Un album original et à la double tonalité.
Les auteurs
Heyna Bé et
Juan Bernabeu nous blufferont en nous faisant unuquement rêver sur les débuts. Oui, à la fin, en plein vol, nous piquerons du bec vers le sol. Pouf!
L'
oiseau Bleu, l'évocation est belle, déja symbolique de féerie et d'imaginaire avec le célèbre conte du même nom de Marie-Catherine d'Aulnoy.
Nous suivrons dans le ciel une petite chose idéfinissable mais bleue et légère comme une plume.
Nous serons peut-être gagné par un sentiment familier, notre émerveillement devant les chutes tourbillinantes des samares d'érable, devant l'ascencion d'une poussière sous le projecteur solaire, d'une petite feuille dans l'azur. Voler. Une image et une impression merveilleuse qui inspire toujours.
Nous ne chercherons pas tout de suite à identifier la chose du fait de la beauté des images du livre, de paysage qui vont défiler, très stylisée.
La fin viendra chambouler cette ode au beau comme un disque rayé, nous redescendrons et commenceront à sentir venir le piège avec le texte et il sera trop tard, trop tard pour la tortue qui l'aura avalé la petite chose bleue.
C'est une façon légère et moins accablante de traiter de la pollution, moins horrible assurément.
Plutôt que d'insister sur l'abondance de déchets abandonnés ci et là, les auteurs préféreront toucher les jeunes lecteurs sur ce qu'ils empoisonneront de beaux, notre belle émotion entretenue tout du long sera souillée par le final, par la conclusion d'actes irresponsables qui ne protégeront pas le Beau.
C'est bien vu et nous pourrions entendre dans une autre version et en accompagnement des images de
Juan Bernabeu un fond musical un peu à la manière d'un ballet qui excluerait presque l'utilité du texte, aérien, solaire et qui se terminerait par la mort dramatique de son "cygne": la nature.
Un album intéressant.