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sur 1466 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après avoir passé trois ans à Paris, Anaïs Nin et son mari, Hugo, viennent d'emménager à Louveciennes. Il est peu de dire que la vie new-yorkaise manque à la jeune femme. Mais elle est surtout triste pour son mari de le voir dépenser toute son énergie dans la banque, laissant ainsi tomber sa poésie. Alors, elle sera artiste pour deux, ne cessant d'écrire. Mais elle désespère de n'écrire que son journal. Ce qu'elle voudrait, c'est publier un roman. D'autant que la jeune femme étouffe dans sa propre vie, son journal et son double l'aidant et la soutenant au quotidien. Plusieurs femmes sont en effet en elle, l'une d'elles s'étant révélée dans la danse espagnole. Sa rencontre avec Henry Miller va encore la bouleverser...

Quel magnifique portrait que nous offre Léonie Bischoff... Sur le fond, l'on découvre la vie d'Anaïs Nin, une jeune écrivaine et diariste. de son installation en région parisienne à l'enfant qu'elle portera en passant par toutes les rencontres qui l'auront marquées (son mari, Hugo, son professeur de danse, Henry Miller et sa femme, Otto Rank, son père qu'elle a retrouvé...). Femme complexe qui se cherche, un brin torturée parfois, plus que jamais sensuelle, libérée, talentueuse, Anaïs Nin, à la fois forte et fragile, envoûte, séduit et surprend. Sur la forme, l'auteure nous offre de magnifiques planches aux crayons. Délicat, original, doux, voluptueux, son dessin est de toute beauté, notamment ses pleines pages fascinantes.
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Chaque homme à qui j'ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Écrire comme un homme ne m'intéresse pas.
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Ce tome contient une biographie d'Anaïs Nin (1903-1977) qui ne nécessite pas de connaissance préalable de l'artiste ou de son oeuvre. Elle a été réalisée par Léonie Bischoff, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Elle comprend 184 pages de bandes dessinées. Sa publication initiale date de 2020. Elle a bénéficié d'une édition grand format en 2022, complétée par un cahier graphique de quatorze pages.

Des nuages d'orage au-dessus d'un océan déchainé. Des vagues puissantes et arrondies, pleines d'écume, avec un minuscule navire au sommet de l'une d'elle. Les vagues redoublent d'intensité, et projettent le navire sur un récif. Dans les débris, une forme humaine allongée, recroquevillée sur elle-même. Dans la même position, Anaïs Nin se tient le visage dans les mains, avec des feuilles éparpillées autour d'elle. Elle se redresse sur son séant, sèche ses larmes et rassemble les feuilles. le soir, elle rejoint son époux Hugo Guiler, un banquier, dans une réception mondaine. Il la présente à Mme & M. Bordin, à Mme & M. Moris, Richard Osborne. Ils vont s'installer à l'une des tables. La conversation porte sur les occupations de Mme Nin : M. Guiler leur a dit qu'elle est une artiste. A-t-elle des enfants ? Depuis combien de temps sont-ils à Paris ? Hugo Guiler répond : cela fait trois ans maintenant, mais ils viennent de déménager à Louveciennes. Est-ce que New York lui manque ? Quel est ce drôle d'accent ? Elle explique que sa mère est Danoise et Cubaine, son père Espagnol et Cubain, et elle a grandi entre la France et New York. Elle a dû inventer son propre langage. Au retour, dans la voiture, son mari lui assure qu'elle les a tous charmés. Il s'inquiète pour elle : elle semble de nouveau fragile, nerveuse. Elle lui répond que le banquier en lui est en train d'asphyxier le poète. Une fois rentrés, ils s'installent dans le salon : elle écrit, il s'exerce à la guitare.

L'esprit d'Anaïs Nin divague : elle développe un dialogue avec une autre elle-même plus libre, qui lui reproche d'être en train d'étouffer, de jouer les épouses parfaites. La nuit, elle cauchemarde : par la fenêtre elle voit l'épave du trois-mâts sur leur pelouse et elle s'y rend sous une fine pluie, en chemise de nuit. Elle touche le bois de la coque et pénètre dans la cale par une énorme brèche : son double plein d'assurance l'y attend. Elle se réveille, se lève, puis vaque à ses occupations. Elle a l'air tranquille et solide, mais bien peu savent combien de femmes il y a en elle. L'une d'entre elles s'est révélée dans la danse espagnole. Avec d'autres femmes, elle prend des cours avec monsieur Mirales. Ce dernier lui a proposé de monter sur scène et de partir en tournée. Elle refuse une nouvelle fois : la danse est un passe-temps acceptable pour une femme de banquier, mais pas monter sur scène. Plus tard, elle y repense : qu'est-ce au fond qui la retient de monter sur scène ? Ça n'est sûrement pas Hugo, ni la banque. Sa culture catholique, certainement… Une femme qui se montre est une putain. Mais Mirales a raison, la sensualité de la danse espagnole touche au mystique, au sacré.

