Jean Bessière est assez peu connu en France où il n'a pas cherché à se faire comprendre et connaître ; c'est par contre une véritable star de la théorie littéraire aux Etats-Unis, au Canada ou encore en Nouvelle Zélande. C'est un penseur majeur qui a tout lu en matière romanesque (on raconte qu'il peut lire 200 pages/heure).
J'ai voulu m'intéresser à son approche critique ultra-contemporaine et à sa vision globale et comparatiste.
La lecture de ce livre est cependant particulièrement ardue ; déjà le titre est une formulation vague où objectivité et subjectivité sont étroitement mêlées. Puis il faut se repérer dans les théories et les nombreuses approches critiques mises en perspective : Auerbach, Bakhtine, Lukács, Ricoeur… Il faut aussi être en mesure de clarifier des notions de théorie littéraire complexes. Puis, ces points maîtrisés (ou pas…), il s'avère intéressant de considérer le roman comme un lieu de questionnement des identités, des savoirs et des agents sociaux.
En ce qui me concerne, l'objectif n'est sans doute pas atteint mais j'ai noté pour une approche ultérieure quelques noms de théoriciens contemporains :
Thomas Pavel qui réactive l'histoire continue du roman,
Edouard Glissant avec l'idée que le roman est par définition quelque chose de global, un genre littéraire qui s'adapte à toute l'étendue du monde et qui varie comme la taille du monde auquel il se réfère, ou encore
Paul de Man, théoricien de la déconstruction, selon qui toute oeuvre littéraire est une prosopopée.