AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Anne-Claire Ronsin (Traducteur)
EAN : 9782264082008
176 pages
10-18 (17/08/2023)
3.89/5   19 notes
Résumé :
Le poids de cet oiseau-là dresse le portrait d’une femme brésilienne, de ses huit à cinquante-deux ans. Les premiers mots du roman sont tendres et ingénus. La voix de l’enfant n’est pas étouffée. Quand un jour le directeur de l’école lui annonce que son amie Carla ne reviendra pas, son monde se fissure et ouvre une brèche plus grande que l’avenue Paulista. Puis, monsieur Luis disparaît à son tour. À chaque nouvelle rencontre, à chaque étape de sa vie, à chaque virag... >Voir plus
Que lire après Le Poids de cet oiseau-làVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est l'histoire d'une fille qui est violée par son ami et tombe enceinte. Bien qu'elle ait des parents aimants et qu'elle vive dans un environnement chaleureux, elle n'ose pas révéler ce qui lui est arrivé. L'histoire raconte sa vie après le traumatisme, comment le traumatisme a affecté sa vie et celle des autres. Et aussi comment, après de longues années, elle arrive à s'en sortir. le livre est triste, mais la dernière partie est chaleureuse, redonne de l'espoir - et est très sensible.


Poème en prose
L'histoire se présente sous la forme d'un poème en prose - mais la forme moderne de la poésie, sans rimes, sans mètre obligatoire que l'autrice doit suivre.
Lorsqu'on lit le livre en français, il faut faire un effort pour entrer dans le style. Moi, ça m'a pris jusqu'à la page 130 ! Après que j'avais accroché, j'ai adoré, et j'ai tout autant aimé tous les passages que j'ai relus avant la page 130.
Je ne doute pas que cette poésie soit bien plus belle en brésilien (portugais) qu'en français, et que le texte soit encore plus pénétrant dans la langue originale. Cela ne signifie pas que le traducteur n'a pas fait du bon travail, au contraire, mais la poésie est toujours difficile à traduire.


Le Brésil
Ce livre n'est pas une évasion touristique au Brésil. le Brésil n'est pas vraiment esquissé avec des descriptions, le soleil ou des coutumes du pays. Pourtant, la culture sous-jacente, celle qu'on ne voit pas, est très bien présentée.
Ici et là, on peut lire des petits détails qui en disent long. Ainsi, il y a paragraphe sur les sans-abri, une histoire avec un chien errant, ou un guérisseur.
Mais le tableau général est celui de la violence à l'égard des femmes (dans ce cas, le viol) et du catholicisme.


Catholicisme
Ah! Comme le petit jésus, le ciel et l'âme sont omniprésents là-bas ! J'ai trouvé dommage, car cela empêche la femme d'aller plus loin dans sa découverte de la vie et de la mort, elle se raccroche à ses croyances, mais l'autrice décrit bien la réalité, les gens sont ainsi.


Les violences sexuelles
La violence à l'égard des femmes reste le thème principal, et nous comprenons comment le personnage principal vit ce traumatisme. Au Brésil, les féminicides sont encore très fréquents, ainsi que les viols, beaucoup plus qu'ici.
Au début de l'histoire je trouvais invraisemblable que la jeune fille ou la femme n'ait jamais dit à ses parents aimants ce qui s'était réellement passé (un avortement aurait peut-être été possible), puisque l'environnement dans lequel elle avait grandi était tellement chaleureux. Maintenant, je pense que ce soit possible n'en ait rien dit.
Le Brésil est une culture différente. Quelles auraient été les conséquences si elle l'avait dit ? Ses parents sont-ils vraiment honnêtes dans leur amour débordant ? L'auraient-ils vraiment aidée, auraient-ils compati au lieu de culpabiliser ? N'auraient-ils vraiment pas eu honte, comme c'est souvent le cas ? le personnage principal n'en est pas certaine. Mais, elle est traumatisée, elle a un regard biaisé et ne peut peut-être plus distinguer l'amour vrai. Nous ne le savons pas et je pense qu'il faut être Brésilien pour pouvoir en juger.
De toute façon, même dans les pays occidentaux où nous sommes parfois (souvent, j'espère) bien entourées, et où se rendre chez un psychologue est relativement facile, chaque femme, dans chaque milieu, réagira différemment, et cela restera difficile pour certaines. En tout cas, il ne faut jamais culpabiliser une femme qui ne vit pas bien son traumatisme en disant qu'elle n'avait qu'à le dire, à chercher de l'aide. Cela la culpabilise. le seul coupable, c'est le malfaiteur, le violeur.

