Pourquoi j'ai mangé du lion

Livre reçu dans le cadre de l'opération "Masse Critique Jeunesse" de Babelio.
Ramona, la girafe est interrogée par le commissaire. Bouly le lion a été dévoré et tout, notamment Sharon la compagne du roi des animaux, accuse l'ongulée (Mammifère dont la dernière phalange du doigt ou des doigts est enveloppée d'un sabot).
Le vocabulaire est familier (chouïa, enguirlander, etc.) et accessible, à part quelques mots comme « ongulée » et « genu valgum » (« genou cagneux » ou « genou en X » : déviation vers l'extérieur de l'axe du membre inférieur avec saillie du genou en dedans : les deux genoux se touchent alors que les chevilles sont écartées).
Le ton, oral avec bruitage des cris d'animaux – rappelons que c'est un interrogatoire et que ce sont des animaux ! – relève d'un langage moderne et d'un style humoristique.
L'histoire raconte la séduction du lion, l'amour naïf de la girafe et la jalousie de la lionne. Serge Pillière et Dentu l'adjoint (noms bien trouvés) enquêtent sur des apparences trompeuses et sur le principe de qui mange qui ? ou de l'arroseur arrosé. En définitive, le piège de cette idylle contrenature se referme à cause du non dit. Est bien pris qui croyait prendre…
C'est un petit marivaudage anthropomorphique tout à fait amusant bien que l'on puisse se demander à quel âge et à quel public il s'adresse ? Les enfants avant dix ans ne comprendrons pas les quelques mots « savants » mais s'amuseront des péripéties. Ceux d'après, apprécieront la parodie policière mais les personnages ne sauront peut-être pas les retenir ? Quant aux (grands) parents, enseignants, professionnels du livre, ils jaugeront les sous-entendus et s'adapteront à leur cas de figure.
D'ailleurs, l'éditeur ne mentionne pas d'âge et l'exergue est dédié à un rejeton, girafeau ou autre, de la part d'une maman-girafe ou autre…

Il s'agit indéniablement d'un livre pour enfants, mais il est difficile de donner une tranche d'âge cible. Les plus jeunes apprécieront les personnages (des animaux qui parlent comme vous et moi) ; un peu plus âgés, ils seront attirés par le côté « enquête policière ».Mais le vocabulaire reste relativement complexe avec des mots comme funeste, amorphe ou genu valgum.
Ce vocabulaire actuel, rythmé, parfois familier est plus destiné à de jeunes ados. Mais là ,ce sont les personnages qui risquent d'être un frein .Nous sommes dans un monde réel et non dans un univers magique ou fantastique.
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L'accroche est plaisante et laisse présager un bon moment de lecture. Et en effet l'histoire est sympa, avec des personnages auxquels on peut facilement accrocher.
Donc a priori ce livre a tout pour plaire aux plus jeunes, si les parents (ou grands-parents !) sont là pour expliquer certains mots un peu compliqués.
Alors pourquoi cette note me direz-vous ? Côté illustrations, c'est sans hésiter un 5*. Elles sont jolies, colorées et interviennent à point dans le récit. L'idée de l'histoire est elle aussi intéressante et mérite un 5*. MAIS il y a pour moi un gros bémol, qui porte sur deux phrases. Oui, deux petites phrases seulement..
Page 55, on peut lire ceci : « Bien qu'il eût arrêté de fumer depuis cinq ans, Pillère exhuma de sa veste en tweed un vieux paquet de cigarettes aplati. Il en proposa une à la girafe, qui l'accepta de bon coeur. » J'ai été choquée. Comment peut-on écrire ces mots dans un livre destiné aux plus jeunes ?? Je ne comprends pas. C'est vraiment dommage, sans cela ma note aurait été un 4,5 /5.
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En bref : Parents et grands-parents, si vous le lisez à vos enfants, sautez cette phrase et vous pourrez apprécier ensemble l'histoire de Ramona la girafe et du commissaire Pillère.

"Quand dire c'est faire!"
"Avoir mangé du lion" c'est l'expression employée quand l'énergie, le courage (symbolique du lion) nous permettent d'accomplir des choses exceptionnelles, de déplacer des montagnes, de s'affranchir des limites de notre nature première. C'est souvent rafraîchissant, comme la lecture de ce petit roman policier.
Dès les premières pages, le lecteur est témoin de l'interrogatoire par le Commissaire Pillière, de Ramona, une girafe du Zoo de Vincennes. Quand l' enquête commence, autour de l'obscure question : pourquoi l'ongulée a-t-elle "comme ça, sur un coup de tête, décid(é) de dévorer un lion"? les faits sont posés : une girafe a mangé du lion, au sens propre.
Comprendre les circonstances qui ont fait qu'une girafe, animal paisible - dont la survie n'a tenu qu'à l'adaptation de son cou, en soit arrivée à "bouffer" le roi de la jungle, est l'occasion, pour le lecteur de suivre un vrai suspens : accident ? légitime défense ? drame passionnel ? Dans un dédale de situations burlesques, le commissaire et son adjoint Dentu, tentent de démêler le vrai du faux, le fantasme du réel, à travers les argumentations improbables des deux protagonistes de l'histoire, Ramona, la rêveuse et Mme Sharon, la prosaïque veuve du lion.
De l'expression métaphorique à la métaphore amoureuse, les enquêteurs et les lecteurs sont plongés dans l'"obscur désir "de l'autre, que le style de l'auteur, son écriture brillante et ses dialogues cocasses, rendent crédibles.
Cette petite fable d'humour philosophique dans lequel le langage fait réalité est à mettre entre toutes les mains, dès 10 ans.

Il s'agit d'un roman policier pour enfants mais avec certains passages qui sont quand même assez violents au niveau descriptions donc je ne le conseille pas pour les jeunes enfants d'autant plus qu'il y a également quelques gros mots assez corsés !
L'histoire est originale et sympa, on suit l'enquête sous deux points de vue différents, ceux de la girafe Ramona et de la lionne Sharon.
L'enquête est intéressante.