sont toujours choisis avec justesse et même avec perfection. A part de rares fois, il est impossible d'imaginer un autre mot que celui qu'il a choisi. Les mots deviennent des sons et ces sons une douce mélodie sans aucune fausse note.

Quand il s'agit de poésie, j'aime la lire à voix haute. C'est de cette manière que je la ressens le mieux. Ici, à la lecture de ce recueil, les larmes me montaient aux yeux. Souvent pour la beauté du texte mais parfois, j'étais également touchée par le choix des mots. Ce recueil forme un tout cohérent. L'alliance parfaite du bon et du beau.
Il est comme un souffle qui nous emporte, parfois très bas, parfois très haut. Mais qui nous touche à tous les coups.
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Mes deux B, Bashô pour le japon et Baudelaire pour l'Europe ! Mes deux poètes sur lesquels chaque semaine je reviens. Je prends le livre, j'évente ses pages et m'arrête au grès du hasard sur une page, lis le poème qui est là !
Jésus Marie Joseph ! Mais que c'est beau !
Le beau, c'est l'explosion étrange qui transforme l'émotion en eau, avec son résidu de question ! Et ces questions sont la charpente de ma vie.
Je lis Bashô, je lis Baudelaire comme on tire le tarot de Marseille.
Tiens, il faudra un jour que je vous expose les écrits sur le tarot de Marseille !

Ce n'est pas une critique, c'est un retour d'expérience.
Ce n'est pas une lecture, c'est une prière.
Je vous livre un peu de l'intimité du confessionnal !
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Chef d'oeuvre absolu. Comme d'hab, je vais essayer d'apporter ma pierre, après le gigantesque monceau de critiques déjà là... Je n'étais pas un grand lecteur de poésie, lui préférant de très loin théâtre et roman, jusqu'à ma découverte du Spleen de Paris de Baudelaire. Choc : J'y découvrais un formidable conteur, une sorte de Dr House, de pré-Céline avec une hargne comique, une passion dévorante à se damner, une obsession et une névrose rendues drôlatiques... C'était une honte de n'avoir pas lu Les Fleurs du mal pour le romantique que je suis, et donc deux ans après, me voila lancé!

Après sa dédicace à son ami Théophile Gautier, l'art poétique qu'est "Bénédiction" et le merveilleux séjour antique de "J'aime le souvenir de ces époques nues...", nous entrons de plain pied dans le livre "Spleen et Idéal", 85 variations, à quelques exceptions près, sur le thème de la tension amour/haine, passion/destruction, avec la Femme diabolisée et un poète à genoux. de toutes ces histoires tragiques où Baudelaire ne manque pas de nous faire rire par son art du verbe, impossible de citer toutes les extases du lecteur. "Le Masque", "Le Balcon", l'hilarante "Charogne" (du Ronsard trash) ou "À une Madone" apparaissent comme les points culminants de son inspiration à ce sujet. de ses autres sujets de prédilection, je retiendrai également la tétralogie "Spleen", forte en visions et en vers mythiques, ainsi que "Sépulture", "Une gravure fantastique" et les six derniers dont "L'Irrémédiable". Et bien sûr, on trouve son goût du tropisme dans "La Chevelure" et "L'Invitation au voyage", qui ont leur équivalent prosaïque dans le Spleen de Paris!

Arrive ensuite "Tableaux parisiens". Quel régal! Sorte de pré-Spleen de Paris en vers, il nous offre le regard si aiguisé de Baudelaire sur le spectacle si déroutant de la ville... Je reste convaincu qu'il avait bien plus de points communs avec Hugo, dans l'idéologie, qu'il ne voulait l'admettre, il était simplement bien plus cynique et désespéré. "Les Sept Vieillards", justement dédié au grand Victor, est à pleurer de rire! Les autres acmés de ce livre sont pour moi la merveilleuse trilogie de départ qui n'a rien à voir, "Paysage", "Le Soleil" et "À une mendiante rousse" (pour un poète non épris de la campagne, il sait écrire à son sujet!), "À une passante", le sidérant "Crépuscule du soir", la folie du "Jeu", et l'extraordinaire "Danse macabre", le diptyque à propos de sa mère "Je n'ai pas oublié, voisine de la ville...", "La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse...", "Brumes et Pluies" ou sa déclaration d'amour à l'hiver, et bien sûr "Rêve parisien" où il rappelle sa nostalgie antique.

