AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,13

sur 115 notes
5
4 avis
4
16 avis
3
18 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un fils fouille l'appartement de celle qu'il croyait connaître, cette mère ingérable qu'il avait mise à distance avant de comprendre qu'elle était sur le point de mourir. Quand il découvre au milieu du désordre de toute une vie de courts manuscrits, trois polars inachevés, il reprend le flambeau et va "guetter" afin de tenter de remplir les blanc, d'écrire la suite de l'histoire, et par la même retrouver cette mère à travers les deux époques dont il n'était pas présent ( avant sa naissance et lors de la vieillesse de celle ci).
Après "La cache", premier essai récompensé par une excellente presse et un Prix Fémina bien mérité, Christophe Boltanski négocie bien le virage du second roman avec la même pudeur et le même talent, en allant encore creuser du coté des souvenirs personnels et douloureux.
Boltanski se penche sur la biographie de sa mère, un personnage qu'il va découvrir, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, au fil d'une enquête passionnante et étonnante conçu sous le principe des poupée russe, un peu à la manière des romans policiers de James Cain ou de Raymond Chandler : au fur et à mesure de ses découvertes l'auteur va tour à tour dérouler et dénouer des fils importants de l'histoire d'une mère dont le mystère reste tenace tout au long des pages.
Avec, en toile de fond l'histoire trouble de la France d'après-guerre et la décolonisation, ce roman rend grâce à une vie aussi cachée que romanesque.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          403
Avec ce second roman, Christophe Boltanski persiste et signe son intention d'écrire une oeuvre personnelle voire familiale. Une oeuvre de témoignage et d'hommage puisqu'avec "La cache" il rend compte de la Résistance à travers l'action de ses grands-parents paternels, et avec "Le guetteur" il relate le passé militant de feue sa mère, activiste et "porteuse de valise" pour le FLN algérien dans les années 60 à Paris.

Comme le confesse l'auteur, il s'agit pour lui d'une double quête : comprendre d'une part d'où il vient et qui était sa mère, questions que chacun est naturellement amené à se poser lors de la disparition de ses parents - et de ce point de vue le roman m'a rappelé avec plaisir le formidable "Une femme" d'Annie Ernaux -, et découvrir d'autre part ce pan secret de l'histoire française dans le contexte de la guerre d'Algérie, de funeste mémoire, dans une quasi-ambiance de roman d'espionnage.

Je loue l'énorme travail de recherche et de documentation abattu par l'auteur ; je reste toutefois un peu plus réservée quant au rendu narratif un peu trop dispersé à mon goût.

En tous cas, je constate une chose : sans doute est-ce un effet induit des 50 ans de Mai 68, mais ils semblent nombreux les auteurs en quête de leurs racines et désireux de rendre hommage aux existences de leurs parents. Après "Les guerres de mon père" de Colombe Schneck et "Les rêveurs" d'Isabelle Carré, "Le guetteur" de Christophe Boltanski est le troisième roman "marqueur de mémoire" que je lis en quelques mois sur ce thème.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Commenter  J’apprécie          240
Un guetteur est une personne qui observe a distance une autre personne pour recueillir des informations.
C'est ce que fait Christophe Boltanski à la mort de sa mère regrettant qu'elle ne soit plus en vie.
Il raconte deux époques de la vie de cette femme qu'il n'a pas l'impression de connaitre : la période d'avant sa propre naissance lorsqu'elle était militante contre la guerre d'Algérie et ses dernières années, période où il n'avait plus beaucoup de relations avec elle puisque elle vivait cloîtrée.
Cette mise en abyme astucieuse permet de comprendre cette femme qui écrivait et c'est important pour son fils.
Boltanski décrit de façon journalistique ce passé lointain et engagé en faisant une enquête. "Vous faites ça par amour filial ou intérêt historique" lui demande un ancien militant du FLN qu'il rencontre soixante ans plus tard sur les traces de sa mère. Personnellement j'ai apprécié le côté historique mais on ne doute pas que l'auteur le fait par nécessité, comme pour se rattraper de ne pas avoir profité de sa mère de son vivant.
En parlant d'elle, c'est aussi une façon d'évoquer son héritage littéraire puisqu'il retrouve quelques pages d'un manuscrit intitulé "Le guetteur" que sa mère a tenté d'écrire. C'est cette figure du guetteur qu'il reprend sous un autre registre puisque ses intentions sont beaucoup plus glorieuses que celles du personnage du néo-polar que sa mère a inventé qui est une sorte de prédateur.
Et puis on voit bien dans la quête de Christophe Boltanski que les gens proches gardent toujours une part de mystère.


