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4,13

sur 1499 notes
Difficile exercice pour moi de commenter un ouvrage de BD, je suis toujours une bleue, et pour longtemps je crois, même si je prends goût à ce genre de lecture.
J'ai été totalement sous le charme du début à la fin : les dessins sont d'une très grande fluidité, les couleurs sont époustouflantes, l'esthétisme est à couper le souffle, surtout quand Anaïs est en pleine introspection ou rêverie.

Ne connaissant pas la vie d'Anaïs Nin, je crois en avoir appris pas mal. Après avoir lu quelques éléments biographiques sur internet, il me semble que le livre lui est fidèle.

Était-ce une bonne idée de commencer à faire sa connaissance avec cette biographie dessinée ? Je ne le saurai vraiment que si je lis un essai ou un roman, j'ai cependant l'impression que ça aurait été préférable, car je l'ai trouvée froidement libertine et je ne suis pas sûre que ça lui corresponde. Peut-être quelqu'un pourra-t-il m'éclairer ? Cette lecture seule ne me donne pas spécialement envie d'aller plus loin.

Émotionnellement, ce livre m'a touchée dans sa beauté onirique, mais je n'ai pas été très sensible aux textes et à la froideur d'Anaïs et des personnes qui gravitent autour d'elle, malgré certaines scènes joliment torrides.

C'est un cinq étoiles pour le graphisme, et une étoile pour les textes et l'histoire.
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[Liberté, recherche de soi et polyamour]
Anaïs Nin est une femme fascinante. Que l'on approuve ou réprouve, que l'on adore ou exècre, ce tempérament de feu ne passe pas inaperçu. de ces femmes inspirantes ayant pris leur destin en main, elle livre tout - ou ce qu'elle souhaite - dans son Journal dont la version non censurée a été publiée post-mortem. Léonie Bischoff fait un travail fabuleux dans ce roman graphique où elle retrace la soif de liberté d'Anaïs Nin, sa recherche d'elle-même et de sa sexualité, notamment à travers son histoire d'amour passionnelle avec Henri Miller. Mais pas que. Précurseuse du polyamour, les planches débordent de cette recherche de plaisir charnel et de cette quête de sa sensualité en tant que femme.

[Couleurs et sexualité florale]
Justement, parlons un peu des planches. Elles sont tout simplement sublimes ! le jeu des couleurs apportent une poésie sensible aux tiraillements intérieurs d'Anaïs. Elles mettent en avant la passion qui démarre, qui lui donnent vie, qui contrecarre l'ennui, elle se révèle à travers elles. Quant à la sexualité, Léonie Bischoff la traduit par allégorie et utilise une sexualité florale pour ces scènes. Elle sublime les actes, la transformation de soi, le plaisir des corps ; pour le plaisir des yeux et sans jamais tomber dans la vulgarité - vous savez sûrement maintenant à quel point j'y suis sensible. Ces couleurs sont alliées à un trait fin, presque aérien, et à des dialogues subtiles. Un combo qui ravie mes mirettes et que j'ai englouti presque d'une traite.

[En bref]
Un roman graphique aussi beau qu'intéressant. À lire et à admirer sans hésiter.
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« Anais Nin sur la mer des mensonges » délivre avec une aisance graphique saisissante l'histoire d'une femme qui se construit, se questionne et explore ses sentiments et sa sensualité. Intime par son sujet et lumineux par son style, ce roman graphique embarque son lectorat au coeur d'un quotidien rythmé par l'amour des mots et la recherche incessante d'un épanouissement tant par le plaisir sexuel qu'intellectuel. Léonie Bischoff retranscrit avec un dynamisme apaisé, la vie d'une femme inspirante, épanouie et indéniablement libre.


Impossible d'échapper à la fascination que provoque le personnage foisonnant d'Anais Nin. Complexe, insoumise et bouleversante, elle se dévoile pages après pages, questionnant sa condition de femme et ses traumatismes dans ses journaux intimes. Partagée entre plusieurs amants pour se découvrir, elle incarne une modernité inspirante, débarrassée de dictâtes moraux étouffants.

