2.
souvenir estompé des jours
de l'enfance
habité par la sensation éphémère
qui s'en va
sans crier gare
mais jamais ne meurt
à la marge des passions
impétueuses
les vents énamourés
caressent les visages
pourtant ce sein flétri
t'a tant bouleversé
ode à la tendresse muselée
la triste mélodie des sons
sans écho
la musique dans le silence
et la couleur
des ocres et puis des roses
après la pluie
Les temps vécus…
les temps vécus n’étaient pas ceux d’aujourd’hui
après avoir distillé
la discorde à tous les étages
nous voilà bardés
d’incertitudes majeures
apeurés et perdus
le bruit de l’impuissance
les gens meurent et d’autres parlent
trop beaucoup trop
il n’y a plus de place dans les cimetières
l’espace se rétrécit
le temps se dilate
les heures se confondent
et les jours s’éloignent
la maladie d’un monde malade
peur angoisse terreur
suintent sous le masque tragique
des apparences
45.
aux arbres et aux oiseaux
tu veux cacher
la nerveuse senteur de l’air
cette atmosphère de rumeurs
diverses
source d’angoisse auditive
dans un ravissement étonné
de gris de noir
tu t’appliques
à l’éloge physique de la patience
67.
de vers en versets
la filiation
des proses éparses
secrètement apparentées
dans les correspondances
de tes pensées qui me visitent
loin de mes redites
sauvé par ton instinct
1.
le temps s’étend vivant
absent
je ne sais pas
je ne sais plus
l’homme séparé de la vie
dont la source est tarie
à ce point de non retour
loin des hommes
et de leurs œuvres
étoiles étiolées
absent au monde sensible
ne pense plus de lui-même
et laisse la place
à son ombre
Le 2.06.2022, Eddy Caekelberghs recevait Gérard Berréby dans “Au bout du jour” (RTBF) pour évoquer l'ouvrage de James Bridle, “Un nouvel âge de ténèbres”.