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EAN : 9782368120187
320 pages
Charleston (03/02/2014)
3.85/5   24 notes
Résumé :
Alep (Syrie), 1915.
Elizabeth Endicott, une jeune Américaine, arrive en Syrie durant le génocide arménien. Elle se lie d'amitié avec Armen, un ingénieur arménien qui a perdu sa femme et sa fille. Mais très vite, Armen quitte Alep pour s'engager dans l'armée anglaise. Il entame alors une correspondance avec Elizabeth et comprend qu'il est tombé amoureux de la riche Américaine, si différente de la femme qu'il a perdue. Bronxville, banlieue de New York, 2012. L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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En 2012, une jeune américaine de Boston décide d'effectuer des recherches sur sa famille après la découverte dans un journal de la photo d'une déportée arménienne portant le même nom de famille que ses grands-parents.

C'est un très beau roman plein d'émotions que nous offre Chris Bohjalian. Lui dont les grands-parents sont Arméniens a fait un énorme travail de recherche et de mémoire pour nous donner un bref aperçu du génocide arménien de 1915/1916.
En effet en 1915, sous couvert du conflit opposant l'empire ottoman aux alliés durant la première guerre mondiale, de nombreux Arméniens seront déportés, officiellement pour cause de collaboration avec la Russie mais, en réalité pour être exterminés.
À travers une fiction romanesque, l'auteur nous décrit le cauchemar des déportés. Femmes et enfants sont d'abord "parqués" à Alep après une longue marche depuis leur village où les hommes ont été massacrés, puis de nouveau déplacés dans un camp au milieu du désert de Deir ez-Zor. Affamés, violés, torturés, ces femmes et ces enfants vont périr lentement sans qu'aucune puissance étrangère ne puisse intervenir malgré les nombreuses alarmes lancées.
En marge de la bataille des Dardanelles et ses tranchées sanglantes (également évoquée par l'auteur), et bien que sa reconnaissance fasse encore débat (pourquoi ?), c'est bien un véritable génocide qui est organisé pour éliminer définitivement les Arméniens de la Turquie. L'auteur nous en donne la preuve - s'il en était besoin - en citant l'ordre donné par le ministre de l'intérieur Talaat Pacha le 16 septembre 1916 :
"À la préfecture d'Alep. Il a été précédemment communiqué que le gouvernement, sur l'ordre du Djemiet, a décidé d'exterminer entièrement tous les Arméniens habitant en Turquie. […] Sans égard pour les femmes, les enfants et les infirmes, quelques tragiques que puissent être les moyens de l'extermination, sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence."

Alors même si le style n'est pas dément et que le côté romantico-tragique ne soit pas vraiment ma tasse de thé, c'est un livre à lire pour ceux qui (comme moi) ne sont pas au fait de ce morceau d'Histoire. L'auteur fait preuve de beaucoup de sensibilité et nous permet de prendre conscience que la mort d'un million et demi d'Arméniens ne devrait pas être oubliée.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Editions Charleston, pour m'avoir permis de découvrir de magnifique roman de Chris Bohjalian.

Ce livre se déroule sur deux époques, la première en 1915, en pleine première guerre mondiale, en Syrie et en particulier à Alep. On y découvre Elizabeth Endicott, une jeune américaine qui vient d'arriver avec son père, pour une mission humanitaire. Elle va faire la rencontre d'Armen, un jeune ingénieur arménien, et ils vont très vite tombés amoureux l'une de l'autre. Mais Armen doit d'abord régler des comptes avec son passé, il va quitté Alep, pour rejoindre Alexandrie en Egypte et les troupes de l'armée Britanique qui combat les Turcs.

L'autre partie du roman se déroule de nos jours, ou Laura Petrosian commence par un curieux hasard à remonter le passé de ses grands-parents, et nous allons vite découvrir dès les premiers chapitres que les deux histoires sont bien évidement liées. Laura Petrosian, nous livre au fur et à mesure des bribes de souvenirs qu'elle a vécu durant son enfance, avec ses grands-parents.

Ce roman est une belle histoire d'amour, mais attention, c'est aussi un récit dur et sombre. L'auteur, à raison, ne nous épargne rien. Que ce soit les enlèvements d'enfants, le massacre ou viol de jeune femme, la découverte de fosses communes ou encore l'horreur des tranchées…. et j'en passe. Nous rencontrons à travers notre récit, divers personnages (souvent attachants) qui pour la plupart disparaîtront au fur et à mesure de notre lecture. C'est un roman sombre, mais émouvant.

