AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782205075397
152 pages
Le Lombard (15/04/2016)
3.76/5   50 notes
Résumé :
Grand Est est un road-movie qui démarre par un stage de conduite à l'automobile club de Metz. En le quittant, un père embarque son fils de huit ans pour une balade pleine de surprises dans un territoire post industriel aux allures de Far west.

Roman graphique sur ce qu'on laisse à nos enfants, en même temps que récit initiatique, on est saisi par l'humanité de l'histoire écrite par Denis Robert et par la puissance des images de Franck Biancarelli.
>Voir plus
Que lire après Grand EstVoir plus
Le Teckel, tome 1 par Bourhis

Le teckel

Hervé Bourhis

3.19★ (291)

3 tomes

London Calling, Tome 1 : La promesse d'Erasme par Runberg

London Calling

Sylvain Runberg

3.55★ (110)

3 tomes

La grande odalisque, tome 1 par Mulot

La grande odalisque

Jerôme Mulot

3.49★ (524)

2 tomes

Proies faciles par Prado

Proies faciles

Miguelanxo Prado

3.75★ (115)

2 tomes

No war, tome 1 par Pastor

No war

Anthony Pastor

3.60★ (160)

5 tomes

Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 50 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis
Denis Robert, journaliste-écrivain, est en mal d'inspiration depuis maintenant 2 ans. Alors qu'il vient de terminer un stage dans une auto-école de Moselle pour récupérer ses points, il se rend compte qu'autour de lui, il y a beaucoup de jeunes. La plupart a moins de 25 ans, s'est fait contrôler positif à l'alcootest et a dû emprunter à sa banque pour pouvoir payer l'amende et le stage. Denis prend des notes, doutant du système et voyant là une formidable hypocrisie. de retour chez lui, il retrouve son jeune fils, sa femme étant partie avec l'une de ses filles aux États-Unis. Il lui propose alors une balade entre hommes. le lendemain, ils prennent la route à bord de la Jaguar, direction La montagne des singes, au pied du château de Kintzheim. Première étape de ce périple dans son Grand Est natal...

Un road-trip sur fond de mines désaffectées, de hauts-fourneaux et de laminoirs aujourd'hui fermés et transformés en musées ou encore de maisons qui s'effondrent mais aussi de parcs d'attraction. Chômage, délocalisations ou pré-retraite sont malheureusement le quotidien des habitants de Lorraine. Denis Robert veut montrer à son fils les lieux emblématiques de son enfance. Il évoque avec pertinence mais aussi avec une certaine incompréhension le monde actuel, économique, politique et social. Une réflexion pour le moins saisissante, un brin pessimiste mais franche. Un avenir incertain et inquiétant se profile à ses yeux. En filigrane, une belle histoire de transmission entre ce père et son fils. Un récit dense et intéressant servi par un trait réaliste et élégant. Franck Biancarelli nous offre de superbes planches en noir et blanc pour les flashbacks.
Commenter  J’apprécie          660
L'auteur du scénario, Denis Robert, est né à Moyeuvre-Grande en Moselle. Ecrivain et journaliste d'investigation, il évoque dans cet album sa région natale, la Lorraine.
Portée depuis la seconde guerre mondiale par les exploitations minières et les industries sidérurgiques, elle a subi depuis les années 80 un déclin socio-économique comparable - selon l'auteur - à celui du Wisconsin aux Etats-Unis. Fermetures d'usines, délocalisations, chômage, pré-retraites, alcoolisme, effondrement des maisons sur les anciennes mines, pollution des sols, cancers...
Le ton est sombre, l'auteur est amer, désabusé. Il condamne les vaines promesses successives des politiques de tous bords, qui ont permis au FN de prospérer (autour de 30% des électeurs), tout en montrant clairement la faible marge de manoeuvre des dirigeants dans la logique ultra-libérale de nos pays occidentaux.

J'ai parfois trouvé Denis Robert passéiste, mais je partage son pessimisme, hélas, notamment sur l'avenir de nos enfants...

♪♫ 'Brooklyn', Bernard Lavilliers
audio : https://www.youtube.com/watch?v=K4XFkAyfw_A
Commenter  J’apprécie          454
Pour ma 500ème critique sur Babelio, je voulais vous parler d'un livre qui m'a particulièrement touchée.

Il s'agit d'un roman graphique de Denis Robert illustré par Franck Biancarelli, et intitulé tout simplement Grand Est.

