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Paru dans la collection "D'une seule voix" d'Actes Sud Junior, ce petit ouvrage regroupe trois récits portant sur le thème de la liberté des femmes. En effet, Même les Chinoises n'ont plus les pieds bandés, le Ramadan de la parole et A l'affiche laissent la parole à trois femmes en devenir qui évoluent à des époques et dans des lieux différents, mais qui ressentent toutes trois le besoin d'évacuer une violente colère.

La première est révoltée contre le souhait de sa mère de la voir abandonner tout espoir de suivre des études, de se cultiver et de lire, au profit des tâches "dignes" d'une femme "respectable". A savoir : gérer sa maison _et sa cuisine, se marier et prier. Nous sommes en France, dans les années 1920 ; les femmes ont tenu le pays à bout de bras pendant la Grande Guerre mais ce n'est déjà plus qu'un lointain souvenir...

La seconde est âgée de quinze ans ; depuis que sa mère lui a dit qu'elle était devenue "une jeune fille", et elle aime beaucoup se définir ainsi. Nous voilà revenus à l'époque actuelle. Malheureusement, les autres collégiens ont une autre vision des choses : pour beaucoup d'entre eux, insulter les femmes et faire des allusions obscènes à leur corps est aussi normal que drôle... Quant à ses copines, elles semblent accepter la situation avec humour _ ou résignation ? Qu'à cela ne tienne, elle ne cèdera pas à logique du troupeau : la narratrice ne se voilera pas _les garçons le font-ils, eux ?, elle ne cachera à personne qu'elle est une femme, et si elle doit faire le Ramadan, ce sera celui de la parole.

Enfin, la troisième héroïne est elle aussi remontée contre sa mère : pour gagner un peu d'argent, cette dernière a accepté de figurer dénudée dans une publicité pour un parfum. Résultat, à toutes les stations de métro, l'adolescente voit le corps de sa mère "en gros plan". Cela la gêne énormément, pour plusieurs raisons : jusqu'où doit-on aller pour toucher une prime ? Ne peut-on tromper l'ennui sans perdre sa dignité ? A-t-on le droit d'être égoïste au point d'imposer une telle situation à ses parents et à ses enfants ?

Les trois textes sont imprimés en gros caractères, de façon à être lus à voix haute et à demeurer accessibles pour les élèves qui fuient les bouquins. La plume de Jeanne Benameur est fraîche, incisive et ses héroïnes ne sont pas des personnages en carton ! C'est pourquoi, bien que cet ouvrage ait déjà une dizaine d'années, le Ramadan de la parole parlera à de nombreuses collégiennes et lycéennes _surtout la deuxième histoire.
Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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C'est un livre très bref composé de trois textes : "même les chinoises n'ont plus les pieds bandés", "le ramadan de la parole" et "à l'affiche". Leur point commun : trois jeunes filles se révoltent contre l'ordre qu'on leur impose.
La première vit dans une famille pratiquante catholique où les femmes n'ont pas le droit d'avoir une pensée propre. le ramadan de la parole exprime la révolte d'une adolescente issue d'une famille musulmane qui subit la pression de son milieu qui commande de dissimuler les marques de féminité et le troisième narre l'histoire d'une adolescente bouleversée car sa mère a accepté de poser nue pour une affiche. Chacune des trois nouvelles brosse le portrait d'une jeune fille qui ne comprend pas les règles de son milieu et qui se sert des mots pour combattre l'aliénation qu'on cherche à lui imposer. C'est écrit dans une langue limpide et inspirée.
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Encore une fois l'écriture de Jeanne Benameur me touche et fait mouche. J'avais déjà lu dans cette collection un court roman de Bernard Friot qui m'avait beaucoup émue (Rien dire). Là encore c'est une façon de donner voix à des ados, et des filles en l'occurence, pour donner à réfléchir, ou mieux à débattre.
Ici trois nouvelles dont l'une a donné le titre à l'ouvrage, trois histoires de féminité en construction qui se révoltent pour le droit à l'éducation (Même les chinoises n'ont plus les pieds bandés), pour le droit à la liberté (Le ramadan de la parole) et pour le droit au respect (A l'affiche).
L'autrice fait preuve d'une extrême sensibilité pour mettre des mots sur des ressentis forts de colère et de désir.
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J'ai choisi de lire ces trois courtes nouvelles parce que j'aime ce qu'écrit Jeanne Benameur.
J'ai aimé les idées défendues dans ces textes mais sans m'attacher plus que ça aux personnages qui sont des symboles.
Il est question du vêtement et de ce qu'il impose aux femmes à travers le regard des hommes. Il est question d'éducation et de l'importance de l'égalité dans le droit d'apprendre à lire et à écrire. Il est question de la place de la femme de la société du début du XXè siècle à nos jours.
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Et un Benameur de plus! ;-)
Celui-ci est le 2ème "jeunesse" que je lis ; Benameur est elle-même, d'ailleurs, la directrice de cette collection spécifique chez actes sud, une collection pour adolescents, de textes courts et monologuisés (? je sais pas si ça existe, ça!).
Les 3 nouvelles proposées dans ce court ouvrage ne font pas exception aux thèmes fêtiches de Jeanne Benameur et tous trois renvoient au respect du corps et au pouvoir des mots, à l'envie d'apprendre et de s'ouvrir sur le monde. le premier, "même les chinoises n'ont plus les pieds bandés", s'interroge sur la place de la femme au lendemain de la 1ère guerre mondiale ; le 2ème, "le ramadan de la parole", questionne les pratiques religieuses qui imposent le voile et renient le corps de la femme tout en laissant les hommes très libres ; et la dernière, "à l'affiche", s'ouvre sur la nudité, et au-delà l'exposition du corps pour de l'argent, et sur le mal-être d'une ado dont la mère pose nue sur des affiches.