L'écriture de Chris Bohjalian est très agréable, le roman se lit sans difficulté, l'écriture est fluide, et les changements d'époques se font sans encombre. Je dois dire que j'ai tout de même préféré les parties qui se passent au début du 20ème siècle et concernent l'histoire d'Elizabeth et Armen.

Je dois avouer que je n'avais jamais entendu parlé du génocide arménien, et je me demande encore comment j'ai pu passer à côté d'une telle horreur. On parle souvent bien évidement de la Shoah, pendant la seconde guerre mondiale, mais je pense sincèrement qu'on ne parle jamais du génocide et du massacre de plus de 1,5 millions d'Arméniens, au début du siècle précédent.

J'ai tout aimé dans ce roman, que ce soit son côté romanesque et aventureux, ou encore son côté plus pédagogique et historique.

Ce livre a été publié aux Editions Charleston en Février 2014.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Son quatorzième roman est inspiré de son héritage arménien mais celui-ci reste une oeuvre de fiction. Il s'est également appuyé sur des documents et les mémoires des personnes présentes à cette époque pour écrire ce livre.

2 femmes, 2 époques ,1 période de l'Histoire

Elisabeth une jeune américaine va se retrouver en Syrie pour effectuer une mission humanitaire durant le génocide arménien (1915) Elle va rencontrer Armen un ingénieur arménien qui s'interroge sur la disparition de sa femme et de sa fille. Celui ci va finalement se rendre compte de ses sentiments pour Elisabeth et une histoire va naitre

Par la suite, on retrouve l'histoire de Laura (au XXI ème) qui part à la recherche de son histoire familiale et va faire une terrible découverte.

Livre instructif sur cette période et vraiment bouleversant, l'auteur ne nous épargne pas
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Ce n'est pas une, mais bien deux histoires, que nous offre l'auteur : celle de deux femmes, Elizabeth et Laura. Au fil des pages, le lecteur est plongé grâce à elles dans deux univers radicalement différents, la Syrie de 1915 et le New York d'aujourd'hui.

Alep, 1915. Une jeune missionnaire américaine d'une vingtaine d'années, fraîchement diplômée et ne connaissant que les rudiments du métier d'infirmière, arrive à Alep en Syrie. Elizabeth Endicott accompagne son père, un riche banquier de Boston, pour une mission humanitaire. Hébergés par le consul américain en Syrie, ils sont les témoins du drame que subissent les Arméniens en pleine Première Guerre Mondiale.
Au milieu de cet enfer, Elizabeth rencontre Armen, un ingénieur arménien qui a tout perdu. Il quitte cependant rapidement la capitale syrienne pour s'engager aux côtés des Anglais. Son désir de se venger des Turcs qui ont tué sa femme et sa fille l'éloigne un temps d'Elizabeth, pour qui commence alors une longue attente, adoucie quelque peu par les lettres qu'ils parviennent à s'envoyer.

Banlieue de New York, 2012. Une romancière d'une cinquantaine d'années, mariée à un Américain et mère de deux adolescents, est rattrapée, bien malgré elle, par son passé. Laura Petrosian, arménienne par son père, n'a jamais prêté beaucoup d'attention à ses origines et elle ne connaît que très peu de choses sur les événements de 1915 qui ont touché « son peuple ».
Mais la découverte, dans une exposition du musée de Boston, de la photo d'une certaine Karine Petrosian déclenche en elle l'envie d'en savoir plus. Commence alors un long travail de recherche pour exhumer un passé que sa famille tait volontiers et un secret enfoui depuis des générations. Nous la suivons pas à pas dans ses découvertes et dans l'apprentissage de son épopée familiale.

L'atout de ce roman est de mêler deux histoires, qui, bien que séparées par plus de 90 ans, se rejoignent. Au cours des vingt chapitres que contient le livre, nous entrons dans l'intimité d'Elizabeth et partageons ses émotions, au même moment où nous apprenons les importantes découvertes de Laura.
Les personnages sont fictifs mais les faits sont historiques. le roman se révèle être à la fois un roman d'aventures et un drame. Au-delà du simple récit, le lecteur voudra comprendre le lien qui unit Elizabeth et Laura, mais également découvrir les mystères qui entoure Karine Petrosian et le secret qui entache le passé familial de Laura.

