Entre 2003 et 2006,
M. C. Beaton a publié sous son vrai nom,
Marion Chesney, une série, en quatre volumes, mettant en scène une jeune fille de l'époque edwardienne (1901-1910). Après le succès en France des séries Agatha Raisin et Hamish Macbeth, Albin Michel propose enfin cette série au public français.
Le titre de la série The Edwardian Murder Mystery est devenu les enquêtes de Lady Rose et les titres français ont pris des airs de
Jane Austen (Meurtre et séduction, Soupçons et préjugés, Raison et châtiment, Passions et trahisons).
Lady Rose, jeune fille de la bonne société, que ses parents rêvent de marier, est en révolte avec son époque et son milieu. Non contente de refuser la plupart des prétendants qui lui sont proposés, elle milite avec les suffragettes. Afin de la "caser", le comte et la comtesse de Hadshire, ses parents, l'envoie à Telby Castle, où le marquis et la marquise de Hedley font se rencontrer des jeunes gens, en quête de mariage plus ou moins intéressés..
Rose est accompagnée de Daisy, une ancienne actrice. Rose s'est attachée à elle et entreprend de lui apprendre les bonnes manières. Elles envisagent même de devenir secrétaires pour vivre libres et indépendantes. Rapidement Daisy découvre que certaines jeunes filles reçoivent des hommes, la nuit, dans leur chambre. Lorsque l'une d'entre elle est retrouvée morte, empoisonnée à l'arsenic, Lady Rose envisage un meurtre, alors que le marquis de Hedley demande au capitaine Harry Cathcart de tenter d'étouffer l'affaire.
Rose connaît bien Cathcart. Plusieurs fois le comte a fait appel à lui afin d'enquêter sur de futurs partis. C'est lui qui a fait engager Daisy, pour jouer le rôle d'une femme de chambre atteinte de typhoïde, afin de décourager une éventuelle visite du roi auprès de Rose. Les jeunes gens, bien que ne se supportant pas, décident d'unir leurs forces afin de découvrir qui a tué la jeune fille, à la grande joie de Daisy et Becket, le domestique du capitaine, qui s'entendent plutôt bien et verraient d'un bon oeil leur maître et maîtresse mariés.
Lady Rose est une jeune femme aux idées "modernes" (pour l'époque !), mais malgré tout dépendante de son milieu, de l'argent de ses parents, avec au fond d'elle-même un idéal de vie très utopique. Elle (se) cache également un côté romantique et on voit rapidement que l'agacement réciproque de Rose et Cathcart ressemble furieusement à celui de Lizzie Bennet et Darcy...
J'ai beaucoup aimé ce premier tome, très agréable à lire, qui m'a fait découvrir une époque qu'on connaît un peu moins que l'époque victorienne.
M. C. Beaton nous offre un panorama de la société de l'époque, de ses hypocrisies et de la difficulté d'être une femme "libérée" à défaut d'être une femme libre. Elle continuera d'exploiter ce thème dans le tome suivant dans lequel je me suis aussitôt plongée...
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