L'autrice ne donne pas de date exacte au cours de sa narration, toutefois des repères permettent de déterminer la période couverte. Au début, Hugo Guiler indique que cela fait trois ans que le couple est installé en France, ce qui amène en 1927. La biographie se termine après la rencontre avec Lawrence Durrell (1912-1990), c'est-à-dire en 1937. Elle présente la vie de l'écrivaine du point de vue de celle-ci : elle est de toutes les scènes et son flux de pensées est exprimé régulièrement, certainement pour partie extrait de ses journaux. S'il connaît déjà le parcours d'Anaïs Nin, le lecteur se doute que la bédéiste a choisi cette période pour sa fonction charnière dans son développement personnel, et donc dans son écriture. Sinon, il fait connaissance avec une épouse bien sous tout rapport, dépendant financièrement de son mari qui dispose d'un revenu confortable grâce à son métier de banquier. Il est vite touché par l'esthétique des dessins : ils semblent avoir été réalisés au crayon de couleur un peu gras, avec trois teintes majoritaires qui s'entremêlent avec une teinte prenant le dessus sur les autres en fonction de la scène, et souvent des arrière-plans vides. Il serait tentant de voir une sensibilité féminine, dans certaines courbes, la façon de représenter les yeux plus grands que nature, ou encore certaines postures, l'intérêt porté aux tenues vestimentaires, les fleurs. Mais au regard des autres caractéristiques visuelles, cela reflète plutôt le point de vue d'Anaïs Nin elle-même, sa propre sensibilité, sa façon de ressentir le monde. Ces choix graphiques servent à transcrire l'état d'esprit de l'écrivaine, en phase avec son journal et ses romans.

Au fil des pages, le lecteur se retrouve totalement séduit par l'élégance de la narration visuelle. L'artiste sait inclure les éléments nécessaires à la reconstitution historique : les voitures, les décorations intérieures, les tenues vestimentaires, les accessoires comme la machine à écrire. Elle effectue un dosage parfaitement équilibré de la quantité de détails par scène. Cela peut aller d'une représentation détaillée des façades au droit du Moulin Rouge boulevard de Clichy, à juste des personnages sur fond blanc, de la gare de Louveciennes reproduite avec exactitude à la texture du manteau de fourrure de June Miller, en passant par des scènes oniriques ou métaphoriques où l'imaginaire l'emporte. La tempête en ouverture est magnifique avec les éléments déchainés. À la fin de ce premier chapitre, Anaïs Nin marche pied nu dans un désert avec des cactus, et des cristaux sur le sol, vers une silhouette à contre-jour. La première vision qu'elle a de June Miller se fait avec un décor de fleurs. Plus loin, Henry Miller épingle son épouse au mur, comme un papillon, sa robe ouverte donnant l'impression d'aile, et il lui ouvre le ventre pour dérouler ses intestins dans la page suivante dans une vraie vision d'horreur. Quelque temps plus tard, Anaïs s'imagine glissant dans une eau habitée par des plantes aquatiques douces et sensuelles. Indépendamment de l'esthétique choisie, la narration visuelle met en oeuvre des dispositifs variés bien choisis.

En page 17, le lecteur découvre que les deux tiers inférieurs de la page sont occupés par une dizaine de silhouettes juste détourées, d'une femme en train de danser le flamenco pour un résultat très parlant. En page 37, les feuilles de papier volètent autour d'Henry Miller et Anaïs Nin assis à une table de jardin, comme emportées par le vent, mais aussi animées par l'esprit de création des deux auteurs. En pages 92 & 93, Léonie Bischoff raconte uniquement avec les images, sans aucun mot, avec une disposition de page originale : deux colonnes de quatre cases de part et d'autre de la page, et une image de la hauteur de la page qui les sépare : un voyage en train avec une arrivée le matin, et un départ le soir pour évoquer le mouvement de va-et-vient dans la relation entre Henry et elle. Dans le chapitre quatre, Anaïs enfant voit apparaître un homme en costume descendant du ciel entre les immeubles, avec un soleil à la place de la tête, une métaphore qui prend tous ses sens par la suite. Avec toutes ces qualités de mise en scène en tête, le lecteur se dit que le choix d'avoir régulièrement des personnages en train de dialoguer avec un fond de case vide relève lui aussi d'une mise en scène conceptuelle : des personnages sur une scène de théâtre, une focalisation sur le langage corporel et sur les phrases, les mots, une évidence pour la biographie d'une écrivaine. Il prête alors une égale attention aux dessins en tête de chaque chapitre et au sens qu'ils revêtent par rapport au développement de la personnalité d'Anaïs Nin : un papillon aux ailes repliées, un éventail ouvert, des nuages masquant le soleil, un papillon aux ailes déployées, un soleil radieux à la fin de la pluie, un labyrinthe, des fleurs écloses.