Commenter  J’apprécie          120
C'est un formidable roman que ce nouveau texte de C.Boltanski.
C'est comme un livre à tiroirs qui traite de la mémoire, et c'est surtout la quête d'un fils parti sur les traces d'une mère qu'il a volontairement oubliée dés qu'il a vécu en dehors du noyau familial(bien abîmé, il faut le dire)
A la mort de cette mère un peu bizarre, il vide le dernier appartement où elle a vécu, celui-ci est presque transformé en terrier, toutes les fenêtres sont occultées, elle dormait par terre comme ci elle devait fuir à tout instant, ne sortait que la nuit, seul un chien lui tenait compagnie.
C'est en faisant du vide que le fils retrouve des cahiers sur lesquels sont ébauchés des romans policiers ; il s'y intéresse et commence à dévider la pelote qui va le renseigner sur les différentes étapes de la vie maternelle.
Une adolescente rebelle d'abord, puis, le point essentiel du livre, la guerre d'Algérie alors qu'elle est étudiante, et sa participation clandestine dans des réseaux pro algériens.
Et c'est là que les actions donnent toutes leur valeur au titre du roman ; de guetteur on peut être guetté, le temps passe , mais pas la mémoire qui s'obstine et qui oblige à rester aux aguets,et ce jusqu'à la folie.
Ce qui m'a le plus touchée, c'est la quête effrénée du fils qui veut connaître sa mère quitte à passer accidentellement chez un psy.
J'ai beaucoup aimé ce livre bien écrit, qui balaie beaucoup de sujets. Pour l'instant c'est celui que je préfère, même si « la Cache » m'avait beaucoup intéressée.
C'est un roman à recommander.
Merci aux Edts Stock et à NetGalley pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          110
Livre particulier où le lecteur devient le « guetteur » de ce que veut bien nous raconter Christophe Boltanski.
Tout démarre lorsqu'un frère (l'auteur) et une soeur vident l'appartement de leur mère décédée.
Celle-ci, mystérieuse, extravagante, apathique, solitaire, phobique, lectrice, fumeuse invétérée et auteure de policiers sans aboutissement, provoque l'envie chez son fils de la découvrir, peut-être de la comprendre.
Leurs liens sont peu évoqués et le titre inspiré par Apollinaire va nous entraîner de page en page.
Comme un polar : qui suit? Qui est suivi? - Qui guette? Qui est guetteur?
Un sentiment lourd fait de suppositions, de témoignages, de souvenirs, d'interrogations, d'enquêtes, de fictions? enveloppe le cheminement de l'auteur pour reconstituer cette vie particulière.
Une vie marquée par le désir d'échapper à un milieu, de s'engager pour être vivant.
Années fin cinquante, début soixante, engagement pour le FLN, troubles et silences qui perdurent d'une époque plus que noire.
Gens croisés dont le créateur de Barbapapa (Taylor) et la paranoïa poussant à la haine et à des excès…
Difficile de saisir où me mène ce livre si ce ne sont les odeurs d'une décennie et la descente aux enfers d'une femme qui échappe aux lecteurs et à son fils semble-t-il…
Commenter  J’apprécie          100
Christophe Boltanski se penche une nouvelle fois sur un membre de sa famille si particulière, à savoir sa mère. Quels points communs y -a-t-il entre cette femme âgée, quasi recluse et paranoïaque dont, après sa mort l'auteur découvrira qu'elle avait commencé plusieurs romans noirs et la jeune femme sans doute impliquée dans un réseau de porteurs de valises lors de la guerre d'Algérie ?
L'auteur ne force pas le trait, ni les faits , et juxtaposent les récits mi-rêvés mi- réels dans une (en) quête qui brosse un portrait à facettes d'une mère à jamais hors de portée. Un roman fort et troublant.
Commenter  J’apprécie          40
Dur dur de rentrer dans ce livre de Christophe Boltansky, mais quel bonheur de le parcourir une fois que les connexions se font!

