Cet ouvrage fait partie d'une petite collection abordant des thèmes précis, traités par des passionnés et spécialistes et abondamment illustrés, ce qui est loin d'être désagréable.
Celui-ci aborde la médecine du Moyen Age et si on avait une idée préconçue des remèdes d'antan, pour mon cas, elle s'est avérée exacte ! L'auteur nous donne un panorama de tout ce qui était utilisé à cette époque, nous gratifiant en outre de quelques recettes qui m'ont laissée dubitative pour le moins, mais surtout pantoise. Ou alors nous sommes vraiment devenus très cartésiens et logiques, en plus d'être affreusement douillets… Vous viendrait-il à l'esprit d'utiliser du vitriol pour soigner certaines plaies ? A moins de torturer quelqu'un, moi absolument pas ! Mais nos ancêtres, eux, y recouraient… et sans anesthésie, s'il vous plaît. Je m'attendais à des recettes étranges, mais je ne m'attendais certainement pas à une telle surprise.
Pour le moins dépaysant, parfois choquant devant certains ingrédients, cet ouvrage a au moins le mérite de nous ouvrir les yeux sur une réalité de cette époque très peu montrée dans les films ou les romans. Car, en effet, il s'agit surtout de vie quotidienne, de soins sur des plaies occasionnées lors des travaux aux champs, des maladies pouvant ravager les villes et villages médiévaux, des petits soucis physiques – qui aujourd'hui nous envoient encore chez le généraliste – qu'il fallait traiter avec les connaissances mi-scientifiques, mi-empiriques du médecin et de l'apothicaire, quand la prière, le jeûne et les messes ne suffisaient plus.
Pour ceux qui râlent sur le goût d'un médicament ou sur un traitement un peu rude, il me semble que la lecture de cet ouvrage les réconcilierait avec le sirop au goût le plus affreux sur le marché de nos jours ou la piqûre d'anti-inflammatoire douloureuse. Si si, c'est une certitude. On peut constater les progrès. Parce qu'en plus, aujourd'hui, le résultat est quand même plus certain que celui des remèdes médiévaux… On peut alors vraiment se bénir d'être le lecteur moderne que le patient moyenâgeux. En tout cas, c'est une lecture passionnante et aisée, grâce au style fluide et allant droit à l'essentiel, comme il est d'usage dans cette collection au format strict. Inutile de dire que j'ai beaucoup apprécié cet ouvrage au contenu déconcertant.
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Il est vrai que si nous avons conservé dans notre pharmacopée les bienfaits de la plupart des plantes – en en rejetant toutefois certaines qui pouvaient dangereusement nuire au lieu de guérir –, nous ne pourrions néanmoins résister aux méfaits d’autres composantes ! Parmi les ingrédients préconisés, « pétrole », nitre, vipères, fientes diverses ou bave de crapaud sont prêts à nous faire apprécier sirops amers, piqûres ou roulette de dentiste, tout en remerciant la médecine d’avoir progressé pour notre bien-être.
Quel que soit le domaine de la santé dans lesquels ils sont appelés à agir, les remèdes médiévaux restent donc pleins de paradoxes. Science, religion et magie, douceur et cruauté se conjuguent étroitement pour tenter de venir en aide à tous ceux souhaitant une vie meilleure.