Anaïs Nin étant le point focal de chaque scène, majoritairement accompagné de ses pensées, le lecteur adopte tout naturellement son point de vue. Elle n'en devient pas une héroïne, mais le personnage principal. Il ressent son expérience de la vie par son point de vue, au travers de ses émotions. D'une certaine manière, l'autrice la présente comme l'héroïne de sa propre vie, ce qui induit que le lecteur prenne parti pour elle, même si son système de valeurs diffère, même s'il conserve un regard critique sur le comportement de cette jeune femme. Léonie Bischoff a choisi de montrer la transformation de l'écrivaine, d'épouse modèle, en une femme épanouie. Elle découvre progressivement son attachement aux plaisirs des sens, la volupté de la sensualité, ses besoins en la matière et le fonctionnement de son système psychique. L'autrice en brosse un tableau d'une finesse remarquable, incorporant la pression et les attendus sociaux de l'époque, l'enfance et l'éducation d'Anaïs Nin, ses traumatismes, son effet inconscient sur les hommes, ses appétits sensuels, sa vocation d'écrivaine, ses doutes, sa façon de s'adapter aux attentes des hommes. Cette femme dispose d'une sécurité économique assurée par son époux Hugh Parker Guiler (1898-1985), et recherche une âme soeur en littérature qu'elle trouve en la personne d'Henry Miller (1891-1980) qui a séjourné à Paris de 1930 à 1939. Elle rencontre ainsi son épouse June Miller (1902-1979), une femme beaucoup plus libre qu'elle. Par la suite, le lecteur découvre sa relation avec son cousin Eduardo Sanchez, avec le psychiatre Docteur René Allendy (1889-1942), avec son deuxième psychiatre Otto Rank, et d'autres. L'autrice le laisse libre de porter son propre jugement valeur sur la dynamique de ces relations, sur la personnalité d'Anaïs Nin et ses choix de vie. Il ne s'attend pas aux deux traumatismes survenant en fin de récit. Il découvre sa relation avec son père Joaquín Nin, puis son avortement. Ces deux séquences le laissent sans voix, en train de chercher sa respiration, tellement il en fait l'expérience comme s'il était lui-même ou elle-même Anaïs Nin, deux moments de bande dessinée exceptionnels.

Raconter la vie d'une écrivaine ayant fait date dans l'histoire de la littérature présente plusieurs défis : celui des faits biographiques, celui d'une ligne directrice, et celui de respecter son oeuvre, voire d'en intégrer l'essence. Léonie Bischoff parvient à combler tous ces enjeux de l'horizon d'attente du lecteur, avec une élégance tout en douceur, y compris dans les pires moments, une sensibilité en phase parfaite avec celle de son sujet, un point de vue qui fait corps avec celui d'Anaïs Nin, et une narration visuelle enchanteresse. Chef d'oeuvre.
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C'est à travers "neuf rencontres et un amour" de Jérôme Attal que j'ai fait connaissance avec Anaïs Nin et que j'ai eu envie de mieux la connaître d'où l'acquisition de la bande dessinée de Léonie Bischoff qui lui dresse un portrait tout à fait intéressant montrant ainsi le caractère et la personnalité de cette femme fascinante.
Elle fascine et séduira d'ailleurs nombre de ceux qu'elle rencontre comme l'écrivain Henry Miller, le psychanalyste Otto Rank, son cousin Eduardo Sanchez, son père, le psychanalyste Allenty ainsi que Antonin Artaud même s'il n'apparaît pas dans cette BD.
C'est une femme singulière qui veut s'affirmer et ne pas écrire comme un homme, elle est une femme, elle le revendique. Ce qui n'est pas chose simple d'autant plus à cette époque.
Leonie Bischoff a eu la superbe idée de dessiner son journal intime par un dédoublement qui lui indique comment se laisser aller vers le plaisir. Idée tout à fait originale et très bien rendue.
La planche mettant en scène sa relation amoureuse avec son père est en noir ce qui dénote avec la sensualité qui émane de sa relation avec Henry Miller.
Anaïs Nin a besoin d'amants pour s'épanouir. Son mari, Hugo, qu'elle aime réellement, ne lui apporte pas tout, elle recherche alors chez d'autres le plaisir physique, le plaisir charnel, l'érotisme, le jeu sans pour autant avoir le sentiment de trahir son mari. C'est une échappatoire qui l'aide à développer son esprit créatif.
C'est une femme qui se cherche mais qui ne se laisse pas enfermer dans ses tourments.
C'est une BD qui m' beaucoup plu. J'avais déjà été intriguée par Anaïs Nin dans le roman de Jérôme Attal et je le suis toujours c'est une femme qui suit son chemin et semble réussir à trouver sa voie.
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On est en 1931, Anaïs Nin et son mari, Hugh Guiler, ont quitté Paris pour s'installer à Louveciennes, en banlieue. La jeune femme a le sentiment d'être dans une impasse. Son statut de “femme de banquier” lui pèse, sa vie new-yorkaise lui manque, elle ne cesse de retravailler indéfiniment son essai sur D.H. Lawrence sans oser le montrer et rêve d'écrire un roman sans y parvenir… Seul son journal semble être source de réconfort et d'inspiration. Il est son double, son miroir, son thérapeute, son amant. Elle s'y livre pleinement, s'y cherche, se découvre sans cesse. Elle y libère ses pensées, son imagination fantasque, s'enrichit de ses réflexions et laisse s'exprimer les différentes femmes qui dorment en elle. Jusqu'au jour où elle rencontre Henry Miller, écrivain mais aussi éditeur. le coup de foudre intellectuel est immédiat. Elle voit en lui son alter ego et va, peu à peu, réussir à sortir de sa chrysalide pour exprimer son talent au grand jour…

