Je marche depuis l’aube. Maintenant, le soleil est au zénith. J’ai beau le fixer, aucune lumière pourtant ne me parvient. Mais j’en sens la chaleur en ce rude mois de février. Je sens sa morsure au fond de mes orbites qui ne sont que fentes, là où s’abritaient il y a quelques décennies encore mes pauvres yeux. Comment ai-je pu survivre tout ce temps à ce déchirement, à cette blessure qui a été le résultat d’éclats d’un rocher impacté par l’obus d’un canon ?