Il est d'ailleurs ironique qu'un livre qui porte le nom de la Région qui a fait disparaître la Lorraine parle si bien de cette dernière....

Grand Est, c'est le témoignage poignant de Denis Robert (le journaliste de l'affaire Clearstream) sur ce qu'est devenue la Lorraine, cette terre d'industrie qui a tant donné à la France et qui aujourd'hui souffre tellement. Il a su capter l'esprit et la tragédie de cette région, de cette terre de brassage et de mélange des cultures qui aujourd'hui vote massivement FN, de cette terre d'ouvriers et de mineurs fiers de leur métier dont les enfants et petits-enfants sont aujourd'hui au chômage.
En lisant Grand Est et en suivant l'auteur et son fils dans leur voyage initiatique, nul doute que vous comprendrez mieux la Lorraine et les Lorrains et que vous serez touchés par ce qui arrive à cette région.
Pour ma part, je suis ressortie de cette lecture bouleversée tant elle faisait écho à ma propre vie (on y parle de la ville où j'ai grandi, on y voit un immeuble dans lequel j'ai habité ainsi que l'endroit où je travaille, et l'album m'a été offert par des collègues et amis très chers quand j'ai quitté la Région qui a inspiré le titre du livre) et tant j'ai trouvé que Denis Robert avait su mettre des mots sur certains ressentis et décrire l'essence de cette région et l'existence de ses habitants.

Pour conclure, deux adjectifs me viennent à l'esprit en pensant à cet album: magnifique et désespéré...
Commenter  J’apprécie          227
A l'occasion d'un weekend en compagnie de son jeune fils, le journaliste d'investigation Denis Robert nous entraîne dans un voyage sensible dans le temps et la géographie. Son Grand Est natal, coincé entre le Luxembourg, l'Allemagne et les Vosges, jadis fer de lance de l'économie et de la métallurgie française, se réduit désormais un no man's land. Victime du libéralisme et de la mondialisation à tout crin, les hauts fourneaux ont été démantelés pour, au mieux, se muséifier dans une sorte de Disneyland de l'histoire ouvrière. Les rencontres avec les amis et la famille sont autant d'opportunités pour remonter les fils du temps et tenter de comprendre comment et pourquoi le système s'est totalement déréglé, emportant dans son sillage des milliers de vies.
Ce récit personnel, parfois intime, est subtilement transcendé pour devenir une réflexion sur l'histoire sociale, économique et politique des années 1960 à nos jours. Les logiques libérales détruisent une industrie taxée de passéiste tout en transformant les hommes en de pauvres fantômes qui tentent tant bien que mal de survivre entre revenus sociaux et loisirs de masse aseptisés. En filigrane s'inscrit également une transmission pudique du père au fils, sous-tendue par une vague inquiétude quant à l'avenir incertain. Si on ressent malgré tout un véritable attachement à son pays et à ses pères, il ressort des propos de Denis Robert une profonde désillusion qui dissimule des blessures plus cachées.
Cet équilibre entre le politique et le personnel est porté avec talent par le dessin de Biancarelli : couleurs en demi-teintes au rendu mat, plusieurs pleines pages pour ouvrir le récit, une attention portée aux hommes et aux femmes ainsi qu'une belle manière de traduire les notions d'espaces et de voyage.
Commenter  J’apprécie          90
Une bd pessimiste. Normal, puisqu'il s'agit de la vie actuelle : politique, économique, écologique, chômage, coût de la vie, etc. C'est vrai qu'il est difficile de trouver du positif dans le monde actuel où seuls les profits intéressent, qu'importe qu'on pollue la terre. le personnage principal nous emmène avec son fils sur ses routes de Lorraine où il fait le constat d'avant et de maintenant. Une analyse juste et cruelle de notre époque. Dessins réalistes, couleurs bien choisies.

