Tombes de verre et autres poèmes

Un désir non réalisé
Les feuilles qui rouillent très fort avant de tomber, les désirs qui s’enflamment sans tomber. Nous les frottons sur notre peau tandis que le froid de l’automne respire dans le tissu de nos chemises. Nous voyons les tas mais nous ne pouvons pas jeter ainsi notre plaisir dans la rue. Nous souffrons seulement de l’épaisseur de la cendre qui s’est répandue du désir non réalisé.

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On ne fait rien en se confessant ou en se rappelant, en miaulant longtemps ou en somnolant près de la fenêtre. On n’arrête pas un train d’une main ou par un gémissement. Si l’on ne voyage pas dans le même compartiment que le bonheur, en vain rachète-t-on ses propres ordures. La vie est un vendeur pénible, il vaut mieux donc ne pas attendre. Jouons sur quelque chose, sur le litre de sang qu’on ne gardera pas. Jouons car de cette façon on balance la chance par la fenêtre avant qu’elle ne retombe en malédiction sur nous. Un long miaulement alors que le foie travaille comme un soldat et la vie revient inodore.

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On peut supposer qu’il a fermé la porte et la fenêtre. Il a haussé le ton de la musique pour camoufler le bruit du coup de feu. Et l’unique balle dans le vieux pistolet n’a pas manqué sa cible. Cependant, il faut laisser une marge à la distraction qu’on n’a pas pu mesurer… L’écart, une fraction de secondes. Mais l’erreur, où la situer ?

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C’est trop pour l’homme d’entendre le bruit de son coeur l’arracher à chaque instant du monde, et le bruit de son sang le pousser à chaque instant dans le sens contraire, tandis que les signes fallacieux s’accumulent sur sa peau. C’est trop d’entendre en même temps, avant de chanceler, le hurlement du monde perdu sous la peau.