ANNE PERRIER
Maintenant qu'on me laisse partir*
Dans les halliers profonds du jour
Là où les corolles ne perdent
Rien de leur blancheur éblouissante
Avec les âmes de ceux qui prennent
Leur vol vers le grand arbre invisible
Où les oiseaux du paradis s'assemblent
* Dans un chapitre du livre " les étreintes invisibles ", Gérard Bocholier écrit à partir d'un vers de ceux qu'il appelle ses Frères de lumière, ici, Anne Perrier sa consœur suisse.
Ses autres frères de lumière sont, entre autres, Verlaine, Pierre Reverdy, Jules Supervielle, Guillevic, Pierre-Albert Jourdan…
GUSTAVE ROUD
Ô cet aguet ce dernier piège de l'éternel*
Cette houle des blés qui naît et meurt
Au plus chaud du jour
Sous les arbres un frisson une haleine
Une ondée de sueur qui monte
Vers le ciel suave encens
Que la terre amoureuse
Voudrait boire de toutes ses fibres
* Dans un chapitre du livre " les étreintes invisibles ", le poète écrit à partir d'un vers de ceux qu'il appelle ses Frères de lumière, ici, Gustave Roud.
Ses autres frères de lumière sont entre autres Verlaine, Pierre Reverdy, Jules Supervielle, Guillevic, Pierre-Albert Jourdan…
CELUI QUI VIENT
Le visiteur ne soulève pas
Le heurtoir de la nuit
On entend juste un souffle derrière la porte
Parfois des mots se mêlent
Au chant du vent
Aux peurs de la pluie
Premier levé je ne trouve
Sur le seuil qu'une infime
Trace de fleur
Une empreinte de bonté
Je sais qu'il va revenir
UNE LEÇON
Ce qu'il reste à apprendre
Ne prend aucune place
Ou comme une nervure
Un fil entre deux herbes
Dans le chœur des sittelles
Un chant d'action de grâces
L'humble consentement
Du jardin sous l'averse
La confiance de l'aube
Plus forte que la mort
LE DISCIPLE
Grain à grain
Les joies les peines
Le chapelet des journées
Soudain dans le vent le sablier
Se renverse
Les portes du cénacle
Claquent
Pourtant elles étaient
Bien fermées quand
Je fus happé
Par la lumière
Poésie - Vite à l'école - Gérald BOCHOLIER