L'ensemble est retranscrit avec une poésie visuelle immersive. Les doubles pages de ce roman graphique, investies par des multiples couleurs, sont envoutantes. Jouant des superpositions de traits colorés, les illustrations transcrivent de multiples facette de la personnalité complexe de l'héroïne à travers des ambiances valorisant les personnages. Les métaphores graphiques s'intègrent au réel, convoquant un imaginaire foisonnant et vif.

Une très belle lecture, qui initie des questionnement nécessaire chez le lecteur. « Anais Nin sur la mer des mensonges » est un graphique déroutant par bien des égards mais terriblement puissant par l'intimité qu'il convoque !
Lien : https://leslecturesdechloe.a..
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Le graphisme est minimaliste : peu de couleurs (« turquoise pour la rêverie, jaune pour la joie, rouge pour la véhémence, pêche pour la douceur »), des traits hachurés, des arrière-plans souvent blancs. Et puis tout à coup l'imagination d'Anaïs s'immisce dans la réalité, le dessin s'illumine et se densifie. C'est flagrant lors des scènes de travail avec l'écrivain Henry Miller.
On découvre alors une femme créative, à la vie intérieure foisonnante, mais aussi à la personnalité scindée (« J'ai tant de facettes en moi, tant de fragments contradictoires »). Anaïs se laisse facilement séduire par les hommes et en même temps se persuade de maintenir « un idéal de pureté » avec son mari Hugo. June l'insaisissable épouse de Miller, la fascine, tout comme son père revenu dans sa vie après des années d'absence, et qu'elle continue d'admirer malgré tout.

Les vignettes pleine page sont magnifiques. Cependant elles ne font pas oublier cette forme de névrose qui pousse la jeune femme à (se) mentir, tout en nourrissant son tempérament d'artiste, son inspiration créatrice. Anaïs se cherche, cherche son style, peine à quitter son journal intime pour écrire un roman.
Au bout du compte, je n'en sais guère plus sur l'écrivaine. Une fois cette BD refermée, j'ai cherché ses écrits. Rien de notable… à part le fameux journal. Anaïs Nin est une femme de l'intime.
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Anaïs Nin (1903-1977), est une écrivaine passionnée. Femme complexe, aventureuse, sulfureuse, pleine d'envies... Anaïs cherche la femme et l'artiste qui sont en elle en inscrivant sur son journal son existence. À travers cette quête, elle nous emporte dans son tourbillon de désirs, d'explorations, de passions, d'écritures...

Chaque page s'ouvre sur une multitude de couleurs et de sentiments. Nous découvrons la vie intime plus ou moins facile à accueillir d'Anaïs Nin au travers d'un dessin réalisé au crayon tout en douceur et en sensibilité.

Rempli de délicatesse aux multiples couleurs, c'est l'un des albums marquants de l'année 2020.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Un roman graphique magnifique au niveau des dessins. Je suis restée de longues minutes à suivre les coups de crayons multicolores tellement ils m'ont plu. Les différents aspects de la personnalité d'Anaïs Nin sont mis en valeur très tendrement et j'ai adoré découvrir une femme forte, libre et visiblement talentueuse. le parallèle avec l'oeuvre littéraire manque parfois mais ça donne envie de s'y intéresser.
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Chaque homme à qui j'ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Écrire comme un homme ne m'intéresse pas.
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Ce tome contient une biographie d'Anaïs Nin (1903-1977) qui ne nécessite pas de connaissance préalable de l'artiste ou de son oeuvre. Elle a été réalisée par Léonie Bischoff, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Elle comprend 184 pages de bandes dessinées. Sa publication initiale date de 2020. Elle a bénéficié d'une édition grand format en 2022, complétée par un cahier graphique de quatorze pages.