Certaines choses m'ont particulièrement touchées :



Conclusion
Un style (poème en prose) particulier, difficile à apprécier au début, mais qui devient très beau une fois qu'on est rentré dedans. C'est comme si on baignait dans des émotions. L'histoire peut paraitre violente ou cruelle, mais elle est bien plus chaleureuse qu'il n'y parait au début.
Un poème sur la tristesse, très sensible, qui laisse des ouvertures vers l'amour et la joie.


(Merci à Babelio Masse Critique et aux éditions Aldeia de m'avoir envoyé un exemplaire du livre en échange d'une critique)
Commenter  J’apprécie          30
Un immense merci à Babelio et aux éditions 10/18 pour l'envoi de ce livre !!

J'ai fini ma lecture le 6 octobre, mais dû à la prépa, me voilà à écrire ma chronique au dernier moment… (si vous saviez comment lire me manque !…) (je m'excuse d'avance car je sais que ma chronique sera courte et pas vraiment développée...)

Le poids de cet oiseau-là fut une très belle découverte pour ma part.
C'est envoûtant.
C'est triste.
C'est beau.
C'est poétique.
C'est mélancolique.
C'est une ambiance un peu indescriptible.

Mais en tout cas, ça m'a transportée.

C'est aussi profondément terrible.
Cependant, cet ouvrage m'a énormément touchée.
Et cette fin... Je ne m'y attendais pas.

J'ai fini assez chamboulée par ce livre.
J'ai mis du temps à le lire mais
C'est sans nul doute une belle découverte.
Avec un style unique, une écriture particulière,
Qui m'a sorti de ma zone de confort en termes de lecture mais qui ne m'a pas déplu !
Commenter  J’apprécie          160
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'histoire est poignante et l'auteure nous emporte corps et âme dans son récit avec son personnage, qui traverse plusieurs traumatismes dès le plus jeune âge, et qui en porte les traces tout au long de sa vie. J'ai aimé le style en prose poétique qui apporte un relief supplémentaire au texte et qui le rend encore plus percutant, et émouvant aussi. Parce que même si l'histoire est très dure, le livre nous montre aussi comment la protagoniste y résiste, persévère - souvent seule - et reste vivante à travers ces épreuves. J'ai terminé le livre avec un sentiment de tristesse et d'abattement, mélangé à de l'espoir et de l'admiration - selon moi l'histoire communique tous ces sentiments et les allie de manière complexe, si bien qu'on ne sait pas dire si le livre est pessimiste ou optimiste, en tous cas il nous fait ressentir les choses, qu'elles soient dures ou qu'elles soient belles. En ce sens, la portée de l'oeuvre est à mes yeux universelle et elle ne peut pas être enfermée dans une thématique spécifique qui la diminuerait.
Commenter  J’apprécie          50
C'est le récit d'une vie de 8 ans jusqu'à sa mort, elle vit des choses difficiles : le deuil, le viol et la naissance de son enfant et la difficulté d'établir un lien.

Il y a des passages assez durs, mais dans l'ensemble cela reste fluide, et assez intéressant, il y a beaucoup d'émotion dans les difficultés de cette femme à pouvoir établir ce lien avec un enfant.

Moi cela m'a beaucoup ému, en tant que Maman, je ne peux pas être insensible.

Après j'ai apprécié le texte en prose cela met l'histoire en relief et je me suis senti plus impliquée dans l'histoire.

C'est un livre que j'ai lu en 2 heures, c'est assez addictif, j'ai eu envie de savoir ce qu'il se passe dans la fin de sa vie.

C'est une histoire noire, mais il y a aussi un petit moment heureux qui fais plaisir pour le personnage mais la fin correspond à l'ensemble du livre.

J'ai passé un agréable moment qui lie la prose et la fatalité des évènements d'une vie.

C'est assez original, cela atténue les choses difficiles décrites dans le récit.
Commenter  J’apprécie          10
Aline Bei est une autrice brésilienne qui signe avec ce titre son premier roman, écrit en 2017.