"Le Vin" se trouve dans la continuité, et chante l'ivresse ou l'oubli permis par la liqueur dionysiaque. Je retiendrai surtout L'Âme du vin" et "Le Vin des Chiffoniers" dans ce court livre...

"Fleurs du mal", le livre éponyme, est une sorte de suite encore plus irrévérencieuse de "Spleen et Idéal". Si "La Béatrice" et le célèbre "Voyage à Cythère" sont ceux qui m'ont le plus marqué, impossible de ne pas mentionner à leurs côtés le crime passionnel contre la "Martyre" (sorte de suite à "À une Madone"), "Femmes damnées", "Les Deux Bonnes Soeurs", "La Fontaine de sang", et bien sûr, "L'Amour et le Crâne"!

Je suis moins séduit par les livres suivants. "Révolte" est une suite de provocations théologiques qui ne sont pas vraiment dans mon registre. "La Mort" conclut la version première du recueil avec un "Voyage" ambitieux, mais dont le pessimisme plus prononcé peut dérouter. "Les Épaves", qui livre tous les poèmes rejetés ou censurés, est plus inégal et moins grandiose. J'étais néanmoins bien content de me heurter au "Coucher du soleil romantique", à "Lesbos", aux "Métamorphoses du vampire" aux "Promesses d'un visage" (génial!), à "La Voix" (on dirait du Hugo!) à un dernier détour tropical vers la "Malabaraise" ou à son "Épigraphe pour un livre condamné" qu'il aurait dû garder...

En somme, une Bible du romantique, pleine de parfums, de flacons, de poisons, de femmes, d'exaltations, de damnations, de rires et de cris, qu'il est crucial de garder près de soi pour faire face à l'horrible siècle que nous vivons, et le romantiser au possible. Merci, Monsieur, d'avoir existé. J'espère que Dame Postérité, qui s'ajoute à la liste de toutes vos maîtresses, vous offre tous les plaisirs des cieux et des sens que vous méritez!
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La sortie d'une nouvelle édition illustrée des « Fleurs du Mal » aux éditions Folio Classique m'a donné envie de relire ces poèmes intemporels qui figurent dans mon panthéon personnel de la poésie. Baudelaire a dédié ces « Fleurs maladives » à son maître et ami Théophile Gautier qu'il considérait comme le « parfait magicien es lettres françaises ». Baudelaire, lui, est un alchimiste. Il transforme les mots, cette matière sonore et sémantique brute, en pur sortilège empreint de force comme de beauté.

Dans la poésie de Baudelaire, la communion avec la nature apparaît comme une expérience révélatrice, quasi-mystique, et ses synesthésies poétiques font correspondre les sens et les perceptions comme dans une ronde maudite. Ce jeu ne s'applique pas qu'aux sens car il existe aussi une transmutation des substances et des valeurs. L'amour et la mort, le bien et le mal, la beauté et la laideur, le sacré et le profane, la Madone et la charogne, tous se mêlent dans la sombre lumière et l'énergie mélancolique. Baudelaire est peut-être « le roi d'un pays pluvieux » sur le crâne duquel « l'Espoir vaincu (…) plante son drapeau noir », mais il est aussi celui qui transforme la boue en or.

Aux « Fleurs du Mal », succèdent « Les Épaves », poèmes condamnés ou inédits n'ayant pas trouvé place dans le fameux recueil, ainsi que diverses pièces additionnelles. Vous y croiserez lesbiennes nubiles et femmes damnées, vampire goulu et nymphe macabre.

