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EAN : 978B0B9PHRT2W
Leméac (Editeur) (19/08/2022)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Un matin d’automne, le narrateur reçoit un appel de son père : celui-ci veut transformer son ancienne chambre d’enfant en établi. Le jeune homme prend alors la route vers sa ville natale, où l’attend la difficile tâche de déterminer ce qui, dans les boîtes de souvenirs accumulés, mérite d’être rescapé. Tandis qu’il retrouve les objets familiers à l’éclat terni par le temps, lui reviennent avec vivacité des moments partagés avec un premier amour, depuis longtemps per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"La chambre éteinte" est un roman en vers libres. Ben oui, de la POÉSIE, vous savez, ce truc qui ne finit par forcément en élucubrations d'âmes écorchées maudissant les bêtise humaine, le vice et l'hiver québecois infernal? ( Ah, comme la neige a neigé...). C'est étonnant comme la poésie évolue pour devenir accessible, et c'est tant mieux.


Ce petit roman fait en quelque sort "suite" à un autre roman poétique de l'auteur, intitulé "Souffler dans la cassette". Certains passages sont même communs. Dans ce roman-ci, nous sommes avec les deux même protagonistes, mais des années plus tard, à l'âge adulte.


Nous avons un narrateur, sans doute un jeune adulte, qui va devoir aller faire un peu de ménage dans ses affaires, laissés au domicile familial. C'est que Papa veut faire un établit avec ladite chambre, histoire de cultiver quelque passion manuelle de retraité, nul doutes. Néanmoins, notre narrateur se montre un peu anxieux: Quels souvenirs va-t-il déterrer?


Au début, je dois vous avouer que je me suis vraiment mise à croire que nous avions un énième poète écorché qui a le vague-à-l'âme facile ou à tout le moins un jeune homme qui a un trait théâtral. Peu à peu, cependant, il nous fait naviguer dans ses souvenirs, par le biais d'objets tout droit sortis des années 90 - Oh, bon sang, je deviens vieille! Et entre les lignes s'esquisse une amitié, une quasi-bromance de jeunes garçons.


(Attention, divulgâche)
Et on fini par deviner que ce narrateur est un garçon attiré par son meilleur ami. Voilà sans doute pourquoi il n'avait pas trop envie de remettre la tête dans ses vieux cartons. Avec un nombre appréciable de figures de styles et d'anecdotes tricotées ensembles, on accompagne Monsieur Narrateur dans sa toute première histoire de coeur, qui malheureusement, n'est pas tout de miel. On comprend que non seulement son meilleur ami a fini par le laissé tomber, il semble l'avoir renier du fait de son orientation sexuelle. Son amitié a tourné en quelque chose de très amer, celui du dégout et du rejet. Ultimement, il ne reste de leur amitié que des clichés, des objets et des souvenirs.


Donc, nous avons ici une histoire à caractère nostalgique, dans lequel les souvenirs sont présentés comme importants par seulement pour nous avoir façonnés, mais aussi pour nous rappeler certaines leçons. On peut se remémorer pour apprécier quelque chose, mais également pour se rappeler le chemin parcouru. le plus drôle, c'est qu'un même souvenir, à un âge différent, prendra peut-être un angle différent? Parfois, certaines vérités apparaissent avec la somme des années et on se rend compte, avec surprise peut-être, qu'on a suffisamment muri pour voir le positif à travers ces "mauvais souvenirs". En peu de mots: Garder ses souvenirs pour mieux apprendre à faire la paix avec son parcours, son passé.


J'ai trouvé ce premier amour touchant, surtout qu'au début, l'orientation du personnage importe peu. C'est nouveau, innocent et pleins d'espoir. Il prend en gravité dès que ce devient un enjeu pour les autres personnages. C'est là un constat bien triste. Que l'être aimé nous rejette est une chose, mais le faire avec du dégoût, en niant tout le reste de ce que constitue la personne, sans même en parler, c'est malheureux. L'intolérance et l'incompréhension nous font faire des choses potentiellement terribles aux autres.


Bref! Ce que je j'aime bien de la prose poétique, c'est le fait qu'on peut extrapoler chacun à sa façon. Et pour ses jolies figures de styles, bien entendu. Ma critique semblera naïve, mais je en suis pas experte en poésie, peu s'en faut. En même temps, ça prouve bien que même les plus profanes d'entre nous peuvent se mettre à la poésie sans s'y casser les dents!


À voir!


Pour un lectorat du premier cycle secondaire.
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J'aime beaucoup Jonathan Bécotte. L'homme derrière les textes et sa sensibilité, en toute honnêteté, mais aussi son écriture, remplie de lui, de son intériorité et de vulnérabilité. Je doute toutefois du public de ce texte, comme j'ai douté de celui de Souffler dans la cassette.

Cette histoire truffée de souvenirs d'enfance à saveur d'amour oublié résonnera peut-être plus chez les adultes que chez les ados même si on peut imaginer que chacun conserve un rapport particulier à son enfance ainsi qu'aux prémisses des sentiments, ces premières amours fragiles, découvertes dans Souffler dans la cassette, et revisitées ici dans une poésie qui est plus affirmée et assumée.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
“Je décide de commencer la déconstruction sans attendre.
J’attaque les murs.
J’y décroche mes affiches gommées,
Et dévisse celles laminées.

Mon père devra sabler la pièce après.
Chaque morceau que je retire laisse son fantôme.

À l’époque, ce qui était de papier
Me semblait toujours si fragile.
J’étais vraiment obsédé par les laminés.
J’avais déjà peur de l’œuvre du temps.

Je suppliais ma mère constamment;
Nous nous rendions souvent au magasin d’encadrement,
Figer dans un matériau plus ferme
Le friable et l’éphémère.

J’y passais toutes mes économies;
Petit commissaire d’une exposition
Que j’allais complètement déserter à mon âge adulte.
Les souvenirs laminés restent,
Mais ils perdent leur éclat.
Ils ne flétrissent pas, non,
Mais ils se raidissent comme des morts.

Laminer, c’est mettre en cercueil.

Munis d’un exacto,
Du bout des bras,
Je décolle mes étoiles
Qui ne sont plus fluorescentes.

Le plafond n’est plus incandescent.

Je gratte tous mes rêves évaporés
Dans la colle affaiblie
Des astres jaunis.

Elles ne filent plus,
J’ai déjà pris tous mes souhaits;

Mes perséides désertées.”
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J’époussette des cartables organisés
Par couleur, par taille, par importance.

J’entends la voix de mon père :
— Tu ne pourras pas tout garder.

C’est d’une violente vérité.

Un matin d’automne, le narrateur reçoit un appel de son père : celui-ci veut transformer son ancienne chambre d’enfant en établi. Le jeune homme prend alors la route vers sa ville natale, où l’attend la difficile tâche de déterminer ce qui, dans les boîtes de souvenirs accumulés, mérite d’être rescapé. Tandis qu’il retrouve les objets familiers à l’éclat terni par le temps lui reviennent avec vivacité des moments partagés avec un premier amour, depuis longtemps perdu.
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Le passé peut être encombrant,
Mais il faut faire attention de ne pas faire
Un trop grand ménage.
Ça pourrait être étourdissant de se retourner
Et de ne plus rien voir derrière soi.
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