SUBLIME! C'est vraiment le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce roman graphique de toute beauté, porté par la puissance mêlée de délicatesse, du dessin de Léonie Bischoff. le trait est fin, sensuel et se prête à merveille à l'illustration de ce personnage fascinant et ambivalent, à la fois timide et extrêmement séducteur. le recours au crayon magique pour l'illustration crée une véritable harmonie et une fluidité qui donnent un dessin en perpétuel mouvement. le résultat est vivant, très expressif et non linéaire, bref j'adore!

S'il l'on s'intéresse à l'histoire maintenant, pour moi qui connaissais Anaïs Nin pour son nom et sa réputation sulfureuse plus que pour son oeuvre (elle a tout de même été la première femme publiée pour ses romans jugés pornographiques à l'époque!), j'ai été littéralement enchantée de la découvrir plus intimement, avec ses failles, ses doutes, mais aussi sa force de caractère incroyable et son désir de liberté et d'indépendance assumé. A travers son roman graphique, Léonie Bischoff m'a permis de pénétrer brièvement le journal intime de cette femme passionnante, saisie à un moment charnière de sa vie, où tout est en train de se jouer. Un récit intense qui offre le portrait d'une femme complexe et ambiguë, en avance sur son temps, polyamoureuse assumée et insatiable, qui va trouver dans la vision fantasmée de sa vie, le terreau nécessaire à son désir de création. Un texte fascinant et un portrait de femme sublime qui donnent envie de se jeter sur l'oeuvre d'Anaïs Nin!
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Dans « Anaïs Nin sur la mer des mensonges », Léonie Bischoff met à l'honneur une écrivaine et diariste en avance sur son temps dont la simple évocation laisse flotter comme une odeur de soufre ! Fascinée par son journal depuis son adolescence, l'autrice portait ce projet depuis huit ans et il lui a fallu travailler dessus deux ans à plein temps pour le réaliser. Elle choisit de ne pas proposer une biographie exhaustive mais de se concentrer sur un moment clé : celui des années 1930, à Paris, quand Anaïs cherche à s''accomplir en tant qu'auteur et qu'elle rencontre Henry Miller. Il s'agit donc de ses années de formation quand elle va s'affirmer en tant que femme et devenir une précurseure du polyamour.

Une oeuvre poétique

Le titre à lui seul est magnifique. Il est poétique et renvoie à la dimension littéraire de l'ouvrage par son sujet et par son écriture. Il est expliqué dans la citation qui se trouve sur la 4eme de couverture : « Chaque homme à qui j'ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Ecrire comme un homme ne m'intéresse pas. Je veux écrire comme une femme. Je dois plonger loin de la rive pour trouver les mots … sous la mer des mensonges .. .». Ainsi il lie intimement la vie (les rencontres avec les hommes) et l'art (l'écriture) : la voie et la voix. « La mer des mensonges » désigne les multiples mensonges à la fois écrits (fantasmes) et réels qu'invente Anaïs pour pouvoir mener plusieurs existences parallèles et qui vont parfois la faire voyager, parfois l'amener au naufrage. Anaïs Nin était fascinée par les bateaux (elle a même habité sur une péniche) et Léonie Bischoff fait d'elle un esquif : elle a rompu les amarres à cette période de sa vie mais elle ne dirige rien. Elle est perdue et ballotée par des vents contraires … Les pages de garde reprennent le motif de la houle. On retrouve l'allégorie du bateau dans nombre des vignettes.

