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3,66

sur 532 notes
[Roman audio, lu par Ricou pour le site litteratureaudio.com]
Je suis mitigée à cette lecture. L'écriture relevée et puissante me laisse consternée de n'avoir pas découvert cet auteur plus tôt. Vingt fois au cours de cette lecture, je me suis dit qu'une phrase ou qu'un paragraphe était à retenir tant il était beau ou bien dit.

Les personnages secondaires y sont décrits de manière remarquable, d'une justesse magnifique. Je déplore malheureusement que les deux personnages principaux y sont, contrairement au reste, d'une dichotomie affligeante. Entre Mouchette et l'abbé Donissan, pas un pour rattraper l'autre. L'un dans sa sainteté absurde, l'autre dans son vice ridicule, ils ne m'ont semblé avoir aucun sens ni aucune résonance. Il s'agit de l'histoire de deux personnes folles, en somme, qui se rencontrent dans leur délire.

Bref, j'ai bien aimé, en général, mais je n'y ai pas trouvé le chef-d'oeuvre qu'on m'avait vanté. Dommage.
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J'ai lu Sous le soleil de Satan de Georges Bernanos il y a déjà quelques années, à une époque où je ne publiais pas encore de billets ou de chroniques sur mes lectures… J'ai retrouvé mes notes et mes annotations avec un immense plaisir et re-parcouru ce roman, publié en 1926, qui traite de manière originale du mal et de la rédemption ; pour reprendre une citation de son auteur, il s'agit d'« une complainte horrible du péché, sans amertume ni solennité, mais grave, mais orthodoxe et d'une inapaisable véracité »…

Ce livre raconte le parcours d'un prêtre dans une paroisse perdue de l'Artois et de son chemin de la tentation à la sainteté et, à travers lui et les personnages souffrants qu'il va croiser, la lutte ancestrale et éternelle du bien et du mal.
La construction de ce roman mérite que l'on s'y arrête : un prologue, suivi de deux parties…
Mais le prologue intitulé « Histoire de Mouchette » est un peu trop long et constitue un véritable élément du récit ; personnellement, j'aurais tendance à dire que Mouchette et Donissan sont deux personnages d'égale importance. le prologue reprend le parcours de Germaine Malorthy dite Mouchette, fille d'un minotier prospère de l'Artois, et le récit de ses amours avec le Marquis de Cadignan et le docteur Gallet. Une rapide présentation des personnages est suivie d'une série de confrontations stériles. C'est un petit drame provincial comme aurait pu en écrire Balzac, avec une morale finale puisque Mouchette accouche d'un enfant illégitime mort-né dans la maison de santé où on l'a faite interner.
La première partie a pour titre « La tentation du désespoir » ; c'est la plus longue du roman où elle occupe donc une position centrale. Avec l'apparition de Donissan, l'action proprement dite commence donc. Encore une fois, le récit s'organise autour d'une série de confrontations : deux prêtres se demandent ce qu'ils vont pouvoir faire de Donissan, puis le vieux prêtre reconnaît la sincérité du plus jeune avant de trouver son expérience surnaturelle plutôt embarrassante et équivoque, Donissan rencontre Satan puis Mouchette, qu'il tente de remettre sur le droit chemin. Les scènes avec Satan et Mouchette sont les clés de voûte du livre. le suicide de Mouchette est admirablement décrit, raconté directement, puis rapporté par la gouvernante du curé, et, enfin, matérialisé par une ellipse, une zone blanche dans le texte, qui sera comblée par le contenu d'une lettre de l'évêque évoquant la scène de l'église et ses conséquences.
Nous faisons un bond en avant de quelques années pour la deuxième partie. le récit est plus fragmenté avec beaucoup de changements dans le ton narratif : rapport, monologue… La scène du miracle raté fait pendant à la rencontre avec le diable car, quand le curé de Luzarnes provoque Donissan en le poussant à tenter de ressusciter un enfant, c'est encore le mal qui est à pied d'oeuvre. Georges Bernanos a encore ménagé des confrontations en cascade avec le monde contemporain de son écriture quand Donissan doit rencontrer successivement des figures négatives de la modernité : le prêtre « progressiste » déjà cité (le curé de Luzarnes), un médecin positiviste de province (le docteur Gambillet) et un écrivain célèbre (Saint-Marin) qui serait un alter ego d'Anatole France, athée notoire, esthète matérialiste.
Dans la genèse de l'oeuvre, il faut savoir que Georges Bernanos aurait d'abord écrit la deuxième partie, puis le prologue, et enfin la première partie, présentant d'abord Donissan seul, puis Mouchette seule, pour les confronter enfin dans la grande scène de la première partie.

