“Quel magnifique sujet pour un auteur de science-fiction !”
J'ai trouvé cette phrase dans le roman, c'est vrai que le sujet est bon, mais vraisemblablement, il manquait l'auteur.
Il ne suffit pas d'avoir de bonnes idées pour écrire des romans, il faut aussi savoir les écrire.
Il y a des inventions innovantes pour l'époque, c'est écrit en 1980, il est question de Virus informatique, d'intelligence artificielle dont la sensibilité est calquée sur le modèle humain, et de lutte contre le capitalisme des multinationales. Mais tout cela est servi par un argumentaire façon café du commerce, pratiquement pas de réflexion, aucune connaissance des sujets évoqués, parfois des références et des citations qui n'évoquent que les limites de la culture de son auteur, c'est le néant total. En gros, les multinationales, c'est « J'aime » ou « J'aime pas », ça ne va pas plus loin. Et il y a un truc qui m'agace chez
Paul Béra, c'est le ton à la première personne désabusé, façon polar noir, du genre “à moi, on ne la fait pas” lourdingue et insupportable avec des expression du genre “comme disait l'autre”. Un style aussi indigent, c'est souvent au-delà du supportable. Des dialogues creux, des phrases toutes faites, des points d'exclamation ou d'interrogation à la fin des chapitres pour maintenir le suspense artificiellement. J'ai trouvé deux chapitres terminant avec le même propos : « Ma vanité de mâle en prenait un sacré coup » et un peu plus loin : « J'avais fait mon deuil de ma vanité de mâle ». Il se veut ouvert d'esprit, d'une pensée d'avant garde, mais c'est parfois totalement réactionnaire, souvent, ça grince…
Je suis allé au bout parce que c'était court, mais franchement, ce n'était pas nécessaire.