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EAN : 9782849500361
125 pages
Syllepse (01/02/2005)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Comment transformer le collège pour le rendre vraiment démocratique? Quel bilan tirer du "collège unique" et quel regard porter sur les projets qui visent à le " réformer " ?Des rapports de l'OCDE aux recommandations de l'Union européenne, la pensée libérale sur l'école avance, comme le montrent le rapport Thélot et le projet de loi d'orientation du ministre de l'Education nationale. L'objectif est de r&#x... >Voir plus
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Il est nécessaire de défendre le collège unique, parce qu'il est aujourd'hui une fois de plus remis en cause, dans son ambition de scolariser ensemble tous les élèves jusqu'à 16 ans.

Ayant achevé leur texte avant la publication du projet de loi de Fillon, les auteur-e-s montrent bien comment le rapport Thélot, suivant en cela recommandations de l'OCDE ou de la Commission européenne, renonce à l'idée même d'une école commune et ambitieuse, préférant la maîtrise d'un socle commun de compétences (sorte de minimum vital pour les futurs ouvrier-e-s et employé-e-s) pour les moins bons élèves et le maintien des filières d'excellence pour les autres.

Il y a une grande cohérence entre ce projet libéral pour l'école et la modification de la loi sur la formation permanente : ce socle minimum doit théoriquement permettre à tous de continuer à se « former tout au long de la vie ». Voilà qui justifie pour Fillon la spécialisation et la sélection précoces des élèves dès la 5ème !

Les auteur-e-s analysent certaines modalités du retrait de l'État (c'est bien là le danger immédiat de la loi Fillon, et non la privatisation au sens strict de l'éducation). La réduction du rôle de l'État vise surtout à rendre chacun plus responsable de son « capital humain ». La diminution des crédits et le développement de la précarité des personnels sont mis à jour, chiffres à l'appui. Revenant sur la loi de décentralisation si contestée en 2003, le livre montre comment elle s'inscrit dans un processus déjà bien avancé de véritable mise en marché scolaire des établissements (mise en concurrence, rapprochements avec les entreprises).

L'offensive libérale ne s'arrête pas là : les auteur-e-s insistent enfin sur la remise en cause des contenus transmis par l'école, qui relativise le droit au savoir (en lui préférant le développement des compétences utiles aux employeurs et en sanctionnant les mauvaises conduites sans voir qu'elles procèdent le plus souvent des difficultés scolaires des élèves).

Transformer le collège unique est tout aussi nécessaire que le défendre, car sa crise et son incapacité à réduire les inégalités scolaires ne date pas d'aujourd'hui. Faisant retour sur son histoire, cette note tire un bilan contrasté. La scolarisation de masse participe d'une véritable révolution culturelle : elle élargit l'accès aux savoirs et aux oeuvres culturelles, contribue à remettre en cause les rapports entre les générations, favorise l'émancipation des filles, renouvelle les pratiques démocratiques. Mais, dans le même temps, les écarts sociaux de réussite scolaire et d'accès aux filières les plus prestigieuses se sont maintenus mais en se déplaçant : « l'ancienne séparation précoce selon l'appartenance de classe a laissé place à une hiérarchisation continue des élèves ». Dans les années 1980, la désectorisation croissante des établissements, le bilan contrasté des ZEP et l'incitation à faire passer dans la classe supérieure, comme seule solution aux difficultés scolaires, renforcent les mécanismes de sélection et de concurrence dans l'institution scolaire. Les questions des savoirs fondamentaux, des méthodes d'enseignement et de suivi des élèves étant également restées non résolues et les taux d'accès au bac stagnant depuis une dizaine d'années, le doute ne peut que s'accroître sur la pertinence du collège unique.

La défense du collège unique ne peut donc faire l'impasse sur un nouveau projet alternatif et progressiste pour l'école. Certes, l'école ne sera pas vraiment démocratique tant que la société ne le sera pas non plus … mais l'inverse est tout aussi vrai, et ce qui est vrai aujourd'hui le sera aussi demain. Convaincus que le collège unique porte en lui des possibilités émancipatrices, les auteur-e-s proposent d'ouvrir un débat pour redéfinir une culture scolaire commune exigeante et critique, qui pourrait par exemple introduire au collège une initiation aux sciences sociales et intégrer la culture technique.

Au-delà des pistes concernant l'organisation de l'école et les moyens nécessaires à son fonctionnement, c'est aussi à l'élaboration d'une pédagogie explicite et centrée sur les apprentissages qu'invite cette courte note. Sur ces questions, les auteur-e-s se réfèrent souvent aux travaux plus conséquents de S. Johsua (Une autre école est possible ! Manifeste pour une éducation émancipatrice, Textuel, 2003), ou de J.-P. Terrail (École, l'enjeu démocratique, La Dispute, 2004) auxquels nous ne pouvons que renvoyer ceux et celles qui veulent approfondir ces questions.
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l’ancienne séparation précoce selon l’appartenance de classe a laissé place à une hiérarchisation continue des élèves
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