AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 572 notes


Besson Philippe/ En l'absence des hommes
Pudeur mais fadeur !
J'avoue que j'ai mis un certain temps à terminer ce roman : je n'en voyais pas le bout! Certes les conversations et les réflexions sont parfois intéressantes comme celle concernant l'art d'écrire (P.106) et la liberté (P.206). Mais le style, qui je suis désolé n'atteint pas celui de Marguerite Duras et il s'en faut, fatigue un peu avec des personnages pas toujours bien campés. Somme toute, ce roman m'a ennuyé et déçu. le thème était pourtant porteur.
Commenter  J’apprécie          50
En 1916, alors que la guerre fait rage en Europe, Vincent découvre l'amour dans les bras d'Arthur, soldat en permission, et l'amitié avec un Marcel Proust vieillissant. C'est un exercice périlleux de choisir comme personnage Marcel Proust, et de le faire s'exprimer sur l'amour et son oeuvre, mais Philippe Besson restitue avec beaucoup d'art la vie mondaine parisienne du début du XXè siècle et l'atmosphère feutrée des salons, cette parenthèse en dehors du temps et loin de la guerre. Pour autant, le roman n'est pas exempt de quelques maladresses à mon goût (notamment le témoignage un peu trop littéraire de la mère d'Arthur). Philippe Besson nous offre une très belle histoire d'amour, vécue dans une intensité imposée par le contexte, dans une langue sublime et chargée de sensualité.
Commenter  J’apprécie          51
Mon challenge réclame la lecture d'un premier roman. J'ai choisi celui de Philippe Besson, ma sublime découverte de l'année.

Nous sommes à Paris en 1916, en plein dans la Grande guerre. Vincent est né avec le siècle, il a 16 ans. Sa chance, c'est d'être trop jeune pour aller sur le front. Il fait son entrée dans le monde grâce à la particule de son nom, et fait connaissance avec un homme de 30 ans son aîné. Une profonde amitié amoureuse naît vite entre eux. Cet homme c'est un prénom, Marcel. (Marcel Proust).

Parallèlement, Vincent fait la rencontre du fils de la bonne. C'est Arthur, 21 ans, un jeune soldat en permission qui, de but en blanc, lui avoue son amour. Ils vont passer les 7 nuits de sa permission dans mes bras l'un de l'autre. Pour Vincent, c'est SA première expérience charnelle. Et le début d'une passion amoureuse qui va les dévorer tous les deux.

Vincent passe ses jours avec Marcel et ses nuits avec Arthur. Avec Marcel, dont la relation restera platonique, il peut parler et se confier, car il est le seul à pouvoir le comprendre. L'attirance entre 2 hommes n'est elle pas proscrite voire dangereuse à cette époque ? Marcel c'est sa planche de salut, lorsqu'Arthur repartira au front. Leurs échanges épistolaires, dans la 3eme partie, seront les plus parlants et les plus émouvants.

Philippe Besson nous parle de ces 3 hommes, il nous parle d'affection, de sexe et d'amour avec la sensibilité et la poésie qu'on lui connaît. L'audace de sa plume claque, sa finesse me trouble. Je déguste avec volupté ce récit en 3 actes d'une justesse de ton incroyable, qu'il s'agisse de l'horreur de la guerre, de la passion amoureuse ou de la cruauté de la séparation.

L'histoire poignante de ces 3 hommes se termine sur une incroyable révélation. L'art du final n'échappe pas à l'auteur. le rideau tombe, c'est le moment où les lumières se rallument et les applaudissements fusent. Mais je suis seule et interdite avec mon livre dans les mains, et je repense soudain à Arthur (Rimbaud) et au Dormeur du val. Vais-je me rappeler ce poème ?
« C'est un trou de verdure où chante une rivière…… »
Commenter  J’apprécie          50
N°609– Décembre 2012.
EN L'ABSENCE DES HOMMESPhilippe Besson - Juillard

Nous sommes en 1916 à Paris, un jeune aristocrate de 16 ans, Vincent de l'Étoile fait, dans un salon, la rencontre de Marcel Proust (pourtant jamais nommé), alors homme de lettres reconnu, de trente ans son aîné. Avec le temps, il partage avec lui une amitié sincère qui ira jusqu'à la confidence. Pour Vincent, il y a certes la réputation que va lui faire le tout-Paris : fréquenter Proust est sulfureux et il le sait mais bien des choses les rapprochent, notamment l'adoration de leur mère. Proust pourtant rectifie «  Nous n'appartenons pas à la même vie mais je crois que ce n'est grave pour aucun de nous deux ». Au fil de leurs rencontres, des liens quasi-filiaux se créent entre Vincent et Marcel qui se confient l'un à l'autre. Vincent ne souffre pas vraiment du manque de son père mort et Marcel, asthmatique et porté sur la littérature, a senti très tôt qu'il allait décevoir le sien puisqu'il était professeur de médecin et que le frère de Marcel sera chirurgien.
Il y a aussi Arthur Valès, jeune instituteur de 21 ans qui est fils naturel de la gouvernante des parents de Vincent, autant dire une domestique. Il est actuellement dans la boue des tranchées à Verdun. Entre les deux jeunes hommes il y a très tôt une attirance physique, durant sept jours (le chiffre symbolique d'une création) de permission, ils vont s'unir charnellement, se promettant un amour perpétuel.