Léonie Bischoff use d'images tout au long de son roman graphique. Dès la couverture, elle montre la dualité du personnage : la jeune femme de la bonne société à la coiffure sage et la robe des années 1930 qui protège son journal intime et le double, immergé sous la mer, qui ouvre son journal comme une boîte de Pandore et ressemble à une vestale grecque à la longue chevelure. Ce qui est affiché et ce qui est caché, ce qui est expurgé et ce qui ne l'est pas : les deux versions du journal sont ainsi matérialisées.

Il y a sept chapitres de longueur inégale séparés par des pages très sobres métaphoriques : elles arborent chacune un élément lié soit à la métamorphose et à l'éclosion soit à la féminité et soulignent la dimension d'émancipation du récit.

Un récit d'émancipation

Depuis que son père a quitté sa famille, Anaïs écrit son journal qui la console et lui permet de s'analyser. Ses journaux devrais-je dire puisque Léonie Bischoff nous explique que l'écrivaine a créé deux versions de ses journaux intimes : une édulcorée qu'elle donne à lire à son mari et la première mouture où elle dresse une représentation sans fard de ses relations et pensées intimes. La version non expurgée n'a été publiée qu'après le décès d'Anaïs et d'Hugo ; l'autrice s'appuie sur cette dernière comme elle se sert également beaucoup de la correspondance entre Henry Miller, June et Anaïs. Elle a repris beaucoup de citations et en a reformulé légèrement d'autres.

La narration est classique et efficace. Elle joue des temporalités au fil de l'introspection que l'héroïne éponyme fait d'elle même : on découvre sa vie de femme mariée, sa vie d'autrice, son enfance, ses relations aux hommes de sa vie et son rapport à la sexualité et à son corps mais c'est toujours fluide et lisible. L'autrice distingue grâce à des couleurs différentes les récitatifs d'Anaïs et ses monologues intérieurs (présentés sous forme de dialogues avec son double) des dialogues proprement dits. Les premiers sont sur fond jaune, les autres sur fond blanc. Et de nombreuses pages sont muettes car le graphisme se suffit à lui-même.

Même dans la période restreinte évoquée dans l'album, il lui a fallu faire des choix pour donner une cohérence thématique : ainsi, même si Anaïs rencontre Antonin Artaud à l'époque, il n'en est pas question dans l'album car cette rencontre ne s'inscrit pas dans les thématiques de l'émancipation et de la formation. Lorsque le livre commence, l'héroïne est encore très incertaine, en devenir, mais petit à petit, elle s'affirme à travers ses lectures et ses rencontres et parvient à l'épanouissement.

Le récit est bien évidemment centré sur Anaïs. Les autres personnages sont perçus par son prisme : Ainsi son père est littéralement vu comme un soleil (un astre remplace sa tête) ; quand ils sont en vacances ensemble, il parait jeune et d'une belle prestance ; quand elle le revoit à Paris quelques jours plus tard, il a perdu de sa superbe et ressemble à un vieillard. Or, c'est seulement son regard sur lui qui change. Cette subjectivité hyperbolique se perçoit également dans le portrait qui est fait de Miller qui, avec ses petites lunettes et sa grosse bouche de travers, est loin d'être un Apollon mais est présenté comme un géant dans le paysage car il la subjugue lors de leurs discussions intellectuelles.

Anaïs est complexe. Elle veut vivre sans tabous et tester toutes les formes de sexualité : elle couche donc avec ses analystes, son cousin homosexuel Eduardo, a des expériences saphiques avec June Miller et des relations incestueuses avec son père tout en restant amoureuse de son mari Hugo. Elle est paradoxale : fragile, incomprise d'un côté, machiavélique et destructrice de l'autre. Elle vampirise un peu ceux qui l'entourent comme le montre la planche où Miller et elle épinglent June comme des taxidermistes pour nourrir leur oeuvre.

Sa dualité est formidablement marquée par le thème du double présenté en couverture. Il représente à la fois son « ça » qui l'encourage à l'exploration et également le journal caché à qui elle s'adresse comme à une soeur jumelle. L'Anaïs « officielle » est dessinée de façon épurée sans ombrage alors que le double a beaucoup plus de matière comme pour figurer sa part d'ombre. Parfois on les voit rapprochées l'une de l'autre, en symbiose, parfois éloignées spatialement : tout cela matérialise les tiraillements de l'héroïne.
Attention tout de même à ne pas mettre cet album dans toutes les mains : c'est une belle affirmation de soi mais qui passe parfois par des canaux radicaux : outre l'adultère, on a un avortement à un stade très avancé de la grossesse et un inceste peut-être fantasmé ou pas … Léonie Bischoff joue avec des faits avérés et d'autres qui le sont moins. Elle nous fait naviguer, nous lecteurs, dans un monde étrange, dans la psyché d'Anaïs …

Un graphisme sensuel

Pour dépeindre la vie de la jeune artiste, la dessinatrice a utilisé des crayons « rainbow color » à la mine multicolore aux dominantes vert-bleu-pourpre. Elle ne savait jamais quel en serait exactement le rendu et c'était parfait pour la description d'un personnage déroutant. le grain est particulier aussi, on peut jouer sur l'épaisseur du trait ou la transparence avec les pigments et donc lui donner de la sensualité ou au contraire un côté épuré.

