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Christian Bobin conte quelques pans de la vie de la poétesse Emily Dickinson, une auteure dont la reconnaissance, par le public, se révélera posthume. La prose de l'auteur est un hymne à la beauté des mots.
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Bien entendu, jusqu’ici je n’avais jamais entendu d’Emily Dickinson. Par contre, je connaissais déjà Christian Bobin, que je considère comme l’une de nos belles plumes contemporaines. En particulier, j’avais adoré "Le très bas", consacré à François d’Assise.
Emily Dickinson (1830-1886) est reconnue maintenant comme une poétesse majeure aux Etats-Unis. Mais elle était pratiquement inconnue de son vivant. Après sa mort, son œuvre a été découverte par sa sœur puis publiée. Selon Wikipedia, Emily était considérée comme une excentrique; on la connaissait pour son penchant pour les vêtements blancs et pour sa répugnance à recevoir des visiteurs, voire plus tard à sortir de sa chambre. Je ne suis pas du tout surpris que cet esprit original, discret, profond, ait attiré l’intérêt de notre auteur.
Celui-ci dresse un fin portrait d’Emily, avec toutes ses particularités, et nous donne un récit (peut-être romancé ?) de son obscure mais étonnante existence. Ce personnage est remarquable, mais il apparait quand même comme moins fascinant que François d’Assise. De plus, j’aurais bien aimé que le livre soit parsemé de nombreux poèmes, ce qui aurait rapproché de l’esprit d’Emily - mais ce qui n’est pas le cas.
A mon avis, l’intérêt de ce court roman réside surtout dans l’écriture si particulière de C. Bobin: poétique, surprenante, alternativement "terrestre" et "céleste". Je me sens comme bercé par ces épisodes, ces aphorismes, ces images, qui se succèdent avec légèreté. C’est souvent très beau, au point que j’abdique de mon esprit critique et que j’oublie de rechercher une logique dans le récit. Dans "La dame blanche", il me semble que c’est bien la forme qui l’emporte sur le fond: peut-être trop nettement ?
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Christian Bobin évoque la poétesse Emily Dickinson, avec délicatesse, finesse et poésie évidement. C'est un livre magnifique de simplicité. Emily Dickison est contemporaine de Rimbaud. C'est une enfant solitaire, elle est un ange. Elle écrit pour elle des poèmes, recueillement, la bible est
"sa cinquième fenêtre". Elle fait remarquablement le pain de seigle. C'est une jeune fille d'une grande sensibilité à fleur de peau. Une belle découverte ce livre ,Christian Bobin rend un très bel hommage à Emily Dickinson. Je trouve un lien ( à tord ou à raison) entre Émily Dickson et le réalisateur Igmar Bergman. Sûrement au fait que Bergman était un réalisateur qui savait filmer l'âme des acteurs. Pour Émily Dickson , l'âme est importante, elle tient une grande place dans sa poésie.
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En parcourant la bibliographie à la fin du roman de Dominique Fortier, Les villes de papier, mon oeil s'est rapidement arrêté sur La dame blanche de Christian Bobin. Et à bien y penser, qui de mieux que Christian Bobin pour comprendre et livrer en quelques pages inspirées toute l'essence de la poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886).
« Emily a depuis des années élevé entre elle et le monde une clôture de lin blanc. » Recluse dans sa chambre après maints deuils et désenchantements, tournée vers son monde intérieur telle une sainte cloîtrée, l'hypersensible Emily fait de « l'humilité son orgueil et de l'effacement son triomphe ».
La dame blanche est un pur enchantement livresque, foisonnant de métaphores délectables, dont seul Bobin a le secret :
« un jardin lapidé par le soleil »
« les jasmins sanctifiant l'air de leur parfum »
« des fougères à la sérénité crispée »
« des dizaines de papillons aèrent le suffocant bleu du ciel »
« les éclairs fusillent les arbres »
« un chèvrefeuille appuie ses arabesques contre la vitre du salon »
« son rire est une échelle de corde qui dégringole du ciel »
« les pâquerettes dodelinent de la tête sous le poids de la rosée »
« l'avare tic-tac d'une horloge – guillotine des secondes ».

