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EAN : 9791092375305
348 pages
Brandon et Compagnie (21/08/2023)
4.25/5   6 notes
Résumé :
« Incapable de traduire la rencontre, déserté qu’il était par les mots, Kosta s’est immobilisé face à elle, sans savoir s’il se rêvait proie ou prédateur, s’il donnerait de lui ou recevrait de celle dont il apprendrait plus tard qu’elle s’appelait Cécilia.
On peut se tenir au bord de l’eau sans être conscient ni du bruit des vagues ni de la brûlure du sel sur la peau et, tout à coup, accéder à la conscience et sentir l’écume et l’alizé […]. »
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Alerte rentrée littéraire ! « C'est un livre sur l'identité, la place que chacun(e) a, croit avoir ou cherche à avoir, sur les espoirs et leur confrontation au réel » : Pierre de Montalembert d'Esse nous explique pourquoi il faut lire Les pavés du pardon de Raphaëlle Beguinel, paru en août 2023 aux éditions Brandon par Brandon & Compagnie.

>>>Histoires d'exil

Kosta, l'immigré qui, au début du roman, retourne à Sofia alors qu'il avait juré de ne plus jamais y revenir ; Madga, sa soeur, qui poursuit des études de médecine tout en rêvant de le rejoindre en France ; Alessio, l'ancien immigré sicilien qui s'imagine régner sur son domaine constitué d'un appartement et d'une brasserie, en patriarche seul décideur du bien et du mal, avant d'être confronté à la réalité ; Cécilia, sa fille, qui a tant de mal à s'insérer dans son histoire ; mais aussi les personnages secondaires, comme Pierre, ami d'Alessio et parrain de Cécilia, ou absents, comme Francesca, la mère mystérieusement disparue… Qu'ils viennent de Bulgarie, d'Espagne ou d'Italie, presque tous les personnages ont partie liée à l'exil. Exil géographique, exil intérieur, aussi, tant chacun a du mal à se sentir à sa place.

>>>La gare du Nord, personnage à part entière

On marche beaucoup dans ce livre, en suivant les personnages. Certains lieux apportent un sentiment de sécurité, tandis que d'autres, comme Saint-Germain-des-Prés, sont hostiles. On parcourt Sofia et Paris, bien sûr, mais des quartiers chaque fois minutieusement décrits et circonscrits, au point qu'ils acquièrent une personnalité propre, et qu'ils sont presque des personnages à part entière.

C'est particulièrement vrai pour la gare du Nord, refuge, voire patrie, paradoxale puisqu'elle est aussi le lieu de tous les mouvements. Cette personnification est renforcée par des expressions comme « sa plus vieille amie » pour désigner la gare, « Cécilia s'était sentie soutenue par la gare ces dernières semaines », ou encore : « Gare-du-Nord n'avait pas tenu ses promesses ». Et, à force de suivre les personnages rue Cail, rue d'Hauteville ou encore rue Lafayette, on a envie, le livre à la main, de (re)découvrir ce quartier.

>>>Le pardon impossible ?

Le pardon semble la chose du monde la plus compliquée, plus encore que les familles, pourtant souvent malmenées au cours du récit. le pardon aux autres, pour leurs silences, leurs lâchetés, leurs mensonges, leurs insuffisances. le pardon à soi-même, aussi.

En cela, le roman mérite bien son titre : le champ lexical du pardon doit être, avec celui des pavés, celui qui est le plus utilisé au cours du récit. Sans doute parce qu'il faut parcourir un grand chemin, au sens premier comme métaphorique, pour parvenir à comprendre, accepter, et peut-être, enfin, pardonner.

>>>Les faiblesses des hommes

Taiseux, veules, violents, et tellement orgueilleux : les hommes ne sont pas à leur avantage dans ce roman. Ils s'imaginent que tout s'achète ou se vole. Ils croient masquer leurs insuffisances derrière leurs tatouages, leurs poings ou leurs silences, jusqu'à ce que la réalité les rattrape.

A rebours, les femmes se révèlent plus fortes, plus fiables, plus intelligentes. C'est par elles, surtout Cécilia, la fille en manque de mère, et Magda, la soeur dévouée, que les réponses arrivent, et que le salut se laisse entrevoir. Avec une part d'illusions en moins (« Désabusée ou devenue adulte – au fond, c'était la même chose »), mais aussi, alors, la force de créer autre chose.


>>>Bref...