Son trait tout en courbes est également très sensuel. Léonie Bischoff établit graphiquement l‘équivalent des métaphores de la romancière en développant des motifs floraux, végétaux et animaux très Art Nouveau. Dans plusieurs séquences oniriques, l'autrice délaisse le figuratif et livre des planches presque surréalistes.

Les scènes érotiques sont traitées avec légèreté et dans des motifs floraux récurrents. Ils évoquent la pulsion de vie, la montée de sève, le plaisir. Les seules qui tranchent sont les planches décrivant l‘inceste : elles sont comme mises à distance sur fond noir et m'ont fait penser à ces cartes à gratter que nous avions à l'école, sur lesquelles nous gravions un dessin laissant apparaître la couleur sous la couche d'encre noire.

Les vignettes sombres et chargées alternent avec d'autres très claires et dépouillées. La mise en page est très variée. Avec parfois des pleines pages, d'autre fois un découpage en bandes et cases de différents formats. Des incrustations et de superpositions aussi. Les cases -quand il y en a- sont tracées à main levée ; elles gardent donc un côté mouvant et dynamique. Chaque page est une surprise ! le livre en soi est très beau avec une couverture à revers en canson grammé, un papier épais même, seul bémol, si j'aurais cependant aimé un format plus grand pour mieux apprécier les superbes dessins.