Les personnages sont véritablement incarnés.
Mouchette est l'incarnation de la pècheresse face à la sainteté de Donissan, mais pas seulement ; elle porte la notion du mal dans la racine de son patronyme, Malorthy, et, peut-être, la brulure de l'ortie mais, à côté de l'image de Marie-Madeleine, elle véhicule aussi la figure d'Eve ou encore de Marie. Son nom la prédestine en quelque sorte tandis que son surnom la rachète, dit sa fragilité et son obstination tenace. Elle est prise en tenaille entre son père et ses amants, piégée. Quand elle rencontre Donissan, elle est complètement perdue, pour elle-même et pour Dieu. Il y a dans l'écriture comme une véritable tendresse de l'auteur pour son personnage. Georges Bernanos n'est jamais moralisateur, toujours respectueux de l'énergie juvénile et du désir de liberté de Mouchette. Personnellement, je regrette qu'on ne parle plus d'elle dans la deuxième partie…
Le personnage de Donissan porte sans doute en lui des pans de personnalités de prêtres que Georges Bernanos a pu fréquenter tout au long de son enfance jusqu'à l'écriture du roman. Donissan est aussi inspiré de la figure du curé d'Ars, canonisé en 1920. La racine de son nom évoque à la fois le don et la figure de Dieu par le mot latin dominus ; la syllabe finale fait penser au sang du Christ, donné pour racheter les pêchés des hommes. Sa force physique va de pair avec la simplicité de son âme. le schéma narratif propose une suite de scènes intenses et chargées d'émotions, un chassé-croisé de points de vue autour du personnage de Donissan.
Les personnages secondaires sont également très bien travaillés. Ainsi, par exemple, Menou-Segrais n'est pas un prêtre ordinaire ; il est doté d'une intuition hors du commun, mais aussi d'une indépendance d'esprit qui lui permet de faire preuve d'audace dans son jugement, d'un anticonformisme qui le rend capable d'accepter l'extraordinaire et le surnaturel. C'est peut-être Georges Bernanos lui-même qui s'invite et s'incarne dans ce personnage proche et bienveillant.
Dans ce roman très rural, les lieux ont aussi leur importance avec les paysages de l'Artois, où l'auteur a passé une partie de son enfance et où il a côtoyé une population rurale, souvent pauvre et où il a sans doute développé son intérêt pour les humbles.

Georges Bernanos a commencé l'écriture de ce roman peu de temps après la fin de la première guerre mondiale. Bien que réformé initialement pour raison de santé, il avait tenu à participer aux combats ce qui l'avait terriblement marqué… de plus, il a ressenti un véritable dégout devant la joie du peuple français après l'armistice, a eu l'impression que l'on oubliait un peu vite les souffrances des poilus, d'où l'envie de montrer la sainteté de son personnage, de s'interroger sur les notions de bien et de mal, de convoquer le surnaturel parce que le mal, les horreurs vécues pendant la guerre ne trouvaient pas d'explications rationnelles. On peut se demander ce qu'il aurait écrit à notre époque s'il l'avait connue (mort en 1948) …
Avant d'être un écrivain, Georges Bernanos était un homme très engagé, en politique, en religion notamment ; c'est à ces niveaux-là que son écriture prend et fait sens. Lui-même, issu d'un milieu ultra-conservateur, se considérait comme un laïc engagé, témoin du Christ ; on pourrait résumer ses idéaux à la foi catholique, à l'héroïsme et au don de soi. Il avait « une vision catholique du réel » pour reprendre le titre d'une de ses conférences…
Sous le soleil de Satan a connu un grand succès lors de sa publication en 1926, mais a aussi suscité des critiques de la part des milieux catholiques, reprochant notamment le fait que Donissan ne soit pas un saint irréprochable. Mais Georges Bernanos l'a créé vulnérable justement pour que ses points faibles mettent en lumière la puissance du mal.