Commenter  J’apprécie          150


critiques presse (5)
ActuaBD
22 août 2016
Si Grand Est est à déconseiller aux dépressifs, ce road movie réaliste passionnera tous les lecteurs qui s’interrogent sur le système qui est le nôtre, à la fois victime du prolongement des pratiques d’un capitalisme héritier des maîtres de forge du XIXe siècle et bien peu soucieux de notre avenir.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
25 juillet 2016
Un album qui n'a pas fini de faire parler de lui, que je vous conseille vivement, car très instructif et très beau !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
22 juin 2016
Mêlant le passé et le contemporain, sur un ton légèrement dépressif, mais pleinement humaniste (...) on est touché par cette mise à nu indirecte.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
22 juin 2016
Grand Est est le retour sur image que, dépassant le demi-siècle, tout homme devrait faire.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDGest
30 mai 2016
Grand Est est un road-trip pessimiste (...) Mais aussi, une fable bourrée d'humanité, qui dresse le constat amer d'un système sur le déclin que rien ne semble pouvoir endiguer.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Malgré la chute des ventes, l'avènement du web, les faits divers occupent toujours autant de place dans 'Le Républicain lorrain', qui reste un métronome ici en Moselle.
Il vient d'être racheté par une banque, le Crédit Mutuel, à la famille Puhl-Demange, qui le possédait depuis toujours. Il est aujourd'hui moins partisan, moins moraliste que sous le règne de Victor, le père, puis de Marguerite, la fille.
Moins vivant, aussi.
Le 'Répu' et Marguerite ont toujours été du côté du bien. La famille c'est bien, le divorce c'est mal. La musique classique c'est bien, le rock c'est mal. La Joconde c'est bien, Picasso c'est mal. De Gaulle et Pompidou c'est bien, Marchais c'est mal et Mitterrand pas terrible.
Marguerite dirigeait 22 agences et une armée de journalistes et de correspondants dévoués. C'était avant le grand chambardement du Crédit Mutuel. En six ans, la banque a acheté une dizaine de journaux des Ardennes à la Provence et dépasse un million deux cent mille lecteurs quotidiens.
A chaque rachat, on vire les vieux en leur donnant une prime de départ qu'ils sont contents de toucher. On embauche des jeunes qu'on paie deux fois moins pour le même job.
Le 'Répu' du Crédit Mutuel doit être rentable. L'identité régionale, le club de foot, les avis mortuaires, les horaires des pharmacies sont des moyens de conserver des lecteurs, donc des annonceurs.
(p. 82-83)
Commenter  J’apprécie          220
Comment sera l'avenir ? Le monde sera plus sauvage. La planète se réchauffera. Les ours auront disparu. Les usines aussi. Et les marchands de journaux. Par les banquiers qui resteront les tauliers du système. J'apprendrai à Woody [mon fils] à se méfier de ceux qui ont trop de certitudes. Je voudrais qu'il soit armé pour résister à la connerie ambiante.
Commenter  J’apprécie          260
L'impression que tout va toujours rouler. On avance, poussé par la foule et les idées reçues. On marche parce qu'il faut marcher. Le mouvement des autres nous entraine. Mais soudain, on est moins sûr que tout va rouler comme avant. Les politiques n'ont jamais paru si impuissants.
Commenter  J’apprécie          270
Je sais que l'horizon est bouché, qu'on s'emmerde dans ce coin, mais on s'emmerde partout quand on n'a plus de rêves. Et de ce bout de terre bordé par trois frontières... la vue est imprenable sur la folie du monde.
Commenter  J’apprécie          230
[Les politiques] ne sont plus comme nous. Ils ont décroché du réel. Ils ne pensent qu'à être réélus.
Commenter  J’apprécie          365

Lire un extrait
Videos de Franck Biancarelli (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Franck Biancarelli
Dans le 120e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente la première partie d'Harlem, album qui sera décliné en deux parties, que l’on doit à Mikaël, édité chez Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Amalia que l'on doit à Aude Picault et aux éditions Dargaud - La sortie du premier tome d'un triptyque baptisé Molière, premier tome qui s'intitule À l'école des femmes, que l'on doit au scénario de Vincent Delmas, au dessin de Sergio Gerasi et c'est édité chez Glénat - La sortie de l'album Crushing que l'on doit à Sophie Burrows et aux éditions Gallimard - La sortie du second tome de la série Karmela Krimm baptisé Neige écarlate, que l'on doit au scénario de Lewis Trondheim, au dessin de Franck Biancarelli et c'est édité chez le Lombard - La sortie de l'album Je suis toujours vivant que l'on doit au scénario conjoint de Roberto Saviano et Asaf Hanuka, au dessin de ce dernier et c'est édité conjointement chez Steinkis et Gallimard - La sortie en intégrale de Moi, René Tardi, prisonnier au stalag IIB que l'on doit à Jacques Tardi et aux éditions Casterman Dans une troisième partie, retrouvez un entretien avec Mikaël à l'occasion de la sortie de son album Harlem.
+ Lire la suite
autres livres classés : Lorraine (France)Voir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus

Autres livres de Franck Biancarelli (1) Voir plus

Lecteurs (86) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5238 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}