« En l'absence des hommes » est donc le récit de cette courte liaison amoureuse entre deux garçons, sur fond de guerre et avec le regard bienveillant et protecteur de Marcel. Proust nous est présenté comme un mondain, un dilettante qui souhaite s'opposer aux Allemands par la participation à des dîners et des fêtes parisiennes alors qu'Arthur est sous les balles et les obus. Puis, les confidences et la confiance se faisant plus précises, Vincent va avouer à Marcel son attirance pour Arthur. On s'attendrait qu'il y ait des tentatives de séduction de la part de Proust face à un jeune adolescent qui partage son penchant homosexuel. Il n'en est rien, au contraire puisqu'il conseille son jeune ami, le met en garde contre la société qui bannit et punit durement cette aversion, lui parle de l'amour qui est synonyme de souffrance, de désespoir, le met en garde contre « les emballements du coeur », lui rappelle qu'il a toute la vie devant lui, que la mort peut venir contrecarrer ses projets mais s'enthousiasme pour ce pur amour qui lui a sans doute été refusé.
Arthur retournera dans ses tranchées et fera partager à Vincent cette guerre atroce et meurtrière qui le fauchera. Leurs lettres sont à la fois pudiques et sensuelles et on peut cependant se demander comment, ce qui mettait en évidence une liaison condamnée par la loi, ait pu échapper à la censure militaire. Cette correspondance dont la dernière arrivera trop tard est le pendant de celle que s'adressent mutuellement Vincent et Marcel, absent momentanément de Paris. Il y a entre eux aussi une dimension d'aveu, de conseils aussi d'un ami plus âgé, presque de relations père-fils, une relation platonique en tout cas.

Le personnage de la mère d'Arthur est émouvant,  « cette femme de quarante ans qui en paraît soixante » et qui a dû subir toute sa vie l'opprobre de la « fille-mère ». Elle prend la dimension d'une Piéta( La mère est là...) Au début, les paroles qu'elle échange avec Vincent sont convenues, presque de circonstances et leur rencontre est surtout faite de silences. Mais rapidement et malgré la subordination qui existe entre eux, elle se confie à lui, lui avoue qu'elle avait compris tout de suite l'attachement qui le liait à son fils, lui révèle son parcours douloureux et misérable, le secret de la filiation d'Arthur, la découverte de sa sexualité, le silence mutuel qui a entouré cette prise de conscience, la certitude que l'autre savait sans jamais en avoir parlé, la révélation de l'amour que son fils portait à Vincent …

Il y aussi de longues digressions sur la mort, sur l'absence et le gâchis, l'inconcevable et l'inexplicable quand il s'agit d'un enfant, même si on a prié un improbable dieu que cela n'arrive jamais ! le souvenir laissé par un être se mesure à l'aune de ceux qui, après sa disparition penseront encore à lui.

Je retiens aussi une analyse très fine de l'écriture que l'auteur met dans bouche de Marcel et aussi pour Besson l'occasion de dire toute l'admiration qu'il a pour l'auteur de « A la recherche du temps perdu ». Lors de leurs échanges, Marcel confesse à son ami l'importance qu'à l'écriture pour lui, « Si je n'écrivais pas, je crois bien que je serais mort ». de même il met en parallèle l'écriture et la paternité, lui qui n'est pas censé avoir d'enfant. Ses livres seront ce qui lui survivra et quand Vincent lui demande pour qui il écrit, il répond « J'écris pour mes disparus ». L'épilogue que l'auteur imagine est cependant originale et inattendue !

Vincent et Arthur n'ont pas eu le temps d'être malheureux ensemble. Leur amour est donc intact et dès lors ravalé au rang de souvenir douloureux, un vide que la fuite seule peut combler.

Je vais sans doute écrire une absurdité mais, si j'apprécie la démarche proustienne du temps qu'on abolie par le travail de la mémoire, je ne goûte guère son style, sa phrase interminable et compliquée. Je lui préfère et de loin le style fluide et musical de Besson mais j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans cette chronique.

Ce roman publie en 2003 était le premier de Philippe Besson. Il fut salué par la critique comme une révélation.



©Hervé GAUTIER – Décembre 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          50
Très déçu par ce roman. On ne voit jamais vivre les personnages, ils ne font que parler, le récit est verbeux. Tout est grandiloquent, les personnages parlent par aphorismes et on sent la surenchère facile dans les sentiments. Les ficelles sont visibles, jusqu'à la ridicule et grotesque scène de Proust dépucelé par une prostituée...
Quant au style, l'auteur abuse des anaphores, se répète souvent, pastiche parfois, et mal, Marguerite Duras. On a l'impression que c'est écrit à la va-vite, maladroitement. On ne fait pas la différence entre les styles d'expression des personnages.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai lu récemment "le soldat désaccordé" de Gilles Marchand et j'ai retrouvé avec plaisir ce thème de la première guerre mondiale.