Sous le soleil de Satan est un roman magistral, désespéré et éclairé à la fois… Sa force vient de la part anachronique de l'apparition satanique, de la place donnée à la sainteté, à la grâce et au miracle à peine vingt ans après le vote de la séparation de l'église et de l'État. Satan est partout, dans la figure du maquignon et intériorisé dans les démons intérieurs de chaque personnage, mais le salut est possible pour tous.
Un roman à lire et à relire, à étudier aussi.
À voir ou à revoir également le très beau film de Maurice Pialat avec Gérard Depardieu et Sandrine Bonnaire dans les rôles principaux.
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Toute l'expression de la foi chrétienne de Bernanos transpire à chacune des pages qu'accompagnent une plume divine, celle de Bernanos. le personnage central, l'abbé Donissan, un jeune prêtre est face à ses doutes sur sa foi, sa paroisse, la frustration de ses limites de croyant, la tentation. Mais le diable vient à sa rencontre, il le reconnait et ce n'est alors qu'une lutte sans merci. Ce n'est alors que tourment, souffrance, et lutte par la prière. Qui aura le dernier mot ? Arrive, Mouchette, jeune fille au caractère de héro, qui vient sur sa route tel un gage de Dieu, si sensible, si humaine, mais souffrante face à son crime et qui semble avoir échappé aux griffes du démon. L'abbé lui fait avouer son crime, elle se suicide. La lutte de l'abbé contre la présence du diable est à son paroxysme.
Deux personnages parfois ascétique parfois humain pour l'abbé, si entière, si forte en apparence et toujours émouvante pour l'autre, mais finalement au destin si fragile. Tous deux à l'âme incandescente par la présence du démon. Ces personnages qui annoncent en fait dans ce premier roman toute l'oeuvre de Bernanos. Un roman magnifique, un chef d'oeuvre du roman chrétien.
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Première tentative : abandonné p100 pour cause d'ennui profond et de désintérêt massif. Livre débordant de curés aux curieuses préoccupations, qui semble fort démodée à notre époque profane. Je ne suis pas non plus éblouie par le style.

Deuxième tentative : terminé dans la souffrance, ce livre étrange, difficile, exigeant, dont certaines pages sont à mourir d'ennui et d'autres sont magnifiques, qui se lit comme une ascension de haute montagne mais dont la récompense ne se savoure pas autant qu'un sommet, qui laisse cependant comme un goût de nécessité …
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Bernanos ... Auteur marquant du 20ème siècle, qui fait partie des élus dont l'oeuvre passera dans le domaine public en 2019.

Sous le soleil de Satan est son premier roman et met en scène les thématiques qui l'obsèdent, principalement religieuses.
Alors, oui, j'avoue voulu essayer de lire cet ouvrage pour ma culture personnelle, mais je ne suis pas sûre d'en avoir retirer grand chose...
J'ai été totalement insensible aux considérations religieuses, philosophico-religieuses et autres quête du Salut ou de Vérité des personnages. L'écriture était bien trop soporifique à mon goût ; et sans cette recherche de style et thématiques alambiquées, on aurait presque pû jeter Bernanos dans l'oubli, le reléguant à un simple écrivain du terroire de début du siècle.