C'est un livre sur l'identité, la place que chacun(e) a, croit avoir ou cherche à avoir, sur les espoirs et leur confrontation au réel. Si Sciences Po veut aider à « comprendre son temps pour agir sur le monde », ce roman propose de débuter par se comprendre soi-même pour s'accepter, avec ses failles, et alors, qui sait, parvenir à se changer, et à changer les autres.
Lien : https://sciencespo-alumni.fr..
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J'ai beaucoup aimé ce 1er roman de Raphaëlle Béguinel. Il parle de communication (ou de l'absence de celle-ci) entre proches/ membres d'une famille. Il est aussi question de transmission d'une génération à l'autre. Que veut-on transmettre ? Que transmet-on réellement ? le livre explore également la volonté d'oubli de son passé. La tabula rasa est-elle possible ? Peut-on vraiment redémarrer une vie ailleurs ? A quelles conditions ?
Le tout dans l'écrin des villes de Paris et Sofia en Bulgarie qui apportent la stabilité, la réassurance, le temps long des pierres.
Et les vies humaines sont les flux qui les traversent.
Raphaëlle Béguinel donne à sentir les pulsations de la ville ainsi que des vies de ses personnages.
C'est une écriture sensible qui convoque la vue, l'ouïe, le toucher.
On peut presque sentir les pierres de façade de la Gare du Nord sous ses doigts.
Et les pavés jaunes de Sofia rayonnent du luxe du quartier huppé du centre- ville.
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(Lecture toujours en cours… donc critique non définitive!)

J'ai été attirée par le titre « Les pavés du pardon », phrase immense qui nous incite à nous demander: « Quels chemins de vie? Quels regrets? Quelles histoires? ».
Ce roman commence fort, des destins de personnages s'entremêlent, et on retrouve chacun dans l'autre. Un nouveau lien apparaît à chaque page et nous tient en haleine.
Mais c'est surtout les mots qui nous attirent. L'écriture de Raphaëlle Béguinel est riche et poétique, pleine d'émotions à transmettre.

Merci à Babelio et aux éditions Brandon pour ce joli petit livre dont il me tarde de finir la lecture!!

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C'est un joli petit livre, rappelant un pavé, qui est arrivé dans ma boîte aux lettres grâce à Babelio, merci!

Les pavés du pardon a saisi mon coeur comme je ne m'y attendais pas. L'écriture est fluide mais les mots vous saisissent à tel point que je n'ai pas vu venir les émotions.
Paris, Sofia, un air d'Italie, tout est écrit et vous plonge dedans. Les personnages sont attachants, chacun avec ses doutes et ses espoirs.

Difficile d'en dire plus sans révéler l'histoire.
Mais je vous conseille vivement d'en faire la lecture.
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Avec une maitrise impressionnante de la chronologie et de la psychologie des personnages, Raphaëlle Béguinel tisse le portrait croisé d'âmes cabossées entre Paris et Sofia. L'émotion est là, et les rebondissements sont amenés sans mélodramatique.

Petit plus : le livre est très beau en tant qu'objet, avec une taille qui entre pile dans la poche, des bords ronds et une typographie élégante.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Son année à Paris: prétendue résurrection, échappatoire, lueur d'espoir. Il s'était installé dans une ville inconnue en se rêvant autre, franchissant les frontières comme on se débarrasse d'un habit crasseux. Sur les trottoirs de la Ville-Lumière, les pas ne laissaient pas de traces et ne révélaient rien du passé de chacun. Alors, il s'était cru sauf. Aliéné, mais sauf. Et voici qu'il rentrait au pays. Echec sur toute la ligne.
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Pardonner, c’était l’absolution. Pour les prêtres, les bonnes sœurs, ceux qui détenaient le pouvoir de laver les fautes des autres : cela tombait directement du ciel. Pardonner, c’était l’absolution des choses du quotidien. Les petits riens, les drames que l’on amplifiait en les décortiquant, encore et encore. Tenus par l’obligation d’avancer, ensemble, malgré les accrochages, les uns et les autres se graciaient. Que faire alors lorsque l’offense était trop grande, qu’elle amenait la paralysie, la haine, l’envie d’effacer le responsable plutôt que la faute ? Et dont l’acquittement paraîtrait toujours prématuré. Pardonner, c’était l’absolution des choses du quotidien et la lente décantation des drames.
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Incapable de traduire la rencontre, déserté qu'il était par les mots, Kosta s'est immobilisé face à elle, sans savoir s'il se rêvait proie ou prédateur, s'il donnerait de lui ou recevrait de celle dont il apprendrait plus tard qu'elle s'appelait Cécilia. On peut se tenir au bord de l'eau sans être conscient ni du bruit des vagues ni de la brûlure du sel sur la peau et, tout à coup, accéder à la conscience et sentir l'écume et l'alizé...
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