La banlieue du monde

CERTAINS DIMANCHES IL PLEUT DES INSOMNIES…


certains dimanches il pleut des insomnies
la vie à l’œuvre
l’oubli l’errance
perdu emprisonné terrorisé

quand tu écoutes nos défaites
et scrutes nos renoncements
avec les poids sur les i

tu joues si bien à cache-cache
avec la vie
avec les autres
dans la rencontre fictive des corps

entre le cool et le pas cher
tu vois un peu le casting
à tirer le peu d’artifice

cet objet funeste de nos désirs
aveuglément
dans l’espace
au pied de ce visage de fiel

sans savoir où tu iras
trempé dans l’isolement
le silence devient froid

7


l’original du manuscrit
égaré et inachevé
il est écrit et je l’ai toujours su
que je te reverrai
un jour au Crystal Palace
comme ces fils que l’on tire
sur des perspectives insoupçonnées
si loin de tout
si près de tes rêves
exposés dans mon sommeil
masquant le visible
dans des chambres séparées

80


tu crois ravir le soleil
et troubler le silence
hanté par des visions
de divisions
désordre et bouillonnement
de la vie ardente
jamais rien n'est tout à fait fini
la froideur règne et t'oblige

59


comme une trace de rouge à lèvres peut-être
mais est-ce ainsi que les passions meurent
et que les hommes leur survivent
dans des souffrances refoulées
nous irons un peu plus loin
et qu'il soit enfin interdit de mourir

17


trésor enfoui
soleil caché dans la terre
sous la surface grise
des contours endeuillés
et désabusés
d'une beauté qui s'éloigne
dans un rire assourdi
et l'exultation revancharde
des bêtes triomphantes
dans l'incertitude agressive
de la négation de tout