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3,9

sur 250 notes
Un bon polar de détente, écrit en 1952, qui se lit rapidement et est linaire (belle époque !) et dont la particularité est qu'il n'y a pas d'enquête, donc pas de policiers. Une construction originale pour ce crime qui aurait pu être parfait si le cadavre n'avait pas disparu alors que le mari avait prévu de le maquiller en accident pour toucher la prime d'assurance… Fin inattendue et réussie.
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Ce livre traîne dans ma bibliothèque depuis longtemps, fort fort longtemps. Il me semble qu'il fait partie des oeuvres que tous les écoliers étudient, dont personne ne se souvient vraiment, mais qui sont là, sous la poussière et les années, à attendre qu'on les jette, qu'on les donne ou qu'on les redécouvre.

Je me rappelais vaguement que c'était un roman important pour la littérature policière et qu'une adaptation cinématographique de Clouzot avait eu, à une autre époque, un succès retentissant.

Confortablement installée dans mon fauteuil, une tisane de verveine fumante à mes côtés, je m'immerge alors entièrement dans les années cinquante, enveloppée du brouillard poisseux d'Ile-de-France et surtout intriguée à l'extrême par l'assassinat de Mireille orchestré par son mari et sa maitresse, Lucienne.

Dés les premières lignes, l'angoisse me saisit. Elle ne me quittera plus jusqu'à la dernière réplique, et encore après. Mon coeur bat fort, et je comprend d'emblée pourquoi on parle d'une oeuvre dont les plus grands cinéastes du genre ce sont inspirés : Clouzot bien sur, mais aussi Hitchcock.

Et même si je me souvenais malgré moi de la fin, j'ai trouvé l'écriture particulièrement intéressante, le rythme du roman bougrement palpitant et le machiavélisme de ce jeu à trois mortellement satisfaisant.

A lire, vraiment.
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Le crime est parfait, puisqu'il n'à pas eu lieu... le cadavre cependant a mis du sang partout... le piège s'est refermé sur la victime, engluée dans une toile tissée de main de maître.
L'intrigue est parfaite, le suspens jusqu'au bout maintenu. La culpabilite et la folie lentement montent, jusqu'au coup de feu salvateur. L'on comprend qu'Henri-George Clouzot l'ai adapté. Pour les amateurs du genre, je conseille le facteur sonne toujours deux fois, qui m'est venu à l'esprit plusieurs pendant la lecture : suspens, culpabilité, bien que les fins soient différentes.
Si vous cherchez ce roman chez votre libraire préfère, il s'appellera peut-être Celle qui n'était plus, titre original. Les Diaboliques étant le nom du film.
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Mais quel roman machiavélique !!! Je remercie ma copine Sylvaine, qui me l'a pioché et qui a fait en sorte qu'il sorte de ma PAL... Sans quoi, il y serait bien resté encore un bout... et je serai vraiment passé à côté d'une histoire géniale !!! de la manipulation pure et dure !!! Une histoire qui fait froid dans le dos tellement il est bien construit. Et puis, le duo d'auteurs nous amène à nous questionner tout du long sur qui manipule le mieux l'autre et quelle fin ils serviront à leur oeuvre. J'ai passé un moment super de lecture, qui m'a joué bien comme il faut dans la tête... Mais j'adore ce type de bouquin où tellement de questions se posent au fil de la lecture.
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J'ai entendu beaucoup parler de ce roman, comme étant une référence en termes de roman policier.

Publié en 1952, le roman a mal vieilli. Dès les premières lignes, j'ai deviné la fin. Et pourtant, je ne suis pas la reine des lectrices aguerries, qui sait reconnaître les indices cachés ça et là par l'auteur. Ici, il était difficile de ne pas savoir ce qui allait se passer.

Fernand Ravinel est marié à Mireille et a pour maîtresse Lucienne. Cette dernière a trouvé LA solution pour gagner facilement de l'argent : simuler le suicide de la femme de Fernand pour toucher l'assurance-vie. Ils s'y mettent à 2, mais ça ne se passe pas comme prévu. On suit cette histoire du point de vue de Fernand et c'est bien là que le bât blesse.

Ce roman se lit jusqu'à la fin, d'une pour savoir comment ça va se finir mais aussi pour les situations rocambolesques que va devoir affronter notre pauvre Fernand.

Le livre ne compte que peu de pages. Malgré tout, la lecture n'a pas été fluide de mon côté car on a comme l'impression que l'auteur a cherché à étoffer son intrigue. Bien sûr, cela met en exergue la situation loufoque dans laquelle Fernand se retrouve mais j'aurais aimé un peu plus d'interaction avec Lucienne pour que cela prenne un peu plus d'intérêt à mes yeux.

Néanmoins, ce fut une bonne lecture, drôle, cousue de fil blanc, et (trop) simple. Comme une impression d'ailleurs que les faits divers ont repris cette expression de « diaboliques » pour décrire certaines femmes faisant les gros titres.
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J'aime tellement Les Diaboliques de Clouzot que je voulais découvrir le roman qui a inspiré ce film.