sympa, on reconnait bien le style Benameur mais je suis trop vieille je crois ;-) je préfère ses textes "adultes", plus incisifs, plus poétiques (même si ceux-là chantent!), plus... plus, tout simplement.
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Le livre est rapide et facile à lire. Il est accessible à un jeune public avec sa grosse écriture et ses 53 pages.
Par contre, il ne contient pas d'action.
Le style du livre est original.
Le livre contient 3 histoires différentes: ce sont des monologues de jeunes filles, qui ne souhaitent pas être comme les autres. le langage change, ce qui donne une idée sur l'époque.
L'histoire est émouvante.
Dans la dernière histoire, la mère de al jeune fille pose nue et un homme dans le métro remarque sa fille qui ressemble à sa mère comme deux gouttes d'eau. la jeune fille est très mal à l'aise.

Mots Clés : Fille, Discrimination
Ewan, Tristan, Lucas, Romain Thomas







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3 courtes nouvelles, 3 voix de jeunes filles en opposition avec leurs mères, 3 quêtes de liberté et d'affirmation de soi contre des mères, contre des sociétés violentes et liberticides. de magnifiques textes. le premier m'a beaucoup touchée.
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J'ai beaucoup aimé ce livre. Ces nouvelles réalistes ont une très bonne morale. Elles nous montrent que même au XXIème siècle, les femmes n'ont pas toutes la liberté totale de leur corps. Ce sont de belles nouvelles qui nous ouvrent les yeux sur les discriminations et l'image des femmes. Cela m'a touchée car j'ai beaucoup aimé le point de vue de l'auteure. Trois magnifiques nouvelles réunies en un livre que je vous conseille beaucoup.

Il y a trois nouvelles, très différentes, qui composent ce livre. Ce n'est pas le narrateur qui raconte mais les personnages, ce qui rends le texte plus vivant. Il y a deux nouvelles que j'aime davantage car elles sont originales, elles sont d'actualité. La troisième novelle " L'Affiche "" est à propos d'une jeune fille qui parle à sa mère et elle ne comprend pas pourquoi elle pose pour de l'argent. Elle lui fait la morale. C'est une bonne leçon de vie. C'est un livre très facile à comprendre et rapide à lire.
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Constitué de trois textes, ce livre nous parle de la place de la femme et des jeunes filles amenées à l'être ; la liberté, l'amour, le respect sont abordés simplement, à la première personne, comme un journal intime, ce qui donne de la force aux récits. Pour toutes celles qui aiment les hymnes à la féminité!
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Petit recueil de trois récits. Trois jeunes filles en révolte pour la liberté des femmes.

‘Même les chinoises n'ont plus les pieds bandés'. La première vit dans une famille catholique où la seule lecture autorisée est celle de la Bible. Elle se rebelle contre sa mère qui veut lui retirer ses livres. « Mes livres vous font horreur. Ils sont ma jungle et ma liberté. Ils sont le souffle que je vous crache au visage. Je voudrais d'ici demain les faire entrer sous ma peau. La connaissance tatouée à l'intérieur. Pour vivre. Les mains qui ont écrit ces mots étaient des mains libres. Je les voudrais sur ma tête cette nuit pour une dernière bénédiction. Et votre Bible ne m'est rien. »
Le ramadan de la parole'. La deuxième se mure dans le silence pour contrer la pression de sa religion musulmane qui lui impose de soustraire à la vue l'ensemble de ses caractères féminins. « Je ne veux plus participer à ce langage qui fait de nous des bêtes de crainte. Je me lave de toutes ces insultes qu'on entend, de tous ces gestes obscènes, de tous ces interdits qu'ils jettent sur nous pour se protéger de leurs désirs. »
‘À l'affiche'. La troisième n'accepte pas que sa mère ait posé nue sur une affiche publicitaire. « Je cache mon corps de plus en plus. Des vases communicants. Plus tu dévoiles et plus je masque. J'ai honte. Si honte. C'est comme si c'était moi qu'on exhibait. Je hais les affiches pour longtemps. »

J'aime les idées que défendent chacune de ces jeunes filles. Dans ces textes, de mini-journaux intimes, il est question d'identité culturelle, intellectuelle et physique. Aucune ne veut subir un monopole familial. S'émanciper et se libérer de ces dictats, c'est leur seule conviction. La liberté des femmes, sujet d'actualité depuis des décennies et qui malheureusement n'avance pas plus vite qu'un escargot à l'échauffement ! En clair, la brièveté des textes les rendent d'une telle puissance qu'ils nous interrogent toujours et encore sur la condition des femmes.

www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/04/21/36340285.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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