Ici, on suit un jeune homme qui tombe sous le charme de Marcel Proust mais qui découvre aussi l'amour avec un autre jeune homme et faire face à la guerre et ce qu'elle a de plus cruelle.

On retrouve donc ici les thèmes de prédilection de P. Besson et cette écriture qui nous emporte sans qu'on sache pourquoi.
Commenter  J’apprécie          41
Besson est mon auteur préféré. En l'absence des hommes est tout ce que j'aime dans un livre. L'émotion, les sentiments, réussir à se mettre dans la peau du personnage et de ressentir les mêmes émotions derrière le livre. Je ne me suis pas lassé une seule seconde durant ma lecture. Je recommande vivement. (critique en doublon parce que j'ai perdu le mdp du premier compte)
Commenter  J’apprécie          40
La lecture de ce livre m'a été déplaisante.
Mes récriminations à son encontre pourraient s'étaler sur de longues lignes mais je n'aime pas l'acharnement. Il se trouve que ce type de roman paraît simplement mauvais quand on le compare à l'oeuvre d'écrivains qui ont publié des livres dans des thèmes similaires. Je recommande à tous de lire le roman de Yves Navarre 'Le petit galopin de nos corps' et d'oublier ce roman inélégant et brut de décoffrage.
Commenter  J’apprécie          40
Cette histoire nous est contée par le biais d'un journal tenu par le jeune intéressé et des lettres qu'ils adressent et lui sont adressées par ses ami et amant.

Né au début du siècle, Vincent de l'Etoile à 16 ans lors de la grande guerre. Trop jeune pour être appelé sous les drapeaux, ce jeune homme de 16 ans, aux yeux vert, aux cheveux noirs et au teint de fille, rencontre dans un salon, un écrivain célèbre dont il suscite l'attention, sans avoir rien fait. Une amitié se noue, non charnelle, simplement parce que le grand écrivain subodore en Vincent un jeune homme exceptionnel. Ils se comprennent au travers des silences de Vincent.


J'ai beaucoup aimé ce livre, qui est admirablement bien écrit, avec une certaine forme de sensualité, plein de pudeur, de délicatesse. Son originalité, d'imaginer une rencontre entre Marcel Proust, écrivain reconnu et vieillissant de 45 ans avec un jeune homme doté d'un nom à particule et âgé de 16 ans. Considéré comme suffisamment jeune pour échapper à la guerre, mais déjà adulte pour assumer ses choix, sans s'occuper, des autres, ni de leur morale.

La fin du livre est inattendue, à rebondissements .
Lien : http://chezvolodia.canalblog..
Commenter  J’apprécie          40
Les errements amoureux d'un adolescent de 16 ans , en 1916,issu d'un milieu aisé:Vincent de "l'étoile", et Marcel (Proust), et Arthur, le fils de sa femme de ménage.
Vincent de "l'étoile"a 16 ans , en 1916 , le bel âge où tout est permis où l'arrogance est reine tout est permis même d'aimer un homme de quelques années son aîné. En 1916, c'est une histoire qui a de quoi choquer! Mais en 2017?
Ce qui m'a choqué dans ce roman , c'est le nombrilisme de Vincent, la trop grande perception de son "moi", et la différence de vie que mène Arthur qui est au coeur de la guerre , et Vincent qui a une vie des plus oisive! Il est sûr de lui , Vincent, il a sa jeunesse pour lui, face à Marcel (Proust) avec qui il n'entretiendra que des liens d'une profonde amitié, mais c'est avec Arthur, le fils de sa femme de ménage, qu'il aura sa première aventure sexuelle. Arthur, instituteur qui lui est confronté à toutes les horreurs de la guerre et qui lors de sa première permission, passera 7 nuits dans le lit de Vincent .
le dénouement quoique tragique a de quoi surprendre, c'est vrai.
En fait, après avoir lu quelques pages de ce roman, l'histoire ne m'était pas étrangère et en regardant mon cahier"mémoire" effectivement je l'avais lu en 2008 .Apparemment ce livre ne m'a pas "marqué" j'en garde un souvenir mitigé, quoique audacieux dans une atmosphère "glauque" ce roman ne m'a pas plus que ça " enchanté".J'ai encore deux livres de P.Besson à lire dans ma P.A.L dont son dernier:Arrête avec tes mensonges " on verra.....ça ne peut-être pire que "le chuchoteur " de d'Carrisi, bof! Bof! Bof! C'est juste une question de ressenti!!
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1238) Voir plus



Quiz Voir plus

En l'absence des hommes (Philippe Besson)

Quand se déroule l’histoire ?

Au printemps 1916
En été 1916
En automne 1916
En hiver 1916

20 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : En l'absence des hommes de Philippe BessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}