Une biographie hors du temps, aux accents poétiques, qui donne à voir et à ressentir. Sans conteste, un ouvrage cinq étoiles.
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Christian Bobin nous invite dans l'intimité d'Emily Dickinson.
Ce portrait délicat et élégant montre comment Emily, sans quitter sa chambre, a su atteindre l'universel et l'absolu. Il montre aussi combien les vies simples et dépouillées peuvent être belles.
Un livre lumineux qui rappelle qu'avant d'être une oeuvre littéraire, la poésie est une disponibilité de l'âme, une ouverture à la vie et ses merveilles.
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« La Dame Blanche », biographie subjective, est un livre lumineux à travers lequel Christian Bobin trace un portrait d'Emily Dickinson. Cette poétesse fondatrice de la poésie américaine vécut en recluse au sein de sa maison familiale, et consacra sa vie au jardinage, au piano et à la poésie, ne sortant jamais de l'enceinte de son jardin. Aucun des textes qu'elle écrivit ne fut publié de son vivant, comme si cette amoureuse de la beauté avait cherché à se faire oublier, transcendée par ce que son âme touchait de la vie. Entre l'écrivain et son modèle, tous deux solitaires, un lien fort et intime s'installe et le texte plein de passion brosse par petites touches pleines de grâce la vie si simple d'Emily, cette « sainte du banale ». La plume de l'écrivain, sensible et aérienne, tente de comprendre avec une grâce intuitive l'isolement et la douceur d'une femme qui était « si ardemment présente à elle-même », qui affrontait par la beauté de ses poèmes le rien, le banal et la solitude, pour arracher le « bandeau que la vie met sur les yeux des vivants » . « La Dame Blanche », en capturant l'éphémère de la vie d'Emily Dickinson, est un véritable hymne contemporain à la poésie, que seul un écrivain comme Christian Bobin pouvait écrire.
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Que dire de plus que tous les précédents lecteurs hormis qu'un poète comme Christian Bobin a su peindre mieux que quiconque le portrait de cette talentueuse poétesse qui a préféré l'ombre plutôt que la lumière. Rien d'étonnant car les poètes sont souvent l'ombre d'eux-même, fuient la lumière pour mieux l'offrir à leur plume.

En lisant cette biographie d'un genre tout à fait original, on peut mieux appréhender la lecture d'Emily Dickinson, la relire aussi en distillant tout son talent sous un angle nouveau.

Christian Bobin, me séduit de livre en livre et incontestablement un grand poète même ses romans deviennent une douce mélodie qui nous envoûte tel le chant des sirènes. Un vrai régal pour tout amoureux des mots.
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Dans ce livre qui rend compte de l'invisible, Christian Bobin suit la poétesse américaine et nous rend contemporains de la vie de cette femme murée dans sa chambre durant des mois entiers.

Dans une langue simple et haletante, imprégnée de vocabulaire biblique et domestique, l'auteur nous raconte à la fois le vide et le plein de son existence.

C'est aussi un dialogue entre deux solitaires qui nous laisse deviner la symbiose totale et l'admiration infinie que Christian Bobin ressent pour la «Dame blanche».
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Emily Dickinson... femme mystérieuse, irréelle, entourée de mythe. Mais comment raconter l'histoire d'une femme qui s'enferme dans sa chambre la plus grande partie de sa vie... une vie spirituelle, poétique... Christian Bobin essaie... par petites touches, par visions poétiques... On voit sa mort... puis son enfance... puis un instant avec son père... une amie. Pas vraiment un récit, plutôt des évocations. L'écriture et belle et pourtant, il y a quelque chose de peu naturel - trop travaillé - forcé sur le style? Je n'ai pas retrouvé la magnifique poésie de Geai, ni vu mon intérêt s'éveiller pour la recluse. Tant qu'à faire, autant lire Dickinson et se l'inventer à travers ses poèmes.
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Un poète rend hommage à un autre....
Christian Bobin par sa prose poétique, mais plus dynamique me semble-t-il que dans ses autres livres, nous raconter l'âme, la vie d'Emily Dickinson. Ce n'est pas une autobiographie, ce n'est pas une chronologie, mais cela rend hommage au talent pas forcément reconnue de son vivant, contrairement à sa singularité et à ses compétences domestiques et jardinières, de celle qui fut un grande poétesse américaine, très prolifique.
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