J'ai tout autant aimé le roman de Boileau -Narcejac. Même en connaissant la fin et les moments de tension, le suspense était bien présent et je me suis fait quelques frayeurs en le lisant avant de m'endormir. J'ai été étonnée par les nombreuses modifications apportées par Clouzot mais elles ne m'ont pas vraiment dérangées. Si vous ne connaissez pas le film ou le roman je vous les conseille vivement !

Ravinel prépare le meurtre de son épouse avec Lucienne, sa maîtresse. Cet assassinat leur apportera la liberté et deux millions de francs versés par les assurances. Mireille est tuée et le couple met en place son plan machiavélique. Ravinel doit faire semblant de découvrir le corps de Mireille dans le lavoir au fond du jardin avec pour témoin le facteur. Seulement voilà, le corps a disparu. Ravinel reçoit alors une lettre de Mireille, postée le jour même, et lui annonçant qu'elle est partie pour quelques jours. Tout cela simple impossible. Mireille a été noyée dans une baignoire, transportées dans une camionnette... Mireille a-t-elle survécu ? Revient - elle pour se venger ? Ravinel et Lucienne vivent dans une peur de chaque instant...
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BOILEAU-NARCEJAC est un des plus célèbres duos d'écrivains, comme Erckmann-Chatrian, les Frères Goncourt ou Roux-Combaluzier (non, ces deux-là ne sont pas écrivains, c'était pour voir si vous suiviez, quoique d'une certaine manière ils élèvent le niveau). Pierre Boileau (1906-1989) et Thomas Narcejac (1908-1998), après avoir réussi séparément une brillante carrière d'auteurs policiers, ont écrit ensemble pendant quarante ans une des plus belles oeuvres du genre, au sens générique du terme : une quarantaine de romans bien ficelés (mais pas bâillonnés), dont plusieurs portés avec bonheur au cinéma (« Les Diaboliques », par Henri-Georges Clouzot en 1955, « Sueurs froides » par Alfred Hitchcock en 1958) auxquelles il faut ajouter une série très réussie de pastiches d'Arsène Lupin (de Maurice Leblanc) ainsi que pour la jeunesse, les aventures de Sans-Atout, petits bijoux d'enquêtes « junior ».
Ne vous fiez pas au film de Clouzot (1956) pour juger le roman. le film est très réussi, certes, notamment grâce à ses interprètes (Simone Signoret, Vera Clouzot, Paul Meurisse, Charles Vanel… et Johnny Halliday, ou plutôt Jean-Philippe Smet, qui joue un collégien), mais, pour coller à son univers noir et pessimiste, le cinéaste a changé le lieu de l'action (un pensionnat de garçons) et surtout inversé le cours de l'action : dans le film, c'est un homme qui est assassiné et non pas une femme. Pour autant, le metteur en scène a maintenu l'atmosphère d'oppression dans laquelle baigne le roman, où se mêlent culpabilité, remords, inquiétude qui se meut en peur incontrôlée et en terreur.
L'histoire est banale au possible : c'est le trio infernal, le mari, la femme, la maîtresse. Trois pour un couple, ça en fait un en trop. Fernand le mari, et Lucienne la maîtresse, se débarrassent de Mireille l'épouse. Mais tu connais pas Mireille ? (coucou à Marcel Amont, pour les moins jeunes d'entre vous), Mireille, on ne s'en débarrasse pas comme ça. Voilà la peur qui s'insinue, le doute, les suspicions, qui a fait quoi ? … jusqu'au coup de théâtre final !
Boileau et Narcejac n'ont pas leur pareil pour distiller une impression d'angoisse de plus en plus obsédante. « Celle qui n'était plus » n'est pas seulement un roman policier, c'est un thriller psychologique qui vous maintient dans votre fauteuil vos bras crispés sur ceux du fauteuil (je ne veux pas savoir avec quoi vous tenez votre livre !) Pour le côté psychologique on pense à Simenon (celui des « romans durs » plutôt que celui des « Maigret ») ou plus encore à des auteurs américains comme Richard Matheson ou Dan Simmons (mais c'est vrai qu'ils sont plus récents, ceux-là).
« Les Diaboliques » ce n'est pas divulgâcher que ce sont les auteurs, Boileau et Narcejac, coupables de vous avoir bloqué (ou bloquée, c'est selon) chez vous pour finir ce bouquin, alors que vous aviez tant de choses à faire !
Mais comme vous ne le regrettez pas, au diable les états d'âme ! Si on passait au suivant : « D'entre les morts » (rebaptisé « Sueurs froides ») Hitchcock en a fait « Vertigo », mais lui aussi a un peu changé le scénario…

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Quand j'étais très jeune, j'ai vu le film de H.-G. Clouzot mais c'est si loin que je l'avais bien oublié, hormis une ou deux séquences horrifiques. Il avait été adapté d'un célèbre roman de Boileau-Narcejac, intitulé "Celle qui n'était plus". Pendant l'été, j'ai eu enfin l'occasion de l'extraire de ma PAL.

