AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Chloé Billon (Traducteur)
EAN : 9782925141976
200 pages
La Peuplade (07/03/2024)
3.71/5   7 notes
Résumé :
La petite Željka habite le comitat du Međimurje, au nord de la Croatie en guerre. Elle voudrait bien défendre son pays contre les Serbes, mais selon le maître d’école, ce n’est pas pour les femmes. Et comme le docteur dit qu’elle a un défaut dans la tête, elle doit faire de longs séjours à l’hôpital. Alors elle écrit des poèmes.

À la maison c’est compliqué. Une fois, un homme est entré chez eux et a voulu égorger son père. La guerre, c’est un peu... >Voir plus
Que lire après Scènes villageoises sans cochonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Attention j'avertis, c'est le style « plat » 😁! Mais bon si on veut écrire un récit à hauteur d'enfant, difficile de faire à La Coulon.

« Si je donne ma vie pour la patrie, alors,ça veut dire que je meurs ? »
« Oui ! «  a répondu le maître. »
« Alors j'ai pas envie . »
La petite Zeljka est croate, et la Croatie est en guerre. Elle aime le foot, et voudrait être astronaute quand elle sera grande car elle aime l'espace. Son maître d'école n'est pas d'accord, il dit c'est par ce qu'elle est malade. Effectivement elle a une maladie,on branche parfois sa tête à des câbles et à une grande machine qui dessine des lignes, mais elle veut quand même être astronaute.

Racontant une enfance en Croatie, probablement en partie autobiographique , l'auteur , adulte réussit en courts chapitres avec humour à restituer la vie d'un village et d'une famille de cocos qui ne vont pas à l'église, dans les années 90. Signes d'une guerre faussement lointaine, La Maison vide, la possession d'un jeu de Lego liée au travail à l'étranger des pères, les différentes ségrégations que l'auteur illustre aussi de coupures de journaux , révèlent la complexité sociale et politique d'un pays à travers un village , son microcosme , contemplé des yeux d'un enfant espiègle.
Commenter  J’apprécie          6814
À hauteur d'enfant, une plongée en apnée au nord de la Croatie.
La guerre est là. Medimurje lève le voile sur une région qui se fissure immanquablement. L'indépendance se fraie un chemin dans l'impalpable encore.
Les blessures sont des volets qui claquent par grand vent.
L'autre, le serbe est colorié de noir. Željka conte, pétillante et si petite encore.
Sept ans, l'âge de raison, et un regard d'aigle qui perce le flou, les ombres et les habitus.
« Le maître est très content de Jokà. C'est lui qui a dessiné le plus beau drapeau, quand on lui a appris la poésie « Trois couleurs ». « Pour quelles trois couleurs vit et meurt mon jeune coeur ? le rouge, le blanc, et le bleu. »
Elle préfère le foot à la danse. Elle observe la vie et joue à la marelle entre ciel et terre, les paroles comme des sauts dans les cases. Qu'importe les genoux écorchés. Elle s'habille avec les vêtements des autres. La pauvreté visible, la dignité d'une famille qui a appris l'économie par le sourire et tout alors coule de source. À mille mille du consumérisme.
Elle n'est pas baptisée. Pas encore, peut-être. Marginale et mature, petit soldat qui voudrait sa patrie « croate se défend par le fusil, la foi, le travail, le verbe, le livre, et la plume. » « Et ils sont tous baptisés, sauf moi et Haris. Mais Haris ce n'est pas important, qu'ils disent de toute façon, il est musulman. »
Elle pressent les différences. Futée et intuitive, ses réflexions sont sensées, contrariées par l'insolence des a priori. Des disparités et de religions et d'ethnies, des frontières mentales. Elle est fragile et malade, fait de longs séjours à l'hôpital.
« Le docteur dit qu'elle a un défaut dans la tête. »
Et pourtant, elle anime la vie des siens, quête des réponses à ses questionnements. Apprend à vivre entre les gouttes et les non-dits d'un peuple qui se méfie des courants d'air. Elle veut se faire baptiser, veut être astronaute quand Ivana veut être femme de ménage.
Les fragments sont magnifiquement révélateurs. « Des scènes villageoises sans cochon » dans une contemporanéité si proche de nous, 1991, hier et maintenant. La tasse de lait est encore brûlante. Seuls, les souvenirs sont refoulés. Ce texte sonne au présent. Željka est une enfant grandissante au fil des pages, centimètre par centimètre.
« Tata Durda a laissé ses enfants chez nous pour qu'on joue. Moi et mes cousins, on s'amuse toujours super bien. C'est juste dommage qu'ils ne puissent pas venir souvent. Des fois, tata Durda les fait passer en contrebande, c'est comme ça que dit maman. Maman dit que c'est terrible qu'elle doive faire passer ses enfants en contrebande comme du salami de Hongrie. Et elle les emmène chez sa soeur, pas chez des inconnus ou chez les Tziganes. »
On pénètre la Croatie par la porte secrète. Entre les poèmes, les articles de presse, les dessins de cette fillette et les notes en bas de page qui annoncent une deuxième lecture, c'est le macrocosme d'une littérature incomparable. Comme une chance de comprendre combien ces scènes villageoises sont l'idiosyncrasie d'un peuple écorché vif. La géopolitique, les sciences-humaines et les sociologies actent ce livre en renom et en outil de savoir.
Željka rassemble l'épars. « Le village où nous vivons n'a pas de vraie guerre, il n'a pas été à la télé ou dans les journaux. Il n'y a pas eu de morts dans la rue, dans la rivière ou dans les champs. On n'a pas dû enterrer nos proches tués par des grenades comme les gens à la télé. Mais j'ai quand même rêvé du sang qui coulait le long du cou et d'elle qui pleurait. »
« Une fois, il m'a dit «  t'es la petite des cocos. » et j'ai fait mine que je n'avais pas entendu. »
« Personne ne traite plus nos Tziganes de Tziganes. On les appelle par leur prénom. Ils vont rester ici pour toujours. »
Ce livre est un témoignage universel. Cette petite narratrice qui porte le même prénom que Željka Horvat Cec est un feu follet. Une enfant stupéfiante qui confronte les malfaçons humaines. Elle est douée de compassion et de libre arbitre. Elle reformule l'Histoire d'une Croatie blessée dans sa chair. Elle parle une seule langue, celle d'une petite fille magistrale.
« J'ai et en même temps je n'ai pas d'oncle et de soeur. Je suis née trop tard. »
Traduit à la perfection par Chloé Billon. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.