Cette biographie nous donne un portrait de femme élégant et complexe. Avec force inventions graphiques mais sans jugement moral. Comment faire pour trouver sa place dans un monde d'hommes, comment obtenir le respect, comment s'épanouir malgré les diktats sociaux ? comment trouver sa voie et sa voix ? C'est ce qui a passionné Léonie Bischoff pour son deuxième album solo. L'ouvrage interpelle le lecteur par sa beauté mais aussi par son actualité.
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Ce livre, édité par Casterman est d'une assez jeune autrice, Léonie Bischoff (39 ans) et a, fort judicieusement, été soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles (Commission d'aide à la bande dessinée). Judicieusement car c'est, selon moi, une très grande réussite.
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« Anaïs Nin. Sur la mer des mensonges » nous propose, sur 190 pages, un moment critique de la vie de Churchill (Mais non, faites un effort !), de… Anaïs Nin. Pour qui l'ignorerait cette romancière (1903-1977) est avant tout connue du grand public pour être « la première femme à avoir écrit de la littérature érotique ». Elle a aussi tenu un, sulfureux pour l'époque, journal intime et été l'amante de plusieurs grands écrivains, à commencer par Henry Miller (et son épouse). Elle se sera passionnée pour la psychanalyse. Ses origines (fille d'un compositeur et pianiste cubain d'origine catalane, et d'une chanteuse d'origine franco-danoise) de même que son rapport « particulier » à son père, sa naissance en France suivie de son départ pour New-York à l'âge de 11 ans achèvent de poser le décor à savoir celui d'une femme à la vie extraordinaire.
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Ici nous découvrons Anaïs jeune mariée mais qui étouffe un peu dans cette vie. Son mari, qu'elle rêvait artiste, est devenu banquier, sa vie sexuelle ne l'épanouit pas pleinement… Nous suivrons donc quelques années de son existence tumultueuse, celles où elle va mieux se découvrir, tant comme écrivain que comme femme, en particulier au contact de Henry Miller. Elle se départira progressivement de son désir de fidélité et s'assumera, à la fois comme polyamoureuse, comme amante et comme une femme écrivain refusant résolument de plagier les hommes, d'écrire comme eux. C'est donc une conquête vers une liberté, une compréhension de soi et un épanouissement personnel qui nous est proposé ici, avec ses errances, parfois ses égarements, ses moments de culpabilité, ses clivages mais aussi ce farouche besoin d'être, intégralement et sans rien renier de soi. La mise en parallèle entre ses cheminements amoureux, sexuels et artistiques est très intéressantes et a un côté freudien certain. Cette femme peut sembler immorale et l'est d'une certaine façon mais elle n'a rien non plus d'une inconsciente et elle tente simultanément de ménager ceux qui l'entourent, ce qui est difficilement conciliable avec une vie libre, un dilemme qui n'a rien de très surprenant ni novateur pour la plupart d'entre nous… mais qui prend tout son sens pour une femme au début du XXe siècle, avec les pesanteurs sociales infiniment plus importantes qui régnaient.
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L'objet-livre est très beau, avec un papier épais, qui évite le rendu trop blanc et qui se marie donc à la perfection avec des dessins semblant fait aux crayons de couleur à la mine multicolore, des tons pastels, assez peu de couleurs en général et des visages très expressifs (le rendu des regards est remarquable). L'objet a pour moi un côté très « féminin », sachant marier une très grande élégance, un aspect poétique et une expression nette de la sexualité, cette dernière n'étant pour autant jamais « crue » et vulgaire. Il y a ici une évidente concordance avec le projet artistique d'Anaïs Nin.
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Je conseille cet ouvrage à tout amateur de beaux romans graphiques, à qui aimerait en savoir plus sur cet écrivain comme à qui s'interroge sur sa vie, sur l'équilibre à trouver entre liberté personnelle et stabilité, entre exploration de relations multiples et volonté de ne pas causer de souffrances à autrui, à qui s'intéresse aussi aux conséquences sur une enfant d'une séparation parentale car cette dimension est assez présente et traitée de façon fine, de même que la difficulté à se (re)construire après avoir grandi un temps dans la présence puis dans l'absence d'un père "particulier" (disons). Je conseille toutefois à qui envisage d'acheter ou d'offrir ce livre de vérifier que le dessin le séduit (il est très personnel et doit donc pouvoir déplaire autant que charmer) et préviens que la liberté d'Anaïs, son manque de tabous physiques et moraux, peut choquer. de la même façon et même s'il n'y a aucune vulgarité, certaines images sexuelles sont assez explicites.
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Que savais-je d'Anaïs Nin? Pas grand chose...
J'avais entendu parler de "Vénus érotica" et de son journal sans jamais n'en avoir rien lu. Peut-être aussi ai-je lu quelque part qu'elle était une des premières femmes auteures à avoir osé parlé clairement du désir féminin (scandale en la demeure!) et de psychanalyse... A vrai dire, elle avait pour moi cette aura un peu désuète des scandaleuses de la première moitié du XX°siècle, encensées par les années soixante-dix.
Autant dire que je ne savais rien.
Si je me suis un peu intéressée à elle, c'est par le biais d'une autre écrivain dont j'admire le travail: il s'agit de Diglee dont je suis le blog (je me sens si vieille soudain!) et les publications parmi lesquelles sa merveilleuse anthologie de poésie féminine "Je serai le feu", dans laquelle elle consacre un chapitre à celle qu'elle appelle "sa Neptunienne", présentant quelques uns de ses poèmes. Car oui, Anaïs Nin n'était pas qu'une auteure de nouvelles érotiques (commandées au passage par un collectionneur riche et anonyme qui avait exigé de Nin "moins de poésie et plus de cul"), une diariste sulfureuse, une extravagante mondaine. Non! C'était une auteure à part entière que son époque (comme souvent) ne reconnut pas à sa juste mesure: une diariste, une romancière énigmatique, presque symboliste, et une poétesse de talent. Il en faut de la magie, des images et de l'intensité pour écrire des vers si mystérieux mais si pleins de lumière: "Je perçois les déplacements des étoiles et des planètes, leur grincement léger, rouillé lorsqu'elles changent de position. Et la traînée soyeuse des radiations et la respiration des sphères". Ou encore: " Je marchais à l'intérieur de mon propre livre, en quête de la paix. Il faisait nuit et je fis un faux mouvement au-dedans du rêve; je tournai trop brusquement à un carrefour et vins me heurter à ma folie".
Quelques vers et la bête était ferrée: j'ai cherché à faire connaissance avec Anaïs Nin et comme bien souvent la vraie Anaïs est à chercher loin de l'image que lui a sculpté la postérité. C'était une femme complexe, libre, artiste. C'est aussi une femme qui s'est construite avec de lourds bagages, des blessures, des manques et à la lumière de son vécu si particulier, on ne peut s'empêcher de réfléchir -une fois encore- à la place des femmes dans la société...

Un roman et les poèmes plus tard, je n'ai pas encore eu le courage de me lancer dans le "Journal" de Nin mais je me suis plongée dans le très beau roman graphique que lui a consacré Léonie Bischoff: "Anaïs Nin, sur la Mer des mensonges".
On découvre dans ce livre récompensé en 2021 à Angoulême le portrait d'Anaïs Nin et la vie de son installation en région parisienne avec son époux, Hugo, au début des années trente à sa rencontre avec Lawrence Durrell en 1937.
L'oeuvre adopte le point de vue de son sujet et le lecteur est invité à suivre le flux de pensées d'Anaïs Nin à travers certaines scènes de sa vie mais aussi par le biais de son journal rédigé quotidiennement, écriture nécessaire, drogue et oxygène à la fois, pour la jeune femme qui tente de lutter contre d'indicibles angoisses et un ennui oppressant. Peu à peu, on découvre un personnage en quête de lui-même et de sa sensualité, assoiffée d'art et d'écriture, complexe, ambiguë. D'une sensibilité déconcertante d'intensité. C'est une narration à la Virginia Woolf... le flux et le reflux des vagues, et l'immensité de la jetée. Et d'ailleurs, Nin, tout comme Woolf, avait bien compris l'importance d'avoir "une chambre à soi'...