C'est l'histoire d'un improbable triangle amoureux. Un homme très falot (Fernand) trompe sa jeune femme (Mireille) avec une doctoresse énergique et dominatrice (Lucienne). Les deux amants ont décidé d'assassiner l'épouse gênante - avec, à la clé, une prime d'assurance-vie à toucher. D'abord, tout semble se passer comme prévu. Toutefois, après avoir été transporté, le cadavre disparait... Pire que ça: le mari reçoit des petits mots de Mireille ! Serait-elle devenue un fantôme cruel et facétieux ? Fernand perd vraiment les pédales. L'épilogue donne la solution de cette énigme, si le lecteur ne l'a pas devinée auparavant.

Le livre devrait vraiment s'intituler "Les diaboliques". C'est un roman très noir, avec des personnages sombres et machiavéliques. Si on le compare à des thrillers contemporains, il y a peu d'action: au contraire, l'état d'esprit des protagonistes est détaillé. de plus, le scénario est assez simple, sans nombreux rebondissements. L'ambiance fleure bon l'immédiate après-guerre (en effet, le livre a été publié en 1952). C'est un roman à l'ancienne, qui est bien tourné.
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Atmosphère sombre, glauque, étrange, pour des personnagesfinaement assez simples. le héros Ravinel n'est pas vraiment méchant, il est plutôt faible et se laisse entraîner dans une histoire qui le dépasse totalement, menée à la baguette par sa maîtresse Lucienne. On comprend à la lecture du livre que le film de Clouzot ait pu être aussi lourd de suspense et d'une terreur toujours sous-jacente. Indubitablement, c'est du grand art dans le genre.
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L'hommage rendu à Henri-Georges Clouzot par les duettistes Boileau-Narcejac apporte un éclairage essentiel sur le roman et sa célébrissime adaptation cinématographique réalisée en 1955. La préface analyse avec subtilité comment le film semble étranger au roman tout en affichant un lien si profond que la parenté est évidente. On comprend mieux pourquoi et comment en effet les deux versions écrite ou filmée sont autant éloignées l'une de l'autre. Et pourtant ! Seuls les moyens pour servir la même idée sont différents, les romanciers ont utilisé des mots, le cinéaste des images.


Fernand Ravinel est un petit représentant de commerce falot, menant une petite vie professionnelle et conjugale dans un petit pavillon de banlieue. Il est marié à Mireille, gentille petite femme qui s'occupe des repas, des rideaux et des plantes vertes. Maigrichonne mais robuste, il ne sait plus pourquoi il l'a épousée. Peut-être à cause de l'âge qui venait ou parce qu'après ses semaines ouvrables sur les routes à fréquenter hôtels et gargotes à prix fixes, il était content le dimanche de retrouver son épouse parfumée aux effluves de pot-au-feu et cousant dans leur cuisine.


Il ne sait pas davantage comment Lucienne a pu devenir sa maîtresse. Qui a choisi l'autre ? Lui ? Alors qu'il se sait ni beau ni spirituel et tout juste médiocre au lit ? Elle ? La femme forte, stricte, impersonnelle, médecin, appartenant à un univers distingué, raffiné, savant, que Fernand petit garçon regardait de loin avec ses yeux de pauvre ? Il s'est pourtant immédiatement soumis à cette maîtresse puissante, riche, autoritaire qui critique ses cravates, se moque de sa calvitie et tolère des étreintes rapides parfois sur un lit de consultation hospitalier avant de prendre la tension de son amant, craignant pour son coeur. Etrange caprice !


Entre ses deux femmes, le héros est un homme gaslighté qui ne comprend plus les apparences, se sent exclu. Il ne s'ennuie pas, c'est pire, il a mal à sa vie.


Mettant en scène le trio d'amants le plus machiavélique créé par le duo Boileau-Narcejac, Les diaboliques – sous-titré celle qui n'était plus – paru en 1951, reste en dépit des décennies écoulées, une valeur sûre du roman noir. Certes, ici ou là, quelques mots sont joliment désuets, et les temps de trajets routiers se sont améliorés, la constante étant qu'un cadavre ne se déplace pas seul. Mais dans l'ensemble quelle tenue ! Quelle résistance au temps ! J'ai beaucoup apprécié le style des romanciers, leur méthode pour inoculer au lecteur la crainte d'un désastre imminent grâce à des personnages énigmatiques, dissonants, souvent antagonistes ;  des phrases courtes nettoyées de tous mots inutiles ; un sens de la formule aiguisé ; la métaphore placée au bon endroit et au bon moment ; des dialogues brefs qui en disent long ; une approche psychologique avant-gardiste au début des années 50. Ai-je oublié quelque chose ? Ah oui, j'y pense … le portrait de deux femmes différentes, intelligentes, aux caractères en acier trempé, bien loin des rôles de ravissantes idiotes auxquels la littérature des années 50 et suivantes les condamnait souvent ; et enfin... Une machination précise comme un mécanisme d'horlogerie suisse, qui tic-tacque sans faillir jusqu'à la dernière seconde.


Bref ! La grande classe quoi...
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