Commenter  J’apprécie          30
Scènes villageoises sans cochon est le récit d'une enfance avec, en toile de fond, la guerre. La petite Željka habite un village du comitat de Međimurje, en Croatie du Nord. À travers des chapitres courts, l'auteure nous offre une perspective non linéaire, reflétant les impressions fragmentées de la petite fille, qui promène son regard juvénile et perspicace sur le monde qui l'entoure, c'est-à-dire son univers social ne dépassant guère les frontières de son village à moins qu'elle ne se rende en ville chez une tante ou à l'hôpital pour des traitements. Tour à tour elle évoque sa famille, ses amis avec lesquels elle joue entre autres au foot, ses voisins, ses professeurs, la situation du pays... À travers le prisme de l'enfance, l'auteure soulève des questions sur la manière dont les enfants perçoivent la guerre et internalisent la haine de l'autre. J'ai trouvé beaucoup de charme à ce roman bien écrit et au titre accrocheur, qui aborde de grandes questions à hauteur d'enfant. Une chose est certaine, l'enfance est un territoire universel.
Commenter  J’apprécie          120
Le plus difficile, dans un récit à hauteur d'enfant, est de ne pas céder à la tentation d'employer un vocabulaire trop sophistiqué et à une vision des choses un peu trop clairvoyante pour l'âge présumée de la narratrice. de ce point de vue-là, dans Scènes villageoises sans cochon, Željka Horvat Čeč réussit parfaitement à nous faire ressentir ses sentiments de fillette, dans la Croatie en guerre, sans que l'exercice de mémoire ne paraisse feint ou outrancier. Les chapitres sont très courts et sont imprégnés d'un humour subtil dans la description de l'existence de Željka, entre sa famille, l'école, les garçons, l'hôpital, où elle passe beaucoup de temps, la guerre, faussement lointaine, les voisins et le monde telle que le perçoit cette gamine intelligente mais fragile. Ce sont de petites vignettes pittoresques que nous offre la romancière, très personnelles, qui rendent le livre touchant dans sa modestie mais qui aurait peut-être pu marquer une plus grande ambition, notamment dans sa construction, pour s'imprimer plus durablement. Quoi qu'il en soit, il n'y a effectivement pas de cochon dans le livre et c'est peut-être un peu dommage.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          90
L'enfance à l'ombre de la guerre, ses ellipses et son épilepsie, ses silences et son humour afin d'y faire entendre cette apparente, et fragmentaire, incompréhension où s'élabore le déchirement d'une conscience et ses douloureuses intermittences de consciences ainsi que les traces, dessins et journaux, laissant au lecteur le soin de les inscrire dans les contre-jours historiques ainsi dévoilés. Scènes villageoises sans cochon se présente comme une suite de courts récits, de témoignages douceâtres non tant de l'enfance que les chutes, souvent comiques, où soudain se révèlent la complexité sociale et politique, les différentes ségrégations dont souffre la narratrice. Dans ce récit, probablement pour partie autobiographique Željka Horvat Čeč charme par l'insolente grâce de ces instantanées d'une tragique drôlerie.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Oo9o78ii
7u77ooO8o8Ii8i8i8

7777ukkkkkkki7
Y7y7777y7uuuuuuu8uuu


9o
9
77777
8

77
K8u8uu78y7y7u7u7u77uu7u77k8u7u7u788uu877uuuuuu7u77777uu77uu8i
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
86 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..