Lorsque Françoise l'décède, son fils découvre qu'elle était passionnée de polars, et que d'ailleurs, elle en écrivait. Pour pallier à une certaine culpabilité de ne pas avoir davantage profiter de cette mère désormais absente, son fils revient sur sa vie. Et on oscille ainsi entre son passé de militante du FLN et le présent endeuillé.

C'est poétique, et le côté historique est très appréciable. On parcourt les chapitres de plus en plus rapidement. Un très bon moment.
Commenter  J’apprécie          30
Dans son livre précédant, l'auteur explorait le passé de sa famille paternelle. Ici, c'est sa mère qu'il veut faire sortir de l'ombre. Et pour ce, d'abord la comprendre, elle dont il s'était éloigné, qu'il voyait peu et en coup de vent.
Il mène ici à une enquête à la Modiano, où, au-delà de la personnalité étonnante de sa mère un tantinet paranoïaque, il excelle à faire renaître cette frange si marginale de la population française, qui, dans les années 50 et 60, a choisi de soutenir les indépendantistes algériens sinon à se battre avec eux.
Un livre sensible, vivant, délicat et d'une grande fluidité d'écriture.
Commenter  J’apprécie          30
La mère du narrateur est morte. En rangeant ses affaires, il découvre des extraits de romans policiers qu'elle avait commencé d'écrire sans donner suite. Chris (Christophe Boltanski ?) va alors mener une enquête sur cette drôle de mère qui, sur ses derniers jours, vivait recluse dans son appartement avec son chien qu'elle ne sortait même plus. Dans sa jeunesse, elle était membre d'une organisation qui oeuvrait en secret pour l'indépendance de l'Algérie. Tel un détective, le narrateur fouine, cherche des témoins des dernières années de cette mère distante, grande fumeuse, complotiste et grande lectrice de polars. Les chapitres concernant cette quête et le portrait de la mère par le fils sont extrêmement prenants et le lecteur se sent proche de cette histoire. Alors que ceux consacrés aux actions politiques dans les années 1960 paraissent distants, désincarnés. Un récit inégal, donc mais que l'on suit avec intérêt du début à la fin.
Merci à NetGalley pour le partenariat.
Commenter  J’apprécie          30
Christophe Boltanski raconte le chemin personnel d'un homme à la recherche de sa mère. Cet homme veut concilier dans la fiction laissée par sa mère son imaginaire et les attentes de cette femme disparue. Il doit alors faire des choix et puiser dans la vie de sa mère. L'auteur élabore un chassé-croisé entre le présent et le passé, entre la fiction et la réalité. Tous les personnages réunis ici – le roman est multiple – viennent étayer le mot choisi pour le titre. Guetteur. Il y a ceux qui surveillent, qui attendent, qui espèrent, qui fantasment une réalité. Il y a ceux qui sentent le poids des regards sur eux, qui sont contraints, suivis et perdent leur liberté. Ce jeu de regards et de surveillance créé un mouvement étonnant dans la narration. Chaque chapitre poursuit l'alternance entre les différentes histoires qui composent ce roman. Ces allers-retours nous perdent parfois mais leur écho thématique reste prégnant jusqu'au bout. C'est un mouvement d'émotions qui traverse ce livre, l'anime au-delà des frontières du Temps. Ce roman n'est pas seulement le portrait d'une femme par son fils, mais également celui du portraitiste qui affronte les mystères et tente de combler les manques de mots, d'idées et d'affection. Ce foisonnement est porté par le choix narratif de mêler plusieurs temporalités et de croiser le réel et l'imaginaire. On assiste à un parcours en pointillés vers une personne aimée, fantasmée et disparue. En filigrane, reste la mélancolie de l'impossibilité satisfaisante du geste du fils. Il restera, encore et toujours, l'absence.
Lien : https://tourneurdepages.word..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (260) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}