Des nuages d'orage au-dessus d'un océan déchainé. Des vagues puissantes et arrondies, pleines d'écume, avec un minuscule navire au sommet de l'une d'elle. Les vagues redoublent d'intensité, et projettent le navire sur un récif. Dans les débris, une forme humaine allongée, recroquevillée sur elle-même. Dans la même position, Anaïs Nin se tient le visage dans les mains, avec des feuilles éparpillées autour d'elle. Elle se redresse sur son séant, sèche ses larmes et rassemble les feuilles. le soir, elle rejoint son époux Hugo Guiler, un banquier, dans une réception mondaine. Il la présente à Mme & M. Bordin, à Mme & M. Moris, Richard Osborne. Ils vont s'installer à l'une des tables. La conversation porte sur les occupations de Mme Nin : M. Guiler leur a dit qu'elle est une artiste. A-t-elle des enfants ? Depuis combien de temps sont-ils à Paris ? Hugo Guiler répond : cela fait trois ans maintenant, mais ils viennent de déménager à Louveciennes. Est-ce que New York lui manque ? Quel est ce drôle d'accent ? Elle explique que sa mère est Danoise et Cubaine, son père Espagnol et Cubain, et elle a grandi entre la France et New York. Elle a dû inventer son propre langage. Au retour, dans la voiture, son mari lui assure qu'elle les a tous charmés. Il s'inquiète pour elle : elle semble de nouveau fragile, nerveuse. Elle lui répond que le banquier en lui est en train d'asphyxier le poète. Une fois rentrés, ils s'installent dans le salon : elle écrit, il s'exerce à la guitare.

L'esprit d'Anaïs Nin divague : elle développe un dialogue avec une autre elle-même plus libre, qui lui reproche d'être en train d'étouffer, de jouer les épouses parfaites. La nuit, elle cauchemarde : par la fenêtre elle voit l'épave du trois-mâts sur leur pelouse et elle s'y rend sous une fine pluie, en chemise de nuit. Elle touche le bois de la coque et pénètre dans la cale par une énorme brèche : son double plein d'assurance l'y attend. Elle se réveille, se lève, puis vaque à ses occupations. Elle a l'air tranquille et solide, mais bien peu savent combien de femmes il y a en elle. L'une d'entre elles s'est révélée dans la danse espagnole. Avec d'autres femmes, elle prend des cours avec monsieur Mirales. Ce dernier lui a proposé de monter sur scène et de partir en tournée. Elle refuse une nouvelle fois : la danse est un passe-temps acceptable pour une femme de banquier, mais pas monter sur scène. Plus tard, elle y repense : qu'est-ce au fond qui la retient de monter sur scène ? Ça n'est sûrement pas Hugo, ni la banque. Sa culture catholique, certainement… Une femme qui se montre est une putain. Mais Mirales a raison, la sensualité de la danse espagnole touche au mystique, au sacré.

L'autrice ne donne pas de date exacte au cours de sa narration, toutefois des repères permettent de déterminer la période couverte. Au début, Hugo Guiler indique que cela fait trois ans que le couple est installé en France, ce qui amène en 1927. La biographie se termine après la rencontre avec Lawrence Durrell (1912-1990), c'est-à-dire en 1937. Elle présente la vie de l'écrivaine du point de vue de celle-ci : elle est de toutes les scènes et son flux de pensées est exprimé régulièrement, certainement pour partie extrait de ses journaux. S'il connaît déjà le parcours d'Anaïs Nin, le lecteur se doute que la bédéiste a choisi cette période pour sa fonction charnière dans son développement personnel, et donc dans son écriture. Sinon, il fait connaissance avec une épouse bien sous tout rapport, dépendant financièrement de son mari qui dispose d'un revenu confortable grâce à son métier de banquier. Il est vite touché par l'esthétique des dessins : ils semblent avoir été réalisés au crayon de couleur un peu gras, avec trois teintes majoritaires qui s'entremêlent avec une teinte prenant le dessus sur les autres en fonction de la scène, et souvent des arrière-plans vides. Il serait tentant de voir une sensibilité féminine, dans certaines courbes, la façon de représenter les yeux plus grands que nature, ou encore certaines postures, l'intérêt porté aux tenues vestimentaires, les fleurs. Mais au regard des autres caractéristiques visuelles, cela reflète plutôt le point de vue d'Anaïs Nin elle-même, sa propre sensibilité, sa façon de ressentir le monde. Ces choix graphiques servent à transcrire l'état d'esprit de l'écrivaine, en phase avec son journal et ses romans.