Il y a quelques temps, lors d'un salon presque local -Le Printemps du livre de Montaigu-, je déambulais et me fis interpeller par une jeune femme sur le stand des éditions Aldeia, et, après une discussion et des arguments convaincants, je repartis avec ce livre en main.

Première chose à noter, visible, c'est la mise en page soignée et très particulière qui souligne l'aspect poétique, qui s'affranchit des règles de la majuscule en début de phrase ou aux noms propres. En fait, on a davantage l'impression de lire un long poème qu'un roman proprement dit, même si, selon le célèbre adage, ça se lit comme un roman. le texte est ciselé, épuré, parfois dur et tapant au plus juste :

"les femmes

violées dans les fossés et

sous les ponts

elles ne sont pas dans les livres d'histoire.

les dictateurs oui

ils ont tous un article à leur nom

une longue biographie." (p.77/78)

Je pensais avoir du mal à entrer dans ce roman, la forme poétique m'est parfois nébuleuse, et ce fut l'inverse qui arriva, j'eus même de la difficulté à en sortir, tant l'écriture happe, fascine ainsi que cette femme qui traverse sa vie sans l'imprimer, sans la marquer. C'est un portrait magnifique d'une femme qui souffre de ne pas savoir aimer, de ne pas pouvoir, d'en être empêchée depuis la mort de son amie et le viol qu'elle a subi.

Un grand merci à vous, madame, qui m'avez abordé à Montaigu, sans vous, je serais passé à côté d'un livre marquant et touchant, sensible et fort. Juste pour le plaisir et pour faire envie, voici le début de ce livre avec la pagination originale :

"monsieur Luis est un vieux sage qui sent l'herbe.

je suis sûre que son déodorant

est vert

et son corps doit avoir au moins cent ans tellement il a des rides tortueuses

partout sur sa peau, c'est un homme

tortue." (p.11)
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
puisque lucas était à l’école et betty
en congé,
je me suis laissée pleurer devant la télé. le temps passe mais
il m’arrive encore de me sentir humiliée
je profite alors de cet état pour prendre une photo dans ma tête. dans quelques temps
je regarderai cette image et
elle me rendra triste
car elle me rappellera qui je suis réellement
et le fait de ne pas avoir d’autre option que d’être moi-même et
de devoir continuer à vivre malgré tout.
Commenter  J’apprécie          60
le soleil levant
est un minuscule spectacle de temps, de beauté un océan
qui bientôt redevient ce que ciel que l’on connaît
bien mais au seuil du ciel
du matin, les premiers rayons dans les sillons de la lune,
c’est pour eux qu’il faut garder les yeux
ouverts, ils nous enseignent un courage jamais vu ailleurs. la
guerre
la mort
la violence tout cela se passe mais le soleil se lève par-dessus tout
cela sans se soucier de savoir qui est mort
hier.
Commenter  J’apprécie          40
je ne lui avais pas dit
pour
la nuit
où Pedro était venu
chez moi,
je

n’ai pas réussi à le dire

(à personne.)
Commenter  J’apprécie          50
- et le cri ?
- quel cri ?
- monsieur luis m’a dit qu’il y avait eu un cri quand carla est morte
- ah, le cri, je ne sais pas, peut-être
qu’il est resté
- où, dans le mur ?
- oui, dans le mur.
- et carla elle est restée où alors ?
ma mère m’a dit que carla
demeure morte en dessous de la terre que c’est
la maison des morts mais que le ciel
aussi, mais le ciel
garde le vivant de la personne, cette chose qui
ne meurt jamais, ce n’est pas ce qui nous manque de la personne
non, le manque c’est de l’amour et il appartient aux vivants,
je parle de cette chose vivante qui reste dans les morts,
et que ma mère appelle :

- l’âme.
Commenter  J’apprécie          00
pleins de clés et de règles
sur le comportement à adopter dans un
ascenseur
alors que de la fenêtre on voit dans la rue
un groupe de gens vautrés dans des poubelles qui leur font office
de lits, ils mangent
des papiers
pour avoir la sensation de mastiquer autre chose que la faim et
meurent de peur et
d’abandon
à l’intérieur des immeubles rien ne
témoigne de l’existence de ces personnes, puisque personne

ne s’exprime sur les ordures devant la porte ou sur les
gens malades,
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : violences sexuellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..