On dit qu'il fait expérimenter pour critiquer : c'est chose faite ! Et une chose est sûre, concernant Bernanos : j'ai vu, j'ai lu et j'y reviendrai plus.
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Je suis atterrée!
Ainsi, pour Bernanos - le très grand écrivain très chrétien,- l'une des incarnations possibles du Mal, ce serait ça: une gaminette de 15-16 ans, adolescente révoltée, qui pour fuir son milieu étriqué se persuade qu'elle s'est amourachée du séducteur local.... Meurtrière par accident (mais ce n'est pas cela le plus grave, et le Bon Prêtre lui-même l'en absoudra).
De cette "Mouchette", d'autres écrivains, assurément, auraient fait une belle héroïne dévoyée, une "Ingénue" fièrement libertine... Mais chez Bernanos, non: une lointaine fille d'Eve, et qui revendique sa liberté! Donc coupable, forcément coupable - et néanmoins (bien sûr!) forcément pardonnée!...
Alors oui, de temps en temps, le souffle du surnaturel, de l'angoisse métaphysique . Par ailleurs, une belle écriture - presque trop belle, cependant, c'est-à-dire trop forcée, trop elliptique, et par moments ,sur certaines phrases, confinant presque à la charade.... (Que veut-il dire exactement?)
Mais bref, je m'étonne :
Juste après les grands charniers de 14-18, et sans prescience aucune des horreurs à venir, le Malin aurait donc eu du temps à perdre pour venir tenter un pauvre prêtre de campagne? C'est donc à cela qu'il s'amuse, le Diable, dans ces campagnes françaises en voie de déchristianisation? Il n'a pas bien d'autres choses à faire, des projets d'une bien plus considérable envergure, pour mener la pauvre humanité à sa perte?
"Sous le soleil de Satan"... Avec un si beau titre je m'attendais à la description ( tout au moins, le pressentiment) d'un troupeau sans dieu, voué à son propre anéantissement, dans un univers dévasté. Un regard sur cette humanité affolée, courant éperdument à l'abîme, telle qu'on l'envisage parfois de nos jours, et telle que les adversaires de la modernité pouvaient, je pense, la pressentir déjà en 1926, lors de la parution du roman. Mais non: rien d'autre que des préoccupations de soutane, de sainteté personnelle, de "directeur de conscience".
Cela semble si loin de nous, désormais: toute cette hiérarchie chrétienne, ce besoin forcené d'humilité, d'obéissance, et cette obsession du péché, qui certes structuraient toute la société... mais à quel prix!
En somme, un roman difficile à appréhender de nos jours, je le crains, sans une appétence mystique confirmée. Personnellement, je crois , et depuis bien longtemps, que j'ai perdu la clef....
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Je ne suis pas encore remise de la lecture de ce roman. Roman qui aura sa place dans ma bibliothèque.
Les personnages sont ciselés au grès des pages. Les effets de styles sont parfaits. L'écriture est magnifique et d'une fluidité que j'envie. L'univers campagnard est traité avec beaucoup de sobriété et en même temps, l'auteur décrit les paysages et les sentiments avec lyrisme et sensibilité.
Deux chemins, de vie s'entrecroisent dans l'Artois au début du 20 ème siècle. La première guerre est encore dans les mémoires. le vie est rude et miséreuse dans le monde rural. Mouchette, une jeune femme belle se brûle les ailes. Il y a aussi l'abbé Donissan, un être mystique. Et le mal qui détruit tout sur son passage.
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Ce livre bourdonne, il transpire d'une fièvre mystique. C'est une veine que j'aime. Cependant je trouve le style trop boursouflé. Malgré le lyrisme qui par certaines images est proprement foudroyant, il y en a trop. L'envie de tout dire empêche de respirer. Cela gâte malheureusement les moments magnifiques et véritablement grandioses de ce livre.

Les parties sont extrêmement distendues. le récit est tout en description des états d'âme dans les attitudes et les signes, les marques et les objets. L'action est simple. Tout est très psychologique. Mais les descriptions deviennent pâteuses et gluantes ; au lieu d'atteindre la limpidité de la transe sacrée, elles peignent (et c'est bien sûr nécessaire) les errements des âmes et leur avilissement jusqu'à dépasser la mesure et surenchérir, donnant trop souvent dans le grotesque et ratant le sublime qui siérait à un tel sujet.