Au fil des pages, le lecteur se retrouve totalement séduit par l'élégance de la narration visuelle. L'artiste sait inclure les éléments nécessaires à la reconstitution historique : les voitures, les décorations intérieures, les tenues vestimentaires, les accessoires comme la machine à écrire. Elle effectue un dosage parfaitement équilibré de la quantité de détails par scène. Cela peut aller d'une représentation détaillée des façades au droit du Moulin Rouge boulevard de Clichy, à juste des personnages sur fond blanc, de la gare de Louveciennes reproduite avec exactitude à la texture du manteau de fourrure de June Miller, en passant par des scènes oniriques ou métaphoriques où l'imaginaire l'emporte. La tempête en ouverture est magnifique avec les éléments déchainés. À la fin de ce premier chapitre, Anaïs Nin marche pied nu dans un désert avec des cactus, et des cristaux sur le sol, vers une silhouette à contre-jour. La première vision qu'elle a de June Miller se fait avec un décor de fleurs. Plus loin, Henry Miller épingle son épouse au mur, comme un papillon, sa robe ouverte donnant l'impression d'aile, et il lui ouvre le ventre pour dérouler ses intestins dans la page suivante dans une vraie vision d'horreur. Quelque temps plus tard, Anaïs s'imagine glissant dans une eau habitée par des plantes aquatiques douces et sensuelles. Indépendamment de l'esthétique choisie, la narration visuelle met en oeuvre des dispositifs variés bien choisis.

En page 17, le lecteur découvre que les deux tiers inférieurs de la page sont occupés par une dizaine de silhouettes juste détourées, d'une femme en train de danser le flamenco pour un résultat très parlant. En page 37, les feuilles de papier volètent autour d'Henry Miller et Anaïs Nin assis à une table de jardin, comme emportées par le vent, mais aussi animées par l'esprit de création des deux auteurs. En pages 92 & 93, Léonie Bischoff raconte uniquement avec les images, sans aucun mot, avec une disposition de page originale : deux colonnes de quatre cases de part et d'autre de la page, et une image de la hauteur de la page qui les sépare : un voyage en train avec une arrivée le matin, et un départ le soir pour évoquer le mouvement de va-et-vient dans la relation entre Henry et elle. Dans le chapitre quatre, Anaïs enfant voit apparaître un homme en costume descendant du ciel entre les immeubles, avec un soleil à la place de la tête, une métaphore qui prend tous ses sens par la suite. Avec toutes ces qualités de mise en scène en tête, le lecteur se dit que le choix d'avoir régulièrement des personnages en train de dialoguer avec un fond de case vide relève lui aussi d'une mise en scène conceptuelle : des personnages sur une scène de théâtre, une focalisation sur le langage corporel et sur les phrases, les mots, une évidence pour la biographie d'une écrivaine. Il prête alors une égale attention aux dessins en tête de chaque chapitre et au sens qu'ils revêtent par rapport au développement de la personnalité d'Anaïs Nin : un papillon aux ailes repliées, un éventail ouvert, des nuages masquant le soleil, un papillon aux ailes déployées, un soleil radieux à la fin de la pluie, un labyrinthe, des fleurs écloses.

