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EAN : 9782354480424
136 pages
Editions Isolato (20/08/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
C'est de la vision des ciels, c'est de la sensation des vents, que me vient cette attirance pour une «contrée toute d'espace et d'appel». J'ai songé à une carte d'identité qui ne serait plus ce bout de papier visé par les autorités, mais un paysage de terre, d'eau et de ciel. Tenter une approche, et en dessiner les mouvements : qu'ils soient aussi sinueux que possible ! Marchant toute la journée sur la crête, observant les belles performances nuageuses : naissances,... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le troupeau

Il vient de l’ouest comme le vent. Nous sommes tous sur le seuil de la porte, face au champ, tournés vers la rumeur grandissante tandis que des aboiements de chiens semblent monter de plus loin que la route.
Le temps s’immobilise au coeur de cette journée.
On me dit que les bêtes ont franchi la croisée des chemins et qu’elles vont apparaître dans un instant au bout de l’allée.
Dans cette affirmation, qui semble provenir d’un autre espace de vie que celui que nous avons tous en partage, et dans lequel on est heureux et triste, il y a quelque chose d’incroyable et de grave, d’inévitable et de beau comme l’arrivée d’une saison.
Soudain, c’est la première tache blanche, silencieuse, qui franchit le fossé ; puis deux, puis trois ; et puis on ne peut plus compter ; ça gagne avec une tranquille détermination, ça fait, de droite à gauche, virer le champ du vert au blanc comme une neige . Ca se déplace d’un seul corps. Ca ondule là où le champ accuse cette légère déclivité, au creux de laquelle, d’habitude, je joue dans la paix des hautes herbes.
Un homme apparaît à l’abri d’un grand chapeau noir.
Il salue dans notre direction d’un geste vif du bâton.
Il pousse quelques cris à l’adresse des chiens.
Immobile, appuyé contre le ciel, c’est un signe d’une écriture première sur la page des éléments.



III Carnets du sac à dos
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Cabaner

Dans la paix des après-midi d'août, ma mère passait dans chaque pièce de la maison pour fermer tous les contrevents de la façade blanchie par le plein Sud, ne laissant du grand jour qu'une colonne vertébrale de feu au centre des fenêtres. Pour ce geste, elle avait un verbe: cabaner. Pétale de sens, qui a chuté dans un puits, et dont, durant l'enfance, j'ai suivi de tous mes yeux l'éclat, intense d'abord, puis de plus en plus faible, avant sa disparition. Peut-être ce verbe a-t-il présidé à ma passion des cabanes: constructions éparpillées dans le vignoble, souvent délabrées, aux toits faisant ciel (comme on dit d'un navire qui fait eau), avec parfois, dans les brouillards épais de novembre, l'irruption d'un refuge, intact, qui, porte poussée, s'ouvrait sur un caractère, sur une nature; comme si, en un regard, il avait été donné de lire dans la carrière à ciel ouvert de l'âme humaine: intimité de quelqu'un dont l'oeil, le plus souvent, était clair, et le coeur juste et bon.
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