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EAN : 9782863521229
129 pages
Cahiers bleus (01/04/1995)
5/5   2 notes
Résumé :
... Il serait beau de pouvoir longuement admirer Mira dans ce mouvement qui la porte vers celui qui l'attend, femme comparée d'abord à un ruisseau folâtre, à un petit chamois, avant qu'elle ne soit dite, en une métaphore plus radicale et significative, autel de pierre, autel de chair : "Autel tu es, Mira ma lumière, autel vivant dressé contre la malédiction…"
Malédiction circonstancielle à vaincre, image de la malédiction d'origine, celle qui détruit sans ces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Maître Manole a des contretemps dans l'édification de l'église : le starets Bogoumil pense que les dieux sont contre lui. Sous la pression du messager du voïvode (le prince régnant) qui menace de couper les fonds, Manole et ses neuf compagnons font alors le pacte de sacrifier une jeune fille pour que l'église puisse être construite, pour que cesse la malédiction, d'où qu'elle vienne. Ils décident que ce sera la première qui viendra voir l'un d'eux. Mira, la compagne de Manole, qu'il avait pris soin d'éloigner, arrive. Manole lui cache la vérité et la fait emmurer. le bâtisseur parvient alors à édifier son église. Devant la satisfaction que lui procure la construction, le voïvode se dit prêt à l'exempter de sanction pour son crime. Mais Manole, en accrochant la cloche de l'église (touche finale de l'oeuvre), se jette dans le vide, certainement pour rejoindre ainsi sa Mira. le "dur désir de durer" du poète français devient ici la folle et fertile fatalité. "Casă de piatră !" (maison de pierres) : c'est bien ainsi que les Roumains se souhaitent un mariage heureux. À l'histoire légendaire de la construction de l'actuel monastère de Curtea de Argeș, Blaga rajoute le personnage de Gaman, sorte de fou un peu shakespearien.
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Une pièce de théâtre du poète et philosophe Lucian Blaga, qui s'empare d'un des principaux mythes de la culture roumaine, celui de maître Manole. La traduction de Paola Bentz Fauci est bonne et, parue en 2008, elle est toujours disponible ce qui permet de s'initier à la fois à un auteur et à un mythe majeurs. Pour en dévoiler le minimum, car le suspense est relativement important, Manole le bâtisseur doit consentir des sacrifices pour élever une cathédrale. Plus l'action avance, plus les sacrifices sont importants. le mythe provient d'abord des personnages : Manole, en tant qu'architecte obsédé par sa quête, mais aussi Mira, sa fiancée jeune et dévouée. Mais il y a aussi les divinités qui, comme souvent, sont cruelles. En les mettant en scène de manière aussi marquante, Blaga entre à son tour dans la mythologie roumaine, dans ce qu'il appelle l'espace mioritique.
Typiquement un chef-d'oeuvre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n'est que l'enfer où l'on calcule, Manole. Là-bas, au royaume des vertus à l'envers, toutes choses sont mesurées – les cornes des diables et leurs longues queues couleur de soufre. Le nombre est maître, là-bas, de toute entreprise, voûte, synode ou bâtisse. Considère avec attention les signes écarlates que l'on aperçoit sur tes maudits parchemins : les uns sont figés, les autres serpentent, s'entortillent. On dirait que chaque nombre est la signature ricanante d'un diable.
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Le jeu est bref. Mais sans fin le miracle.
[Manole qui s'apprête à emmurer Mira vivante]
(page 84)
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Video de Lucian Blaga (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucian Blaga
"Le chemin du poète le conduit toujours aux sources" Lucian Blaga
« Lucian Blaga (1895-1961) a parlé lui-même en termes inoubliables du monde où il est né. […] la première période de sa vie, l'enfance dans l'atmosphère magique du village ancien, l'époque de « Bildung » d'un fils de pope de Transylvanie et d'une mère paysanne […]. […] la vraie tonalité du poète est pourtant ailleurs. Elle est dans le drame mystérieux qui se joue entre le ciel et la terre, dans « la grande traversé » à laquelle la nature, les étoiles, les bêtes et les hommes participent, dans leur lente procession vers la mort. Une grande mélancolie cosmique venue de l'accord avec le destin enveloppe l'homme […]. le désespoir humain prend chez Blaga le chemin du dépouillement frémissant ; le « cri vaincu », qui accompagne toutes choses humaines, se résout dans le silence et l'écoute des profondeurs. […] L'homme est au monde pour vivre face au mystère, pour tenter de pénétrer les côtés cachés des choses, pour écouter, pressentir, vivre des expériences qui débouchent sur des révélations venues des profondeurs de lui-même. […] Un sentiment intense, personnel, du mystère des origines traverse la poésie de Blaga. […] […] La poésie de Blaga est hantée par une étrange et symptomatique absence : celle d'un dieu caché, un dieu imploré qui s'est « enfermé dans son ciel comme dans un cercueil ». […] […] Ses tristesses dévoilent plutôt une obsession d'essence spirituelle, sa mélancolie et son amertume se confondent avec l'aspiration du vieux moine sur le seuil, qui attend sa fin en prêtant l'oreille au vide du tombeau. […] »
« […]  […] Le miracle de sa naissance a voulu que Lucian Blaga soit avant tout poète. Par-delà le langage et ses symboles, sa parole éveille en nous un sentiment venu de loin. Elle est la voix de l'autre mémoire, celle qui se souvient de ce que nous sommes. La voix de l'humain avec ses racines liées à l'univers, avec ses profondeurs, ses capacités créatrices de mythes, son aspiration au silence contemplatif, à l'indicible, à la pureté, à la lumière, à l'accueil éveillé du mystère de la mort : … tourne ton visage vers le mur et tes larmes vers le couchant… » (Sanda Stolojan)
0:00 - Je ne foule pas la corolle de merveilles du monde 0:59 - Aux lecteurs 1:46 - Biographie 3:13 - Désaveux 4:57 - Nous, les chanteurs lépreux 5:55 - Épilogue 6:14 - Générique
Référence bibliographique : Lucian Blaga, L'étoile la plus triste, traduit par Sanda Stolojan, Éditions Orphée La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://www.amazon.com/Lucian-Blaga-Selected-Philosophical-Philosophy/dp/1622732936
Bande sonore originale : Carlos Viola - Godforsaken Place
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/godforsaken-place
#LucianBlaga #LÉtoileLaPlusTriste #PoésieRoumaine
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