Anaïs Nin étant le point focal de chaque scène, majoritairement accompagné de ses pensées, le lecteur adopte tout naturellement son point de vue. Elle n'en devient pas une héroïne, mais le personnage principal. Il ressent son expérience de la vie par son point de vue, au travers de ses émotions. D'une certaine manière, l'autrice la présente comme l'héroïne de sa propre vie, ce qui induit que le lecteur prenne parti pour elle, même si son système de valeurs diffère, même s'il conserve un regard critique sur le comportement de cette jeune femme. Léonie Bischoff a choisi de montrer la transformation de l'écrivaine, d'épouse modèle, en une femme épanouie. Elle découvre progressivement son attachement aux plaisirs des sens, la volupté de la sensualité, ses besoins en la matière et le fonctionnement de son système psychique. L'autrice en brosse un tableau d'une finesse remarquable, incorporant la pression et les attendus sociaux de l'époque, l'enfance et l'éducation d'Anaïs Nin, ses traumatismes, son effet inconscient sur les hommes, ses appétits sensuels, sa vocation d'écrivaine, ses doutes, sa façon de s'adapter aux attentes des hommes. Cette femme dispose d'une sécurité économique assurée par son époux Hugh Parker Guiler (1898-1985), et recherche une âme soeur en littérature qu'elle trouve en la personne d'Henry Miller (1891-1980) qui a séjourné à Paris de 1930 à 1939. Elle rencontre ainsi son épouse June Miller (1902-1979), une femme beaucoup plus libre qu'elle. Par la suite, le lecteur découvre sa relation avec son cousin Eduardo Sanchez, avec le psychiatre Docteur René Allendy (1889-1942), avec son deuxième psychiatre Otto Rank, et d'autres. L'autrice le laisse libre de porter son propre jugement valeur sur la dynamique de ces relations, sur la personnalité d'Anaïs Nin et ses choix de vie. Il ne s'attend pas aux deux traumatismes survenant en fin de récit. Il découvre sa relation avec son père Joaquín Nin, puis son avortement. Ces deux séquences le laissent sans voix, en train de chercher sa respiration, tellement il en fait l'expérience comme s'il était lui-même ou elle-même Anaïs Nin, deux moments de bande dessinée exceptionnels.

Raconter la vie d'une écrivaine ayant fait date dans l'histoire de la littérature présente plusieurs défis : celui des faits biographiques, celui d'une ligne directrice, et celui de respecter son oeuvre, voire d'en intégrer l'essence. Léonie Bischoff parvient à combler tous ces enjeux de l'horizon d'attente du lecteur, avec une élégance tout en douceur, y compris dans les pires moments, une sensibilité en phase parfaite avec celle de son sujet, un point de vue qui fait corps avec celui d'Anaïs Nin, et une narration visuelle enchanteresse. Chef d'oeuvre.
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Un ressenti mitigé en sortant de ce roman graphique...
Est-ce que j'ai aimé ? Pas sûre... Est-ce que je trouve qu'il s'agit d'un ouvrage de qualité ? Oui, même si avec quelques réserves...

Pour ce qui est de mon ressenti personnel, j'ai tout d'abord mis trop longtemps à voir l'intérêt de cette histoire. Je ne connaissais rien d'Anaïs Nin, la BD avait donc le champ libre pour m'emmener où elle voulait... Et il m'a fallu du temps pour voir où c'était. le temps que ça arrive, je crois que j'avais déjà nourri un trop grand agacement vis-à-vis d'Anaïs, pas antipathique au demeurant, mais tellement centrée sur elle-même (ou elles-mêmes devrais-je dire) et son ego. Et c'est le cas, au bout du compte, de toute cette histoire, à laquelle j'ai continué à voir jusqu'au bout un intérêt un peu limité.
J'y ai néanmoins trouvé des idées intéressantes, des scènes un peu plus touchantes, les thématiques du poly-amour, de la sensualité et de la libération de la femme m'ont vaguement interpellée (mais pas véritablement accrochée non plus, en tous cas cette fois-ci)... Mais j'ai vraiment manqué d'une réelle sympathie et d'intérêt pour le personnage d'Anaïs.