Les photographies de Mathieu Trautmann qui accompagnent cette version illustrée sont toutes des natures mortes montrant les fleurs comme des choses fragiles et belles mais déjà trépassées, condamnées à ne plus vivre que dans le regard de ceux qui les contemplent. Bien que ces photographies soient belles, elles restent des incarnations de la vanité, et j'aurais préféré autre chose pour accompagner ces poèmes, peut-être des aquarelles, plus subtiles et évanescentes.
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""Dans ce livre atroce , j 'ai mis tout mon coeur , toute ma tendresse , toute ma réligion ( travestie ) , toute ma haine . " C ' est en ces termes pour le moins étranges que Charles Baudelaire parlera au
plus fort de son" dégoût de toutes choses " de son oeuvre majeure :Les Fleurs du Mal " . Une oeuvre insolite , éxutoire de toutes les colères rentées , d 'une révolte
métaphysique , d 'aspirations contraires , de nostalgies et de déchirements qui ,
imposant l ' image du "poète maudit " , "révolté " ou "satanique " allait donner à la
poésie française du XIXe Siècle son poète le plus sensible , le plus contradictoire
et sans doute le plus humain parceque le plus douloureux .
Ici , j 'ouvre une parentèse , je ne vais pas entrer dans tous les détails de la vie
de ce poète qui disait : " je crois que ma vie a été damnée dès le commencement et qu ' elle l ' est pour toujours " En revenant d ' un voyage de l ' ILE Maurice , il rapportera le goût de l 'exotisme , la fascination de la mer ( exemple :voir le poème de " l'Albatos " ) , des immences espaces de l '"ailleurs , une moisson d ' images , de parfums , de couleurs .C ' est sans doutr au cours de ce voyage qu ' il fait l 'expérience des " herbes du songe " qu ' il célébrera dans Les Paradis artificiels .
Aussi paradoxal que cela puisse paraître , n ' est l 'auteur que d 'un seul recueil e poésie :Les Fleurs duMal On sait maintenant pourquoi Baudelaire qualifie
ce" livre d 'atroce " , il s y est mis tout entier !
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Voici un livre que j'ai eu en main après avoir étudié l'horloge et le chat en théâtre.

J'ai beaucoup apprécie l'univers de Baudelaire qui dans le sombre tend vers quelque chose de lumineux. Et puis, il y a cette force, il y a ce quelque chose dans ce livre qui vous prend par la main et vous entraine dans une sorte de sculpture torturée ou l'éclairage est fait uniquement de bougies.

Drapé dans un univers solitaire, parfois mélancolique, parfois violent, ce livre semble tellement vivant, tellement être en vie malgré son obscurité. Baudelaire a dû lui insuffler de son énergie pour que les textes gardent cette même étincelle de vie.

Chaque instant m'a dévoré un instant de mon délice accordé à lire ces précieux textes.
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Le Dieu : Baudelaire
Sa Bible : les fleurs du mal
Sa religion : la beauté suprême…
A chaque fois que je relis ce monument de la poésie française, je le trouve de mieux en mieux, méritant sa place au firmament absolu du Panthéon de l'art poétique. L'auteur est un alchimiste de la didactique versifiée, faisant résonner ses mots avec des sonorités dont lui seul a le secret, emmenant le lecteur dans un voyage unique où la beauté de la poésie atteint son nirvana extatique.
Baudelaire dans un souci du détail quasiment maniaque, offre des poèmes subjuguant l'âme, le coeur et entrainant tous les sens dans une exhalaison exacerbée. Il semble presque impossible d'en choisir un plus qu'un autre, tellement la perfection, la structuration et les mots brillent à nous envouter, nous conduisant inévitablement au temple de la poésie, remercier les dieux et les muses devant tant de magnificence, de grâce et d'harmonie subtiles. Baudelaire, malgré son style de dandy conservateur et misanthrope, a renouvelé le genre, la forme, les thèmes poétiques, surpassant tous ses rivaux, se distinguant par une modernité alliant avec justesse le macabrement beau, l'exotisme charnel, le spleen créateur, l'expérience hallucinée, plongeant ses contemporains dans une oxymore permanente, tant il paraît impossible de connaître la signification ultime de ses poèmes, énigme insoluble où l'ombre métaphorique de Satan et de Dieu plane sur ce recueil sublime. En portant la puissance évocatrice à un niveau inégalé, l'auteur instille une émotion omniprésente, suscitant toujours des débats infinis sur lui et son oeuvre, signe indiscutable d'un génie littéraire incommensurable.
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