Mais l'essai est noble. C'est le premier livre de Bernanos, qui déjà laissait paraître une maîtrise à venir dans le souffle et la puissance des images. Il manque surtout la mesure. Bernanos, à n'en pas douter, était une âme généreuse et emportée, une âme inquiète, un nerveux soucieux de frapper les esprits.

Cette histoire, sur le fond, demeure banale. L'abbé Donissan est considéré comme un saint par les autres lors même qu'il se croit un pécheur invétéré et irrémédiablement voué à ne jamais mériter la grâce divine. C'est la classique oscillation entre souillure et pureté. Et que dire de cette apparition du diable ? Grotesque à souhait mais tout de même tellement croustillante, bien qu'elle traîne en longueur. J'ai savouré le portrait de l'écrivain Saint-Marin : truculent, cocasse, tellement juste dans le rendu des nuances et des contours. Il m'est presque apparu devant les yeux. La fin ironiquement grinçante, vaut le détour que prennent ces quelque 380 pages.

J'ai fait plusieurs pauses au cours de cette lecture pour ne pas avoir à sentir l'amertume de l'abandonner. Je le traînais depuis quelques mois, il remuait dans un coin de ma tête. Je relisais religieusement certains passages pour bien m'en imprégner ; des phrases tenaces, qui agrippent et ne lâchent pas l'esprit comme les serres d'un oiseau de proie. Parce que ce n'est pas une lecture facile et digeste. C'est un livre qui, malgré tous ses défauts et son épaisseur, élève et fait entrevoir vigoureusement une dimension fascinante, sans pour autant provoquer la transcendance.

Une lecture douloureuse mais que je suis content d'avoir accomplie, il est de ces livres que l'on est satisfait d'avoir lus non pour pouvoir les rayer de sa liste mais, on ne sait trop comment, parce qu'on ne se rend compte qu'à la fin des bienfaits que le temps et l'énergie qu'on y a consacrés nous ont valus. C'est comme faire l'ascension d'une montagne en pleine nuit pour atteindre le sommet et admirer le soleil se lever.

Un livre viril, plein de relief et de fougue, où le sacré semble palpable et paraît palpiter lourdement dans l'air qui enveloppe ces personnages, comme un génie fatidique contre lequel rien ne sert de lutter, l'insaisissable et inéluctable destin qui échoit à cet animal tourmenté qu'est l'homme.
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Une rencontre avec Satan, des gens atteints de religiosite plus ou moins aigüe, un soi-disant saint (et pourquoi donc ?) avec des états d'âme, une jeune fille symbole du Mal (et pourquoi donc ?) poussée au suicide par le dit saint. Bref, un monde chelou qui m'est complétement étranger. Rien compris mais ravi d'être athée.
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Sous le soleil de Satan est un roman vraiment particulier. Il s'en dégage une atmosphère et une ambiance particulièrement singulières. L'écriture de Bernanos y est d'ailleurs pour beaucoup. Parfois fluide, parfois lourde et pesante, elle entraîne le lecteur dans différentes phases.

Ainsi le début du roman, consacré à l'histoire de Mouchette se lit aisément. Il nous conte la vie de cette jeune femme en proie à la passion et à la tentation qui la pousseront irrémédiablement dans les baffons de l'âme humaine.
La deuxième partie, « la tentation du désespoir » s'attache au personnage de l'abbé Donissan, jeune prêtre tourmenté, complexe, profondément attaché à sa fonction mais ô combien mal apprécié par sa hiérarchie cléricale. Ce coeur du roman est long et tortueux. Il contient de magnifiques passages sur la dualité humaine, perpétuellement en équilibre entre le bien et le mal. Il faut s'accrocher car la lecture devient difficile et sinueuse. Les phrases sont bien souvent longues et la qualité lexicale nécessite une certaine attention du lecteur (je parle en connaissance de cause). Clairement nous ne sommes pas dans de la lecture dite de détente. Sûrement ma méconnaissance du clergé m'a fait passer à côté d'éléments importants.
Cependant Sous le soleil de Satan n'en reste pas moins un roman marquant, une lecture difficile mais le jeu en vaut la chandelle.
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