A travers sa quête d'elle-même et ses rencontres (son mari, Henry Miller, June, Otto...), Anaïs opère sa mue dans cette période charnière qui la voit assumer ses désirs, tant du point de vue de l'écriture que de celui des sens et de la sexualité. Pour autant, rien de voyeur ni de racoleur dans l'oeuvre de Bischoff qui a le bon sens de remettre à sa juste place les retrouvailles de l'auteure avec son père -ce père abusif que l'opinion ne condamnait pas, contrairement à sa fille, victime condamnée et c'est à vomir- avec beaucoup de pudeur et d'intelligence.

Outre l'intelligence du propos, les graphismes et les couleurs de Léonie Bischoff sont d'une sensibilité et d'un onirisme rare. Ils ne sont pas sans élégance non plus, bien au contraire et semblent épouser à merveille la vision, l'âme peut-être bien, de leur sujet. L'aspect crayonné, la douceur des couleurs de la palette dans laquelle dominent tantôt l'ocre, tantôt le bleu; l'éclat et la beauté des pleines pages... Tout cela concourent à faire de "Anaïs Nin, sur la mer des mensonges" un portrait magnifique autant qu'un récit initiatique troublant et magnifique, mêlant intelligence et sensibilité comme rarement.



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Roman graphique ou bande-dessinée ? Dans tous les cas, ce n'est pas un genre que j'affectionne. Une amie m'avait parlé de ce livre et je n'ai pu résister à la magnifique couverte et à son mystérieux titre. Une vraie découverte avec ce petit bijou qui retrace la vie d'Anaïs Nin à Paris, dans les années 30. Cette immersion dans la vie d'Anaïs Nin m'a donnée envie de découvrir son oeuvre et notamment son journal.

Anaïs Nin a une vie bien rangée avec son mari, Hugo. Elle souhaite être une femme modèle tout en vivant de sa passion, l'écriture. Mais, elle a de plus en plus de mal à comprendre son mari qui s'éloigne de son art pour se consacrer à son métier de banquier. le couple va faire la rencontre d'Henry Miller et de sa femme, June pour qui Anaïs aura deux coups de coeur. Mais, elle va surtout vivre une relation passionnée avec Henry Miller qui va devenir son alter ego littéraire. Nous suivons les amours tumultueuses et même parfois incestueuses de cette femme passionnée à travers son journal intime si bien retranscrit par Léonie Bischoff.

Léonie Bischoff est une grande artiste, ses dessins sont merveilleux. J'ai été éblouie à chaque page grâce aux couleurs suaves et chatoyantes de ses dessins délicats, voluptueux et si poétiques. La dualité d'Anaïs Nin est remarquablement représentée par le thème du double et par un univers onirique. Anaïs Nin est un personnage complexe et ambigu qui a même créé deux versions de son journal : une version plus sage destinée à son mari et une autre plus intime où elle y livre ses pensées érotiques les plus personnelles et raconte ses amours passionnées.

Un immense coup de coeur pour cette magnifique oeuvre : Anaïs Nin, sur la mer des mensonges.

Challenge Multi-Défis 2021.
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Ce livre est magnifique et les illustrations comme le thème choisi sont incroyables. le graphisme est sublime. La mise en couleur aux crayons donne de la profondeur au dessin. L'histoire d'Anais Nin est très touchante. Je ne connaissais pas cette artiste. L'auteure a su rendre un bel hommage tant par ses dessins que par son écriture. On comprend aisément que Leonie Bischoff ait gagné un prix grâce à ce livre.
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Toujours un peu méfiante sur les BD en général, j'ai accepté d'emprunter celle-ci parce qu'elle évoque Anaïs Nin, écrivaine qui pour moi évoque un moment de mon passé de lectrice.
la jeune femme que j'étais alors appréciait ses écrits pour le sensualité, la liberté sexuelle qu'elle affichait, l'esthétique troublante de ses romans.
Je retrouve dans cette oeuvre la passion de la femme, l'audace de l'écrivaine, la fragilité de la femme.
Les dessins sont beaux, et le texte simple évoque bien ce que je m'imagine de la vie d'Anaïs Nin.
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