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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Parce que ses oeuvres m'intriguent, je suis Aurélien Bellanger de livre en livre depuis « La théorie de l'information » (un docu-roman partant de Xavier Niel pour arriver sur le thème de la singularité), « l'aménagement du territoire » (…inpitchable !) et maintenant ce singulier et passionnant « Grand Paris » qui tient parfaitement la corde par rapport aux précédents, et passe même une tête au-dessus.
Ces livres sont des OLNI, des objets littéraires non identifiés érudits et singuliers mêlant de manière déroutante roman, reportage et essai, fiction et réalité, établissant des convergences entre différentes disciplines, de la géographie à la philosophie, de l'urbanisme à la religion, le tout avec une tonalité post moderne assez houllebecquienne (auteur dont il a d'ailleurs écrit une biographie) bien que moins désenchantée. Il y a en effet des thèses et des propositions dans ces livres, plutôt novatrices voire iconoclastes – et sur ce chapitre « le grand Paris » n'est pas en reste !

C'est ici la genèse et le développement du grand projet de l'ère sarkoziste, le Grand Paris, qui sont abordés à travers l'évolution et la carrière fictives de son concepteur, Alexandre Belgrand, qui rejoint le cabinet du « Prince » pour convaincre les élus que Paris et le découpage départemental de ses couronnes sont des concepts dépassés, et lancer le projet révolutionnaire d'une Ile de France recomposée, réinstallée dans les rangs des villes-monde du 21ème siècle, ouvrant les portes d'un Paris vieillissant et dont le 93 serait le poumon vivifiant. Pour ce faire, des idées et contributeurs neufs seront nécessaires pour que le grand projet avance au-delà de la chute du prince…

On ne lâche pas ce riche récit qui tisse une trame faite d'urbanisme, d'économie, de politique et de religion pour composer une thèse qui bouleverse les représentations mentales de la ville, de la République et de l'Occident, questionnements à la mode mais traités ici de manière originale, instructive et qui donne à penser.

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Il ne faut pas manquer de souffle pour lire le troisième roman de ce talentueux écrivain, et ici, le mot n'est pas galvaudé.
Après s'être emparé du minitel, puis des autoroutes, cette fois, très incisif, il s'empare d'un sujet hors normes, Paris. Après la carte et le territoire...Houellebecq n'est pas loin.
Le lecteur est emmené de collines , en vallées dans tout le bassin parisien.
Alexandre Belgrand, héritier d'une grande famille d'urbanistes ayant à leur actif les égouts de Paris jusqu'à la création du Parc Astérix, pense ,lui, après de brillantes études dans une des meilleures écoles du pays se diriger vers la Finance.
C'est la rencontre avec un professeur un peu border line, et sa fascination pour la ville qui vont l'emmener en faculté afin d'écrire une thèse sur Paris et son avenir.
De rencontres en rencontres, il va s'agréger à l'entourage du « Prince » candidat heureux à l'élection présidentielle de 2007  et qui a pour ambition de créer un Grand Paris qui s'étendra aux départements limitrophes et au fil de ses propres découvertes, Alexandre fera presque une fixation sur le 93 qui à ses yeux est le plus bel avenir de Paris ; il en comprendra si bien le fonctionnement qu'il finira par se convertir à l'Islam pour des raisons avant tout philosophiques. Ce résumé est un peu court en regard des mille facettes évoquées par l'auteur.
Ce livre se mérite et ne peut être lu en dillettante.
Voilà la trame de ce livre épais, foisonnant, roman oui, mais touchant à L Histoire, à la Politique, à l'Urbanisme  et surtout à la philosophie ; ce qui ne le rend pas forcément toujours facile à lire.
Très peu de dialogues, mais des analyses percutantes, quand même parfois mâtinées de drôleries heureusement ; la découverte du monde de la politique est réjouissante, si elle n'était parfois aussi veule , même tragique.
Ce roman me semble le plus abouti et c'est avec gourmandise que j'attendrai le quatrième qui sera j'en suis certaine d'une qualité aussi rare que celui ci  .
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Aurélien BELLANGER, c'est HOUELLEBECQ sans les abus sexuels, sans la complaisance à la déprime.
Une analyse socio politique avec comme fil rouge une lignée d'urbanistes de haut niveau.
Attention... brillant, cultivé, pédagogue et en plus bien écrit.
J'ai hâte de lire d'autres romans de cet auteur que je ne connaissais pas.
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J'avais lu le Grand Paris à sa sortie en Folio, au mois d'août 2018. Et je viens de le relire, trois ans plus tard. Mon impression s'avère encore meilleure. Il faut préciser que, depuis, je m'étais procuré le Continent de la douceur et téléréalité, tandis que mon goût pour les romans d'Aurélien Bellanger ne cessait de croître. Que vous dire si vous connaissez pas l'auteur ?
En premier lieu sa virtuosité dans un registre très personnel, registre qui parvient à insuffler de l'épique, du lyrique, voire de l'humour dans des réflexions philosophiques qui seraient autrement ennuyeuses. Enthousiasme, emphase, exagération même sont visibles tant dans lesdites réflexions que dans les véritables aventures, rocambolesques, que vivent ses personnages. Mais des personnages évoluant toujours dans un contexte réel, parfois historique, ce qui donne tout leur sel à ces récits. S'il faut s'accoutumer à ce style – mes autres critiques de ses livres le montrent – une fois qu'on l'accepte, la lecture en devient jouissive.
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Le Grand Paris commence pendant la campagne de Nicolas Sarkozy (toujours désigné en tant que "le Prince"), pour laquelle le jeune Alexandre Belgrand est recruté comme conseiller. Ambitieux, talentueux, le jeune homme a décidé de nous raconter son histoire – à la première personne.
Que dire de plus ? Que les épisodes truculents se succèdent, les coups de théâtre se multiplient, et que des personnages dignes De Balzac croisent la route du jeune Alexandre vers la gloire… quoique !
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Pour ma part, j'apprécie tout particulièrement ce cocktail a priori impossible entre sérieux et fantaisie, entre considérations intellectuelles et aventures dignes du Club des Cinq ou de Bob Morane (dixit l'auteur, lisez ses chroniques de France Culture). Ce Grand Paris est, peut-être, son meilleur roman à ce jour.
Ajoutons pour élargir le champ littéraire que Bellanger est un admirateur de Houellebecq, à propos duquel il a publié un essai (Houellebecq, écrivain romantique, 2010). Son style est éloigné de celui de l'auteur de Extension du domaine de la lutte ; en revanche, chaque roman de Bellanger comporte au moins un clin d'oeil à Houellebecq – vous le constaterez aisément si vous vous plongez dans ce Grand Paris.
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