Quant à la qualité de la BD en elle-même, elle réside avant tout dans un graphisme superbe. Cette idée du dessin au crayon à mine multicolore était très originale et excellente, et l'ambiance dégage beaucoup de sensualité et d'onirisme. C'est pour moi le très gros point positif de l'oeuvre.
Du point de vue de l'écriture, c'est plutôt bien écrit, mais j'y ai trouvé trop de non-dits, de choses dites à demi-mots, à mots couverts, et contrairement à d'autres lecteurs les dessins ne suffisaient pas à combler les trous pour moi. Il en résultait une impression un peu décousue, comme un texte à trous, une légère mais récurrente impression de manque qui venait perturber ma lecture.


Je suis donc je crois passée à côté de ce livre. Il a trouvé son public, tant mieux, mais je n'en faisais sans doute pas partie.
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Anaïs Nin, féminine et féministe ? Les avis divergent quant à cette icône de la littérature, la première à avoir écrit sur le désir féminin. Connue pour ses aventures amoureuses (avec le poète Henry Miller, June, la femme de ce dernier, sans oublier l'inceste consenti avec son père…), Anaïs Nin échappe aux catégories et aux étiquettes. La publication de son Journal dans une version non expurgée en 1979 et les nombreuses révélations qui y transparaissent- Anaïs Nin ayant élevé le mensonge au rang de genre littéraire à part entière- a déçu nombre de féministes qui se revendiquaient d'elle. Femme de lettres, libre et amoureuse du sentiment d'amour, Anaïs Nin a aussi et surtout servi d'exemple courageux de résistance face à la morale bourgeoise de son époque.
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On est en 1931, Anaïs Nin et son mari, Hugh Guiler, ont quitté Paris pour s'installer à Louveciennes, en banlieue. La jeune femme a le sentiment d'être dans une impasse. Son statut de “femme de banquier” lui pèse, sa vie new-yorkaise lui manque, elle ne cesse de retravailler indéfiniment son essai sur D.H. Lawrence sans oser le montrer et rêve d'écrire un roman sans y parvenir… Seul son journal semble être source de réconfort et d'inspiration. Il est son double, son miroir, son thérapeute, son amant. Elle s'y livre pleinement, s'y cherche, se découvre sans cesse. Elle y libère ses pensées, son imagination fantasque, s'enrichit de ses réflexions et laisse s'exprimer les différentes femmes qui dorment en elle. Jusqu'au jour où elle rencontre Henry Miller, écrivain mais aussi éditeur. le coup de foudre intellectuel est immédiat. Elle voit en lui son alter ego et va, peu à peu, réussir à sortir de sa chrysalide pour exprimer son talent au grand jour…

SUBLIME! C'est vraiment le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce roman graphique de toute beauté, porté par la puissance mêlée de délicatesse, du dessin de Léonie Bischoff. le trait est fin, sensuel et se prête à merveille à l'illustration de ce personnage fascinant et ambivalent, à la fois timide et extrêmement séducteur. le recours au crayon magique pour l'illustration crée une véritable harmonie et une fluidité qui donnent un dessin en perpétuel mouvement. le résultat est vivant, très expressif et non linéaire, bref j'adore!

S'il l'on s'intéresse à l'histoire maintenant, pour moi qui connaissais Anaïs Nin pour son nom et sa réputation sulfureuse plus que pour son oeuvre (elle a tout de même été la première femme publiée pour ses romans jugés pornographiques à l'époque!), j'ai été littéralement enchantée de la découvrir plus intimement, avec ses failles, ses doutes, mais aussi sa force de caractère incroyable et son désir de liberté et d'indépendance assumé. A travers son roman graphique, Léonie Bischoff m'a permis de pénétrer brièvement le journal intime de cette femme passionnante, saisie à un moment charnière de sa vie, où tout est en train de se jouer. Un récit intense qui offre le portrait d'une femme complexe et ambiguë, en avance sur son temps, polyamoureuse assumée et insatiable, qui va trouver dans la vision fantasmée de sa vie, le terreau nécessaire à son désir de création. Un texte fascinant et un portrait de femme sublime qui donnent envie de se jeter sur l'oeuvre d'Anaïs Nin!
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