Comme son héroïne Laura, l'auteur est d'origine arménienne par son père. On ne peut s'empêcher de penser qu'il s'est identifié à elle dans cette oeuvre très personnelle. Car, bien que le roman qu'il nous livre n'ait pas la prétention d'être une encyclopédie sur l'histoire des Arméniens, le lecteur apprendra bon nombre d'informations sur eux, leur culture et leur histoire. Lorsqu'il évoque le génocide, l'auteur ne nous épargne aucun détail, tant sur les conditions de vie de cette minorité chrétienne dans l'Empire Ottoman que sur leur déportation et leur anéantissement programmé.
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Merci à Babelio et aux éditions Charleston pour ce partenariat. Merci également pour leur patience, j'espère qu'ils ne me tiendront pas rigueur de mon énorme retard pour lequel je tiens à présenter mes excuses.

Je vais commencer par ce qui m'a plu dans ce livre :

L'écriture, tout d'abord, que j'ai trouvé très belle et très agréable. Je ne connaissais pas la plume de Chris Bohjalian mais je dois dire qu'il m'a conquise grâce à ses mots et à son style !

Ensuite, j'ai aimé le cadre choisi par l'auteur. Inhabituel, c'est une partie de l'histoire qui m'était totalement inconnue, tout comme cette partie du monde d'ailleurs. C'est assez rare que des "intrigues" prennent place dans cette région que ce soit dans la littérature, dans les films,...

Malheureusement, j'ai traversé une période un peu (beaucoup, en fait) chahutée et ai lu ce roman de façon très entrecoupées et sur une très longue période. Particulièrement fatiguée, j'ai eu du mal à me plonger dans l'histoire, à m'attacher aux personnages, à m'imprégner de l'ambiance du roman.

De plus, je n'ai pas trouvé la mise en page très agréable, dans le sens où le livre fait partie des grands "grands formats" et que les pages sont bien remplies. Autrement dit, je n'ai pas trouvé le livre très confortable à lire, que cela manquait d'air, mais cela vient peut-être de mon état de fatigue et de la difficulté à me concentrer que j'ai eue.

Mais je ne m'avoue pas vaincue et je garde le livre à vue pour retenter une lecture dans les prochaines semaines ! Je pense que je n'ai pas pu l'apprécier à sa juste valeur et je pense que je pourrai trouver ce roman plus prenant en le reprenant dans une période plus calme !
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il ne pensait pas avoir éprouvé la même euphorie que certains de ses amis quand les Turcs avaient fini par battre en retraite, car il avait vu son frère aîné mourir et savait que Karine était sans doute morte, elle aussi. Tout comme sa petite fille. C'était peut-être pour cela qu'il n'avait jamais ressenti la terreur à laquelle il s'attendait au combat. Quand vous estimez ne plus avoir aucune raison de vivre, la mort n'est pas spécialement effrayante.
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Elizabeth baissa les yeux vers le garçon étendu sur une bande de couverture déchirée et appliqua délicatement la teinture d'iode diluée sur les profondes entailles qui sillonnaient la plante de ses pieds. Les gendarmes refusaient de lui dire pourquoi ils avaient fait subir à un garçon d'une dizaine d'années un châtiment qu'ils appellent la "falaka" : la flagellation de la plante des pieds.
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Mais l'histoire a son importance. Il y a un lien entre les Arméniens, les Juifs, les Cambodgiens, les Serbes et les Rwandais. Et d'autres encore. Mais combien de génocides une seule phrase peut-elle supporter ?
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-- On voulait savoir combien d'Arméniens on pouvait tuer avec une seule balle. (Il s'interrompit, comme pour ménager le suspense.) La réponse ? Si tu les déshabilles et que tu les alignes les uns derrière les autres, tu peux en tuer dix. Mais il faut un bon fusil.
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Les mots ont laissé la place à des visions d’immenses étendues de sable où reposent les ossements de nos ancêtres. Je me suis mise à trembler, submergée de sanglots saccadés, comme lorsque j’avais quitté le musée de Watertown un an plus tôt et que j’étais restée au fond de l’auditorium pendant que ma fille chantait. Cette fois-ci, cependant, certaines de mes larmes étaient douces, car parmi les cadavres ramenés d’entre les morts d’Alep se trouvait la grand-mère de cette femme : une fillette silencieuse, attentive et sérieuse qui s’appelait Hatoun.
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THE FLIGHT ATTENDANT SAISON 1 Bande Annonce VOST
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